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compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Henry est un compositeur français de musique concrète, de musique expérimentale, de musique bruitiste et de musique électroacoustique. Il est né le à Paris[1] et mort le dans la même ville[2],[3]. Si Pierre Schaeffer est le père théorique de la musique concrète, Pierre Henry en est le père artistique.
Nom de naissance | Pierre Georges Albert François Henry |
---|---|
Naissance |
Paris 15e (France) |
Décès |
(à 89 ans) Paris 14e (France) |
Nationalité | Français |
Activité principale | Compositeur et musicien |
Style | Musique concrète et musique électroacoustique |
Lieux d'activité | France |
Années d'activité | 1948-2017 |
Collaborations | Pierre Schaeffer, Maurice Béjart, Michel Colombier |
Éditeurs | Philips, Philips Classics, Decca |
Formation | Conservatoire de Paris |
Élèves |
Éliane Radigue Nicolas Vérin |
Considéré comme l'un des pères de la musique électroacoustique, il est connu pour le morceau Psyché Rock de la suite de danses Messe pour le temps présent[4]. Ce morceau, plus accessible au grand public de par sa partie instrumentale rock, n'est toutefois pas le plus représentatif de son œuvre.
Après une enfance passée à la campagne, Pierre Henry entre au Conservatoire de Paris à l'âge de 10 ans[5] (en 1937), pour y faire des études de percussions (classe de Félix Passerone) et d'écriture (Olivier Messiaen). Il suit également l'enseignement de Nadia Boulanger[6] et devient un très bon pianiste.
C'est en 1946 qu'il rencontre Pierre Schaeffer dans les studios de la Radiodiffusion-télévision française (RTF), dans ce qui s'appelle alors le Club d'essai[7]. C'est à la suite de la création d'une bande son pour un film traitant de l'invisible que Pierre Henry est invité par Pierre Schaeffer à venir auditionner. De cette rencontre va naître Symphonie pour un homme seul (1950), œuvre fondatrice de la musique concrète. Une amitié va naître de cette rencontre, et Pierre Henry est embauché dans les studios de la RTF ; il devient chef des travaux du Groupe de recherche sur les musiques concrètes (GRMC)[8] fondé en 1951[7], rebaptisé GRM en 1958. C'est en 1953, au Festival de Donaueschingen, qu'est donné Orphée, le premier opéra "concret"[7] écrit par Pierre Schaeffer et Pierre Henry en 1951[9], dont il tira Voile d'Orphée.
En 1958, à la suite de désaccords personnels, administratifs et esthétiques, Pierre Henry quitte les studios de la RTF. Il crée la même année le premier studio d'enregistrement indépendant en France, APSOME (Applications de Procédés Sonores en Musique Electroacoustique)[10]. Ce studio privé consacré aux musiques électroacoustiques, essentiellement équipé de matériel professionnel provenant d'Allemagne, est dans un premier temps situé rue Cardinet, puis, à partir de 1966, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés à Paris[11].
En 1982, il crée un second studio de recherche musicale, Son/Ré[12]. Ce studio, situé dans une ruelle du douzième arrondissement de Paris[13], obtient le soutien du ministère de la Culture[14] dès 1982, et celui de la Ville de Paris en 1990[13].
À la fin de l'année 1949 débute la collaboration entre Pierre Henry et le chorégraphe Maurice Béjart[13]. C'est dans le cadre de cette collaboration que Pierre Henry réalise son œuvre la plus connue du grand public : Messe pour le temps présent (qu'il a coécrite avec Michel Colombier), comprenant le célèbre Psyché Rock. Ce morceau a, entre autres, influencé le générique de Futurama, série américaine. La première de la Messe pour le temps présent, ballet de Maurice Béjart, a lieu au festival d'Avignon, en 1967[15].
En 1975, avec la complicité de Bernard Bonnier[16], Pierre Henry monte Futuristie, manifestation sonore et visuelle en hommage à Luigi Russolo et à son manifeste L'Art des bruits[11]. Trois représentations ont lieu les 16, 17 et , au Palais de Chaillot. Aux créations sonores de Pierre Henry s'ajoutent une création cinématographique de Monika et Bernd Hollmann ainsi que la performance du récitant Alain Louafi[17].
Il a créé des œuvres acoustiques marquantes, telles Voyage (d'après le Livre des Morts tibétain), la Messe de Liverpool, l’Apocalypse de Jean, les Fragments pour Artaud, ou encore la Tour de Babel.
En 1997, pour les soixante-dix ans du compositeur, sort la compilation Métamorphose : Messe pour le temps présent, regroupant des remixage par des artistes de musique électronique tels que Fatboy Slim, Coldcut, Saint Germain ou encore Dimitri From Paris[18].
En 2007, Pierre Henry décide de confier la totalité de ses œuvres à la Bibliothèque nationale de France[19].
En 2022, Jean-Michel Jarre lui dédie son album "Oxymore".
« Pierre Henry, à mi-chemin de l'attitude des compositeurs et de celle de Pierre Schaeffer sur le plan de la méthode, a su trouver un langage tout à la fois personnel et composite. »
— Jean-Étienne Marie, Encyclopédie de la Pléiade, Histoire de la Musique II du XVIIIe siècle à nos jours, Éditions Gallimard, Paris, 1963, chap. Musique Électronique, Expérimentale et Concrète, p.1448
On ne connaît pas beaucoup d'influences à la musique de Pierre Henry, hormis ses maîtres Nadia Boulanger, Olivier Messiaen et Félix Passeronne ; il évoque parfois des opéras de Richard Wagner, ou les bandes son des débuts du cinéma parlant[20]. Pierre Henry préfère citer, comme références, des sons élémentaires comme l’orage, le vent, le train, les animaux, les souvenirs sonores de son enfance[13].
En avril 1950, il rédige un court manifeste intitulé : Pour penser à une nouvelle musique, dans lequel il décrit sa conception de la musique et ce vers quoi elle doit tendre :
« Il faut prendre immédiatement une direction qui mène à l'organique pur. À ce point de vue, la musique a été beaucoup moins loin que la poésie ou la peinture. Elle n'a pas encore osé se détruire elle-même pour vivre. Pour vivre plus fort comme le fait tout phénomène vraiment vivant. »
Dans son Journal de mes sons, Pierre Henry se distingue, non sans humour, des compositeurs au sens classique du terme :
« Les compositeurs travaillent avec des sons à tout faire, l’équivalent des notes de musique. Moi, je n’ai pas de notes. Je n’ai jamais aimé les notes. Il me faut des qualités, des rapports, des formes, des actions, des personnages, des matières, des unités, des mouvements. /…/ C’est insuffisant, les notes. Ça n’est rien. Ça se perd. C’est bête. On ne peut pas travailler avec les notes. Les notes, c’est bon pour les compositeurs. »
Prix et décorations obtenu par Pierre Henry[22],[23]
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