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navire de guerre De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Pégase est un vaisseau de ligne de 74 canons à deux ponts de la Marine royale française, lancé en 1781 pendant la guerre d'Amérique. Il s’agit de l'un des nombreux bâtiments de force mis sur cale depuis le milieu des années 1740 selon les normes définies par les constructeurs français de cette époque avec l'idée d'obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la Royal Navy qui dispose de beaucoup plus de navires[2]. Sa carrière dans la Marine française est cependant très courte car il est capturé par les Anglais en 1782.
Pégase | |
Modèle réduit d'un vaisseau de 74 canons du même type que le Pégase. | |
Autres noms | HMS Pégase |
---|---|
Type | Vaisseau de ligne |
Classe | Pégase-class third-rate ship of the line (en) |
Histoire | |
A servi dans | Marine royale française Royal Navy |
Lancement | 1781 |
Statut | Capturé le 21 avril 1782 Démantelé 1815 |
Équipage | |
Équipage | 740 hommes environ[1] |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 55,2 mètres |
Maître-bau | 14,3 mètres |
Tirant d'eau | 6,8 mètres |
Tonnage | 1500 bm |
Propulsion | Voile |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 74 canons, augmentés par la suite à 78 canons |
Pavillon | France |
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Le Pégase doit son nom à une créature fantastique tirée de la mythologie grecque. C’est un vaisseau de force lancé pendant la mobilisation navale qui correspond à la participation de la France dans la guerre d'indépendance américaine[3]. Sans être standardisé, le Pégase, partage les caractéristiques communes de tous les « 74 canons » construits à des dizaines d’exemplaires jusqu’au début du XIXe siècle et qui répond à la volonté des responsables navals d’exploiter au mieux cette excellente catégorie de navire de guerre[4].
Comme pour tous les vaisseaux de guerre de l’époque, sa coque est en chêne. Son gréement, (mâts et vergues) en pin[5]. Il y a aussi de l’orme, du tilleul, du peuplier et du noyer pour les affûts des canons, les sculptures des gaillards et les menuiseries intérieures[5]. Les cordages (80 tonnes) et les voiles (à peu près 2 500 m2) sont en chanvre[5]. Un deuxième jeu de voiles et de cordages de secours est stocké en soute. Prévu pour pouvoir opérer pendant des semaines très loin de ses bases européennes s’il le faut, ses capacités de transport sont considérables[4]. Il emporte pour trois mois de consommation d’eau, complétée par six mois de vin[6]. S’y ajoute pour cinq à six mois de vivres, soit plusieurs dizaines de tonnes de biscuits, farine, légumes secs et frais, viande et poisson salé, fromage, huile, vinaigre, sel, sans compter du bétail sur pied qui est abattu au fur et à mesure de la campagne[7].
Le bâtiment est armé avec 74 canons, soit :
Cette artillerie en fer pèse 215 tonnes[5]. Lorsqu'elle tire, elle peut délivrer une bordée pesant 838 livres (soit à peu près 410 kg) et le double si le navire fait feu simultanément sur les deux bords[8]. Le vaisseau embarque près de 6 000 boulets pesants au total 67 tonnes[9]. S’y ajoute des boulets ramés, chaînés et beaucoup de mitraille (8 tonnes)[5]. Il y a 20 tonnes de poudre noire, stockée sous forme de gargousses ou en vrac dans les profondeurs du vaisseau[10]. En moyenne, chaque canon dispose de 50 à 60 boulets[11].
Au début de 1782, le Pégase est intégré à une division de quatre vaisseaux de 74 canons (avec le Robuste, l’Actif et le Zodiaque) sous les ordres de La Motte-Picquet chargée de faire une croisière sur les côtes sud de l’Angleterre et de l’Irlande[12]. Les vaisseaux sortent de Brest le et commencent leur mission le 15. Ils font quelques prises, dont un brigantin qui est amariné par le Pégase[12]. Mais le 23, une violente tempête se lève. Elle rend la mer intenable et oblige les navires à rentrer sur Brest où ils arrivent trois jours après[12]. Le Pégase est gravement avarié. Son commandant, le comte de Soulange, est obligé de faire couper le mat d’artimon en pleine tempête[12]. Les qualités nautiques de ce bâtiment pourtant neuf se révèlent extrêmement médiocres. « J’ose dire que si on ne perdait des vaisseaux que comme celui-là, il ne rehausserait pas beaucoup la marine de nos ennemis » note Soulange dans son rapport[12]. Cet événement intervient deux mois plus tard.
Le , le Pégase appareille de Brest en compagnie de deux autres vaisseaux (le Protecteur et l’Actionnaire) et de deux frégates pour escorter un important convoi de 19 transports chargé des renforts pour les Indes orientales. Le convoi est repéré le par l'escadre de 12 vaisseaux et 4 frégates de Samuel Barrington qui ordonne aussitôt l'interception. Soulange, qui commande l’escorte sur le Protecteur tente d’échapper à l’ennemi, mais celui-ci ne cessant de se rapprocher, il fait signal de gagner le port le plus proche, les côtes de Bretagne étant encore en vue[12]. Le Pégase fait vent arrière, mais, mauvais marcheur, il est rattrapé dans la nuit du 20 au 21 par le HMS Foudroyant du captain John Jervis mieux armé que lui (80 canons)[13]. Le chevalier de Sillans, qui commande le vaisseau et qui ne peut plus fuir, accepte le combat[12]. Payant d’audace, il tente l’abordage, mais le Pégase, complètement désemparé avec 90 hommes hors de combat est contraint d’amener son pavillon[12]. L’Actionnaire et une large partie du convoi (13 des 19 transports) partagent le sort du Pégase[12].
Pour cette capture, Jervis est fait chevalier de l'Ordre du Bain[14]. Le chevalier de Sillans est sévèrement sanctionné pour sa tentative d’abordage ayant précipité la perte du vaisseau. Le conseil de guerre qui se réunit en octobre à Brest le condamne à l’interdiction de toute fonction dans la marine. Il est radié des listes le [12].
Le Pégase fait partie des vingt vaisseaux de ligne perdus par la Marine royale lors de la guerre d’Indépendance américaine[15]. Le Pégase est ensuite intégré au sein de la Royal Navy et armé en vaisseau de troisième rang sous le nom de HMS Pegase. Il sert de navire-prison à partir de 1799, et est démantelé en 1815.
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