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genre de plantes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Rosa · Églantier
Rosa (les Rosiers, ou les Églantiers) est un genre de plantes à fleurs de la famille des Rosaceae, originaires des régions tempérées et subtropicales de l'hémisphère nord. Ce sont des arbustes et arbrisseaux sarmenteux et épineux. Suivant les avis souvent divers des botanistes, le genre Rosa comprend de 100 à 200 espèces qui s'hybrident facilement entre elles[1].
Le terme « églantier » désigne les espèces à l'état sauvage, généralement à fleurs simples, alors que le terme « rosier » désigne les cultivars, c'est-à-dire les sélections d'églantiers mises en place par les horticulteurs[2].
Plusieurs espèces et de nombreux cultivars, issus de mutations ou de croisements, sont cultivés comme plantes ornementales pour leurs fleurs, les roses. Celles-ci constituent la plus importante catégorie des fleurs coupées, vendues chez les fleuristes[3], mais les rosiers sont aussi cultivés pour la production d'essence de parfumerie.
Les plantes du genre Rosa sont des arbustes ou de petits arbrisseaux épineux au port dressé, atteignant en général deux à cinq mètres de haut. Rosa ×odorata nothovar. gigantea peut toutefois atteindre 15 mètres de haut[4] dans son aire d'origine (Birmanie) et 10 mètres en culture en climat tempéré, tandis que des espèces naines, telle Rosa minutifolia ne dépassent pas les 75 cm de haut.
Elles forment des tiges aériennes arquées, portant des aiguillons (ainsi que parfois les pétioles des feuilles). Ces aiguillons sont des excroissances de l'épiderme et finissent par tomber sur les tiges les plus âgées.
La souche émet chaque année de nouvelles tiges. Certaines espèces sont très drageonnantes, telle Rosa rugosa, qui tend à former de véritables fourrés.
Les feuilles sont alternes, caduques (parfois persistantes), composées (à folioles opposées), imparipennées (avec une foliole terminale), présentant le plus souvent de sept à dix folioles au limbe elliptique acuminé, au bord denté. Elles sont munies de stipules à la base du pétiole. Ces stipules sont des appendices foliacés qui sont le plus souvent « adnés », c'est-à-dire adhèrent au pétiole sur leur longueur, et parfois libres, rarement absents. Leur forme est variable selon les espèces : entière, dentée, pectinée ou lobée.
Les fleurs à la corolle de couleur voyante, rose, rouge, jaune mais aussi blanche, sont groupées en corymbes de quelques fleurs, parfois réduites à une fleur isolée. Le réceptacle floral prend la forme d'un hypanthe, espèce d'urne qui contient les carpelles, dont les styles émergent par l'ouverture centrale resserrée, et porte à son sommet les autres pièces florales. Ce sont des fleurs simples, actinomorphes, en général de symétrie pentamère :
Le calice dialysépale est composé de cinq pièces de couleur verte. Les sépales peuvent être simples ou de forme plus complexe, lobés latéralement ;
La corolle dialypétale, à symétrie radiale, comprend en règle générale cinq pétales réguliers, caducs, à onglet étroit et au limbe étalé souvent échancré en forme de cœur. Rosa sericea et Rosa omeiensis, deux espèces chinoises apparentées, qui n'ont que quatre sépales et quatre pétales constituent une exception[5],[6]. La corolle peut être « double » ou « pleine » par transformation d'étamines en pétales, du fait de mutations spontanées, conservées par sélection dans les formes cultivées ;
L'androcée est composé de très nombreuses étamines disposées en verticilles concentriques, généralement en nombre multiple de celui des pétales (x 5) ;
Le gynécée est formé de pistils séparés (polycarpe) et comprend de nombreux carpelles uniovulaires et libres (apocarpique). Les carpelles sont couverts de poils et portent un long style qui se termine par des stigmates ouverts au niveau des étamines au centre de la fleur. Les styles sont libres, sauf chez les espèces de la section des Synstyleae dont les styles sont soudés en une colonne qui émerge de façon proéminente au centre de la fleur. Chaque carpelle contient un unique ovule anatrope pendant[7]. Les nectaires attirent les insectes et favorisent la pollinisation, principalement entomophile.
À maturité, ce réceptacle se transforme en un faux-fruit charnu, le cynorhodon, souvent surmonté par les sépales desséchés. Celui-ci est arrondi, ovale ou piriforme, en général de couleur rouge ou rouge orangé, mais peut parfois être plus sombre, pourpre foncé à noir, comme chez Rosa pimpinellifolia. Il contient de nombreux akènes, fruits secs indéhiscents contenant une seule graine issus de la transformation des carpelles. Chez de nombreuses espèces, en particulier Rosa canina (l'églantier) et Rosa rugosa (le rosier rugueux), les cynorrhodons sont très riches en vitamine C, dont ils sont l'une des sources végétales parmi les plus riches. Ces fruits sont consommés par les oiseaux frugivores tels que les grives et les jaseurs, qui contribuent ainsi à la dispersion des graines. Certains oiseaux granivores, comme les pinsons, consomment aussi les graines.
Anecdotiquement, le cynorrhodon fournit le poil à gratter, il est ainsi vulgairement appelé gratte-cul. Gousson est aussi une autre appellation du cynorrhodon.
La principale modification observée chez les rosiers cultivés est la multiplication des pétales, qui sont en fait des étamines transformées.
Les rosiers sont des plantes ligneuses pérennes qui peuvent survivre facilement plusieurs dizaines d'années, même si en culture il est fréquent de devoir les renouveler au bout d'une quinzaine d'années[8]. Cependant, l'églantier de Hildesheim (Allemagne) passe pour être le plus vieux rosier du monde. Cet églantier qui a survécu aux bombardements de 1945 aurait plus de 700 ans (400 ans attestés par les chroniques), mais son âge réel n'est pas connu avec certitude.
Les plantes du genre Rosa sont originaires des régions tempérées et subtropicales de tout l'hémisphère nord. On les trouve aussi bien dans le nouveau monde que dans l'ancien, où l'on peut distinguer deux grandes aires de répartition, l'Europe et le bassin méditerranéen d'une part, l'Extrême-Orient d'autre part. La zone de plus grande biodiversité pour ce genre est la Chine où se trouvent 95 espèces dont 65 endémiques[9]. L'espèce la plus nordique est Rosa acicularis que l'on trouve notamment dans la forêt boréale et dont l'aire de répartition atteint le cercle polaire.
Ces plantes sont apparues il y a plus d'une quarantaine de millions d'années (Oligocène)[10] ce qui est attesté par exemple par la présence de fossiles d’une espèce proche de Rosa nutkana trouvés dans l’Oregon (États-Unis)[11].
La répartition des différentes sections du genre Rosa n'est pas homogène. Celle qui a la plus vaste distribution est la section des Cinnamomeae : elle est présente dans les trois continents (Asie, Europe, Amérique) sauf dans l'extrême ouest de l'Europe. C'est aussi celle qui présente la plus grande variabilité et à ce titre a probablement eu un rôle central dans l'évolution du genre[12].
Les espèces les plus anciennes seraient Rosa beggeriana, Rosa berberifolia (Rosa simplicifolia, jaune d'or) et Rosa spinossissima. C'est de Rosa beggeriana qu'auraient dérivé Rosa canina, Rosa acicularis et sa variété fille Rosa alpina qui sont elles-mêmes très anciennes. Rosa beggeriana et Rosa berberifolia cohabitent toujours dans le Xinjiang en Chine[13].
Les espèces indigènes d'Europe sont, dans l'état actuel de nos connaissances, Rosa canina, Rosa rubiginosa, Rosa villosa, Rosa arvensis et Rosa pimpinellifolia ‘spinosissima’[14].
Un berceau de certaines espèces pourrait être l'Iran et ses régions voisines• [réf. nécessaire]. La rose jaune de Perse a été la première espèce de fleur à être commercialisée et a atteint Vienne au XVIe siècle[source insuffisante]. De là, elle s'est lentement fait connaitre pour sa couleur et son parfum à travers l'Europe et le monde[15]• [source insuffisante].
Les espèces les plus récentes, les plus évoluées avec leurs styles soudés en colonne, sont celles de la section des Synstylae[16]. Toutefois, d'un point de vue phylogénétique, cette section, dont la distribution se caractérise par des aires disjointes en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, pourrait regrouper artificiellement des formes spécialisées d'autres sections[17].
Comme chez toutes les plantes de la sous-famille des Rosoideae, le nombre chromosomique de base est 7[18], cependant le niveau de ploïdie varie de 2n = 2x = 14 à 2n = 8x = 56[19].
Due à leur origine, la majorité des rosiers modernes, dont les hybrides de thé et les floribundas, sont triploïdes ou tétraploïdes[20], alors que les rosiers miniatures sont diploïdes, triploïdes ou tétraploïdes et que les polyanthas sont diploïdes[21]. La majorité des rosiers tétraploïdes et hexaploïdes sont des allopolyploïdes[22] et le matériel génétique se distribue uniformément dans les cellules filles lors de la méiose, ce qui fait que les plants sont fertiles[23].
Parmi les diploïdes (14 chromosomes) on trouve[24] Rosa arvensis, Rosa banksiae, Rosa blanda, Rosa bracteata, Rosa brunonii, Rosa chinensis[25], Rosa filipes, Rosa foliolosa, Rosa hugonis, Rosa laevigata, Rosa moschata, Rosa multiflora, Rosa nitida, Rosa odorata[25], Rosa palustris, Rosa roxburghii, Rosa rugosa[26], Rosa setigera, Rosa wichuraiana[27], Rosa woodsii, Rosa xanthina, ainsi que les espèces de la section des Synstylae.
Parmi les polyploïdes,
Chez certaines espèces complexes, on trouve différents niveaux de ploïdie :
Chez les Caninae, la méiose est particulière, car le pollen, quel que soit le niveau de ploïdie du parent donneur, ne transmet que sept chromosomes, ce qui donne à la descendance une ressemblance avec la plante-mère, celle-ci étant d'autant plus grande que le niveau de ploïdie est élevé. On assiste ainsi à la constitution, non loin du pied-mère d'une « micro population » d'apparence assez homogène.
Le génome de la rose est composé de plus de 36 000 gènes, soit plus que l'être humain ; au sa composition est complètement identifiée[28].
Le genre Rosa appartient à la sous-famille des Rosoideae et à la tribu des Roseae, dont il est l'unique genre. Les plantes les plus proches appartiennent aux tribus des Potentilleae, des Ulmarieae et des Sanguisorbeae. On peut citer notamment le genre Rubus composé aussi d'arbrisseaux épineux.
Le genre Rosa fut décrit pour la première fois par Linné dans son Species Plantarum, tome 1, page 491, publié à Stockholm le . L'espèce type décrite est Rosa cinnamomea L. S'agissant de la première référence publiée pour ce nom générique, elle est conservée pour toutes les dénominations postérieures. Ci-après la liste chronologique[29],[30] des synonymes de Rosa, avec les références de leur publication :
Le genre Rosa est divisé en quatre sous-genres inégaux, dont trois ne comprennent qu'une ou deux espèces, et le quatrième, Eurosa, toutes les autres[31]. Cette classification est largement basée sur l'anatomie mais ne reflète pas l'évolution et la phylogénie de ces espèces.
La grande références pour la classification des espèces sauvages est le système d'Alfred Rehder qui date de 1927 et a été révisé en 1940 et 1960, il est encore repris dans l'Encyclopédie des Roses de Roberts et al en 2003[32].
En 2017, Wisseman propose une mise à jour de la taxonomie des sous-genres et sections au sein de Rosa[33].
Le sous-genre Eurosa est divisé en 10 ou 11 sections[34].
Rosa multiflora qui a été vue au Japon dès 1696, forme des grands buissons aux fleurs blanches et possède plusieurs variétés : Rosa multiflora ‘Adenochaeta’ à grandes fleurs, Rosa multiflora ‘Carnea’ à fleurs roses, Rosa multiflora ‘Platyphylla’, la seven sisters rose rapportée du Japon par Sir Charles Greville en 1815.
Et Rosa arvensis Huds., qui est le rosier des champs.
Le sous-genre Plathyrhodon est constitué d'une seule espèce, Rosa roxburghii, originaire de Chine
Le sous-genre Hesperhodos, originaire d'une aire limitée d'Amérique du Nord aux confins de la frontière entre les États-Unis et le Mexique comprend deux ou trois espèces adaptés au milieu aride.
Une seule espèce : Rosa persica (syn. Rosa persica var. berberifolia) originaire du pourtour de l'Iran et du Moyen-Orient et introduite en Europe en 1785. Ce petit rosier (50 à 80 cm) aux fleurs jaune brillant a des feuilles simples au lieu d'être composées. Cela a conduit à tenter une séparation de cette espèce dans un genre à part : Hulthemia, donnant le binome Hulthemia persica.
Mais un hybride entre un « vrai » Rosa (Rosa clinophylla) et Hulthemia persica, baptisé Hulthemia ×hardii a été obtenu dans les jardins du Luxembourg avant 1836[35]. Le genre Hulthemia est aujourd'hui abandonné. Hulthemia persica est redevenu Rosa persica et l'hybride Hulthemia ×hardii Rosa ×hardii.
Les rosiers cultivés sont le plus souvent des cultivars créés par des rosiéristes et plus rarement des formes (espèces ou variétés) naturelles (rosiers botaniques).
Dans le cas des cultivars, ce sont les dispositions du code international de nomenclature des plantes cultivées qui s’appliquent. Celles-ci imposent d’utiliser un nom de variété écrit dans une langue vivante et non en latin (bien que pour certaines variétés anciennes le latin ait été utilisé) et écrit en caractère romain placé entre guillemets simples et commençant par une majuscule. Exemple : ‘Souvenir de la Malmaison’.
Afin de permettre aux jardiniers amateurs de bénéficier de variétés de rosiers de qualités supérieures, un signe de qualité sous le forme d'un Label rouge a été créé par l'association "Excellence végétale"[36].
On appelle rosiers botaniques toutes les espèces de rosiers sauvages disposant chacune de caractéristiques spécifiques et utilisées en horticulture telles que :
Par convention, les roses classées dans les groupes existants avant 1867 constituent les roses anciennes.
Pour les « rosiers botaniques », la désignation officielle suit donc les prescriptions du code international de nomenclature botanique. Le nom d’une espèce est un nom binomial dans lequel le premier terme commençant par une majuscule désigne le genre, et le second tout en minuscule est l’adjectif spécifique, le tout exprimé en latin botanique et écrit en caractères italiques. Ce binôme est suivi de l’abréviation du nom de l’auteur, précision souvent indispensable dans le cas des rosiers étant donné le nombre important de synonymes rencontrés. Exemple : Rosa gallica L..
Souvent les rosiers ternes ont un parfum plus intense que les rosiers aux coloris vifs, ce qui peut s'expliquer par une allocation des ressources vers un trait ou l'autre[37].
Une classification des cultivars de rosiers est nécessaire, plus de 16000 types différents ont été recensés[38].
L'UPOV propose un guide baptisé "Principes directeurs pour la conduite de l'examen de la distinction, de l'homogénéité et de la stabilité" dédié au genre Rosa[39].
On a d'abord nommé des groupes sur la base de la forme des fleurs (pompon, plate, en coupe, réflexe, à quartiers, imbriquées, globuleuses, turbinée), d'après le lieu de leur découverte (Bourbon...), le nom du « découvreur » (Noisette, Portland), le nom de l'espèce ou de l'hybride dont ils étaient issus (hybride de thé), ou encore certains caractères particuliers (par exemple les « mousseux » dont le calice et le pédicelle sont ornés d’appendices très finement ramifiés). On a défini ainsi des classes de rosiers et qui sont toujours d'usage courant. Mais ce système de classification a montré ses limites quand il s'est agi de classer des hybrides que l'on peut rattacher à 2, 3 ou 4 catégories.
Le guide Clause de 1952[40] classait déjà les variétés en nains à grosses fleurs et à petites fleurs, buissons, tiges, grimpants et pleureurs, puis quand il est question des « meilleures variétés », c'est une classification entre grimpants remontants et non remontants par couleur, et autres que grimpants, là aussi remontants et non remontants par couleur. Sur la centaine de rosiers cités, on note comme encore beaucoup cultivés ‘Madame Antoine Meilland’ et la plupart des grimpants (‘Madame Alfred Carrière’, ‘Gloire de Dijon’, ‘Dorothy Perkins’, ‘American Pillar’, ‘Albertine’ et les grimpants de ‘Madame Meilland’, ‘Madame Caroline Testout’, ‘Souvenir de Claudius Pernet’...)
Il a d'abord été proposé de scinder les différentes catégories en :
puis suivant des caractéristiques visibles :
En 1971, la Fédération mondiale des sociétés de roses (World Federation of Rose Societies) a reclassé les rosiers anciens et modernes en plusieurs groupes définis par leur port et donc par leurs utilisations possibles dans les jardins[41].
Grimpants non remontants
Grimpants remontants
Autres non remontants
Autres remontants
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La société américaine des roses (American Rose Society) a adopté un classement détaillé[42] des variétés horticoles, basé sur des considérations « généalogiques » et historiques et généralement utilisé aux États-Unis. Il comprend trois groupes principaux :
Les roses anciennes ont été subdivisées en 21 classes et les roses modernes en 13 classes.
La culture des rosiers est une activité répandue dans de nombreux pays soit dans un cadre professionnel : par les obtenteurs créant de nouveaux cultivars, par les pépiniéristes produisant des fleurs coupées ou des plants de rosiers pour les jardins, par les exploitants de jardins publics (souvent des services spécialisés des collectivités publiques), soit dans un cadre privé par tous les particuliers disposant d'un jardin d'agrément dans lequel le rosier est certainement la plante d'ornement la plus populaire.
En France, la « Section roses » de la Société nationale d'horticulture de France organise chaque année le « Grand Prix de la rose » qui, depuis 2008, distingue des variétés de rosiers pour leur beauté, leur résistance et qui adaptent bien aux exigences climatiques des différentes régions de France[43]. Différentes variétés commercialisées depuis moins de cinq ans sont présentées et sont examinées trois ou quatre fois par an pendant trois ans par soixante-dix spécialistes dans sept sites partenaires[44],[45].
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