Loading AI tools
piève de Corse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Rostino (en corse : Rustinu [rusˈtiːnu]) est une ancienne piève de Corse. Située dans le nord-est de l'île, en Castagniccia, elle relevait de la province de Bastia sur le plan civil et du diocèse d'Accia sur le plan religieux.
La piève de Rostino constitue la partie nord-ouest de la Castagniccia, en limite du parc naturel régional de Corse.
Rostino, Ampugnani, Vallerustie, Orezza et Casacconi faisaient partie d'un pays autrefois désigné les Cinque Pievi . Les deux premières, Rostino et Ampugnani, composaient l'évêché d'Accia.
La piève de Rostino comprenait les huit communautés suivantes :
En 1857, Pastoreccia-di-Rostino et Frasso fusionnèrent pour former la commune de Castello-di-Rostino.
Rostino a pour pièves voisines :
Caccia | Costiera | Casacconi | ||
Giovellina | N | Ampugnani | ||
O Rostino E | ||||
S | ||||
Vallerustie | Vallerustie | Orezza |
Dans son Dialogo nominato Corsica (1531), Agostino Giustiniani donne la description suivante du Rostino :
« [...] la piève de Rostino qui compte six cent cinquante feux répartis en vingt-six villages ; de ce nombre est celui de Pastoreccia qui doit un certain renom à la famille des Caporaux qui l'habite ; il y a encore la Brocca, village assez connu, parce qu'il est la résidence de plusieurs chefs de parti de la piève. Le pays est partout arrosé par des cours d'eau, qui vont se jeter dans le Golo ; il produit, et en abondance, des céréales d'excellente qualité, des châtaignes et un peu d'huile. »
En 2007, le Rostino compte 1 909 habitants[1].
Les découvertes lors de fouilles effectuées de 1983 à 1985 sur la colline de Rusumini - commune de Castineta témoignent de l'occupation du site à l'Âge du Bronze. Le sommet de la colline de Rusumini porte une enceinte et des structures diverses : fondations d'une tour sommitale et terrasses occupées par des restes d'habitations à proximité d'un point d'eau[2].
La première église de Santa Maria di Riscamone avait été édifiée au Ve siècle sur le site d'une ville romaine. Celle dont les ruines sont de nos jours encore visibles à Valle-di-Rostino, aurait été reconstruite sur les ruines d’une église du haut Moyen Âge. Agrandie, remaniée entre le VIe siècle et le IXe siècle, elle avait pris son aspect définitif au XIIe siècle.
Au Xe siècle déjà, le diocèse d'Accia couvrait deux pievi, Rostino et Ampugnani, qui avaient été détachés des diocèses d'Aléria et Mariana.
Au XIe siècle, le Rostino dépendait des marquis de Massa di Corsica dont le pouvoir s'étendait sur tout l'« En-Deçà-des-Monts ». En 1250, malgré leur appauvrissement lié aux luttes menées contre leurs vicomtes, anciens vassaux en révolte, il leur restait encore une grande partie des terres dont les châteaux de Rostino[3].
Santa Maria di Rescamone était l'église principale de la pieve de Rostino.
Au XIIe siècle, à quelques mètres de l'église, fut construit le baptistère octogonal de Saint-Jean-Baptiste.
« Le petit évêché d'Accia, qui ne rapporte guère plus de deux cents ducats, n'a que deux pièves, celle d'Ampugnani et celle de Rostino. D'après ce qu'on lit dans un registre des Tasse del Papa, les évêchés de Nebbio et d'Accia furent autrefois réunis. »
— Mgr Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse – Tome I - 1888, p. 82-83.
Au XVIe siècle vers 1520, la pieve de Rostino comptait environ 3 250 habitants. À cette époque, les lieux habités étaient Saliceto, Vicinato, lo Borgo, Chiamachie, Gavignani, la Petragrossa, Castineta, Sevasi, la Terchina, la Fogatella, la Brocca, Casa Pitti, Tarlagia, lo Collo, Grate, la Valle, Frasso, Pastorechia, le Balleciasce, Piano, Caniolo, Petralata, lo Vignale, Mileto, Bisinchi, Lesca[4]. il convient d'ajouter à cette liste Espaco, hameau de Bisinchi au nord de la commune.
Au début du XVIIIe siècle, dans son rapport rédigé à la demande de Gênes, Francesco Maria Accinelli écrit[5] : Pieue di Rostino : Pastorecchia con 6 ville, 326. Savinaccie con 5, 360. Castineta con 2, 250. Valle, Grati, Casapiti, Ferlaggia e Rischiamore 315. Saliceto e Vicinato 172. Bisinchi con 4 ville 334. Sevasi, Brocca, e Casanova 1 757. Morosaglia 399.
Civilement, la pieve de Rostino relevait de la juridiction de Bastia.
Au XVIIIe siècle, le Rostino et les pièves d'Ampugnani, de Vallerustie, d'Orezza et d'Alesani ont formé le réduit de l'indépendance corse contre l'occupant Génois. Sous prétexte de dédommager la métropole de ses frais d'occupation militaire, les impôts avaient été augmentés par un règlement du . « Au mois de juin, les fonctionnaires génois avaient reçu l'ordre de convoquer, au chef-lieu de chaque piève, les députés des villages, de leur faire prêter serment au nouveau règlement et de réclamer leur adhésion aux projets financiers du suzerain. La mauvaise volonté fut partout visible. Dans la piève de Rostino, en particulier, où le peuple échappait, par son isolement, à l'emprise génoise, la résistance fut plus courageuse que partout ailleurs. À l'invitation des commissaires, Giangiacomo Ambrosi, de Castineta, refusa de prendre tout engagement au nom de ses concitoyens. Il quitta l'Assemblée en prononçant ces mots : « Io so di Castineta e mi ritiro. » Son exemple fut suivi par Paul-François Giovannoni, délégué de Saliceto. Leur ami, Giacinto Paoli, de Morosaglia, se joignit à eux »[3].
Dans sa chronologie de la « Grande révolte des Corses contre les Génois » qui dura 40 ans, de 1729 à 1769, A-D. Monti rapporte les évènements suivants[6] concernant le Rostino :
Cette microrégion[7] constitua, en 1789, le cantone di Rostino (en toscan écrit), puis, dans la première moitié du XIXe siècle, le cantone di Morosaglia, et enfin, jusqu'en 1973, le "canton de Morosaglia".
À cette date, le Rostino a été regroupé avec la pieve de Caccia (ex canton de Castifao), pour constituer l'actuel Canton de Castifao-Morosaglia.
La communauté de Riscamone était à l'origine, la piévanie (ou "Pieve", ou "église piévane") du Rostino. Elle était implantée sur un ancien bourg romain. Depuis longtemps ruinée, ses vestiges se retrouvent aujourd'hui sur la commune de Morosaglia.
Santa Maria di Riscamone était l'église principale de la piève de Rostino. Les vestiges du baptistère paléochrétien mis au jour par les dernières fouilles, celle de Philippe Pergola, sont peut-être celui d'un des plus vieux baptistères de la chrétienté. À quelques mètres de l'église piévane, le baptistère de Saint-Jean-Baptiste de forme octogonale, fut construit au XIIe siècle aux Valle (commune de Valle-di-Rostino). L'église comprend une abside préromane du IXe ou du Xe siècle et une façade du XVe bâtis sur des ruines romaines.
Le site archéologique et substructions d'un sanctuaire primitif Santa Maria di Riscamone est classé Monument historique[8].
L'église Saint-Thomas de Pastoreccia (San Tumasgiu à Pastoreccia - commune de Castello-di-Rostino) a été l'église piévane au Moyen Âge, avant le transfert de la paroisse à la fin du XVe siècle à l'église San Stefanu[Note 2] d’Aiti[9].
L'église qui renferme deux œuvres classées, est également classée Monument historique[10].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.