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ancien constructeur automobile De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Société des Moteurs Salmson (SMS), ou plus communément Salmson, a été de 1913 à 1962 un des grands constructeurs aéronautiques et automobiles français aux côtés d'Hispano-Suiza, Farman, Voisin, Renault ou Lorraine-Dietrich.
Société des Moteurs Salmson | |
Emblème Salmson. | |
Création | 1913 |
---|---|
Disparition | 1962 |
Fondateurs | Émile Salmson |
Personnages clés | Emile Petit, André Lombard, Jean Heinrich, Jacques Bernard, Eugène Martin |
Siège social | Boulogne-Billancourt France |
Activité | Aéronautique Automobile Hydraulique |
Produits | Moteurs Avions Véhicules sport et luxe Pompes |
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Fondée à Billancourt par Émile Salmson, un ingénieur qui conçoit des moteurs d'avions depuis 1908, la SMS prend son essor durant la Première Guerre mondiale en faisant fabriquer pour la reconnaissance aérienne puis les bombardements trois mille deux cents biplans 2A2, production de tout premier ordre, que ce soit en qualité ou en quantité. D'un rayon d'action alors inégalé, ce sera le premier avion de la future Aéropostale. À partir de 1919, le constructeur, qui emploie déjà plus de six mille salariés, se lance dans la fabrication d'automobiles. Les cyclecars Salmson, des véhicules légers, bénéficient dès 1921 de la technique avant-gardiste du double arbre à cames en tête (2 ACT). Le moteur 2 ACT remporte de très nombreux succès en compétition et les bolides à la calandre au sautoir - marque distinctive des Salmson de l'époque - s'illustrent partout. En 1929, la production est orientée vers des voitures plus confortables que les rugueux cyclecars des débuts. Équipées du très performant moteur quatre cylindres avec 2 ACT, elles offrent la conduite à droite, standard français du luxe de l'époque, destiné surtout à l'exportation.
En 1951 la SMS dépose son bilan. Elle est reprise par les moteurs Bernard. Ceux-ci relancent la production avec une sportive de moyenne cylindrée particulièrement bien dessinée par l'ingénieur Eugène Martin, le coach 2300 sport. Malgré ses qualités, ce coach cher, gourmand et relativement peu confortable ne se vendra pas assez pour sauver l'entreprise. Alors que les Trente Glorieuses culminent, les usines Salmson, incapables avec leurs grandes routières de concurrencer une production automobile de masse subventionnée, cèdent leurs cinq hectares à un ensemble immobilier pour entrer dans la légende des marques automobiles françaises, les Bugatti, Delage, Delahaye, Facel Vega, Hotchkiss, Talbot... Mais au moins Salmson met un terme à sa production automobile sur un dernier chef-d'œuvre.
La marque tient son nom d'Émile Salmson (1859-1917), fils de Jean-Jules Salmson et petit-fils de Jean-Baptiste Salmson, d'origine suédoise, qui ouvre en 1889 un atelier spécialisé dans le domaine des pompes et des machines à vapeur. La société devient « Emile Salmson et Cie » en 1896 et s'agrandit, avec la fabrication de moteurs.
Dès l'origine de l'aviation, Salmson est un pionnier en matière de moteurs d'aviation. Le motoriste devient également constructeur aéronautique dès la Première Guerre mondiale, inaugure l'Aéropostale, puis équipe de nombreux avions de divers constructeurs à travers l'Europe. Ainsi durant plus de trois décennies, les moteurs d'aviation Salmson, à l'excellente réputation de fiabilité, ont permis d'équiper des milliers d'aéronefs ou encore de remporter de nombreux records : distance, endurance ou altitude.
Salmson se tourne vers l'aéronautique en développant en 1908 un moteur d'aviation, à la demande de Georges Canton et de Pierre Unné, deux ingénieurs de l'Usine Westinghouse de Graville et passionnés d'aviation. Il s'agit du type A, moteur fixe dit « Canton-Unné », à sept cylindres en étoile, de 7,7 litres, puissant (50 ch) et léger (55 kg), qui sera suivi de différents modèles ou types, de 11 litres et plus, puissants (80 ch et 100 ch), puis après quelques années, c'est une version à neuf cylindres de 11 litres qui est présentée, développant 110 ch puis 130 ch. Les moteurs Canton-Unné se distinguaient de leurs concurrents par le choix du refroidissement liquide et du moteur en étoile fixe, ce qui autorisait des vitesses de rotation élevées pour l'époque. Contrairement aux moteurs rotatifs à refroidissement par air, plus légers, mais dont l'inertie provoquait un couple rédhibitoire à haut régime.
Installée fin 1912 au no 74 rue Saint-Lazare et au n° 3 avenue des Moulineaux à Billancourt, la Société des moteurs Salmson (SMS) est créée début 1913. Elle travaille pour l'État en fabriquant dans ses ateliers de construction mécanique, des moteurs d'avion durant la Première Guerre mondiale, puis elle s'engage également dans la fabrication d'avions : fin 1915 vole le premier aéroplane de la marque. Salmson s'associe avec l'ingénieur René Moineau en créant le Salmson-Moineau SM.1, un avion biplan triplace qui équipera l'armée française dans des escadrilles de reconnaissance, puis produit le Salmson 2A2 pour des escadrilles de bombardement à compter de 1917. En 1918, dans ses ateliers d'une superficie de 72 000 m2, la production de la SMS est considérable, et atteint chaque mois, 200 avions complets, 650 moteurs d'avion et 1 600 magnétos d'aviation. En 1915, le moteur type R9 atteint 160ch et en 1917 le moteur type 9Z, présente une puissance de 250 ch. Avec l'usine de Villeurbanne qui produit également des moteurs et des magnétos, la SMS est alors l'une des plus importantes sociétés françaises d'aviation.
Pendant plus d'une décennie, et donc au cours de la Première Guerre mondiale, les moteurs Salmson en étoile à sept cylindres (1908 à 1913) puis les 9-cylindres (1912 à 1917), ainsi que des 14 et 18 cylindres en double étoile (1913), utilisent la même technique et sont refroidis par eau. Les premiers modèles sont montés sur des avions par Farman, Hanriot, Breguet et Voisin[1] et les progrès techniques sont rapides en raison des commandes des Armées. Citons par exemple :
C'est dans les années 1920 que la technique évolue et la production s'oriente vers des moteurs refroidis par l'air, plus simples de fabrication et plus légers. Dans les années 1930, les différents moteurs de la gamme Salmson, équipent toutes les catégories d'avions et d'hydravions, notamment des Caudron, Morane-Saulnier et Potez pour ne citer que les plus connus. Il s'agit de moteurs à 3, 6, 7 ou 9 cylindres. À partir de 1933, des moteurs d'avions à cylindres disposés en ligne et en « V » sont aussi fabriqués.
À titre d'exemples, sont mentionnés ci-après quelques aéronefs équipés des réputés moteurs en étoile à neuf cylindres Salmson, développant 40, 120 ou 230 ch.
Dès avril 1913 à Monaco, la SMS s'est engagée avec réussite dans la compétition. En effet, si les rapides hydravions monocoques Deperdussin Hydrocorsa à moteur Gnome gagnent les épreuves de vitesse, les machines équipées de moteur Salmson remportent toutes les épreuves de fond grâce à leur fiabilité :
Le , la première victoire aérienne de l'histoire de l'aviation est remportée par Joseph Frantz et Louis Quenault de l'escadrille V24, sur un biplan Voisin type III (LA) propulsé par un moteur Salmson 9M de 120 ch.
Le 25 décembre 1918, c'est à bord d'un aéronef Salmson 2A2 que Pierre-Georges Latécoère effectue le vol inaugural de la légendaire Aéropostale : l'avion Salmson 2A2, après ses succès pendant la Première Guerre mondiale, est rentré dans l'histoire de l'aviation.
Dans les années 1930, c'est toute la gamme des moteurs d'aviation de 40 à 500 ch retenus par différents constructeurs d'avions, qui permettent à la SMS de détenir quinze records du monde d'aviation, et pour un bon nombre, par des femmes.
Maryse Bastié (1898-1952) qui, après Adrienne Bolland, est la deuxième femme détentrice de la licence de pilote, acquiert une renommée mondiale à la suite d'une dizaine de records. Ainsi le , elle remporte le record de distance en ligne droite, sans escale sur avion léger avec un passager (Le Bourget - Treptow-sur-Rega soit 1 154 km en 21 heures), aux commandes d'un Caudron C109 équipé d'un moteur d'aviation Salmson AD9 40 ch. Toujours propulsée par un moteur Salmson AD9, elle bat pour la seconde fois, le record d'endurance féminin le en passant 37 h 55 à bord de son Klemm 25, baptisé « Trottinette ». En reconnaissance de cet exploit, la SMS lui offre une voiture neuve tous les deux ans jusqu'à sa mort. Citée à l'ordre de la nation, Maryse Bastié est commandeur de la Légion d'honneur à titre militaire.
Léna Bernstein (1906-1932) obtient son brevet de pilote à l'école civile d'Aulnat. Le , à bord d'un Caudron C109 (moteur Salmson 40 ch), elle devient la première femme à traverser la Méditerranée (Istres-Sidi Barrani (Égypte) soit 2 268 km). Elle est ainsi le second pilote, à traverser la Méditerranée après l'exploit de Roland Garros (). Ensuite, elle s'attaque au premier record de durée que détient Maryse Bastié (26 h 47). Les 1er et , sur le Farman-192 moteur Salmson AB9 (230 ch) no 4 F-AJLU spécialement préparé, elle vole pendant 35 h 45, battant le record mondial toutes catégories et féminin, de durée de pilote seul à bord, détenu jusque-là par Lindbergh. Enfin, le , elle tente sans succès un raid sur Saïgon avec un Farman F-230 moteur Salmson AD9 (40 ch) baptisé « Zanzi ».
Margarete Fusbahn porte le , avec un Klemm 25 (moteur Salmson AD9), le record d'altitude de la catégorie à 4 614 mètres.
Hélène Boucher établit un record d'altitude le , premier record du monde d'altitude féminin pour avion léger deuxième catégorie, avec 5 900 mètres à bord de son avion Mauboussin Corsaire M120 à moteur Salmson ADr9 (60 ch).
Salmson excellent motoriste, se lance de surcroît dans la production d'avions à l'occasion de la Première Guerre mondiale et d'une commande des états-majors alliés (3 200 appareils). C'est ainsi que sont produits les Salmson 1, 2 et 4.
Le Salmson 1 ou SM1 : ce premier aéroplane Salmson est développé avec l'ingénieur René Moineau : le Salmson-Moineau SM1. Il s'agit d'un biplan de reconnaissance à trois places et construit à 155 exemplaires, à la fin 1915. Très original, son moteur radial à refroidissement liquide de 120 puis 240 ch, était placé transversalement dans le fuselage qui entraînait via des arbres de transmission situés à mi hauteur entre les ailes supérieures et les ailes inférieures, les deux hélices placées entre les ailes, « à la façon d'un bimoteur ». Son envergure est de 17,50 mètres, sa longueur 10 m, sa hauteur 3,80 m pour un poids de 2 050 kg et une vitesse de 130 km/h.
Le Salmson 2 A2 (A2 pour reconnaissance tactique) est aussi un biplan, mais biplace équipé d'un moteur 9Za , 9 cylindres en étoile refroidi par eau de 260 ch. Son envergure est de 11,75 mètres, pour 8,50 m de long, un poids à vide de 700 kg, en charge de 1 290 kg, une montée à 1 000 m en 3 min 18 s, un plafond de 6 250 m et une autonomie de 500 km. Le Salmson 2 A2 est produit par Salmson à 2 200 exemplaires et ils seront également produit sous licence : les usines Latécoère, Hanriot et Desfontaines en produirons plus de mille exemplaires en 1918. La licence est aussi reprise au Japon (Kawasaki-Salmson) et par l'Armée Impériale avec peut-être un millier d'exemplaires produits.
Le Salmson 4 AB2 (AB2 pour le soutien rapproché) est le premier avion blindé de l'Histoire. Doté d'un blindage léger, cet avion d'attaque au sol sera produit en 1918, peu de temps avant la fin du conflit, à une quinzaine d'exemplaires. Ses dimensions sont similaires au Salmson 2 A2, avec un poids à vide de 780 kg, et il équipé de trois mitrailleuses.
Au printemps 1936, apparaît l'avion de tourisme Salmson D-6 « Cri-Cri », un avion biplace double commande équipé du moteur maison 9 ADR de 60 ch. D'une envergure de 9,66 m, long de 6,90 m, haut de 2,18 m, pour un poids à vide de 315 kg, un poids total de 570 kg, il présente une vitesse de croisière de 134 km/h et un rayon d'action de 500 km. Maniabilité, sécurité, stabilité sont les maitres mots de cet aéroplane destiné à l'aviation populaire.
Après la Seconde Guerre mondiale, la SMS reprend ses activités avec les difficultés économiques de l'époque. En juin 1956, le Salmson Super-Phrygane D-211 (57e version du Phrygane) est le dernier avion conçu, produit et commercialisé par la SMS.
Alors que pendant la Première Guerre mondiale, la SMS construit des moteurs d'avion, et des biplans Salmson. 2A2, des magnétos, des machines-outils et des machines à bois, c'est à la mort du fondateur Émile Salmson, en 1917, que ses fils prennent la succession des diverses entreprises. En 1919, ils quittent la SMS, et les nouveaux actionnaires nomment Jean Heinrich au poste de directeur. La SMS choisit la reconversion de ses activités vers la vitesse, et au-delà de l'aviation, vers la fabrication d'automobiles.
La production des Salmson peut se résumer schématiquement à trois périodes successives. En premier lieu, de 1919 à 1929 avec les cyclecars, voiturettes et voitures. Cette période restera marquée par de très nombreuses victoires en compétition. Ensuite, de 1929 à 1953 avec la production d'automobiles familiales fiables et luxueuses, à savoir les différents types de modèles S4 jusqu'à la « Randonnée ». Enfin, la dernière période de 1953 à 1957 avec les coaches ou berlinettes 2300 S, laquelle consacre le retour de Salmson en compétition, mais ne permet pas à la marque de se redresser.
Afin de se lancer dans l'aventure automobile en limitant la prise de risques, il est décidé de produire des cyclecars sous licence. Le modèle anglais G.N. (Godfrey et Nash) est retenu et sera lancé pour le salon de Paris 1919. Une grande qualité de fabrication associée à une fiscalité avantageuse permet un réel succès commercial.
Deux ans plus tard, Salmson conçoit et produit le type AL qui comprend un moteur monobloc quatre-cylindres à double arbre à cames en tête (2 ACT) sur la version GS (Grand Sport) qui évolue ensuite en GSS, GSC et GS-GP. Ces différents modèles Salmson remportent des courses prestigieuses dans leur catégorie, talonnant les automobiles aux moteurs deux ou trois fois plus volumineux et puissants. C'est ainsi que Salmson va pulvériser les records en catégorie 1,1 litre (ou 1 100 cm3), et ce, pendant plus d'une décennie.
Parmi ce palmarès :
Dès l'automne 1921, la Croix de saint André sur la calandre de radiateur, devient l'emblème de la marque alors qu'André Lombard est pilote et directeur commercial. Fin 1922, la SMS lance sa première voiture (Torpédo 4 places, conduite intérieure ou coupé), la réputée 10 HP type D, 8 CV fiscaux, munie également d'un moteur quatre-cylindres monobloc à double arbre à cames en tête (2 ACT), augmenté à 1 195 cm3. Ce moteur est refroidi par eau, alors qu'initialement prévu pour être refroidi par air par son concepteur Émile Petit, directeur technique. Il s'agit alors de la toute première automobile grand public utilisant cette technique du double arbre à cames (2 ACT), finalement adoptée dans les années soixante par l'ensemble de la production automobile.
Parallèlement, sont produits avec succès, différents cyclecars, voiturettes, conduites intérieures, tourisme, commerciales, à savoir les modèles AL3, VAL3, VAL5. C'est aussi le cas de la « nouvelle 7CV Salmson » ou VAL série 6 avec huit culbuteurs qui est produite de 1926 à 1930 alors que la VAL série 7 a été produite de 1926 à 1929.
En raison de la crise économique de 1929, Salmson décide d'abandonner la compétition automobile et ce changement de stratégie ouvre la seconde période avec l'apparition du -ou des- modèles S4. Alors qu'un six cylindres est prêt, c'est encore en raison de la crise économique que le quatre cylindres avec son double arbre à cames est finalement retenu. Et ses performances, n'ont pas à rougir de la comparaison avec les six cylindres de la concurrence. Le modèle est lancé à grand renfort de réclames, illustrées par Alexis Kow ou Henri Neuzeret, avec des slogans tels que: « La précision du moteur d'aviation » ; « La Salmson S4, confortable, souple et élégante est la voiture de la femme moderne » ; « Une voiture aux solutions parfaites qui permettent d'obtenir le maximum de rendement avec le minimum de dépenses ».
La S4 (1929-1933) est un modèle 7 CV qui présente de très nets progrès au niveau du châssis et des différents organes techniques. La cylindrée du moteur monobloc à 2ACT et culasse détachable est portée à 1 300 cm3.
La S4-C (1932-1935) 8 CV, est encore plus performante. Sa cylindrée est poussée à 1 465 cm3, elle comprend une boite électromagnétique Cotal (en option). Les carrosseries des "Ateliers de Carrosserie de la S.M.S" sont particulièrement élégantes et typiquement Art Déco. Il s'agit de différents modèles comme la conduite intérieure, la conduite intérieure familiale 6 places, le faux-cabriolet, le coach lumineux, le cabriolet ou encore le roadster. La première série dispose d'une magnifique calandre à volets thermostatiques. Qualité et performances sont au rendez-vous pour cette voiture de tourisme, ce qui permet à un coach S4-C de participer en 1933 avec succès au Rallye Monte-Carlo. Ainsi, parmi 115 concurrents, Germaine Rouault au volant d'une Salmson S4-C remporte la victoire en catégorie voitures légères et de surcroit est troisième au général !
La S4-D (1934-1938) dont le moteur est désormais porté à 1 596 cm3 pour 9 CV, est une voiture résolument moderne et se distingue par ses réelles avancées technologiques : châssis rigide, roues avant indépendantes, direction à crémaillère d'où une très bonne tenue de route, batterie 12 V (2 éléments de 6 V) ou encore la boite électromagnétique Cotal à 4 vitesses, réalisée par les Usines Salmson sous licence, et montée en série. Les carrosseries d'usine sont désormais plus aérodynamiques avec une calandre inclinée et comprennent les mêmes variantes que la S4-C. Le coach est très apprécié, le cabriolet est quant à lui particulièrement élégant. « Une des plus belles mécaniques françaises 1935 !» : c'est ainsi que René Bellu journaliste automobile reconnu, a qualifié la Salmson S4-D. La version S4-DA (1936-1939) constitue une variante de la S4-D, avec un moteur encore plus puissant (1 730 cm3 et 10 CV).
La S4-61 (1938-1951) présente une carrosserie encore plus profilée (capot moteur abaissé au profit d'un pare-brise plus haut), une boite Cotal désormais fabriquée par MAAG. Ces modèles très appréciés remportent alors un franc succès pendant les périodes de l'avant-guerre et de l'après-guerre.
La S4 E, vaisseau amiral de la marque, est présenté au Salon de Paris 1937 (1937-1951). Curieusement lancés sans renfort de publicité, ces modèles 13 CV ont un aspect général similaire aux S4-61, mais en réalité, il s'agit du haut de gamme avec des dimensions plus grandes (empattement de 3 mètres), et avec un moteur de 2 300 cm3. Les freins sont désormais hydrauliques et le réservoir d'essence placé à l'arrière. La S4 E est présentée dans les concours d'élégance, en particulier les modèles carrossés par Chapron. La S4 E dans ses versions berline, coupé et cabriolet, rivalise aussi avec les automobiles les plus performantes de l'époque (Delahaye type 135, Hotchkiss 686GS, Talbot Lago-Baby), et à ce titre, elle est aujourd'hui très recherchée.
La crise de 1929, l'augmentation du coût du travail, les bombardements alliés du printemps 1942 sur Boulogne-Billancourt visant les usines Renault pendant la Seconde Guerre mondiale, le manque d'innovation de la marque (pas de voiture tout acier et pas de moteur à turbine pour l'aéronautique), ainsi que la concurrence de la Citroën Traction Avant 15-Six, rendent la situation financière difficile à la fin des années 1940. En effet, dans l'après-guerre la production automobile de luxe ne bénéficie d'aucune aide de l'État, contrairement aux quatre entreprises françaises subventionnées pour leur production de voitures populaires : Citroën, Peugeot, Renault et Simca.
Le modèle Randonnée (1950-1954) est produit dans ce contexte difficile sous les références E72, G72, G72bis, G72ter, et G80. Salmson dont le slogan est alors « La qualité par la précision », lance la Randonnée avec le message suivant : « L'infatigable rivale des plus puissantes voitures ». La voiture ou plutôt, la limousine, avec six places confortables, adopte une carrosserie ponton et fait preuve d'une réelle élégance. Il s'agit véritablement d'une automobile luxueuse dont la production restera assez restreinte.
Dans une dernière période, et afin de relancer la production alors que les ventes automobiles marquent le pas, Eugène Martin conçoit le coupé 2300 S. La production assez confidentielle, mais ce sublime coupé comprend différents modèles carrossés par Esclassan, Chapron, Motto, Charbonneaux ou encore Pichon-Parat.
Le Coach 2300 S (1953-1957) est une berlinette sportive à deux portes offrant quatre-places. Le moteur de 2 300 cm3 dont le bloc est en aluminium, développe une puissance de 103 ch avec une boîte de vitesses Cotal type MK25. En compétition durant les années 1954 et 1955, La Salmson 2300 S s'illustre avec les rallye-men Roger Rauch et René Cotton dans des courses telles que le Lyon-Charbonnières, la coupe des Alpes, le Liège-Rome-Liège et le Monte-Carlo. En 1954, cette voiture de sport participe aussi aux Mille Miglia ou encore au Tour de France automobile. Aux 24 Heures du Mans 1955, c'est à bord de la Salmson Spyder équipée d'un émetteur-récepteur que Jean-Paul Colas effectue la première retransmission d'une course en direct, à la radio (ORTF), au moyen d'un laryngophone. Au total une cinquantaine de rallyes sont remportés par la 2300 S. Malgré quelques sursauts, les ventes automobiles n'en finissent pas de baisser. En définitive, le coupé 2300 S ne réussit pas à inverser le cours de l'histoire.
Produites à la même époque, les 2300 GT et 2300 L sont des berlines particulièrement remarquables, dont la production se compte sur les doigts de la main. Elles furent parmi les dernières Salmson produites et l'une d'elles ayant appartenu à l'académicien Daniel-Rops a été classée monument historique en 2006.
La Société des Moteurs Salmson, est reprise par Jacques Bernard puis par le Comptoir national du logement qui acquiert à très bon compte sept hectares de terrains à Boulogne-Billancourt, d'usines et de matériel. Mais en l'absence des rentrées de fonds des Sociétés civiles immobilières dont la Société nouvelle du Point du jour, la SMS est mise en faillite le 26 février 1962. La résidence Salmson Le Point du Jour, un vaste ensemble immobilier sis 103, rue du Point-du-Jour à Boulogne-Billancourt et conçu par l'architecte Fernand Pouillon, remplace désormais les usines Salmson.
L'amicale Salmson, fondée dès le , regroupe aujourd'hui les passionnés de toutes les automobiles Salmson produites par la SMS. Affiliée à la Fédération française des véhicules d'époque (FFVE), l'Amicale Salmson est dépositaire de la marque "Salmson" ; "Société des Moteurs Salmson" et "SMS".
Distinct de la SMS, le nom « Salmson » est encore présent dans le domaine des pompes hydrauliques. En 1921, est créée la société Les fils d'Émile Salmson, à Argenteuil. Elle devient en 1956 la « Société des pompes Salmson », qui développe les circulateurs de chauffage.
L'extension du site d'Argenteuil étant impossible, le choix de la décentralisation en province est fait en 1959. La société décide alors de créer une nouvelle unité de production. Des contacts sont noués avec Robert Buron et le maire de Laval[3], Francis Le Basser. À l'initiative de Georges Salmson[4], il est créé une nouvelle usine à Laval plus fonctionnelle que celle d'Argenteuil.
Au moment où le projet de transfert d'Argenteuil à Laval se concrétise, la société est vendue en 1961, au groupe américain Nash. Le , le nouveau site industriel est inauguré à Saint-Melaine (Laval). En octobre 1962, la Société des Pompes Salmson devient une division de LMT[5].
En 1976, Thomson-CSF reprend LMT : la Société des Pompes Salmson devient la « Société Electro-Hydraulique ». Celle-ci intègre le groupe Opländer de Dortmund en 1984, via une dénationalisation. En 1996 est créé le groupe Wilo-Salmson AG, qui devient « Wilo AG » en 2002. Wilo Salmson est en 2014 le deuxième employeur privé du département de la Mayenne après Lactalis[6].
Salmson remporte six des huit éditions du Grand Prix du M.C.F., et surtout du fait de la maniabilité de ses véhicules la victoire, de façon simplement absolue -hors catégories- en courses de côte à près de soixante reprises, de la côte du Griffoulet (près de Toulouse) fin novembre 1921 à celle du Wartberg (près d'Heilbronn) en août 1934[7].
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