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péjoratif De Wikipédia, l'encyclopédie libre
« Pédé » est un terme insultant désignant un homosexuel masculin[1]. Le plus souvent péjoratif, il est parfois assumé par les gays comme auto-dérision, sans connotation injurieuse. Dans un autre contexte d'utilisation, le terme peut être considéré comme une injure homophobe punie par la loi[2].
Étymologiquement, le mot résulte d'une apocope de « pédéraste », un terme employé à l'origine pour désigner la relation particulière entre un homme mûr et un jeune garçon dans la Grèce antique, non seulement dans le domaine sexuel mais aussi éducatif. Apparu en langue française au XVIe siècle au sens d’« amour des garçons », il connaît rapidement une série de glissements sémantiques qui l’éloigneront considérablement de sa signification première. C'est au XIXe siècle que le terme de pédéraste se diffuse plus largement en prenant la valeur erronée d'« homosexuel »[3]. Le diminutif « pédé » apparaît quant à lui vers 1836[3], suivi de sa féminisation « pédale » vers 1935[4], pédoque en 1953[3] et péd en 1972[3]. On voit apparaître dès la fin des années 1990 une nouvelle actualisation du terme relative au rapide développement du verlan : « dep »[5].
Il désigne aujourd'hui les personnes de sexe masculin ayant des relations homosexuelles, l'équivalent principal pour les femmes étant « gouine ». Sa consonance, due à la racine grecque commune paid « enfant », le fait souvent confondre à tort avec le terme « pédophile », désignant l'attirance sexuelle d'un adulte envers les personnes impubères, quel que soit leur sexe.
L'expression est utilisée pour désigner un homosexuel. Elle peut être employée à l’égard d'hommes jugés trop efféminés ou ne répondant pas aux normes de la virilité[6]. Ce sens est notable dans les phrases « on n'est pas des pédés » ou « c'est pas un truc de pédé ».
Le mot pédé, parfois associé à l'adjectif sale, est une insulte des plus répandues (tout comme enculé, qui fait référence de façon appuyée à la pratique de la sodomie)[7]. Ce terme, souvent prononcé, voire banalisé, reste la plupart du temps une injure et est référencé par l'association SOS Homophobie comme faisant partie des insultes homophobes destinées à rabaisser les garçons efféminés ou les homosexuels[8]. Quand il est utilisé comme insulte, publiquement ou non, ce terme expose, comme toute autre insulte discriminatoire, à des sanctions pénales[9].
Le mot est aussi utilisé dans l'expression « casser du pédé » pour désigner des violences homophobes, généralement commises en groupe[10]. C'est, par exemple, l'expression utilisée par les agresseurs dans l'affaire François Chenu.
Parmi les autres expressions argotiques, on trouve fiotte, folle, lope, lopette, tante, tata, tantouse, tafiole, tapette ou encore tarlouze[4]. Au Québec, l'expression principale est fif.
Est punie d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende[11] l'injure publique envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle[12].
Le caractère homophobe de l'injure n'est toutefois pas systématiquement retenu par les tribunaux. Ainsi, un jugement en première instance du tribunal des prud'hommes de Paris a considéré, en , que ce terme, utilisé dans un SMS envoyé par erreur à un salarié, ne pouvait pas être retenu comme propos homophobe (le salarié estimait avoir fait l'objet de discrimination). Toutefois le caractère injurieux a été retenu[13]. Cette décision a été partiellement diffusée sur Twitter, et a entraîné de nombreuses réactions, dont celle du défenseur des droits. Le plaignant a fait appel[14] et le deuxième jugement a reconnu un licenciement discriminatoire[15].
En raison de ces insultes, un homosexuel peut s'offusquer d'être défini par le mot pédé. Cependant, certains homosexuels se réapproprient cette appellation[16]. L'expression est alors utilisée pour se désigner en désamorçant la charge homophobe de l'insulte et en montrant que l'injure ne touche pas les personnes visées : « Je suis pédé, et alors ? »[17].
En revanche, d'autres homosexuels masculins refusent catégoriquement cette attitude et la critiquent, jugeant contradictoire et contre-productif le fait de revendiquer le droit au respect et à la dignité tout en s'auto-définissant par un terme communément perçu comme péjoratif voire insultant[réf. souhaitée], tout comme le font les lesbiennes avec le terme gouine.
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