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hymne occitan De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Se Canta (prononcé : [se ˈkantɒ] ; Écouter ) est une chanson en occitan probablement écrite en gascon/béarnais[2] par Gaston Fébus au Moyen Âge[3],[4]. Son usage s'est généralisé dans toutes les régions de langue occitane[5],[6],[7] au point que cette chanson est considérée comme l'hymne de l'Occitanie[8],[9],[10]. C'est une chanson aussi très populaire dans le milieu de la musique occitane et plus généralement dans la musique traditionnelle[11].
Se Canta (oc) | ||
Couverture de Aquellos Mountagnos, partition d'Alexandre Georges, en ligne sur Occitanica[1]. | ||
Hymne national de | Occitanie (de facto) Béarn (de facto) |
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Autre(s) nom(s) | Aquelas montanhas Se canto Si canti Se chanta A la font de Nimes Montanhes Araneses |
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Paroles | Gaston Fébus Moyen Âge |
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Fichier audio | ||
Fichier audio externe | https://www.youtube.com/watch?v=8YTkzUOG2ao | |
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Selon la graphie et le dialecte occitan ou gascon, le titre s'orthographie Se Chanta (nord-occitan)[12], Se Canto (provençal, Graphie mistralienne), ou Si Canti (béarnais). En Béarn, pays d'origine de Gaston Fébus, l'appellation Aqueras Montanhas est davantage utilisée[13]. D'autres appellations locales sont A la font de Nimes dans la région de Nîmes, ou Montanhes Araneses dans le val d'Aran.
Le Se Canta est repris d'un bout à l'autre de l'Occitanie[14], avec des variations dialectales et même des variations dans les paroles[15],[16],[17]. Les différentes versions du Se Canta reprennent les mêmes thèmes et figures : les hautes montagnes, obstacle à la réalisation amoureuse, le rossignol servant d'intermédiaire entre les deux amants et enfin, la relation amoureuse impossible. Des versions locales font cependant référence à la ville de Nîmes, A la font de Nimes[18] ou à un pré Al fond de la prada, sans que l'on ne sache à quelle époque ces versions ont vu le jour, ni leur origine exacte[19]. Pour de nombreux chercheurs et érudits, l'air de Gaston Fébus serait devenu tellement populaire qu'il aurait été repris et adapté localement, voire mélangé à d'autres chants populaires locaux.
Se Canta est considéré depuis le XXe siècle comme l'hymne du Béarn[20],[21] (et de la Gascogne), ainsi que l'Occitanie[22],[23],[24].
Gaston Fébus (1331 - 1391), comte de Foix et vicomte de Béarn, en serait l'auteur. Gaston Fébus est né en 1331 au château de Moncade à Orthez, en Béarn. Fils de Gaston II et de Aliénor de Comminges, sa langue maternelle est l'ancien occitan, plus précisément l'ancien gascon avec pour devise « Toque-y si gauses » (« Touches-y si tu oses ») qui est depuis devenue celle de sa ville natale.
Poète à ses heures, réputé pour son érudition, sa connaissance des divers dialectes occitans parlés à l'époque et son amour de la musique, Gaston Fébus aurait été délaissé par Agnès de Navarre, retournée en Navarre dans le royaume de son père de Philippe III, de l'autre côté des Pyrénées.
Gaston Fébus aurait alors rédigé Si Canti pour implorer sa belle de revenir auprès de lui. Cette hypothèse est communément admise même si aucune preuve dans les écrits de l'époque ne nous permet de confirmer la paternité de Gaston Fébus sur cette chanson. D'autres versions voudraient que Gaston Fébus aurait écrit cette chanson, dans laquelle il souhaite voir les Pyrénées s'affaisser afin de laisser libre cours à ses amours. Une autre version serait qu' Agnès de Navarre aurait rejoint la Navarre, lassée des diverses infidélités de son époux. Enfin, une dernière version affirme qu'après avoir eu un héritier, Fébus se serait débarrassé d'elle en la mettant au couvent ; à la suite de la mort accidentelle de l'héritier, sa belle refusant de lui revenir, il aurait écrit cette chanson.
Ainsi, nul ne connaît avec exactitude la version d'origine de la chanson, cette dernière s'étant transmise de manière orale au cours des siècles, sûrement adaptée selon les chanteurs et les époques[25].
Ce n'est qu'au XIXe siècle que la forme du Se Canta a été fixée par les collecteurs et folkloristes dans les diverses anthologies de chants qu'ils ont pu publier.
Pendant la Première Guerre mondiale, Aqueros Mountagnos fut chanté par les poilus béarnais et bigourdans dans les tranchées[26].
En France, il n'y a pas d'usage réglementé de ce chant, comme cela peut être le cas pour un hymne. Néanmoins, on l'utilise publiquement pour montrer son attachement à l'Occitanie, à la langue ou à une région occitane[27].
Le Se Canta a, toutefois, été déformée au début du XXe siècle pour devenir une chanson patriotique française dont les paroles ont été totalement changées[28].
Ce chant a de tout temps été un des emblèmes du Béarn, indépendamment de l'appellation retenue. En 1895, les concerts de la Lyre Paloise donnaient une dimension lyrique à ce chant[29].
Ainsi, le , le député béarnais Jean Lassalle le chante dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour protester contre l'abandon de sa région par les pouvoirs publics[30]. Le à Serres-Castet, François Bayrou, lors de sa déclaration à la candidature pour les élections présidentielles, entonne le Aqueras Montahas à la fin de son discours.
La version chantée par le groupe Nadau s'intitule Aqueras Montanhas[31].
Depuis 1993, la vallée occitanophone du Val d'Aran en Espagne, a pour hymne national Montanhes Araneses, version adaptée en aranais de Sa canta. Alidé Sans a chanté l'hymne du Val d'Aran à l'acte officiel de la Diada de la Catalogne en 2013[32]. Cette prestation a été retransmise sur TV3, principale chaîne télévisuelle publique catalane.
Il est également populaire dans le Haut-Aragon (Espagne) avec le nom d'Aqueras montanyas ou Aqueras montañas, chanté en aragonais, et avec des paroles similaires. Il a été compilé par le groupe aragonais Biella Nuei et plus tard chanté, entre autres, par l'auteur-compositeur-interprète José Antonio Labordeta.
Cécile Duflot chante le refrain du Se Canta le lors d'un meeting unitaire de gauche pour les élections régionales à Montpellier.
Dans la ville d'Aurillac et sa région, où le parler aurillacois est de l'occitan méridional, le Se Canta a une forme très proche de celle du reste du domaine languedocien[33].
Dans le Massif central son usage est également élevé dans les milieux occitanophones. La forme Se Canta languedocienne côtoie la version nord-occitane Se Chanta dans tout le Massif central, tant en Auvergne[34] qu'en Limousin[35].
Le Se Chanta est très populaire dans les vallées occitanes du Piémont. On voit ainsi apparaître un usage protocolaire en Italie. En application de la loi 482-99 concernant les minorités linguistiques, de nombreuses communes des Vallées occitanes organisent une cérémonie autour de la pose du drapeau occitan sur les bâtiments officiels. Au cours de celle-ci, le Se chanta est chanté, ainsi que la cansoun de la Coupo. Cette cérémonie s'est déroulée pour la première fois en France, dans le village de Baratier, le . Lors des Jeux olympiques 2006 à Turin, la version vivaro-alpine fut chantée pendant la cérémonie d'ouverture, car de nombreuses épreuves se déroulaient dans les Vallées occitanes.
L'air de Se Canta est, toujours dans un parler nord-occitan, repris par l'Ardecha, chant traditionnel considéré comme hymne non officiel de l'Ardèche[36].
Cette chanson est omniprésente lors des matchs des clubs sportifs du Midi de la France. Le Se Canta est par exemple un des hymnes principaux des clubs de rugby occitans. C'est l'hymne officiel de celui montpelliérain Montpellier Hérault Rugby[37],[38],[39] mais également un de ceux du Stade Toulousain[40]. Dans la même ville, les supporteurs du Toulouse Football Club en ont fait leur hymne[41]. À partir de la saison 2010-2011, le chant est également diffusé et chanté à l'entrée des joueurs sur la pelouse, devenant ainsi le véritable hymne du club toulousain. Ainsi qu'en début de match par les supporteurs de l'ASBH de Béziers[42]. De même les joueurs de l'équipe d'Occitanie de football et les joueuses de l'équipe d'Occitanie féminine de football entonnent Se canta[43].
Le Si Canti est l'un des hymnes de la Section paloise (rugby à XV)[44],[45].
Il existe de nombreuses variantes de cette chanson.
Ci-dessous le texte occitan (compilé de différentes versions traditionnelles), sa version phonétique, sa traduction française et des variantes locales.
Variante languedocienne | Variante gasconne | Version nord-occitane | Version béarnaise | Variante Ardéchoise : L'Ardecha |
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Dejós ma fenèstra |
Devath ma hrièsta |
Devant ma fenestra
I a un aucelon Tota la nuech chanta Chanta sa chançon |
Devath de la mia frinèsta
Que i a un auséron Tota la nueit que canta Canta sa cançon |
|
Refrain : |
Refrain : |
Se Chanta, que chante
Chanta pas per ieu Chanta per ma mia Qu'es aluenh de ieu |
Si canti, jo que canti
Canti pas per jo Canti per ma mia Qui ei tan luehn de jo |
Refrain : Ardecha, Ardecha, Marvilhós país; S'as pas vist Ardecha, As jamai ren vist. |
Dessús ma fenèstra |
Dessús ma fenèstra I a un ametlièr Que fa de flors blanchas Coma de papièr |
Avem un bèu Ròse
Mai de bèu país L'Ardecha mon òme, Es un paradís | ||
Repic | Refrain | |||
Aquelas flors blancas |
Aquelas flors blanchas
Faràn d’ametlons N'emplirem las pòchas Per ieu e per vos |
Bachatz-ve montanhas
Planas, hauçatz-ve Ta qui posqui véder Mas amors on son |
Avèm de montanhas
Que tòchan lo cèu E de verdas planas Per los bons tropèus. | |
Repic | Refrain | |||
Aval dins la plana |
Aval dins la plana
I a un pibol trauchat Lo cocut i chanta Benlèu i a nichat |
Aqueras montanhas
Que s’abaisharàn E mas amoretas Que pareisheràn |
Dins 'quelas montanhas
Fau veire lo buòu Avèm de chastanhas Gròssas coma d'uòus | |
Repic | Refrain | |||
Aquelas montanhas |
Aqueras montanhas |
Aquelas montanhas Que tan nautas son M’empachon de veire Mas amors ente son |
Aqueras montanhas
Qui tan hautas son M’empaishan de véder Mas amors on son |
Avèm de ribièras
Plenas de peissons Que chantan dins l'aiga La nueit mai lo jorn. |
Repic | Refrain | Refrain | ||
Abaissatz-vos, montanhas |
Baishatz-vos montanhas |
Abaissatz-vos, montanhas Planas levatz-vos |
Si sabi las véder
O las rencontrer Passeri l'aiguèta Shens paur de'm negar |
Un solèu que brilha
Solèu d'au miegjorn La cigala trilha Canta tot lo jorn. |
Repic | Refrain | Refrain | ||
Aquelas montanhas |
Aqueras montanhas |
Aquelas montanhas
Se rabaissaron E mas amoretas Se raprocharon |
Aqueras montanhas
Que s’abaisharàn E mas amoretas Que pareisheràn |
Lo mèrle que sibla
Dins lo don dau riu Espera sa mia Per parlar d’amor |
Repic | Refrain | Refrain | ||
Las pomas son maduras
Las cau amassar Et las joenes hilhas Las cau maridar. |
Ven, nòstr’ amicala
Mouento tou li jour N'avem pas la canha Montarèm totjorn | |||
Refrain | ||||
Que monsur reclama
Ai fait ma canson A totas Midamas Vos balhe un poton ! | ||||
Refrain |
Écriture phonétique approximative pour un francophone | Traduction en français |
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Dédjouss ma fenèstro |
Sous ma fenêtre |
Refrain : |
Refrain : |
Dessuss ma fenèstro |
Au-dessus de ma fenêtre |
Refrain | Refrain |
Aquéloss flou blancoss |
Ces fleurs blanches |
Refrain | Refrain |
Abal din la plano |
En bas, dans la plaine |
Refrain | Refrain |
Aquéloss mountagnoss |
Ces montagnes |
Refrain | Refrain |
Abaïssats bous mountagnoss |
Abaissez-vous, montagnes |
Refrain | Refrain |
Aquéloss mountagnoss |
Ces montagnes |
De nombreuses versions enregistrées existent :
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