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moyen métrage de Jean Renoir, tourné en 1936, sorti en 1946 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Partie de campagne, ou Une partie de campagne[1], est un moyen métrage français réalisé par Jean Renoir, tourné durant l'été 1936, sorti seulement en . Il est l'adaptation de la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant.
Réalisation | Jean Renoir |
---|---|
Scénario | Jean Renoir |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Panthéon Production |
Pays de production | France |
Durée | 40 minutes |
Sortie | 1946 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Été 1860. M. Dufour, un commerçant parisien, vient passer une « journée à la campagne » en famille pour la fête de son épouse, avec sa belle-mère, sa fille Henriette et son commis et futur gendre Anatole. Ils s'arrêtent à l'auberge du père Poulain près de Bezons (alors en Seine-et-Oise), pour déjeuner sur l'herbe au bord de l'eau. Rodolphe et Henri, deux canotiers, entreprennent de séduire Mme Dufour et Henriette.
Le tournage ne fut pas simple : difficulté du montage financier, mésententes au sein de l'équipe, météorologie très défavorable entraînant l'interruption du tournage, jamais repris.
Les éditions de l'Œil ont publié en 2007 un ouvrage de référence sur le tournage d'Une partie de campagne (cf. Bibliographie). On y trouvera notamment, recueillis par Jean-Pierre Pagliano, les témoignages des principaux acteurs, notamment celui de Sylvia Bataille.
Lors de sa sortie en 1946, le générique indique que le film
« n'a pu être, pour des raisons de force majeure, tout à fait terminé. En l'absence de Jean Renoir, actuellement en Amérique[4], soucieux de respecter son œuvre et d'en conserver le caractère, nous avons décidé de vous le présenter tel qu'il est. »
Des dialogues additionnels ont été écrits par Jacques Prévert[5], après le tournage, à la demande de Pierre Braunberger, le producteur, pour « terminer » le film, mais n'ont pas été utilisés. Selon Pierre Braunberger[6], Renoir a déclaré à l'époque : « J'ai déjà réalisé Le Crime de monsieur Lange, je ne vais pas recommencer à travailler sur du Prévert. »
Le montage final de 39 minutes, dans lequel quelques plans non tournés n'ont pu être insérés, remplacés par deux cartons, est celui d'une œuvre achevée. Selon André Bazin,
« Tout ce qui a été ajouté est matériellement et psychologiquement justifié, on peut même dire que cela manquait à la nouvelle. […] La partie non tournée et qui se serait déroulée principalement dans la boutique de M. Dufour (rue des Martyrs) est insignifiante dans la nouvelle et l'on peut donc dire que Une partie de campagne est un film parfaitement terminé[7]. »
Dans Partie de campagne, Jean Renoir laisse s'épanouir ses thèmes de prédilection (sensualité, relation à la nature et à l'eau, satire sociale, ordre et désordre) dans une nature qui fait penser aux peintures de son père Auguste Renoir.
Selon Claude Beylie, « de l'opposition hardie de deux mondes, le tendre et le grinçant, naît le véritable drame. » Pour André Bazin[7], « la scène d'amour dans l'île est l'un des moments les plus atroces et les plus beaux du cinéma universel. » Scène qui fait écrire à Jean-Bertrand Pontalis :
« Sylvia Bataille dans Partie de campagne de Renoir : la balançoire et surtout, merveille des merveilles, la scène où elle s'abandonne, couchée dans l'herbe, à ce qui soudain lui arrive, la surprend, l'envahit : ce plaisir qui n'a pas de nom[8]. »
— Jean-Bertrand Pontalis, Elles, Gallimard, 2007
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