photographe allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sascha Weidner (né le [1] à Georgsmarienhütte et mort le [1] à Norden en Basse-Saxe[2]) est un photographe et artiste allemand qui a vécu et travaillé à Belm et Berlin. L’œuvre de Weidner s’attache à la création d’un univers visuel radicalement subjectif[3]. Caractérisées par des perceptions, des aspirations et un langage visuel du subconscient, ses photographies ont fait l’objet d’expositions et de publications dans le monde entier.
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Dès sa jeunesse, Weidner s’intéresse aux arts et en particulier à la peinture qu’il pratique de manière assidue. Après un séjour à l’étranger de 1992 à 1993 à Solon (Ohio), aux États-Unis[2], il obtient son baccalauréat en 1995 au lycée Graf-Stauffenberg d'Osnabrück[2]. Sascha Weidner entame ensuite en 1996 des études d’arts plastiques et de communication visuelle à la Hochschule für Bildende Künste Braunschweig (École supérieure des beaux-arts de Brunswick, Allemagne). Il décroche son diplôme avec les félicitations du jury en 2004[4]. Cette même année, il est également « Meisterschüler » (titre allemand pouvant être acquis en fin de formation des beaux-arts par les meilleurs élèves) en arts plastiques, spécialité photographie, auprès de Dörte Eißfeld[4]. Après ses études, il travaille en tant qu’artiste indépendant à Belm et Berlin.
Les nombreux voyages que Sascha Weidner entreprend, notamment grâce à l’obtention de bourses de travail, marquent profondément son travail photographique. En 2004 et 2006, il séjourne plusieurs mois à Los Angeles par le biais de l’Office allemand d'échanges universitaires (DAAD). En 2013, il est pensionnaire de la Villa Kamogawa (résidence d’artistes du Goethe-Institut) à Kyoto au Japon[5] et en 2014, il réside deux mois au Three Shadows Photography Art Centre de Pékin, en Chine[6].
De 2010 à 2012, Sascha Weidner est maître de conférences à l’académie publique des beaux-arts de Stuttgart (« Staatliche Akademie der Bildenden Künste Stuttgart ») où il enseigne la photographie artistique. Il est nommé membre de l’académie de la photographie allemande (« Deutsche Fotografische Akademie ») en 2012[7].
Sascha Weidner décède subitement des suites d’une crise cardiaque le 9 avril 2015.
Son œuvre a été récompensée entre autres en 2011 par le prix de la fondation pour l’art photographique (« Stiftungspreis für Fotokunst 2011 ») de la fondation Alison & Peter Klein[8] et en 2010 par le prix des jeunes artistes de l'académie des arts de Berlin (« Junger Kunstpreis für Film- und Medienkunst Berlin der Akademie der Künste »[9].)
L’œuvre de Sascha Weidner a été présentée en Allemagne et à l’étranger dans le cadre d’expositions individuelles et collectives.
Sascha Weidner se décrivait comme un « voyageur porté par un élan romantique » et soulignait le caractère hautement subjectif de son univers pictural[10]. La photographie était le moyen d‘expression artistique qu’il avait choisi pour tisser des liens entre le monde réel et ses images intérieures. Ses expéditions photographiques souvent à caractère biographique ont donné naissance à des essais picturaux qui traitent de questions essentielles de l’existence humaine.
Fruit d’une période créative intense de plus de dix ans, ses archives photographiques font l’objet d‘associations sans cesse renouvelées dans lesquelles, selon lui, « tout est important : le culturel, les catastrophes, les clichés, le banal, le politique »[11]. Sascha Weidner puise pour cela dans des collections de photos de famille du passé, dans ses propres travaux, dans des images empruntées par exemple aux médias de masse ou encore à l’histoire de l’art. Les frontières entre authentique et mise en scène s‘estompent, soulignant l’atmosphère quelquefois suggestive et souvent irréelle de la réalité[12].
Ses sujets et les titres de ses œuvres et de ses expositions font référence à sa vie et sont des métaphores de son propre vécu. On peut citer par exemple : Bis es weh tut [« Jusqu’à la douleur »], Was übrig bleibt [« Ce qui reste »], The presence of absence [« La présence de l’absence »], Bleiben ist nirgends [« Rester n’est nulle part »], Beauty remains [« La beauté reste »] ou Am Wasser gebaut [« Construit au bord de l’eau »][13].
Le canon esthétique de Sascha Weidner trouve ses origines dans la manière dont la jeunesse aborde l’existence et raconte les « perceptions, désirs et images rêvées des générations qui ont vécu leur jeunesse dans les années 1980, 90 et 2000. »[3] C’est pourquoi l’approche de Sascha Weidner est à la fois le reflet contemporain de ces périodes et témoigne en même temps d’une véritable méditation artistique sur les espaces réels et les espaces pensés.
Sascher Weidner porte un regard à la fois mélancolique et archaïque sur le monde. Les motifs de ses schémas picturaux nous renvoient aux polarités inhérentes à l‘existence humaine, la vie et la mort, la beauté et l’éphémère, mais aussi aux questions fondamentales sur l’origine, l’identité et l’auto-détermination. Ainsi, bien au-delà de sa propre expérience, c’est sur la vie en soi que se penche Sascha Weidner.
Sascha Weidner concevait ses installations temporaires comme le lieu d’ouverture à de nouveaux champs d’expérimentation, souvent fondés sur des interactions entre le média et le spectateur. La cohabitation entre image et texte constituait aussi une invitation à prolonger la réflexion sur son univers pictural, ordonné et construit autour d’associations toujours nouvelles. Du point de vue de la méthode et des motivations, la quête sincère, authentique et sans détour de Sascha Weidner s’ancre profondément dans la tradition de photographes tels que Nan Goldin, Larry Clark ou Juergen Teller. La manière dont il conçoit ses séries de photos, leur composition et leurs coloris nuancés font aussi écho à la légèreté et à la perméabilité des créations élémentaires et très symboliques de la photographe japonaise Rinko Kawauchi[14].
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