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église située à Paris, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux est une église catholique parisienne, située au no 12 de la rue des Blancs-Manteaux (4e arrondissement de Paris), dans le quartier du Marais. Elle est dédiée à la Vierge depuis 1258, date de l’installation des « Serviteurs de la Sainte Vierge » à la demande du chevalier Pierre Luillier et son épouse Mahaut Boucher d'Orsay, et de la construction de la première église orientée est-ouest, le long de la rue des Blancs-Manteaux. Elle est aujourd'hui servie par des prêtres de la communauté Saint-Martin.
Église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux | |
L’église avec le square Charles-Victor-Langlois. | |
Présentation | |
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Culte | Catholique |
Type | Église |
Rattachement | Diocèse de Paris |
Début de la construction | 1685 |
Fin des travaux | 1690 |
Protection | Classé MH (1983)[1] |
Site web | www.ndbm.fr |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Île-de-France |
Ville | Paris |
Coordonnées | 48° 51′ 32″ nord, 2° 21′ 27″ est |
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La première église est érigée par l'ordre des Serviteurs de la Sainte Vierge, un ordre mendiant approuvé en 1257 par Saint Louis, l'évêque de Paris Renaud III Mignon de Corbeil, et avec l'autorisation de Robert 1er de Clairbec, abbé du Bec-Hellouin. Comme les membres de cet ordre sont habillés d'une robe noire et d'un manteau blanc, ils sont surnommés les « Blancs-Manteaux », d'où le nom vernaculaire de l'église. En 1274, le deuxième concile de Lyon supprime l'ordre et les quatre frères servants rejoignent l’ordre de Saint-Guillaume. Ceux-ci étaient vêtus de manteaux noirs, et étaient appelés communément les « Guillemites »[2], ce qui explique le nom de la rue des Guillemites voisine[3].
Le monastère des Blancs-Manteaux comporte d'importants bâtiments, une chapelle et des jardins. Au XVIIe siècle, il abrite des bénédictins. La chapelle est alors orientée dans le sens normal (est-ouest), et longe la rue des Blancs-Manteaux.
C'est dans cette église qu'est déposé en 1407 le corps du duc Louis Ier d'Orléans (frère de Charles VI) après son assassinat à l'angle de la rue Vieille-du-Temple par les hommes de Jean-sans-Peur[4].
En France, le cardinal de Retz ferma le monastère des Blancs-Manteaux à Paris en 1618, pour cause de « grand désordre ».
L'église est reconstruite de 1685 à 1690 perpendiculairement à la rue des Blancs-Manteaux, désormais orientée nord-sud, sous le priorat d'Antoine de Machy, selon les plans de Charles Duval, avec un nouveau couvent.
Les religieux sont chassés sous la Révolution et les bâtiments vendus comme bien national. Le mont-de-piété annexe une partie des anciens bâtiments conventuels.
Rachetée par la Ville de Paris, l'église est rendue au culte par le concordat de 1801 et devient église paroissiale en 1807.
La façade Sud, ajoutée par Victor Baltard en 1863, provient de l'église Saint-Éloi-des-Barnabites, démolie au moment du percement du boulevard du Palais sur l'île de la Cité, lors des travaux d'Haussmann. La façade avait été construite en 1705 par Cartaud.
L'ancienne fontaine du monastère (1719) est remontée en 1929 contre le mur est de l'église[5].
L'église actuelle est tout ce qu'il reste de l'ancien couvent. L'église et sa crypte, ainsi que les vestiges du monastère, font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].
L'église orientée nord-sud (chevet au nord) est de plan basilical sans transepts.
L'église, orientée sud-nord, est longée sur son côté oriental par le square Charles-Victor-Langlois. L'entrée principale se situe, au sud, rue des Blancs-Manteaux mais il existe également une entrée secondaire, au nord, 53, rue des Francs-Bourgeois.
La façade, sobre, de style classique, construite par Cartaud en 1705 pour l'église des Barnabites, démolie par Haussmann lors du percement du boulevard du Palais sur l'île de la Cité, est remontée par Baltard en 1863. Il a ajouté une travée à la nef et créé le tambour d'entrée qui soutient la tribune de l'orgue, avec des boiseries du XVIIe siècle provenant de l'ancienne église de l'abbaye Saint-Victor.
À l'intérieur, la lumière qui entre par de grandes fenêtres percées dans la voûte en berceau, éclaire la nef blanche et épurée. Cette disposition attire le regard sur l'autel où est célébrée l'Eucharistie. Les arcs rythmés par des pilastres corinthiens relient la nef aux bas-côtés qui faisaient, naguère, le tour du chœur. Ils sont ornés de médaillons, principalement dédiés aux Apôtres.
Sous la fenêtre centrale, sur l'entablement qui fait le tour de la nef et du chœur, mn’ [Yahve] est inscrit dans un triangle.
Puis, se répondant en vis-à-vis, dix-neuf bas-reliefs mettent en relation l'Ancien et le Nouveau Testament, constituant une suite de symboles bibliques spécifique à cette église.
Ces bas-reliefs sont séparés par les monogrammes des saints liés à l'histoire du lieu dont le AM de l′Ave Maria de l'Annonciation et le SB de saint Benoît ou le SM de saint Maur.
Ces bas-reliefs sont séparés par les monogrammes des saints liés à l'histoire du lieu dont le AM de l′Ave Maria de l'Annonciation et le SB de saint Benoît ou le SM de saint Maur. Dans l'axe de la nef et au-dessus de l'autel, sous la Gloire entourant l'Esprit saint, la Vierge est représentée émergeant d'une nuée et écrasant le mal symbolisé par un serpent. Cette sculpture en argile peinte a été réalisée en 1831 par le sculpteur rennais Jean-Julien Hérault, également auteur des statues des quatre Évangélistes adossés aux boiseries qui proviennent de l'ancienne abbaye Saint-Victor. Saint Louis et saint Guillaume de Malavalle se font face à l'entrée du chœur.
En 1802, le clergé eut le souci de redonner un décor et un mobilier liturgique à l'église, pillée à la Révolution, par l'installation des stalles, de la chaire, de la table de communion et l'acquisition d'œuvres d'art.
Dans le bas-côté droit, citons — sous les vitraux créés par Raphaël Lardeur en 1946, racontant l'histoire de l'église — une Vierge à l'Enfant en pierre, de style champenois, du XIVe siècle, située entre deux tableaux du XVIIe siècle.
Dans le bas côté-gauche, la chapelle du baptistère est ornée d'une Sainte Famille surmontée du Baptême de Jésus par Paul Jourdy.
En remontant vers l'orgue de chœur on peut admirer une toile de Jean Henry Marlet, Marie-Madeleine essuyant les pieds de Jésus au cours d’un repas chez Simon. Ces œuvres sont représentatives du renouveau de la peinture religieuse au XIXe siècle et reflètent l'influence de grands maîtres des siècles précédents
Les vitraux au-dessus du bas-côté est sont de Raphaël Lardeur et représentent l'histoire du couvent et des deux églises successives. Ils datent de 1946. On remarque ceux illustrant la fondation du couvent par Saint Louis, la reprise du couvent par les Guillemites, le chancelier Le Tellier posant la première pierre de la seconde église en 1685, la fondation du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques à Paris par le cardinal de Bérulle et barbe Acarie.
Dans l'église se trouve une magnifique chaire classée au patrimoine national[6]. D'origine bavaroise, elle est datée de 1749. Autrefois attribuée à l'École hollandaise, cette chaire qui fut acquise en 1864 puis restaurée aux dépens de la Fabrique, provient en fait d'une église située en Belgique. Son abat-voix est surmonté d'une statue de saint Michel terrassant Lucifer (Quis ut Deus) et de celles des quatre Évangélistes[7]. La cuve et l'escalier sont ornés de panneaux de marqueterie (bois, étain, ivoire) et d'incrustations de nacre, représentant divers sujets bibliques avec inscriptions ; les bordures de ces panneaux sont en bois sculpté et doré.
Comme le précise le cartouche de chaque médaillon, les scènes qui ornent la cuve sont tirées de la Bible.
Sur la porte, au pied de l'escalier, un homme qui abat un arbre rappelle cette parole de Jésus : « Tout arbre qui ne porte pas de fruit doit être jeté au feu ». Puis en montant, sont tour à tour illustrées des rencontres de Jésus : le mauvais serviteur (« Je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? »), l’économe infidèle (« Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l'un et aimera l'autre... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent »), une discussion de Jésus avec les pharisiens (« Vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous »), sa rencontre avec la Samaritaine (« Si tu savais qui est celui qui te dit : donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive »), sa rencontre avec Nicodème (« Personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu »), son entretien avec un docteur de la Loi (« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tu aimeras ton prochain comme toi-même »).
Sur le dosseret, l’archange Gabriel annonce à Marie qu’elle enfantera le Messie. Au-dessus, deux personnages tiennent chacun un cartouche sur lequel figure un verset tiré du Livre d’Isaïe et un autre du Cantique des Cantiques. Ils encadrent Dieu le Père entouré d’une nuée glorieuse. L’abat-voix est orné d’une Gloire d’où émerge une colombe, symbole de l’Esprit saint . Au-dessus, les quatre Évangélistes, accompagnés de leur animal symbolique soutiennent le combat de saint Michel terrassant le diable, symbole du mal, représenté par un homme au corps nu et noirci.
À droite en entrant se trouve la chapelle Sainte Geneviève. On y admire sur le mur de droite un tableau du peintre allemand Joachim von Sandrart représentant La Mort de sainte Anne (1640).
En dessous se trouvent plusieurs grands tableaux de l'École française du XVIIe siècle de Ferdinand Elle représentant des scènes de l'Ancien Testament, dont L'Ange apparaissant au prophète Élie, ou Samson mangeant un rayon de miel.
Sur le mur en face en entrant, à côté d'une belle chaire hexagonale sculptée, un atelier participatif dirigé par l'artiste suisse Cédric Bregnard en janvier 2020 a amené à la création de toiles sur sainte Geneviève.
En 2023, deux toiles représentant sainte Geneviève, l'une jeune devant l'autel, l'autre filant de la laine au milieu de ses moutons, sont accrochées dans la chapelle. Victime de condensation et des moisissures, elles ont fait l'objet d'une restauration sous les auspices du Conservatoire des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris (COARC)[8].
En 1873, la Ville de Paris a fait l'acquisition, pour l'église, d'une toile du peintre Charles-Henri Michel, Laissez venir à moi les petits enfants. Une Multiplication des pains de Claude Audran II (1683), commandée à l'origine par les Chartreux de Paris, se trouve dans le bas-côté droit en face de la statue de saint Antoine de Padoue.
Parmi les autres objets remarquables, on peut noter deux bénitiers en marbre du XVIIe siècle composés d'une coquille à godrons et supportés par un piédouche[9] ainsi qu'un groupe en plâtre, La Vierge surmontant le globe du Monde, en arrière de l'autel[10].
L'orgue est installé en 1863 sur la tribune réalisée par Varcollier. En 1944, le souffle d'une bombe endommage les vitraux et l'orgue. Restauré par Kern entre 1962 et 1964, il est inauguré officiellement par Xavier Darasse, le .
Une association des Grandes-Orgues de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux existe depuis 1991, dans le but de soutenir la vie musicale de la paroisse[11].
Composition
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L'église possède également un orgue plus petit situé dans la partie gauche du chœur.
Composition
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Liste non exhaustive[12] :
Au milieu de la nef :
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