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Parti politique estonien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Parti populaire conservateur d'Estonie (en estonien : Eesti Konservatiivne Rahvaerakond, abrégé en EKRE) est un parti politique estonien national-conservateur et de droite populiste, fondé en par fusion de l'Union populaire estonienne et du groupe de pression Mouvement patriotique estonien[10]. Son leader est Martin Helme.
Parti populaire conservateur d'Estonie (et) Eesti Konservatiivne Rahvaerakond | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Président | Martin Helme |
Fondation | |
Fusion de | Union populaire estonienne Mouvement patriotique estonien (en) |
Siège | Toompuiestee 27, Tallinn |
Vice-présidents | Mart Helme Henn Põlluaas (en) Jaak Madison |
Journal | Konservatiivide Vaba Sõna |
Organisation de jeunesse | Sinine Aratus |
Positionnement | Extrême droite[1] |
Idéologie | Nationalisme estonien Populisme de droite Sentiment anti-africain (en)[2],[3] Ultranationalisme[4] Démocratie directe Conservatisme social Anti-LGBT[5] Euroscepticisme[6] Ethno-différentialisme[7] Opposition à l'immigration Défense des intérêts de la langue estonienne[8] |
Affiliation européenne | MENL/PID |
Groupe au Parlement européen | ID |
Adhérents | 10 026 (2021)[9] |
Couleurs | Bleu |
Site web | ekre.ee |
Présidents de groupe | |
Parlement européen | Marco Zanni (ID) |
Représentation | |
Députés | 16 / 101 |
Députés européens | 1 / 7 |
Maires | 244 / 1717 |
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Depuis sa création, il fait partie du camp ethno-nationaliste en Estonie. Idéologiquement, il a été décrit comme un parti de droite[11], de « droite radicale »[12],[13] ou d'extrême droite[14],[15],[16],[17],[18], bien que la direction du parti rejette l'axe gauche-droite[19]. D'orientation nationaliste[20],[21], ultranationaliste[22],[23],[24] et national-conservateur[25], il s'oppose à l'immigration[26],[27], et souhaite mettre en œuvre la démocratie directe de style suisse[28],[29]. Sur les questions sociales, il est traditionaliste et promeut la préservation de la nation estonienne et de sa culture[30],[31],[32],[33],[34], tandis que leurs points de vue en matière de politique étrangère sont orientés vers l'euroscepticisme[6]. En raison de sa rhétorique populiste de droite[35],[36],[37], il a été décrit par les critiques comme xénophobe et raciste[38],[39],[40],[41],[42],[43].
Il participe au gouvernement de Jüri Ratas de 2019 à 2021, occupant les ministères de l’Intérieur, des Finances, de l’Environnement, des Affaires rurales et du Commerce extérieur et des Technologies de l’information[3].
Le Parti populaire conservateur est créé en 2012. Il réalise lors de l'élections législatives de 2015 une percée en remportant 8,15 % des voix et entre au parlement avec 7 élus. Cette progression est à mettre en perspective avec les 4,0 % obtenu lors des élections européennes de 2014.
En 2019, le parti obtient 17,8 % des voix aux élections législatives de 2019. Ce résultat met en relief la poussée de l'extrême droite en Estonie. Martin Helme, le leader du parti, axe sa campagne sur des thématiques anti-immigration et sur les tensions avec la Russie autour des questions de souveraineté. En triplant son score et sa présence au parlement, l'EKRE devient un acteur majeur de la politique estonienne[44]. Avec 12,72 % aux élections européennes de 2019, l'EKRE entre également au parlement européen avec un élu.
Il s'allie alors aux centristes et aux conservateurs pour former un gouvernement commun[45].
Trois ministres issus d'EKRE ont ensuite démissionné. Marti Kuusik (commerce et technologies de la communication), accusé de violences conjugales, n'est resté en poste que trente heures. Sa successeure, Kert Kingo, critiquée pour son incompétence et pour ses mensonges, démissionne le . Le , c'est au tour du ministre des affaires rurales, Mart Järvik, en raison d'une affaire de conflit d'intérêts, de quitter le gouvernement[45].
Le chef d'EKRE et ministre de l'intérieur, Mart Helme, est à l'origine de fréquentes polémiques. Il moque en les origines modestes de la nouvelle chef du gouvernement finlandais, Sanna Marin : « On voit désormais une vendeuse de grande surface devenir première ministre ainsi que d'autres activistes de rue et autres personnes sans éducation rejoindre le gouvernement », obligeant le gouvernement estonien à s'excuser auprès du gouvernement finlandais[45].
En 2021, des soupçons de financement illégaux oblige le parti du centre et le premier ministre Jüri Ratas a démissionné[46]. L'EKRE ne participe pas au gouvernement suivant et retourne dans l'opposition.
Lors des Élections législatives de 2023, l'EKRE enregistre un léger recul, avec 16,05% des voix[47].
L'EKRE se décrit comme « un parti estonien fondé sur des principes et courageusement patriote avec une mission inébranlable de protection des valeurs et des intérêts nationaux estoniens »[48].
Le programme du Parti populaire conservateur estonien indique qu'il est fondé sur la continuité de la république d'Estonie et de sa Constitution et qu'il unit des peuples qui se battent pour l'État-nation, la cohésion sociale et les principes démocratiques[49].
L'EKRE affirme que les idées du parti reposent sur trois valeurs fondamentales :
Il a également été qualifié d'extrême droite par Kari Käsper (et), le directeur exécutif du Centre Estonien des Droits de l'Homme[50], et dans les médias étrangers par BBC News[51] et le Christian Science Monitor[52]. L'écrivain estonien Rein Raud (et) le qualifie de néo-nazi[53]. Selon Fox News Channel , l'EKRE est un parti d'extrême droite, « considéré par certains comme ayant des sympathies fascistes-néo-nazies similaires à celles de nombreux autres partis nationalistes florissants dans les pays baltes et d'Europe Orientale ». Le Centre Simon-Wiesenthal a qualifié la procession aux flambeaux annuelle de l'organisation de jeunesse EKRE de « marche d'extrême droite »[54].
Martin Helme, membre du conseil d'administration et fils du chef du parti, a déclaré que les accusations d'extrémisme reflétaient simplement le manque de familiarité et l'inconfort de la classe dirigeante et des médias face au nouveau discours politique de l'EKRE : « Le courant dominant est devenu si orthodoxe, si strict, que tout ce qui ne lui ressemble pas d'une manière immaculée, diligente et fervemment plus catholique que le pape est immédiatement qualifié d'extrémiste[19]. »
Le programme d'EKRE stipule que les citoyens doivent activement se prémunir contre « l'ennemi externe » aussi bien « qu'interne » afin de garantir la nation estonienne, la survie de son indépendance et son statut d'ethno-État. Il énonce également comme objectifs la création de l'environnement nécessaire à la survie de la langue et de la culture estoniennes. Le parti et, plus encore, son association de jeunesse (Sinine Äratus, Alarme bleue) se distinguent par leur défense du suprémacisme blanc, régulièrement symbolisé par leurs cadres et élus à travers un geste de la main gauche où le pouce et le doigt se rejoignent pour former un cercle[3].
Le parti appelle à la mise en œuvre de la démocratie directe[29], de l'équilibre budgétaire[8] et à un contrôle strict de l'immigration en Estonie[8]. Il s’oppose au droit à l’avortement et aux droits des homosexuels au nom de la religion[3]. Il est également décrit comme climatosceptique[55].
À l'issue des élections législatives de 2019, le Parti populaire conservateur d'Estonie entre au gouvernement au sein d'une coalition.
Au sein du Parlement européen, le parti est membre du groupe Identité et démocratie, auquel appartient également le Rassemblement national français[56].
Année | Voix | % | Rang |
---|---|---|---|
2013 | 8 337 | 1,33 | 5e |
2017 | 39 003 | 6,70 | 5e |
2021 | 77 328 | 13,22 | 3e |
L'EKRE entretient des liens très forts avec d'autres partis de droite nationaliste lituanien et letton. En , l'EKRE signe la Déclaration de Bauska avec l'Alliance nationale et l'Union nationaliste lituanienne. Cette déclaration appelle à un nouvel éveil national des pays baltes et met en garde contre les menaces posées par le mondialisme, le multiculturalisme et la Russie[57]. Le parti est généralement décrit comme russophobe[58]. Cependant, l'EKRE a récemment exprimé son soutien à la normalisation éventuelle des relations avec la Russie, exhortant une politique à l'égard de la Russie similaire à celle vis-à-vis de la Finlande, et à « ne pas transformer tous les incidents mineurs en un drame »[59]. Avant les élections législatives de 2019, le parti avait tenté de faire appel aux électeurs de la minorité russe, Mart Helme décrivant un « chevauchement » entre les attitudes « très conservatrices » du parti envers l'immigration et la « propagande homosexuelle » et celles des Russes en Estonie[59]. Bien que Mart Helme soutienne les sanctions existantes imposées contre la Russie, il a critiqué les politiques de sanctions américaines et européennes à l'encontre de la Russie, avertissant que des sanctions plus sévères « ne feraient pas que la Russie devienne une démocratie », et estime que les « négociations diplomatiques » sont le seul moyen de résoudre les différends de l'Estonie avec la Russie[60]. Il a également rejeté les suggestions selon lesquelles le président russe Vladimir Poutine est un ennemi de l'Estonie, décrivant Poutine comme un « pragmatique » qui est « assez neutre » envers l'Estonie[60].
En 2014, le congrès du parti à Tallinn a reçu la visite d'une délégation du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni. La délégation était conduite par Roger Helmer qui a prononcé un discours en faveur de l'euroscepticisme en Estonie[61].
Les organisations avec lesquelles EKRE coopère participent régulièrement à la marche annuelle aux flambeaux à Tallinn. Ils incluent tous les signataires de la Déclaration de Bauska ainsi que le mouvement de jeunesse nationaliste scandinave Nordisk Ungdom[62].
Le parti a également des contacts parmi les nationalistes ukrainiens. Pendant l'Euromaïdan, Mart Helme a envoyé un message aux manifestants à Kiev, exhortant les patriotes ukrainiens à ne pas succomber aux demandes russes[63].
En , Mart Helme a rencontré le Premier ministre hongrois et dirigeant du Fidesz Viktor Orbán, et a souligné que « le Fidesz et EKRE sont des partis politiques basés sur les traditions chrétiennes et le désir de créer un alignement politique chrétien sur la base d'une alliance, afin de résister à la vision du monde des libéraux dans toute l'Europe »[64].
En 2019, le Parti populaire conservateur d'Estonie reçoit la visite de Marine Le Pen en tournée en Europe, avant les élections européennes. À cette occasion, un selfie pris avec l'un des militants du parti, Ruuben Kaalep, décrit comme un suprémaciste blanc, a suscité une polémique[65].
En , le parti a participé au sommet de Varsovie avec le Fidesz, Droit et justice, le Parti des Finlandais, le Parti national paysan chrétien-démocrate, Action électorale polonaise de Lituanie, Vox, le Rassemblement national, JA21 et le Vlaams Belang[66].
La branche jeunesse du parti, Sinine Aratus (Éveil bleu en français), est dirigée par le militant suprémaciste blanc Ruuben Kaalep et est proche de l’alt-right américaine[67] et de la mouvance identitaire pan-européenne.
Sinine Aratus affirme qu'« un nouvel éveil national des Estoniens » constitue son objectif principal[68]. Cela ferait suite au Réveil national estonien du XIXe siècle (en) et à la Révolution chantante, ouvrant la voie à l'établissement d'un « éternel ethno-État estonien »[69].
Sinine Aratus a été fondée le par Ruuben Kaalep et d'autres jeunes du Mouvement patriotique estonien (en)[69]. Les jeunes militants ont été à l'origine de nombreuses marches de protestation du parti. En plus de la politique, les jeunes de Sinine Aratus se concentrent sur l'art, la musique et la philosophie de droite comme l'école traditionaliste de Julius Evola et René Guénon[70]. Le mouvement est discipliné et ses militants ont formé plusieurs escadrons[71]. Kaalep organise également une formation sur les armes à feu avec des pistolets et des fusils d'assaut aux jeunes de Sinine Aratus[72],[73]. Leurs activités incluent des rituels façonnés d'après le chamanisme finno-ougrien[69], y compris des célébrations du lever du soleil sur d'anciens tumulus[74].
Sinine Aratus est le principal organisateur de la marche annuelle aux flambeaux à Tallinn le , Jour de l'indépendance de l'Estonie (en). La première marche aux flambeaux du jour de l'indépendance a eu lieu en 2014. Selon Sinine Aratus, la marche aux flambeaux vise à honorer ceux qui sont tombés pour la nation estonienne et à signifier que la jeunesse estonienne n'a pas abandonné les principes nationalistes[75],[76],[77],[78],[79]. L'événement a été fortement critiqué par le Centre Simon-Wiesenthal qui l'a qualifié de « Nuremberg-esque » et a comparé l'idéologie des participants à celle des collaborateurs nazis estoniens[80],[81].
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