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thème de l'art chrétien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Vierge de Miséricorde[1], aussi appelée Vierge au Manteau et Vierge protectrice, est un thème iconographique de la peinture chrétienne représentant la Vierge Marie déployant son manteau au-dessus de plusieurs personnages en signe de protection. C'est un des thèmes classiques dès la peinture gothique et byzantine qui exprime la bienveillance et l'intervention protectrice de Marie en faveur des humbles et des faibles. En italien elle est connue comme Madonna della Misericordia, en allemand c'est la Schutzmantelmadonna, en espagnol la Virgen de la Merced ou Nuestra Señora de la Misericordia, en polonais Matka Boża Miłosierdzia, en grec Παναγιά του ἐλέους.
La première évocation de la Vierge Marie offrant la protection de son manteau à un groupe humain remonte à une vision d'un cistercien anonyme, relatée dans le Dialogus Miraculorum[2] rédigé entre 1217 et 1222 par Césaire de Heisterbach. Le récit relate que le moine blanc, ayant été enlevé en esprit pour contempler la gloire du ciel, constatât avec douleur qu'il ne s'y trouvait aucun membre de son ordre. S'en étant désolé auprès de la Vierge Marie, celle-ci ouvrit alors son manteau où se trouvait une multitude de frères et de nonnes et de son ordre.
Ce récit connut dès lors un franc succès chez les Cisterciens[3] puis chez les Dominicains[4] qui tentèrent de se l'approprier. Les premières représentations sont cependant arrivées plus tardivement (début du XIVe siècle) et ont rapidement quitté les seuls ordres monastiques pour se propager dans les milieux populaires, notamment grâce à la dévotion du rosaire qui s'appuya beaucoup sur l'image de la Vierge de Miséricorde[5].
Cependant, une étude de Dominique Donadieu-Rigaut[6] publiée dans les Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes montre que la figure de la Vierge au manteau a été confondue plus tardivement avec celle de la Vierge de Miséricorde, puisque la première valorisait l'élection d'un groupe social (un ordre religieux ou une confrérie) auprès de la Vierge Marie, tandis que la seconde évoque plus explicitement le thème de la Miséricorde via la symbolique de protection qu'évoque le pallium de la Vierge[7].
Le type iconographique de la Vierge de Miséricorde connaît un succès important en Italie, aux XIVe et XVe siècles, dans le contexte des terribles épidémies de peste. Il met en effet l'accent sur la fonction médiatrice de la Vierge Marie qui intercède auprès du Christ en faveur de l'humanité souffrante : la croyance populaire attribuait au manteau virginal le pouvoir de protéger contre les flèches de la colère divine, et notamment celles de la peste. La Vierge de Miséricorde de Benedetto Bonfigli, (1464, galerie nationale de Pérouse, voir ci-contre) en est une illustration particulièrement éloquente puisqu'on y voit le somptueux manteau arrêter les flèches de la peste lancées par le Christ[8].
Même s'il a été pratiqué par les primitifs italiens de la pré-Renaissance car il transforme la Vierge en majesté en Vierge consolatrice, plus humaine, le thème reste dans les normes byzantines (sans les innovations de la Renaissance naissante) :
Il existe un grand nombre de représentations sous la forme de statues (voir la catégorie anglaise Category:Sculptures of Our Lady of Mercy). Voici des exemples :
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