Saint Georges et la Princesse
tableau de anonyme / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Saint Georges et la Princesse (San Jorge y la Princesa en espagnol) désigne l’un des volets du retable de saint Georges réalisé vers 1448 par le peintre espagnol Jaume Huguet. Il est aujourd’hui conservé au Museu Nacional d’Art de Catalunya à Barcelone. Ce panneau, composé de reliefs en stuc et de feuilles d’or, est réalisé sur une plaque de métal elle-même disposée sur du bois de pin. Il témoigne également d’une technique typiquement espagnole qui est celle de la tempera. Le tableau a souffert l’épreuve du temps et a aujourd’hui perdu de sa brillance métallique au niveau du bouclier et de l’armure du saint. Les détails des ornements de la princesse, autrefois éclatants, se sont également détériorés.
Artiste | |
---|---|
Date |
vers 1448 |
Type | |
Technique |
Tempera sur bois de pin |
Dimensions (H × L × l) |
92 × 58,5 × 2,3 cm |
Mouvement |
Gothique international et école catalane |
No d’inventaire | |
Localisation | |
Commentaire |
Volet du triptyque de Saint Georges |
Le tableau est à l’origine issu d’un triptyque commandé par le connétable de Portugal et s’inscrit de fait dans un contexte de commandes religieuses coutumières au XVe siècle[1]. Nombreuses sont les œuvres traitant effectivement de ce sujet traditionnel, en témoignent les productions du Catalan Bernat Martorell ou de l’Italien Paolo Uccello. Jaume Huguet propose ici une des interprétations possibles de la légende de Saint Georges triomphant sur le dragon et délivrant la princesse, alors offerte en sacrifice. Cette version répond en réalité à un contexte d’affirmation identitaire à l’œuvre pendant la Reconquista[2].
Dépositaire d’influences nouvelles et d’une peinture espagnole traditionnelle, d’autant qu’il hérite des principales commandes des confréries de la cité comtale de Bernat Martorell, Jaume Huguet fait de ce volet de Saint-Georges le laboratoire formel d’un style composite. S’y font jour des caractéristiques du gothique international, de la peinture flamande et des prémices du style de Jan van Eyck, conjuguées avec des pratiques de l’école catalane. C’est cette hétérogénéité qui confère à ce volet une singularité manifeste du style de Jaume Huguet, lequel rend compte d’une période de synergie artistique.