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association de lutte contre les lgbtiphobies De Wikipédia, l'encyclopédie libre
SOS homophobie est une association française à but non lucratif qui lutte contre les infractions à caractère homophobe ou transphobe (discriminations, violences, etc.), et pour les droits civiques et la reconnaissance des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes). Créée le , elle se compose essentiellement de membres bénévoles dans toute la France. Elle reçoit le prix têtu· de l'association de l'année 2024 à l'occasion de ses 30 ans[1].
Fondation |
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Zone d'activité |
France |
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Type | |
Forme juridique |
Association déclarée Association loi de 1901 |
Domaines d'activité |
LGBT, homophobie, transphobie, autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire (France) |
Siège | |
Pays |
Fondateur |
Laurent Mulheisen |
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Président |
Julia Torlet |
Affiliation |
Membre du Centre LGBT Paris-Île-de-France |
Site web |
RNA | |
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SIREN | |
OpenCorporates |
SOS homophobie est l'une des plus anciennes associations françaises de lutte contre l'homophobie[2]. Ses principales actions sont l'écoute et l'aide aux victimes, le militantisme et la prévention, en particulier en milieu scolaire.
L'animation d'une ligne d'écoute[3] contre les violences à caractère homophobe, qui puisse répondre spécifiquement aux problèmes de violence et de discrimination que rencontraient les homosexuels, hommes et femmes, faisait partie du projet initial de l'association. Elle est ouverte le [réf. nécessaire] avec dix heures d'écoute par semaine et reçoit cinq cents appels la première année[4]. Les débats en 1998 et 1999 sur le PACS[5], puis en 2012 et 2013 sur la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels ont entraîné une augmentation très forte du nombre de témoignages reçus par l’association (+27 % de 2011 à 2012[6], et +80 % l'année suivante, soit 3 500 témoignages reçus en 2013[7]) alors qu'une baisse a été observée en 2015[8].
L'association compte 60 écoutants bénévoles en 2024. Ils sont formés en une quarantaine d'heures sur trois mois en droit, aux notions autour du genre et des transidentitées et aux techniques d’écoute active. L'apprentissage comprend aussi une phase pendant laquelle les nouveaux bénévoles écoutent les appels sans intervenir elleux-mêmes, puis une phase où ils répondent aux appels en présence d'un bénévole plus aguerri. Ils font le point régulièrement sur leur expérience d'écoute avec des psychologues[9].
SOS homophobie publie chaque année depuis 1997[a], autour du 17 mai (journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie), son Rapport annuel sur l’homophobie. Il peut être téléchargé gratuitement sur le site de l'association[10]. Il s’agit d’une analyse qualitative et quantitative des appels reçus sur sa ligne d'écoute pendant l’année précédente et de leur évolution au fil des ans. Le rapport est organisé en chapitres thématiques (lesbophobie, gayphobie, biphobie, transphobie, famille, travail, etc.) et contient aussi des entretiens, des extraits de témoignages anonymes et une analyse de la presse. Depuis 1999[5], le rapport est décrit chaque année dans la presse nationale. Les rapports publiés en [11] et 2018[12],[13] témoignaient d'une augmentation des témoignages concernant des actes transphobes et les agressions physiques. En 2019, c’est l’augmentation des cas de lesbophobie qui est notée[14].
SOS homophobie s'est engagée en faveur du PACS en 1998-1999[5],[15], du développement d'actions de prévention de l'homophobie en milieu scolaire[16] et sportif[17], de l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels en 2012-2013[18], de l'ouverture de la PMA en 2017-2018[19],[20],[21], et contre les mutilations des enfants intersexes[22].
SOS homophobie intervient depuis 2004 dans le cadre d'actions de prévention dans le secondaire[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35] ainsi que dans des centres de formation de jeunes sportifs[36],[17]. Ces actions sont menées dans de nombreuses régions, Auvergne-Rhône-Alpes[37], Bourgogne-Franche-Comté[38], Centre[39],[40], Ile-de-France[35],[41],[42],[43],[44], Nord[45],[46], Nouvelle Aquitaine[47],[48],[49], Occitanie[50], PACA[51],[52],[53],[54],[55], etc. SOS homophobie est agréée au plan national pour cela par le ministère de l'Éducation nationale au titre des associations complémentaires de l'enseignement public[56] et par plusieurs académies (Aix-Marseille[57], Paris[58], Strasbourg[59]…).
L'association sensibilise 20 000 à 30 000 élèves par année scolaire[60],[61]. À l'antenne de France Culture à l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie 2018, l'avocate Caroline Mecary salue cette action de SOS homophobie, expliquant que la prévention à l'école est essentielle pour lutter contre l'homophobie et la transphobie[62].
En 2023, SOS homophobie, le Planning Familial et Sidaction attaquent l'État devant le tribunal administratif pour faire respecter la loi de 2001[63], selon laquelle trois séances annuelles d’éducation à la sexualité doivent être dispensées aux élèves du primaire et du secondaire[64],[65].
Le , sur le fondement d'une plainte déposée en 2009 par la Confédération nationale des associations familiales catholiques[66],[67] (une association co-organisatrice de la Manif pour tous[68]), le Tribunal administratif a annulé l'agrément donné par le ministère de l'Éducation nationale au titre des associations complémentaires de l'enseignement public, considérant notamment, en prenant connaissance du module de sensibilisation mis en œuvre par l'association SOS homophobie, que les affirmations telles que « les institutions religieuses sont libres de parler à leurs adeptes mais on est en droit d'attendre d'elles qu'elles n'interviennent pas dans le débat public pour peser sur la législation » sont susceptibles de porter atteinte aux convictions religieuses et philosophiques, tant des élèves que de leurs parents ou des enseignants.
Le , tout en « prenant acte » de la décision de justice, le ministère de l'Éducation nationale confirme sa volonté de continuer sa collaboration avec l'association et souligne que le « jugement ne remet en question ni la qualité du travail éducatif de l’association SOS homophobie, ni la nécessité d’une information en milieu scolaire sur la lutte contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’homophobie dont le tribunal administratif reconnaît qu’elle poursuit un but d’intérêt général[69]. » Il confirme également que le contenu des modules de formation litigieux est en cours de révision afin de permettre à l'association de déposer une nouvelle demande d'agrément.
Cet agrément national a effectivement été rétabli le [70] et renouvelé en 2018[71].
Le tribunal administratif, saisi par la confédération des associations familiales catholiques des Yvelines, a prononcé en 2008 l’annulation de l’agrément de l’académie de Versailles, que l'association avait obtenu en 2004[30],[72], au motif que SOS homophobie « ne fait pas partie des associations dont les activités s'exercent au niveau local[73] ».
Prévention des LGBTIphobies en milieu professionnel
L'association intervient aussi auprès des adultes, sous le format d'Interventions et Sensibilisations pour Adultes (ISPA)[30]. L'objectif de ces interventions est de sensibiliser les professionnels des domaines de l'entreprise, de l'éducation, de la santé, du sanitaire et social, de la justice, de la police, de la gendarmerie, et les différents acteurs sociaux (syndicats, associations, etc.) à la prise en compte des phénomènes de discrimination LGBTIphobe[74].
Ayant plus de cinq ans d’existence, l'association est habilitée à se constituer partie civile auprès de victimes d’actes homophobes. Elle le fait chaque année dans des affaires diverses.
SOS homophobie est partenaire de plusieurs réseaux sociaux, dont Twitter qui lui permet depuis 2013 de signaler de manière prioritaire des contenus qu'elle estime illégaux[104],[105]. Mais en , SOS Racisme, SOS homophobie et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) révèlent le résultat d'un « testing » des pratiques de modération sur Twitter, YouTube et Facebook, démontrant qu'une infime minorité des contenus haineux signalés est supprimée[106]. Twitter est le pire réseau testé, avec seulement huit messages supprimés sur les 205 signalés. Les associations menacent de poursuivre les trois réseaux sociaux[107] qui réagissent en signant un « code de conduite » devant la Commission européenne. Elles reviennent sur leur intention en , après avoir constaté que Twitter a réalisé « des progrès indéniables » dans la modération des contenus[108].
L'association annonce une action en justice contre Twitter en 2020, à la suite d’un testing réalisé à nouveau avec l'UEJF et SOS Racisme[109],[110]. En octobre 2020, le tribunal ordonne une médiation, qui échoue[111].
En 2004, lors de la conférence de presse organisée pour les 10 ans de l'association, SOS homophobie décerne des « Noix de l'homophobie » à trois personnalités s'étant illustrées entre 1994 et 2004 par des propos ou des comportements homophobes. Les internautes peuvent alors voter sur le site web de l'association[112]. Trois prix sont remis, la Noix d'Or, à Edwige Antier, d'Argent à Pierre Lellouche et de Bronze à Christine Boutin[113].
Depuis 2015, SOS homophobie organise à Paris des cours d'autodéfense non mixtes, réservés aux femmes et aux personnes trans et non binaires[114].
L'association a été missionnée (avec AIDES et le Groupe SOS) par Michèle Delaunay en 2013 pour rédiger à un rapport sur le vieillissement des personnes LGBT et des personnes vivant avec le VIH[115].
Dans le magazine féministe Cheek, une ancienne membre regrette en 2018 que « dans toute l’histoire de SOS homophobie, il n’y a eu que deux femmes présidentes[133]. »
SOS homophobie est subventionnée par la mairie de Paris[134]. Elle touche également des subventions plus ponctuelles, comme 40 000 euros en 2014 de la part du ministère de l'Éducation nationale pour une campagne de communication sur sa ligne d'écoute[135].
SOS homophobie est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'association déclare à ce titre sans préciser la date du dernier exercice comptable un budget global de 127 000 euros, dont 32 000 euros de financement public, et indique que les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont inférieurs à 10 000 euros[136],[réf. nécessaire].
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