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écrivain britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul, plus connu sous la signature V. S. Naipaul, né le à Chaguanas à Trinité-et-Tobago et mort le à Londres au Royaume-Uni[1], est un écrivain britannique, lauréat du prix Nobel de littérature en 2001.
Sir |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Vidiadhar Surajprasad Naipaul |
Pseudonyme |
V. S. Naipaul |
Nationalités | |
Formation |
University College Queen's Royal College (en) |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Famille |
Capildeo family (en) |
Père |
Seepersad Naipaul (en) |
Fratrie | |
Conjoint |
Nadira Naipaul (en) |
Parentèle |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Genre artistique | |
Distinctions |
Une maison pour Monsieur Biswas, Dans un État libre (d), À la courbe du fleuve, The Enigma of Arrival (d), The Mystic Masseur (d) |
Vidiadhar Surajprasad Naipaul nait à Trinidad dans une famille d'ascendance hindoue. Ses grands-parents venus d’Uttar Pradesh au nord de l’Inde avaient débarqué sur cette île antillaise en 1880 afin de remplacer, sur les plantations, les esclaves noirs affranchis à partir de 1834[2]. Son père est un reporter connu au Guardian de Trinidad, le journal local de l'île.
Brillant élève, Vidiadhar Surajprasad Naipaul bénéficie alors d'une bourse d'études pour étudier en Angleterre. Il part à l'âge de 18 ans pour Oxford suivre des études littéraires. C’est son premier grand voyage : 7 000 kilomètres, celui qui lui donne goût durant toute sa vie de sillonner la planète, notamment l’Inde, l’Afrique et l’Asie. Naturalisé en Angleterre en 1952, Il obtient l'année suivante une licence de lettres au University College d'Oxford puis devient journaliste, collaborant avec plusieurs magazines. Il assure également une chronique littéraire pour la BBC et dirige le programme Voix de la Caraïbe. À Oxford, ville qu'il trouve ennuyeuse, il rencontre néanmoins celle qui sera sa première épouse et fidèle dactylographe, Patricia Hale. Tous deux rateront, à leur déception, la mention "très bien" à leur diplôme en 1953, ce qui n'empêchera pas son professeur d'anglais, J. R. R. Tolkien, de le considérer comme le meilleur en sa matière [3].
Il se consacre ensuite à l'écriture de romans et de nouvelles, mais publie aussi des récits documentaires.
Ses premiers romans se déroulent aux Antilles. Le Masseur mystique (The Mystic Masseur, 1957) et The Suffrage of Elvira (1958) qui ont pour cadre la Trinidad, exposent les ravages causés par des politiciens locaux incultes et cyniques[2]. Le recueil de nouvelles Miguel Street (1959) révèle son talent d'humoriste et de peintre du quotidien dans une série de vignettes inspirées de Rue de la sardine de John Steinbeck. Il met en scène plusieurs habitants d'un quartier populaire de Port-d'Espagne, illuminés, rusés, attachants ou hauts en couleur mais aliénés par la pensée coloniale[2]. Naipaul connaît ensuite un énorme succès avec Une maison pour Monsieur Biswas (A House for Mr. Biswas, 1961), roman biographique inspiré par la figure de son père. Dans La Traversée du milieu (The Middle Passage, 1962), il livre plusieurs brefs aperçus des sociétés postcoloniales britannique, française et néerlandaise aux Caraïbes et de leur dérive vers une américanisation galopante.
Dans Guérilleros (Guerillas, 1975), décrit par J.-M. Le Clézio comme « drame psychologique » et « politique » qui « envoûte et emplit d'horreur », Naipaul dresse un portrait sans concessions d'une société caribéenne (la Jamaïque ?) post-indépendance, prenant — dès l'exergue du livre — ses distances avec les velléités révolutionnaires. L'un des personnages du roman se réfère clairement à Michael X (en), militant Black Power qui vécut au Royaume-Uni, participa à la fondation du désormais célèbre carnaval de Notting Hill et fut soutenu, entre autres, par Yoko Ono. Dans sa critique (très positive) du livre, le journaliste Paul Theroux, du New York Times, comparera aussi l'héroïne — en la moquant — à l'activiste américaine d'extrême-gauche Patricia Hearst [4]. Suit À la courbe du fleuve (A Bend in the River, 1979), comparé à l'époque par certains critiques au Cœur des ténèbres (Heart of Darkness) de Joseph Conrad[5].
L'auteur relate ensuite ses impressions de voyage en Inde dans L'Inde : un million de révoltes (India: A Million Mutinies Now, 1990) et livre une analyse critique et désabusée de l'intégrisme musulman dans les pays comme l'Indonésie, l'Iran, la Malaisie et le Pakistan dans Crépuscule sur l'Islam (Among the Believers, 1981) puis Jusqu'au bout de la foi (Beyond Belief, 1998).
Son roman L'Énigme de l'arrivée (The Enigma of Arrival, 1987) et son recueil de nouvelles Un chemin dans le monde (A Way in the World, 1994) sont largement autobiographiques. Dans le premier, Naipaul relate avec le souci d'un anthropologue le déclin puis l'anéantissement d'un domaine du sud de l'Angleterre et de son propriétaire : événement qui reflète l'effondrement de la culture colonialiste dominante dans les sociétés européennes. Le second évoque le mélange des traditions antillaise et indienne et de la culture occidentale que l'auteur découvrit lorsqu'il s'installa en Angleterre. Le recueil Letters Between a Father and Son (1999) replace dans un contexte intime la relation trouble avec son père Seepersad Naipaul, journaliste et auteur de Port-d'Espagne[2].
Les ouvrages de Naipaul soulignent les ravages de la corruption, morale et politique, et du fondamentalisme dans des pays anciennement sous tutelle coloniale[2]. De par leur tonalité pessimiste, ses livres ont pu être mal reçus par certains tiers-mondistes, qui accusaient leur auteur de conservatisme. Edward Saïd et Derek Walcott les ont même qualifiés de néo-colonialistes[6]. Albert Memmi, au contraire, louait la lucidité de Naipaul face à l'emballement révolutionnaire[7]. Quant à l'auteur, il a affirmé s'en tenir à la seule rigueur de ses observations et à l'authenticité des témoignages recueillis, niant avoir des opinions politiques car « celles-ci sont préjudiciables. »[6]. Il a pourtant parlé de l'ancien premier ministre Tony Blair comme d'un « pirate à la tête d'une révolution socialiste » qui a « détruit toute idée de civilisation en Grande-Bretagne », ayant laissé libre cours à une « insupportable culture de la plèbe. »[8].
En 2001, quelques mois après l'obtention de son prix Nobel de Littérature, Naipaul fut vivement critiqué par Salman Rushdie qui lui reprocha d'avoir manifesté son soutien aux nationalistes hindous lors d'actes de soulèvements populaires contre les musulmans indiens. Cette querelle se traduira par une profonde inimitié entre les deux écrivains.
Dans The World Is What It Is, une biographie due à Patrick French parue en 2008, il confie être « obsédé, misogyne, sadique, violent »[9]. Pendant 23 ans, il vit avec sa maitresse Margaret Gooding tout en restant marié à Patricia Hale, et fréquente, confie-t-il, assidument les prostituées. Après la mort de sa femme, en 1996, d'un cancer (à l'âge de 63 ans), il déclare: « On pourrait dire que je l’ai tuée. »[9]. Le lendemain des obsèques de Patricia, Naipaul rompt avec sa maîtresse Margaret, puis s'installe avec son nouvel amour, Nadira. Le couple se marie huit semaines plus tard, en présence de l’historienne Antonia Fraser et de l’écrivain Harold Pinter. En mai 2011, il tient, dans une interview, des propos jugés misogynes : « Les femmes écrivains sont différentes [...] Je lis un extrait de texte et en un paragraphe ou deux, je sais si c'est de la main d'une femme ou non. Je pense que ce n'est pas à mon niveau », ajoutant qu'aucune femme, y compris Jane Austen, n'est réellement capable d'écrire, car toutes sont trop « sentimentales » et empêtrées dans leur condition[10],[11].
V. S. Naipaul est reconnaissable à son style singulier, alliant le réalisme documentaire à une vision satirique du monde contemporain. Il a aussi été rapproché de Joseph Conrad pour sa peinture de l'effondrement des empires coloniaux[12].
Son frère Shiva Naipaul, son neveu Neil Bissoondath et son cousin Vahni Capildeo sont également écrivains[12].
V. S. Naipaul a reçu plusieurs prix littéraires, dont le Prix Hawthornden en 1964, le prix Booker en 1971 et le T.S. Eliot Award for Creative Writing en 1986. Docteur honoris causa de plusieurs universités, il fut anobli par la reine Élisabeth en 1990[13]. Il a obtenu en 2001 le prix Nobel de littérature, « pour avoir mêlé narration perceptive et observation incorruptible dans des œuvres qui nous condamnent à voir la présence de l'histoire refoulée. »[12]. L’attribution de ce prix a suscité des controverses, certains l’ayant vue comme un double reniement: celui de l’auteur vis-à-vis de ses origines, et celui du comité Nobel par rapport à ses valeurs[14].
Sir V. S. Naipaul est membre de la Literary Society.
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