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commune française du département de la Somme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nesle [nɛl][1] (Nèle en picard) est une commune française, située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France. La cité et ses alentours emploient entre sept et huit cents personnes. Avec un tissu dense d’associations, le territoire neslois est un centre actif du plateau du Santerre dans l’est du département. Nesle fait partie de la Communauté de communes de l'Est de la Somme.
Nesle | |||||
L'hôtel de ville. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | CC de l'Est de la Somme | ||||
Maire Mandat |
Frédéric Demule 2020-2026 |
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Code postal | 80190 | ||||
Code commune | 80585 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Neslois, Nesloises | ||||
Population municipale |
2 308 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 299 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 45′ 31″ nord, 2° 54′ 38″ est | ||||
Altitude | Min. 57 m Max. 82 m |
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Superficie | 7,72 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Nesle (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Ham | ||||
Législatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | http://www.ville-nesle.fr/ | ||||
modifier |
Curchy | Mesnil-Saint-Nicaise | |||
Herly | N | Rouy-le-Petit | ||
O Nesle E | ||||
S | ||||
Billancourt | Languevoisin-Quiquery |
Nesle est une petite ville picarde dans la région naturelle du Santerre, située à l'est du département de la Somme, au sud de Péronne, à l'est d'Amiens, à l'ouest de Saint-Quentin et Ham et au nord de Compiègne.
Le sol de la commune est en grande partie composé de terrains argileux et argilo-calcaire. Le sous-sol de formation crétacé est composé de craie à bélemnites, de terrains tertiaires sableux et argilo-sableux[2].
Le relief dominant de la commune est celui d'un plateau qui s'incline vers l'Ingon.
L'Ingon (ou Grand Ingon) est un affluent de la rive gauche de la Somme qui, autrefois, prenait sa source prés de la ville Ingond qui lui a donné son nom. Longue de 14 km, large de 4 à 5 m, la rivière prend sa source dans le bois de Fonchette, traverse le territoire de la commune de Nesle et se jette dans la Somme à Rouy-le-Grand. Cette rivière jadis entourait les murailles de la ville.
La nappe phréatique est située à 25 / 30 m en dessous du sol[2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 710 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 14 km à vol d'oiseau[5], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , Nesle est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nesle[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[I 2],[I 3]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 4],[I 5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,3 %), zones urbanisées (16 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,5 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), forêts (3,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,7 %)[9]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La ville est divisée en plusieurs quartiers et faubourgs
Morlemont : est un lieudit rattaché à Nesle entre 1790 et 1794[10]. Actuelle réserve locale au bord de l’Ingon, Morlemont est le poumon vert de l’Ouest de la ville.
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 1 176, alors qu'il était de 1 127 en 2013 et de 1 112 en 2008[I 6].
Parmi ces logements, 84,1 % étaient des résidences principales, 0,9 % des résidences secondaires et 15 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 82,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 17,5 % des appartements[I 7].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Nesle en 2018 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (0,9 %) inférieure à celle du département (8,3 %) et de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 58,8 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (62,5 % en 2013), contre 60,3 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 8].
La commune est située au croisement des anciennes routes nationales RN 330 (actuelle RD 930) et RN 37 (actuelle RD 937). Elle est aisément accessible depuis l'autoroute A1 et A29.
La gare de Nesle est située sur la ligne d'Amiens à Laon, desservie par les TER Hauts-de-France.
La commune est desservie, en 2023, par la ligne 676 du réseau interurbain de l'Oise[11] et par la ligne 753 du réseau Trans'80[12].
Le Canal Seine Nord Europe[13] est un projet de canal à grand gabarit de 107 km entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac, d'un tirant d'eau de 4,5 m et d'une largeur en surface de 54 m.
L'aménagement d'un des quatre ports de ce canal est prévu à Nesle sur une emprise de 86,7 hectares dont 25,4 pour le terminal portuaire et 61,3 pour la zone d’activités. Le port, raccordé à la ligne de chemin de fer d'Amiens à Laon et générant un trafic d'une dizaine de trains par jour, sera constitué d'une aire de stockage de conteneurs et d’une autre pour le « vrac »[14],[15].
L'Union européenne confirme en juillet 2015 financer la première phase des travaux du canal (à hauteur de 42 %). Le projet du canal SNE est ainsi relancé en novembre 2016 et l'État ; les régions Hauts-de-France et Île-de-France annoncent un accord pour financer le canal, dont la construction est annoncée pour 2017.
Mais une décision de suspension du projet est prise par le Premier ministre Édouard Philippe en juillet 2017, projet pourtant confirmé par la loi d'orientation des mobilités en 2018.
Ce contretemps passé, les appels d'offres sont lancés début 2019 et le démarrage des travaux est envisagé vers la fin du premier semestre 2020. Dans cette perspective, l'inauguration est escomptée pour le second semestre 2027.
Le 22 novembre 2019, le Président de la République Emmanuel Macron (accompagné des ministre et secrétaire d’Etat chargés des transports et de la transition écologique) participe à la première réunion du Comité stratégique du Canal Seine Nord Europe.
Pour mémoire, les appels d'offres sont lancés depuis le début de cette année 2019 et le démarrage des travaux est envisagé vers la fin du premier semestre 2020. Dans cette perspective, l'inauguration est escomptée pour le second semestre 2027.
Entre 13,3 et 15 millions de tonnes de marchandises seront transportées sur ce canal, équivalant à 500 000 véhicules poids lourds chaque année (pour rappel, un seul convoi de 4 400 tonnes équivaut à 220 camions). Le nouveau canal doit contribuer aux objectifs de la France en matière de lutte contre le réchauffement du climat[16].
La commune réalise en 2022 l'aménagement du lotissement Jack-Pinçonnet, situé entre le cimetière et la Nouvelle Scène et dont la première tranche comprend 42 parcelles destinées à la construction de logements en accession à la propriété[17].
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Nigella en 1076[18].
Nesle est une ancienne cité gauloise qui s'est illustrée depuis par son chapitre indépendant, son marquisat et aussi pour les désastres qui l'ont désolée. La cité a subi des pillages, des saccages et la destruction de ses fortifications[19].
Selon les recherches archéologiques de Duhamel-Decejean[20],[21], la ville primitive possédait des souterrains préhistoriques. Ces lieux permettaient d'y vivre sainement, la température était plutôt douce et affichait une régularité pendant les quatre saisons. La cité remonte à l'âge du bronze (1800 à 700 av. J.-C.) et du fer (700 à 52 av. J.-C.).
Les fouilles d'archéologie préventive effectuées en 2012 sur le tracé de l'éventuel canal Seine-Nord Europe ont mis au jour les vestiges d'un fanum, sanctuaire rural gallo-romain dédié vraisemblablement à Apollon. Ce sanctuaire s'étendait également sur le territoire de l'actuel commune de Mesnil-Saint-Nicaise[22].
Au Moyen Age, l'histoire de Nesle est intimement liée à celle de ses seigneurs, qui ne formeront qu'une seule lignée (éventuellement en succession féminine) pendant huit siècles à peu près, de l'an mil environ jusqu'à la Révolution.
L'histoire de la ville, au Moyen Âge, est liée à celle de la maison des sires de Nesle et de Falvy[23], apparus peut-être vers l'an mille. De père en fils se seraient alors succédé jusque vers 1100 : deux Yves, puis Drogon, enfin Raoul Ier ; ce Raoul épouse l'héritière du comté de Soissons, Raintrude/Ermentrude d'Eu-Soissons[24], ce qui permet à leur fils Yves de Nesle de devenir comte de Soissons en 1141, puis après lui, comme il était sans postérité, ses neveux Conon de Nesle et Raoul Ier de Soissons (III de Nesle), deux des fils de son frère Raoul II de Nesle, châtelain de Bruges, et de Gertrude de Montaigu (fille de Lambert de Montaigu ; possible nièce maternelle du comte de Flandre Thierry d'Alsace) : de Raoul III-Ier vient la suite des comtes de Soissons, fondus dans les d'Avesnes-Hainaut-Beaumont puis dans les comtes de Blois.
Mais Nesle et Falvy ont suivi un autre destin et sont allés au frère cadet de Conon Ier et Raoul III-Ier : Jean Ier († 1214), châtelain de Bruges, sire de Nesle, Falvy et La Hérelle, mari d'Elisabeth Van Peteghem de Cysoing et Lambersart ; Jean et Elisabeth sont les parents de :
Ce rameau cadet des Clermont prend désormais le nom de Maison de Clermont-Nesle[25]. Le fils aîné de Raoul (IV) et Gertrude de Nesle est Simon II de Clermont-Nesle, seigneur de Nesle et d'Ailly, régent de France en 1270, mari d'Adèle de Montfort-l'Amaury, fille du connétable Amaury VI. Ils sont les parents de :
Louise de Ste-Maure est la femme de Gilles II de Laval-Loué, vicomte de Brosse, sire ou baron de Loué, Benais, Maillé, Bressuire, Rochecorbon, Pont-Château (Gilles II de Laval avait pour trisaïeul Jean Ier de Ste-Maure ci-dessus : cf. l'article Guy II ; et ledit Jean Ier était le quadrisaïeul de sa femme Louise de Ste-Maure). Louise et Gilles sont les parents de :
La Maison de Mailly-Nesle est issue de l'union de Jeanne (II) de Monchy-Montcavrel la Bécasse, dame de Nesle, et Louis Ier Charles de Mailly.
[Au XIXe siècle, de lointains cousins de la branche cadette des Mailly marquis d'Haucourt, comtes, marquis puis duc de Mailly, relèvent les titres de marquis de Nesle et prince d'Orange, sans descendre pour autant des Mailly-Nesle : Adrien-Joseph-Augustin de Mailly (1792-1878), fils du maréchal Augustin-Joseph ([28], p. 21-27)].
Le sac de Nesle, le , est une opération militaire de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, contre la ville de Nesle et le roi de France Louis XI, son grand adversaire.
À la tête de 80 000 hommes, le duc passa la Somme à Bray, entra en Santerre, assiégea la cité nesloise et massacra sa population. Il s’empara ensuite de Roye et de Montdidier puis marcha sur Beauvais.
Une des rues de la ville porte le nom de « rue du Sac » ; c'est le seul lieu qui, de nos jours, porte témoignage du sac de Nesle.
Nesle se relève de toutes les désolations qui se sont abattues sur elle et devient un comté en 1466, puis est érigée en marquisat pour Louis de Sainte-Maure, par lettres de (enregistrées en ). Cette puissante seigneurie devient même le premier marquisat du royaume de France. Près de 2 000 fiefs sont alors sous son contrôle.
Le château, confisqué sous la Terreur, est détruit vers 1820.
Au XIXe siècle, Nesle est une ville enceinte de remparts entourée par la Somme, et protégée par des forts détachés[29].
Le chemin de fer arrive à Nesle le , avec la mise en service de la section Amiens - Ham de la ligne d'Amiens à Laon par la Compagnie des Chemins de fer du Nord.
En 1889 est mise en service la ligne d'Albert à Ham des Chemins de fer départementaux de la Somme, une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique. Elle cesse son exploitation en 1949.
Cette desserte ferroviaire est complétée en 1910-1912 par la ligne de Saint-Quentin à Ham, autre chemin de fer secondaire mais à voie normale, qui fonctionne jusqu'en 1955. En 1913 est mise en service une troisième ligne de chemin de fer secondaire, celle de Noyon - Guiscard - Lassigny par la compagnie des Chemins de fer de Milly à Formerie et de Noyon à Guiscard et à Lassigny, exploitée jusqu'à 1935.
Dès le début de l'occupation allemande, le curé dirige les deux écoles dans les murs du patronage. L'école publique est démolie par les Allemands. « Ce sera très bon pour vous ! », déclare le commandant de la place[30].
La ville, occupée par l'armée allemande[31],[32],[33], est reconquise en mars 1917[34],[35],[36],[37],[38], avant d'être concernée par les combats de l'offensive du printemps allemande de 1918[39],[40],[41]
À la fin du conflit, les deux tiers de la ville sont considérés comme détruits[42],[43],[44],[45],[46],[47],[48],[49]. La reconstruction débute dès la fin 1917, avec l'aide de la Croix-Rouge des États-Unis[50],[51],[52]
La ville a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918, le [53].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, lors de la bataille de France, le 65e bataillon de chasseurs alpins (Fréjus) est chargé de la défense de Nesle le [54].
Dans la nuit du 2 au , les éléments du 65e bataillon de chasseurs alpins ont reçu l’ordre d’organiser, dans la ville même, des points d’appuis et de tenir fermement grâce à des barrages anti-chars eux aussi installés dans la commune. Aidés par un détachement de sapeurs du génie divisionnaire, les chasseurs alpins entreprennent les travaux dès leur arrivée à Nesle. Les voies d’accès secondaires sont interdites définitivement. L’axe Amiens-Ham et l’axe Péronne-Roye sont coupés par de solides barrages anti-chars en chicanes. Des tranchées, des abris, des emplacements de mitrailleuses, de canon de 25 et de 37 sont préparés, si possible dans le sol, hors des habitations. Mais souvent, les chasseurs sont contraints d’utiliser des emplacements plus efficaces dans des maisons et d’utiliser les caves les plus solides qui sont d’ailleurs consolidées. Ces préparatifs vont durer toute la journée du 3 juin[54].
Le , un poste d’observation est établi sous le toit d’une maison au nord de la ville. Au premier étage sont positionnées des mitrailleuses car l’angle de tir y est particulièrement favorable. À l’entrée des routes de Curchy et de Roye sont positionnés des canons de 25 et de 37. Au sud, un second point d’appui est tenu par deux sections. Dans le centre de la ville, est aménagé un réduit central avec un canon de 25. La mairie, dont les murs sont particulièrement épais abrite une section et le PC de commandement. À côté, dans les caves de l’hospice dont la structure a été étayée, les docteurs Frèrejean et Petit s’apprêtent à soigner les blessés[54].
Le , l’attaque est déclenchée par les forces allemandes très nettement avantagées en quantité de matériel et d’effectifs. Plus de 1000 chars sont lancés dans la bataille sur l’axe Péronne-Roye[54].
Dans la matinée, un bombardement par fusants touche la maison où la section des transmissions a son abri. Vers 11 heures, la lisière nord de la ville est, à son tour, bombardée sérieusement. Pendant la nuit du 5 au 6, des convois d’artillerie et des chars qui battent en retraite traversent la ville.
Le , dès le lever du jour, de nombreux blessés arrivent au poste de secours pour être soignés par les docteurs Frèrejean et Petit. Vers 7 heures un nouveau bombardement d’artillerie s’abat sur la lisière sud de la ville[54].
À 9h25, la ville subit un bombardement aérien extrêmement violent qui dure près d’une heure et déclenche plusieurs incendies. L’abri d’un canon de 37, soigneusement enterré dans la chaussée d’une rue, a reçu une bombe qui a écorné l’un de ses angles. Le souffle de la bombe a détruit les deux maisons de chaque côté de la rue[54].
De 12h35 à 13 heures, un deuxième bombardement aérien a lieu. À 14 h 45, le bombardement reprend. Il est d’une violence inouïe. Il durera jusqu’à 16 H 45. Pendant ces deux heures, une centaine d’avions allemands se relaieront en permanence dans le ciel de Nesle bombardant la ville par zone, avec des bombes lourdes, puis avec des bombes incendiaires et enfin en bombardant en «piqué» pour toucher plus précisément les lieux qui leur semblent stratégiques[54].
À 17 h 20 nouveau bombardement court, mais toujours aussi violent. Les abris établis par les chasseurs dans les tranchées tiennent, mais les points d’appui organisés dans les maisons sont littéralement écrasés. Les dégâts sont tellement importants que les chasseurs ont précisé qu’à pied, pour aller du poste avancé de la 3ecompagnie au PC du bataillon espacés de 150 mètres, il fallait près d’une heure. De nombreuses maisons sont en feu. Des réserves d’essence, un camion de munitions et des entrepôts brûlent avec des explosions qui durent plusieurs heures[54].
Les sapeurs transportent leur PC dans les caves de l’hospice qui ont résisté à plusieurs explosions de bombes protégeant ainsi le poste de secours. Malheureusement, lui aussi finira par s’effondrer sous de nouvelles bombes. C’est ainsi que le PC et le poste de secours seront rassemblés dans la crypte de l’église. À ce moment-là (18 H 30) un cinquième bombardement aérien en piqué est déclenché sur l’église pendant un quart d’heure. Plusieurs bombes traversent la toiture et explosent dans le chœur, mais la crypte résiste. À 19 heures, Nesle est en flammes. La ville devient intenable par le bataillon de chasseurs. Vers 17 heures, le commandant De Jankowitz décide de se replier et d’abandonner la ville. Il décide de regrouper ses forces restantes sur l’Ingon en direction de Billancourt. Vers 23 heures, Nesle est complètement cernée par les Allemands. Billancourt a été sérieusement bombardée par l’aviation et plusieurs maisons sont en flammes, mais le village paraît un Éden en comparaison de Nesle[54].
La ville est libérée le par le Commandement de combat B de la 5e division blindée US et les Forces françaises de l'intérieur (FFI)[55].
Elle a été décorée de la Croix de guerre 1939-1945, le avec étoile d'argent[56].
La commune se trouve dans l'arrondissement de Péronne du département de la Somme. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1958 de la cinquième circonscription de la Somme.
Elle était le chef-lieu depuis 1793 du canton de Nesle[10]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais intégrée au canton de Ham.
La commune était le siège de la communauté de communes du Pays Neslois (CCPN), créée fin 2001, et qui succédait au district de Nesle, créé par arrêté préfectoral du .
La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du 7 août 2015, prévoyant que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[57], le schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) arrêté par le préfet de la Somme le 30 mars 2016 prévoit notamment la fusion des communautés de communes du Pays Hamois et celle du Pays Neslois, afin de constituer une intercommunalité de 42 communes groupant 20 822 habitants, et précise qu'il « s'agit d'un bassin de vie cohérent dans lequel existent déjà des migrations pendulaires entre Ham et Nesle. Ainsi Ham offre des équipements culturels, scolaires et sportifs (médiathèque et auditorium de musique de grande capacité, lycée professionnel, complexe nautique), tandis que Nesle est la commune d'accueil de grandes entreprises de l'agroalimentaire ainsi que de leurs sous-traitants »[58].
La fusion intervient le et la nouvelle structure, dont Ham est le siège et dont la commune fait désormais partie, prend le nom de communauté de communes de l'Est de la Somme[59],[60].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1790 | 1791 | Charles Quenescourt | Notaire | |
1791 | 1792 | Lefèvre | ||
179? | 1797 | Adrien Mercier | Notaire | |
1797 | 1799 | Charles Quenescourt | Notaire | |
1799 | 1813 | Pierre Honoré Dercheu | Architecte | |
1813 | 1815 | Charles Quenescourt | Notaire Conseiller général de Nesle (1811 → 1816) | |
1815 | 1817 | Louis Nicolas Leclercq de la Prairie | Conseiller d'arrondissement de Péronne (1816 → 1818) | |
1817 | 1822 | Antoine Goguet | ||
1822 | 1826 | Charles Quenescourt | Notaire | |
1826 | 1827 | Édouard Amyot | Capitaine aux cuirassiers d'Angoulême | |
1828 | 1830 | Louis Nicolas Letellier | Docteur chirurgien à l'hospice de Nesle | |
1830 | 1834 | Étienne Dersu | Notaire Conseiller d'arrondissement de Nesle (1842 → 1870) | |
1834 | 1837 | Eugène Dehaussy | ||
1837 | 1855 | Pierre Fanchon | Notaire | |
1855 | 1861 | Hippolyte Enne | Notaire Conseiller général de Nesle (1848 → 1861) | |
1861 | 1871 | Louis Noé | Propriétaire | |
1871 | 1878 | Albert Lallouette | Propriétaire, fabricant de sucre Conseiller général de Nesle (1867 → 1878) | |
1878 | 1889 | Jules Savary | Distillateur à Nesle, diplômé de l'École des arts industriels et des mines en 1869 Conseiller général de Nesle (1880 → 1889) | |
1889 | 1892 | François Aubry | Docteur en médecine | |
1892 | 1897 | Gustave Lemaire | Pharmacien | |
1897 | 1912 | Hector Lamotte | Républicain | Vétérinaire Conseiller général de Nesle (1892 → 1928) |
1912 | 1919 | René Vergelot | Notaire Conseiller général de Nesle (1928 → 1934) | |
1919 | 1925 | Hector Lamotte | Républicain | Vétérinaire Conseiller général de Nesle (1892 → 1928) |
1925 | 1933 | René Vergelot | Notaire Conseiller général de Nesle (1928 → 1934) | |
1933 | 1936 | Raoul Carlier | ||
1936 | 1941 | Joseph Boutechoque[Note 3] | ||
février 1941[61] | 1944 | Denis-Jacques Longuet[Note 4] | Industriel Décédé en fonction | |
1944 | 1945 | Sainte-Marie Namuroy | Notaire | |
1945 | 1963 | Camille Gautier | Docteur en médecine. | |
1963 | 1965 | Hervé Laudren | Notaire. | |
1965 | 1971 | Jacques Gronnier | DVD | Vétérinaire Conseiller général de Nesle (1961 → 1967, 1973 → 1979 et 1985 → 1998) |
1971 | 1983 | Jack Pinçonnet | PS | Médecin Conseiller général de Nesle (1967 → 1973) |
1983 | 1989 | Jacques Gronnier | DVD | Vétérinaire Conseiller général de Nesle (1961 → 1967, 1973 → 1979 et 1985 → 1998) |
1989 | 1996 | Jack Pinçonnet | PS | Médecin |
1996 | mars 2014[62] | Paul Pilot | Apparenté PCF |
Agent de maîtrise Conseiller général de Nesle (1998 → 2015) Vice-président de la CC du Pays Neslois (2001 → 2014) Président du District de la région de Nesle (1996 → 2001) Adjoint au maire de la ville de Nesle (1989 →1996) |
mars 2014[62] | mai 2020[63] | José Rioja Fernandez | DVD | Chef d'entreprise retraité Président de la CC Est de la Somme (2020 →) |
mai 2020[63],[64] | En cours (au 13 janvier 2022[17]) |
Frédéric Demule[65] | SE | Ancien collaborateur parlementaire de Stéphane Demilly (UDI), Conseiller départemental de Ham (2021 →) |
Depuis le , une centrale et une plateforme biomasse sont en service sur le territoire neslois. La capacité de production de cet ensemble, à partir de bois et de paille, est de 16 mégawatts de puissance électrique, l'équivalent de la consommation de 50 000 habitants[66].
Ce projet de l'ancienne région Picardie s'inscrit à la fois dans une démarche de respect des contraintes environnementales, de préservation des ressources naturelles et de promotion du savoir-faire industriel français.
L'assainissement des eaux usées est assuré depuis 2019 par l'intercommunalité. Elle lance en 2022 un important chantier d'amélioration du réseau qui se déroulera sur une dizaine d'années et concerne également Nesle[67].
La ville gère une école maternelle et une école primaire, étendue d'une sixième classe en 2022[17].
Le département de la Somme administre le collège Louis-Pasteur[68].
L'intercommunalité construit une mini-crêche de dix berceaux en 2018, dans le cadre d'un complexe multifonction comprenant également un site administratif et une salle de spectacles[69],[70].
La Nouvelle Scène de Nesle est une salle de spectacle créée par l'intercommunalité pour un coût d’environ dix millions d’euros, inaugurée en décembre 2019, lors d'un concert de Jane Birkin. Cette réalisation vise à animer la vie culturelle de l'est de la Somme[71],[72].
La commune réalise en 2022 le renouvellement et l’extension du parc de vidéosurveillance[17].
Les habitants de cette cité se nomment les Neslois[73].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[74]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[75].
En 2021, la commune comptait 2 308 habitants[Note 5], en évolution de −2,86 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2018 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 321 | 2 308 | - | - | - | - | - | - | - |
La médiathèque Georges-Brassens, lieu-dit de culture au sens le plus large, se prête à une exposition permanente et plusieurs autres tout au long de l'année. La bibliothèque offre la possibilité de consulter ou d'emprunter des ouvrages (romans, documentaires, revues, CD rom, CD audio), et d'utiliser Internet ou encore de s’initier aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Le territoire de Nesle se caractérise par un tissu économique diversifié. Il dépend en partie du territoire voisin (Ham).En plus de son potentiel agricole, son tissu industriel se distingue par sa spécialisation agroalimentaire et l'implantation de grands groupes français ou étrangers. De même, les filières caractéristiques de l'industrie picarde, à savoir les industries chimiques, la métallurgie, le textile et les équipements mécaniques y sont bien représentés[78].
Le site industriel qui produit du glutamate de sodium a été créé en 1873 par Jules Savary, ingénieur IDN et distillateur[79]. Cette industrie fabrique alors de l'alcool à partir de betteraves.
Une importante « ferme à insectes » exploitée par InnovaFeed est aménagée à Nesle depuis 2020, se positionne comme le premier producteur mondial dans le marché de l’aquaculture et qui valorise la chaleur produite dans la centrale biomasse et les produits de l'amidonnerie Tereos-Syra, emploie en 2022 65 salariés[80],[81]. En 2024, Innovafeed produit de la protéine d'insectes, de l'huile d'insectes et un engrais à base de larves d'insectes sur son site de 55 000 m2[82].
La commune de Nesle est chargée de la gestion d'une zone industrielle et d'un pôle d'activités composé d'un hôtel d'entreprises, d'une zone commerciale et dans un futur proche (à échéance 2023) d'une plateforme multimodale et d'un port fluvial[réf. nécessaire]
La tarte à l'œillette : dessert confectionné à base de graines de pavot blanc, sorte de génoise. Autrefois à Nesle étaient fabriqués les coéchons d'œillette. Ces desserts au nom amusant étaient des chaussons garnis d'une farce aux graines de pavots. La tarte à l'œillette en est tout simplement issue[110].
Blason | ||
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Détails | Ornement extérieur :
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