«Quand on en approche, on aperçoit par-dessous l'aiguille d'Étretat qui se trouve à 500 ou 600 mètres plus loin contre la porte d'Aval. Il faudrait que Bouvard tombât sur le varech glissant pour laisser à P[écuchet] le temps de gagner la porte d'Aval sous laquelle on peut aussi passer à mer basse en enjambant de rocher en rocher, parfois en sautant, car il y a presque toujours de l'eau sous cette porte, ce qui ferait reculer Bouvard, lorsqu'il arriverait naturellement à vouloir passer par là. La petite baie formée entre les deux portes a cela de particulier qu'on aperçoit vers le milieu une sorte de demi-entonnoir gazonné, où serpente un sentier très rapide, qu'on appelle la Valleuse de Jambourg. Bouvard épouvanté par l'eau sous la porte d'Aval, et ne pouvant enjamber comme P. de rocher en rocher, au risque de se noyer dans les intervalles qui sont très profonds, retournerait sur ses pas et apercevrait la valleuse. Voici l'aspect de cette valleuse [suit un dessin]. J'indique l'herbe par les petits traits et le sentier par la ligne noire. On monte d'abord sur un reste d'éboulement qui mène au pied de la falaise, puis le sentier la longe de A à B, et devient ensuite très rapide, très glissant, avec des pierres qui roulent sous les pieds et les mains, et se termine par de brusques zigs-zags. Les gens craintifs se cramponnent aux herbes. (Cette valleuse, praticable même aux femmes hardies jusqu'à cette année, n'est plus accessible aujourd'hui qu'aux hommes très souples et très accoutumés aux falaises; on doit la réparer). Autrefois une corde attachée au rocher, allait jusqu'au bas de la descente. Une fois en haut, on aperçoit Étretat, et on y arrive par une descente douce sur l'herbe, de 1 kilomètre environ. Il y a dans le haut de cette montée une butte en terre. On s'y réfugie, par crainte du rhume, après avoir gravi le sentier.»
«et là-bas, en avant, une roche d'une forme étrange, arrondie et percée à jour, avait à peu près la figure d'un éléphant énorme enfonçant sa trompe dans les flots. C'était la petite porte d'Etretat.{...} Et soudain on découvrit les grandes arcades d'Etretat, pareilles à deux jambes de la falaise marchant dans la mer, hautes à servir d'arche à des navires; tandis qu'une aiguille de roche blanche et pointue se dressait devant la première.»
Benoît Duteurtre: Les Pieds dans l'eau, roman publié en 2008, et dans L'été 76 publié en 2011 narrent les souvenirs de l'auteur autour de la ville d'Étretat.
Olivier Adam: Falaises (2005): le point de départ est le suicide de la mère de l'auteur du haut des falaises.
Michelle Huenaerts: La Porte d'Aval (2005): roman fantastique pour adolescents dont l'histoire se déroule à Étretat.
Patrick Grainville: Falaise des fous (2018), le récit de la vie d'un étretatais entre 1868 et 1927.
À partir de l'époque romantique, Étretat devient un sujet pittoresque et dramatique pour les peintres à la recherche d'effets de lumière puissants dans une station balnéaire desservie à partir de 1890 par un train qui part de la gare Saint-Lazare.
Attirés, comme les touristes, par le paysage pittoresque, de nombreux artistes visitent Étretat au XIXe siècle. Cependant, les représentations les plus magistrales de l'endroit sont celles de Courbet et Monet vers 1868.
Eugène Boudin qui connaissait bien le littoral normand, ne s'est intéressé aux falaises que dans les années 1880, peut-être en raison de l'intérêt de son ancien élève, Monet[1]. Il réalisa plusieurs peintures dont Étretat, la falaise d'amont, 1889 (musée d'Orsay, Paris).
Gustave Courbet - série de vagues et de falaises pendant son séjour en 1869, dont La Falaise d'Étretat après l'orage, 1869, musée d'Orsay, Paris, La Vague, 1869, musée André-Malraux, Le Havre.
Eugène Delacroix - aquarelles, dont la falaise à Étretat, le pied du cheval, 1938 (musée Marmottan, Paris)
Une chanson de l'album Collection particulière de François Morel s'appelle Étretat.
Une chanson de l'album Quelque part… C'est toujours ailleurs de Pierre Bachelet s'appelle Étretat.
Dans Elle en aura besoin plus tard, Michel Sardou mentionne les «galets d'Étretat».
Musique classique
La ville d'Étretat est le lieu de villégiature de nombreux compositeurs et chanteurs d'opéra célèbres du XIXesiècle qui y ont leurs villas où qui résident régulièrement dans ce décor d'opéra-comique:
Alessandro Bettini - chanteur d'opéra - ténor, et son épouse Zélie Trebelli-Bettini, contralto
Dans la seconde partie du XIXesiècle, Étretat est devenue une station balnéaire à la mode. La plage est alors divisée entre une zone réservée strictement aux baigneurs, en face du casino, et une autre réservée aux pêcheurs. Pour y accéder, la clientèle bourgeoise s'inscrit auprès de l'un des trois entrepreneurs à qui a été accordé la concession de droit d'établir des cabines de bain. Si en 1845 baigneurs et baigneuses sont séparés, la mixité des bains est autorisée dès 1854, ce qui est une rareté sur la côte à cette époque. «Mais la coupure entre gens du village et estivants n'est pas seulement géographique. Dans le village se croisent les pays et les horsains, qui ne se mêlent guère. Des séquelles de ce ressentiment existent encore, quelque cent cinquante ans plus tard. Il faut dire qu'en ce temps les bourgeois n'autorisent pas aux manants l'accès à leurs lieux de loisirs». Cf Bruno Delarue, Les peintres à Etretat, 1786-1940, B. Delarue, , p.17.