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journaliste franco-marocaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nesrine Slaoui, de son vrai nom Nissrine Essalouai, née à Fès le 3 mai 1994 est une journaliste franco-marocaine.
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Elle est diplômée de Sciences Po et spécialiste des réseaux sociaux.
Elle est également écrivaine et réalisatrice de documentaires. Son premier ouvrage intitulé Illégitimes, paru en janvier 2021, raconte son parcours social.
Fille unique[1], Nesrine Slaoui, de son vrai nom Nissrine Essalouai[2], nait à Fès au Maroc et arrive en France à l'âge de trois ans[3]. Elle grandit dans un quartier populaire d’Apt dans le Vaucluse[3]. Sa mère travaille comme femme de ménage, son père comme maçon. Sa mère veut « offrir les meilleures chances » à sa fille[3], qui sait dès la première année de collège, au moment de la mort de deux adolescents électrocutés après une course-poursuite avec la police à Clichy-sous-Bois[4], qu'elle veut devenir journaliste sur une chaîne de télévision[5]. Elle est la première de la famille à obtenir son baccalauréat (ES)[6] en 2012[3]. Elle intègre une classe préparatoire en sciences politiques au lycée Saint-Joseph d'Avignon, puis est reçue en licence à l'Institut d'études politiques de Grenoble et enfin en master à celui de Paris ; d'après ce que lui aurait dit un de ses camarades de classe, c'est « parce que c’est une femme rebeu et qu’elle est jolie »[6]. Elle explique alors comprendre qu'« aucun diplôme ne gomme [ses] origines » étrangères et sociales[6]. Elle est diplômée en journalisme de Sciences-Po Paris en 2018[7].
En commençant sa carrière en alternance au service politique de Itélé et LCI, elle a ensuite publié et travaillé pour le Bondy Blog[8], RMC[9],[10], France Télévisions, Loopsider[7]. Depuis , elle est éditorialiste pour l'émission 28 minutes sur Arte et pour le magazine indépendant Politis.
En mai 2019, après avoir communiqué sur RMC au sujet de la place des femmes dans le sport, elle est la victime d'un cyberharcèlement[9],[10].
Son interview, à propos de son parcours, pour le média en ligne Brut en juin 2019[11] récolte 16 millions de vues sur Facebook[pertinence contestée]. Elle explique : « J’ai remis les choses à plat, pour dire que les enfants issus d’immigration ne profitent pas du système et que mes parents sont juste des bosseurs qui ont financé les études de leur fille. »[7].
En , elle produit et anime une vidéo pour le média Loopsider[pertinence contestée] consacrée aux dix ans du Printemps arabe[12]. Pour le même média, elle a mené une enquête sur les violences sexuelles à Sciences Po, #SciencesPorcs, l'interview d'une femme Ouïghoure rescapée des camps, un reportage également sur l'état insalubre des résidences étudiantes à Nanterre[source secondaire nécessaire].
En 2021, elle publie un livre intitulé Illégitimes. Elle y raconte son parcours et partage sa réflexion sur les classes sociales et le fait d'être un enfant d'immigrés dans Illégitimes, écrit pendant le premier confinement qu’elle a vécu chez ses parents[13], paru chez Fayard en 2021[14],[15],[16],[17],[18].
Le , avec Kerch Kotan (fondateur du média Rapelite), elle interviewe le président sortant Emmanuel Macron et détourne une interview initialement rap en interview politique, comme l'explique le media Mouv'. L'entretien, qui tourne autour des thématiques de l'islamophobie, des violences policières, des violences sexistes et de l'appauvrissement de la jeunesse, est publié le lendemain (soit l'avant-veille du second tour de l'élection présidentielle) à 18 h sur la chaîne YouTube de Booska-P[19],[20].
En , Nesrine Slaoui publie Seule, un roman croisant les deux histoires d'une adolescente cyberharcelée et d'une jeune femme engluée dans une relation de couple toxique ; elle y met en lumière le thème des violences racistes et sexistes vécues par les femmes maghrébines[21],[22],[23],[24],[25].
En , son premier film documentaire, en tant qu'autrice et réalisatrice qu'elle signe avec Guillaume Erner, est diffusé sur Arte : il analyse, avec des universitaires, l'impact de Kim Kardashian sur l'évolution des réseaux sociaux, des standards de beauté, des représentations ethniques et de problématiques féministes[26],[27],[28].
Nesrine Slaoui est une militante sociale française, rattachée au féminisme intersectionnel. Ayant été elle-même en butte à des attaques racistes ou sexistes visant à délégitimer son parcours scolaire et remettant en cause ses certitudes sur l'égalité des chances[6], elle est connue pour son engagement contre ces biais envers les femmes maghrébines et son implication dans la dénonciation des inégalités scolaires en France. Elle popularise de nombreux néologismes issus des analyses féministes, par exemple celui de « mysoginoir » à l'occasion de la campagne raciste menée contre Aya Nakamura retenue pour chanter La Marseillaise aux jeux olympiques de 2024[29]. Elle est créatrice du podcast « Légitimes » abordant divers sujets sociétaux et mettant en avant des réussites et parcours similaires au sien[29].
Le , Nesrine Slaoui est invitée à intervenir au Maroc par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger avec pour thème « Les jeunes immigrés doivent s’approprier les réseaux sociaux pour changer l’image négative sur le Maroc »[30].
Elle dénonce aussi l'arab-fishing, qui consiste pour une femme d'origine non maghrébine à se faire passer pour une maghrébine à l'aide de changements physiques comme la « chirurgie esthétique, des teintures de cheveux plus foncées, des UV » pour créer un phénomène d'identification à l'adresse de cette communauté et gagner de l'argent sur les réseaux sociaux[31].
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