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nymphe des sources de la Seine dans la mythologie gauloise De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sequana (prononcé [sekwana]) est une déesse gauloise, représentée le plus souvent sous les traits d'une jeune fille[1]. Ce personnage de la mythologie celtique gauloise est associé au fleuve de la Seine. Il est possible de voir une statue de 1934 la représentant dans un nymphée construit pour protéger la source, situé au même endroit qu'un sanctuaire, lui aussi consacré à la déesse, aux sources de la Seine à Source-Seine.
Sequana | |
Déesse de la mythologie celtique | |
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Sculpture de la déesse Sequana dans le nymphée construit sur la source principale de la Seine. 1934 | |
Caractéristiques | |
Fonction principale | Déesse de la Seine |
Fonction secondaire | Pouvoir de guérison et exauce les voeux |
Lieu d'origine | Gaule celtique |
Période d'origine | Antiquité celte et gauloise |
Culte | |
Temple(s) | Sanctuaires des Sources de la Seine |
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Personne n'est en mesure de connaître avec certitude l'origine de la divinité gauloise puisqu'aucun document ne parle de la déesse Sequana. Le seul moyen actuel est d'émettre des hypothèses à partir des objets retrouvés lors des différentes fouilles[2]sur le site à Source-Seine. On ne peut donc que faire des études sur ce qui a été découvert pour pouvoir mettre un nom sur cette déesse de la Seine mais également savoir comment était le sanctuaire[3], ou encore le culte voué par les Gaulois à Sequana.
Le culte de Sequana est lié étroitement à un élément primaire : l'eau. En effet, reposant comme véritable point focal d'attention du culte[4], la sacralisation de l'élément aquatique est au centre des pratiques d'hommages ou de vénération rendus à Sequana[5]. L'expression de la présence divine est représentée par cet élément symbolique choisi par la communauté pratiquant ces hommages pour la déesse[5].
Ce culte voué sur un site sacré est avant tout public[6] car pratiqué par des personnes privées, modestes, sans doutes analphabètes[7] mais il est impossible de le lier clairement à une pratique précise[6].
Les chercheurs ont retrouvé dans les environs d'Alésia et aux sources de la Seine trois dédicaces à Sequana : deux sont des ex-votos anatomiques et une vient d'une femme la dédiant pro salute nepotis[6], chacune de ces dédicaces est reliée à l'empereur Auguste[7]. Une fréquentation individuelle massive est traduite par ces ex-votos anatomiques pour la plupart en bois et en pierre ou en bronze[7]. De plus, on a retrouvé plusieurs inscriptions (dont 9 qui nomment directement Sequana), des dédicaces à Sequana, qui informent sur les pratiques religieuses et le public car elles sont souvent maladroitement orthographiées[7].
Selon des archéologues, après avoir réalisé leurs ablutions et être passés au temple de Sequana, les pèlerins offraient à la divinité différentes offrandes dans l'espoir d'une guérison. En effet, durant l'Antiquité, la religion et la médecine étaient liées, les sanctuaires guérisseurs de sources étaient comparables à des centres médicaux pour cures thermales. En plus de recevoir des offrandes, on retrouve, grâce à une inscription qui mentionne le nom de la déesse, des pratiques oraculaires soit en faveur de Sequana ou peut-être Sequana elle-même rendait des oracles régulièrement (comme Clitumne)[8]. Pour toutes ses pratiques consacrées à Sequana, il faut une cohabitation entre l'espace sacré d'origine et le complexe monumental qu'il fallait pour honorer la déesse[4].
Au milieu du XVIIIe siècle, on découvre dans un vallon à proximité de la source de la Seine, les fondations d’un vaste édifice rectangulaire (57 m sur 18 m)[9] et une inscription : "DEA SEQUANA". La statue en bronze de la déesse Seine elle fut retrouvée avec celle d’un faune en 1933 par Henri Corot.
Ainsi, c'était dans un sanctuaire monumental bien connu articulé sur la Source que le culte de Sequana était pratiquée[10]. Le sanctuaire de Sequana est situé dans le vallon où la Seine prend sa source aux confins des territoires de Roncez-sur-l'Igon et Saint-Germain-Source-Seine, près de Chatillon à environ 35km au nord-ouest de Dijon[11]. Aujourd'hui, ce domaine des sources appartient à Paris , il abrite une grotte dans le parc accueillant les eaux de la source principale de la Seine avec au milieu du bassin une sculpture de pierre blanche qui réfléchit la lumière du jour.
Les sources de la Seine, appelées aussi les Fontes Sequanae (« les sources de Sequana »), sont situées dans une vallée sur le plateau de Langres à Source-Seine. À partir de la fin de La Tène, le sanctuaire fut aménagé par les Lingons aux sud-ouest de leur territoire. Ils y construisirent deux temples, une enceinte avec des colonnes et d'autres structures centrées sur la piscine et la source. En effet, situé dans un vallon reculé le sanctuaire comporte le terrain, les édifices, le temple, les bassins, les canaux hydrauliques et les sources.
Le temple est situé près d'une falaise rocheuse taillée en gradins[12]. De plus, on a la devant la façade (de type occidental) la mise en lumière d'une piscine qui prouve la grandeur et la somptuosité de la station gallo-romaine qu'elle avait aux premiers siècles de notre ère, qui est encore à l'heure actuelle unique au monde[12].
À partir du monument érigé par les Aresequani, on en déduit que le sanctuaire dépendrait d'une communauté rurale locale[13]. En effet c'était un grand sanctuaire public. Le contexte économique de ce sanctuaire est moins évident car il se trouve dans un espace densément peuplé en établissement ruraux de statut moyen voire important, et en périphérie d'agglomération secondaire de Blessey[14].
À ce jour, grâce à plusieurs fouilles réalisées par de nombreux archéologues, les ruines sont toujours visibles dans le parc à Source-Seine.
De nombreuses fouilles ont été réalisées pour mettre à la lumière du jour les différentes dédicaces à Sequana dans son sanctuaire. Grâce à cela, une multitude d'objets ont été retrouvés, notamment des objets offerts à la déesse pour demander une guérison mais également des objets de remerciements à un vœu formulé.
Les premières fouilles[12]ont été effectuées en 1933 par Henry Corot un archéologue et membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, ainsi que membre de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or. Cette première expédition permit la découverte de deux statuettes en bronze. Ces dernières ont été trouvées dans les gradins du sanctuaire à environ 3,50 mètres de haut.
En octobre 1963, de nouvelles campagnes de fouilles[11] sont faites, on y découvre près de 300 bois sculptés, ce sont pour la plupart des ex-votos. En 1966 et 1967, il y a deux nouvelles campagnes de fouilles dirigées par le doyen Roland Martin et ses collaborateurs[11]. Des divinités de la mythologie romaine vont élire domicile par la suite sur le domaine où régnait Sequana comme en témoignent les découvertes des statues d'Apollon et d'Hercule[15]. Les découvertes faites durant toutes ces fouilles aux sources de la Seine sont visibles au musée archéologique de Dijon.
Dates | Avancées majeures sur la déesse |
---|---|
1763 | |
1836 |
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1867 |
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XXe siècle |
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Le nom propre Sequana a déjà fait verser des flots d'encre sans qu'on soit arrivé à une solution satisfaisante. Si on a affaire réellement à un -qv- vieux-celtique, ne donnant pas p en gaulois, on est en présence d'un phénomène celtiquement inexplicable. Joseph Loth propose une solution à la phonétique et l'étymologie de ce nom.
Selon lui Sequana viendrait d'une base d'un mot composé : Seco-vana ou secu-vana, forme que les Romains ne pouvaient traduire.
Pour expliquer ce mot Joseph Loth indique que les langues brittoniques possèdent une racine sec- qui signifie couper: gallois hesg, armor. sescenn, sorte de glaïeul à bords coupants, sec-sco; hesken, scie. Quant à -wama, on pourrait le rapprocher du gallois gwanu, percer, pénétrer à travers[24].
Sequana a probablement donné leur nom aux Séquanes, peuple gaulois occupant l'actuelle Franche-Comté à l'époque de César, soit qu'ils aient habité plus à l'ouest auparavant[25], soit que leur nom vienne d'une rivière homonyme, également associée à la déesse, la Saine jurassienne[26].
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