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dominicain et philosophe italien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Tommaso Campanella est un frère dominicain, poète, astrologue et philosophe italien, né le à Stilo (Calabre), mort le à Paris. Il s'intéresse principalement à la politique de son temps (monarchie espagnole régnant alors sur la Calabre intégrée au royaume des Deux-Siciles), et développe, notamment dans son ouvrage La Cité du Soleil, des thèses de philosophie politique qui tendent vers l'utopie. Il élabore également sa propre théorie de la connaissance.
Naissance | |
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Décès |
(à 70 ans) Paris |
Nationalité | |
Formation | |
École/tradition | |
Principaux intérêts | |
Idées remarquables |
communauté des biens • égalité entre les hommes et les femmes |
Œuvres principales |
La Cité du Soleil • De Sensu Rerum et Magia • Métaphysique • Monarchie d'Espagne • Monarchie de France • Monarchie du Messie • Apologie de Galilée |
Influencé par | |
A influencé |
Tommaso Campanella naît le en Calabre, à Stilo, dans une famille analphabète, sous le nom de Giovanni Domenico Campanella. Son père Géronimo est cordonnier.
Il entre à 14 ans dans l'ordre des Dominicains, où il reçoit le prénom Tommaso.
Lors d'un séjour à Naples en 1590, il publie une Philosophia Sensibus Demonstrata, œuvre marquée par les théories naturalistes : il est accusé d'hérésie et condamné à la prison. Libéré sous la condition de regagner la Calabre, il parcourt toutefois l'Italie pendant une dizaine d'années et se fait fréquemment condamner pour ses idées.
Il a connu Galilée, qu'il devait défendre plus tard, à Padoue. En 1598, Campanella rejoint enfin son couvent de Calabre, mais semble avoir en vue d'y instaurer une sorte de république théocratique. À nouveau arrêté, il est transféré vers Naples, alors sous domination espagnole, où il subit la torture avant d'être condamné, en 1602, pour hérésie.
Pendant ses vingt-sept ans de détention, Campanella rédige plusieurs ouvrages et correspond avec de nombreux savants. En 1623, il publie La Cité du Soleil ((la) Civitas Solis), une utopie de république fondée sur la raison et l'amour de Dieu.
Libéré en 1626, il est rapidement arrêté à nouveau à Rome où il reste emprisonné jusqu'en 1629. Dès sa mise en liberté surveillée, il se réfugie en France, en 1634, où il finit sa vie.
Il devient l'ami de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et entretient une correspondance avec lui. Campanella critique les thèses atomistes de Pierre Gassendi, ce qui lui sera reproché par Peiresc[1].
Campanella est protégé par le cardinal de Richelieu. Il éprouve le désir ardent de réformer les sciences théologiques et naturelles, et de s'appuyer sur la sensation pour ces dernières, ce pourquoi Victor Cousin le classe parmi les sensualistes[2].
Il est généralement considéré par les historiens de la philosophie comme un penseur qui a manqué de rigueur et de solidité dans sa construction d'un système, malgré sa forte volonté de lutter contre la scolastique et de rénover les sciences. Ouvert aux nouvelles façons de penser, il n'aurait cependant pas réussi lui-même à ouvrir une nouvelle voie prometteuse. On lui reproche par exemple d'utiliser l'astrologie, pourtant fréquemment intégrée à la philosophie de la Renaissance[3].
Louise Colet, qui écrit la notice de présentation d'un ensemble de ses Œuvres choisies, contenant des poèmes, la Cité du Soleil et une partie de la correspondance, réhabilite Campanella face à ces jugements partiellement négatifs. Elle rappelle l'influence de la Somme théologique de Thomas d'Aquin sur Campanella, dominicain italien comme le Docteur angélique[4]. Louise Colet mentionne aussi la forte impression que fit le Discours de la méthode de René Descartes sur Campanella, qui chercha à rencontrer le philosophe français, sans succès. Descartes écrivit une lettre au père Mersenne pleine de mépris pour l'œuvre de Campanella (il cite le De sensu rerum). Louise Colet reproche à Descartes de ne pas avoir tenu compte du combat que Campanella mena pour faire triompher les idées nouvelles. Elle écrit que « si Campanella ne fut pas un des grands fondateurs de la philosophie moderne, on ne peut oublier qu'il a souffert pour elle, et qu'il a droit à l'admiration et au respect »[5].
Campanella se déclarait hostile à Aristote[6]. Il avait conçu, vers le même temps que Francis Bacon, le projet de réformer la philosophie et de la ramener à l'étude de la nature, qu'il appelait le Manuscrit de Dieu. Il dérivait toutes nos connaissances de la sensation, et regardait toutes les parties du monde comme douées de sensibilité[7]. Son credo épistémologique est « Sentire est scire » (sentir, c'est savoir).
Campanella fut monarchiste et ultramontain. Il voulait un pape chef suprême de la chrétienté, pour former une communauté mondiale (De monarchia hispanica, 1620 et 1623, trad. 1997 ; De monarchia Messiae, 1633, trad. 2002). Il s'opposait à Machiavel dans son Atheismus triumphatus, et de façon générale dans son œuvre[8]. Dans La Cité du Soleil ou l'idée d'une république philosophique, il prône une république philosophique inspirée de Platon, où il se montre partisan d'une théocratie pontificale, et organise une polygamie[réf. nécessaire] soumise à des critères astrologiques dans une visée eugéniste.
Ses traités politiques, comme De monarchia hispanica (1620) ou Le Monarchie delle nazimi (1638) voient comme réalisable l'unification de l'Europe sous la houlette d'une monarchie dominante, qu'il s'agisse de l'Espagne ou de la France.
Campanella développe une métaphysique de cinq mondes. 1) Le monde archétype (mundus archetypus) est Dieu, essence éternelle de toutes choses. 2) Le monde spirituel (mundus mentalis) regroupe les esprits, les âmes angéliques, les âmes humaines. 3) Le monde mathématique (mundus mathematicus) est l'espace (Spatium). 4) Le monde matériel (mundus materialis) est la masse corporelle indistincte (corporea moles). Enfin, 5) le monde des situations (mundus situalis) désigne les lieux et systèmes distincts[9].
(par ordre chronologique d'édition)
(par ordre chronologique)
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