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physicien nucléaire, chercheur et vulgarisateur scientifique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robert Klapisch, né le à Cachan et mort le à Paris, est un physicien français.
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Élie Robert Klapisch |
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Ses premiers travaux au CNRS en spectrométrie de masse contribuent à des résultats majeurs en astrophysique et en physique nucléaire. Il dirige des recherches d'avant-garde sur l’implantation ionique puis, en tant que Directeur de la Recherche du CERN, il se consacre à la physique des particules. Il dirige le programme de recherche du collisionneur proton/antiproton qui vaut au CERN en 1984 le prix Nobel de physique attribué à Carlo Rubbia et Simon van der Meer.
Il est président et fondateur de la Fondation Partager le savoir qui œuvre en faveur du développement durable des pays de la Méditerranée et de l'Afrique.
Le grand-père paternel de Robert Klapisch, Mordechai (né en 1872 en Pologne centrale) arrive à Paris en 1913 avec sa famille. Son père Solly Klapisch, né en 1905 à Londres, fréquente l'École élémentaire des Hospitalières-Saint-Gervais. Le père et les trois frères aînés (Henri, David et Joseph) créent la société Klapisch qui cherche à introduire en France des spécialités nordiques (harengs fumés). Un point de vente, qui existait encore dans les années 1980, était situé à proximité de l'École élémentaire des Hospitalières-Saint-Gervais.
À la fin de 1917, fuyant les bombardements de la Grosse Bertha, la famille s’établit à Décines dans la banlieue lyonnaise. Solly n’est plus soumis à l’école obligatoire et son père lui enjoint de rejoindre immédiatement l’entreprise familiale. C’est ainsi qu'il commence à 14 ans sa carrière d’industriel. Le frère aîné lui envoie de Boulogne des wagons entiers de harengs, les deux autres s’occupent de promotion commerciale et le plus jeune est chargé de réinventer l’art ancien de la fumaison. Autodidacte, passionné par son métier et toutes les technologies, c’est sur lui que reposeront plus tard les développements techniques de l’entreprise Klapisch.
En 1921, la famille revient dans la région parisienne et installe la fabrique et le siège social de la société à Cachan, au bord de la Bièvre, dans une ancienne blanchisserie désaffectée[réf. nécessaire].
Jakob Lax, le grand-père maternel de Robert Klapisch, est né le [1] à Micklobowoska en Galicie (qui faisait partie de l’Empire austro-hongrois, avant de devenir polonaise et aujourd’hui ukrainienne). Il arrive en France en 1928 avec ses quatre enfants. Sa fille aînée, Blima, née en 1913 se marie avec Solly en 1931. Arrivé en France en période de crise économique, il a l’idée ingénieuse de valoriser les chutes de fourrures de valeur (renard argenté, Astrakan) acquises à vil prix chez les grands fourreurs, en assemblant des nappettes qui permettaient aux dames de faire illusion en ces temps de disette. Son atelier rue des Petites-Écuries emploie une dizaine de personnes. Son succès commercial lui permet d’acquérir une belle demeure à Enghien-les-Bains et de cultiver sa passion pour le jardinage, les collections d’art et les antiquités, ce qui fut sa perte. Alors que Solly pressait son beau-père de venir rejoindre le reste de la famille à Aix-les-Bains, dans la zone d'occupation italienne, celui-ci refusa, insistant pour rester garder ses possessions. Excellent cavalier, il avait servi durant la Première Guerre mondiale dans la Garde impériale austro-hongroise. Arrêté par la police française, il est interné à Drancy et déporté par le convoi No. 45, en date du [1] à Auschwitz où il est gazé dès son arrivée le .
Solly Klapisch et Blima Lax font preuve de clairvoyance en refusant de se faire recenser comme juifs. La famille ne porte jamais l’étoile et personne ne les dénonce alors à Cachan. En revanche, deux de ses frères associés Joseph[2] et David, sont arrêtés et déportés. David seul survivra à la déportation.
Solly, Blima et plusieurs autres membres de la famille se rassemblent à Aix-les-Bains, dans la zone d’occupation italienne où Solly entre en contact avec un réseau de policiers gaullistes qui fabriquent des vrais faux papiers provenant de communes bombardées. À la chute de Mussolini, les Allemands arrivent, Solly est prévenu qu’il est sur une liste noire. La famille se réfugie à Savigneux sous le nom de Clapier grâce à de vrais faux papiers faits par Claudius Duport directeur de l'école et secrétaire de mairie, signés par le Maire de l'époque Pierre Dupuy, jusqu’à la Libération.
En , Robert Klapisch a 12 ans. Son père Solly Klapisch qui retrouve son usine déserte et dévastée relance l’activité. Il parvient à faire de la société Klapish le leader français du saumon fumé[réf. nécessaire].
Robert Klapisch et Françoise Meyer (psychanalyste) ont eu deux enfants :
Robert Klapisch et Christiane Klapisch-Zuber, directrice d’études au Centre de recherche historique de Paris (EHESS), spécialiste d’histoire de la famille du Moyen Âge et de la Renaissance, ont eu une fille :
Louise Klapisch, sa troisième épouse, meurt le d'un cancer.
Il meurt le à Paris[3], à l'âge de 87 ans. Il est inhumé à Thiais[réf. nécessaire].
Robert Klapisch conduit ses études secondaires au lycée Lakanal à Sceaux, avant de poursuivre la classe de « Math-Élem » au lycée Louis-le-Grand à Paris et une classe préparatoire physique-chimie au collège Lavoisier à Paris.
Il est diplômé ingénieur, en 1952 (71e promotion), de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (ESPCI Paris)[4] et obtient le titre de docteur ès sciences en 1966 à la faculté des sciences de Paris.
Entré au CNRS, en 1956, dès sa sortie de l'ESCPI, Robert Klapisch interrompt ses recherches entre 1960 et 1962 pour effectuer son service militaire pendant la guerre d’Algérie puis à nouveau entre 1968 et 1969 lors d'un séjour post-doctoral à l'université de Princeton.
Entré à l’Institut du radium alors dirigé par Jean Teillac, son directeur de recherche est René Bernas[5] qui influera durablement sur son développement scientifique. René Bernas avait lui-même été formé par Alfred O. C. Nier (en) de l'université du Minnesota, pionnier de la spectrométrie de masse et de la séparation isotopique.
René Bernas avait été chargé de construire le premier séparateur électromagnétique d’isotopes en France pour l’Institut de Physique nucléaire qui se créait à Orsay et Robert Klapisch, dès , fait partie des quelques dizaines de personnes affectées à ce qui est encore un chantier. Bernas crée ensuite un groupe indépendant dont les deux axes scientifiques sont l’astrophysique nucléaire et la séparation isotopique de haute pureté. René Bernas meurt prématurément (à cinquante ans) et Robert Klapisch tout en développant son propre groupe, prend la direction de ce laboratoire pluridisciplinaire (théorie astrophysique, avec Jean Audouze, échantillons lunaires avec Michel Maurette, datation par accélérateur avec Françoise Yiou et Grant Raisbeck).
Le potentiel instrumental développé pour la séparation isotopique ouvrait des perspectives nouvelles pour l’implantation ionique. Robert Klapisch, en tant que directeur, encourage vivement les applications scientifiques (notamment avec le Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS) à Toulouse) et négocie lui-même un accord de licence avec la Société Balzers, salué par l’Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR), pour les applications industrielles, semi-conducteurs, traitement de surface des métaux, etc.
Son outil scientifique essentiel est le spectromètre de masse de haute sensibilité. Cet instrument lui a permis des développements novateurs dans le domaine de l’astrophysique (nucléosynthèse des éléments légers) et de la physique nucléaire.
Il a contribué à résoudre l’énigme des éléments légers très rares que sont le lithium, le béryllium et le bore. Par la suite, les mêmes instruments lui ont permis, avec ses collaborateurs, dont Catherine Thibault qui lui succédera, de découvrir des noyaux bizarres, qu'il a appelé exotiques, comme le lithium 11 ou le sodium 35 qui comprennent deux fois ou trois fois plus de neutrons que de protons.
Associé à Pierre Jacquinot et à son groupe du Laboratoire Aimé Cotton, il développe des méthodes très élaborées qui associent spectrométrie de masse et spectroscopie optique par laser accordable. C’est ainsi que Jacquinot put annoncer à l’Académie des sciences la découverte de la raie de résonance du francium, prolongeant les découvertes historiques du sodium et du potassium par Davy en 1807 et du rubidium et césium par Bunsen en 1861.
Il a terminé sa carrière au CNRS (?) comme directeur de recherche de classe exceptionnelle avant (?) d’être détaché au CERN (?) à partir de 1981.
Directeur de la recherche du CERN entre 1981 et 1987, Robert Klapisch se consacre à la physique des particules. Il dirige le programme de recherche du Collisionneur Proton-Antiproton qui valut au CERN en 1984 le prix Nobel de physique attribué à Carlo Rubbia et Simon van der Meer[6].
Il lance deux nouveaux programmes :
Entre 1988 et 1993, le directeur général Carlo Rubbia le charge de donner un nouvel élan à la politique de communication du CERN. Il sera le maître d'œuvre de la cérémonie d'inauguration du LEP en qui sera honoré de la présence de chefs d'état, à l'occasion de laquelle son fils Cedric Klapisch filmera un court documentaire sur le CERN[7]. Il a ensuite dirigé la participation du CERN à l'Exposition universelle de Séville de 1992 (exposition du CERN au Pavillon thématique de l'Univers et Journée d'honneur du ).
De 1994 à 2000, il participe à un petit groupe autour de Carlo Rubbia qui se consacre à des recherches sur une approche novatrice de l'énergie nucléaire.
Début 2002, le président Chirac et la ministre Roselyne Bachelot demandent à l’anthropologue Yves Coppens de former une commission chargée de préparer une Charte de l’Environnement. Robert Klapisch accepte l’invitation d’Yves Coppens d’être son assesseur et de former et présider un Comité Scientifique[8].
Robert Klapisch a siégé dans un grand nombre de comités consultatifs scientifiques en Europe, aux États-Unis et au Canada. En 1982, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Recherche, lui demande d’écrire un rapport sur l’avenir de la science nucléaire en France[9]. Ce document servit longtemps de référence à l'action du ministère de la Recherche dans ce domaine, et lui valut les Palmes académiques.
À partir de , il est membre élu du comité stratégique du IASS (Institute for Advanced Studies on Sustainability) basé à Potsdam dont Carlo Rubbia est Directeur scientifique et Klaus Töpfer, Directeur exécutif. L'IASS poursuit des recherches dans le domaine du changement climatique et de l'économie durable.
À compter de 2002, Robert Klapisch organise une série de conférences Partage du savoir en Méditerranée visant au dialogue entre scientifiques des deux rives en vue d’un développement durable. Les sujets traités couvrent aussi bien le domaine de la science fondamentale, que la lutte contre la fracture numérique et la satisfaction des besoins de base : eau, énergie, nourriture.
D’abord menées sous l’égide de l’AFAS[10], le succès et le développement de ces activités l'ont conduit à créer en 2006 une Fondation ad hoc qui bénéficie du soutien d’institutions et de groupes industriels en France, Italie, Espagne et Grande-Bretagne.
La Fondation Partager le savoir a organisé sa 5e Conférence en Jordanie du 1er au , la 6e à Malte en , la 7e du 17 au à Tunis et la 8e, les 7,8, à Rabat.
Robert Klapisch a été, de plus, distingué par plusieurs médailles et récompenses du CNRS et il est Fellow of the Institute of Physics (Grande-Bretagne).
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