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plongeur militaire des forces spéciales De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un nageur de combat ou plongeur de combat ou parfois homme-grenouille est un plongeur militaire des forces spéciales ou de régiments conventionnels entrainé pour des missions de plongée sous-marine sous fortes contraintes tactiques ou offensives incluant le combat.
Le terme « nageur de combat » se réfère spécifiquement à des missions offensives ou de combat. À l'inverse, un plongeur militaire peut être entraîné pour d'autres types de missions, comme le sauvetage, les travaux sous-marins (réparation, génie) ou le déminage.
Les missions offensives du nageur de combat comprennent notamment :
Le , le major Rosetti et le lieutenant Paolucci de l'armée italienne coulent le SMS Viribus Unitis de la marine austro-hongroise dans le port de Pola (en Croatie dépendant alors de l'Autriche-Hongrie) avec un propulseur de plongée Mignatta (it) actionné par de l'air comprimé.
En 1936, deux jeunes ingénieurs, Tesei et Toschi, officiers de la Regia Marina améliorent l'engin du major Rosetti. La démonstration s'avère convaincante et la construction de quelques engins est autorisée. Ils reçoivent le nom officiel de Siluro a Lenta Corsa (SLC) mais seront surnommés par la suite maiale (cochon). Ce surnom vient du fait que lors d'une plongée d'essai, l'engin, qui avait à bord l'un de ses perfectionneurs et un ingénieur des services de la marine, ayant des difficultés à conserver son cap de plongée, échappa à son pilote, et celui-ci, très contrarié lors du retour à la surface, prononça ces mots : « Ce cochon m'a encore échappé » ce qui en italien se dit : « Questo maiale mi è ancora scappato ». Il s'agit, en fait, d'une torpille de 6,7 m de long et 53 cm de diamètre propulsée par un moteur électrique, chevauchée par deux nageurs de combat équipés d'appareils respiratoires à oxygène. La vitesse maximale est de 3 nœuds (5,5 km/h) et le rayon d'action est de 15 milles (28 km). La tête détachable contient 250 kg d'explosif ; elle est accrochée sous le navire à couler. Le « maiale », sans sa tête, assure le transport retour des deux hommes.
Lors de la déclaration de guerre, l'Italie ouvre le recrutement de nageurs de combat et une école est installée à San Leopoldo. Après quelques tâtonnements, on crée la 10e flottille légère, basée à La Spezia et composée de :
La flottille devient célèbre sous le nom de Xe Flottiglia MAS. Ce sont les initiales de « Motobarca Armata SNAV », les bateaux d'assaut utilisés par les Italiens pendant la Première Guerre mondiale. Ce sont aussi celles de la devise de l'unité empruntée à D'Annunzio : « Memento audere semper » (Souviens-toi d'oser toujours).
Le commandement de la flottille est assuré par Ernesto Forza et plus tard par le prince Valerio Borghese. Ce dernier, officier dans l'arme sous-marine, fut séduit très tôt par le concept. Il commande le sous-marin Scirè qui a été spécialement aménagé pour transporter des nageurs de combat et leurs « maiale ».
Au cours de la guerre, l'unité mène diverses opérations dans la Méditerranée :
Depuis 1942, Wurzian, plongeur amateur, teste des appareils respiratoires pour l'armée allemande.
En 1943, le grand amiral Dönitz charge le vice-amiral Hellmuth Heye de créer une unité spéciale. On lui donne le nom de Kleinkampf Mittel Verband mais elle est plus connue sous le nom de Force K. L'entraînement des premiers éléments, dont von Wurzian, est confié aux Italiens qui ont déjà acquis une belle expérience. Les premiers éléments sont opérationnels à partir de juin 1944. Trois MEK (Marine Einsatz Kommando) sont créés comprenant chacun 1 officier et 22 hommes.
Les Allemands mettent au point le canot explosif Linse. Il s'agit d'un bateau rapide et silencieux portant 300 kg d'explosif. Le pilote dirige l'engin puis saute à l'eau et est recueilli par un autre bateau.
Ils développent également un propulseur sous-marin copié sur celui des Britanniques qui était copié sur celui des Italiens. Curieusement, les Italiens n'ont jamais transmis aux Allemands les plans de leur « Maiale ».
Finalement, les Allemands créent le Neger, une torpille monoplace naviguant en affleurement à la vitesse de 4 nœuds et lançant une torpille portée en dessous. C'est toutefois dans la création de véritables sous-marins de poche (mono et biplace) que les Allemands se montreront les plus astucieux.
En , à la suite des succès des nageurs de combat italiens, Churchill incite la Royal Navy à étudier ce concept. Trois types de nageurs de combat seront utilisés par les Britanniques dans la « Special Boat Section » (renommée en 1977 « Special Boat Squadron » et en 1987 Special Boat Service) :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis créent diverses unités orientées essentiellement sur la reconnaissance (Scouts and Raiders) et la destruction des obstacles de plage (Naval Combat Demolition Units et Underwater Demolition Teams). La Maritime Unit (MU) de l'Office of Strategic Services (OSS) sera cependant la seule à mettre au point de véritables techniques de nageurs de combat, qui seront transférées aux UDT après la fin de la guerre[1].
Pour s'infiltrer sous l'eau sans être repérés, les nageurs de combat utilisent des appareils respiratoires à circuit fermé, un des divers types de recycleurs.
Ces appareils ne génèrent pas de bulles repérables en surface. Ils emploient de l'oxygène pur. Le gaz expiré par le plongeur est récupéré en totalité, et passe à travers un filtre de chaux sodée afin d'absorber le gaz carbonique produit par le plongeur.
Ces appareils ont une grande autonomie (3 à 4 heures) mais restent limités, en ce qui concerne la profondeur, par le danger de l'hyperoxie, puisque l'oxygène devient toxique au-delà d'une pression partielle de 1,7 bar, soit une profondeur de 7 m. Il faut veiller également à ne jamais laisser entrer d'eau par l'embout car la chaux sodée mouillée n'absorbera plus correctement le gaz carbonique.
Mouillée à de l'eau de mer, la chaux sodée peut même provoquer des brûlures. En opération, en cas d'entrée accidentelle d'eau, il n'y a qu'une solution, il faut boire la tasse.
Il s'agit d'un petit rectangle en matériau amagnétique, d'une quinzaine de centimètres de long, sur lequel sont fixés une boussole et un profondimètre. La planchette est tenue en main, à hauteur des yeux, par le nageur de tête.
Le propulseur de plongée est au départ d'un long cylindre ressemblant à une torpille. Il transporte généralement deux nageurs de combat assis à califourchon l'un derrière l'autre ainsi que leur matériel et la ou les charges explosives prévues.
Le premier engin de ce type fut inventé par les Italiens en 1918 (Mignata), qu'ils améliorèrent en 1936. Les Britanniques développèrent par la suite un engin similaire copié sur un modèle italien qu'ils avaient pu capturer.
Le commando Hubert a utilisé plusieurs générations de ces engins, appelés propulseurs sous-marins (PSM) : le Vostock, puis le Vostock-NG, à partir des sous-marins de classe Agosta[13]. Le retrait de ces sous-marins laisse la marine française sans bâtiments-mères pour PSM à partir de 2001. Le sous-marins nucléaires classe Suffren devraient embarquer le PSM3G (propulseur sous-marins de 3e génération)[14]. Les nageurs de combat des services secrets français, quant à eux, ont utilisé des PSM de modèles développés spécifiquement pour eux[15].
Les SEAL américains appellent leurs propulseurs SDV (SEAL Delivery Vehicle (en)) dont il existe plusieurs modèles. Le SDV Mk 9 présentait la particularité de pouvoir emporter et tirer deux torpilles Mark 37[16].
En ce qui concerne leur utilisation en opérations réelles, des SDV Mk 7 Mod 6 furent mis en œuvre pendant la guerre du Viêt Nam à partir des sous-marins USS Tunny (LPSS-282) puis USS Grayback (LPSS-574) de 1969 à 1971, notamment pour des reconnaissances hydrographiques[17]. Un reportage concernant les opérations du détachement de l'UDT-13 à bord du Tunny en mai 1969 précise que ces reconnaissances, bien que classées secrètes, n'étaient pas faites au nord de la zone démilitarisée entre les deux Viêt Nam[18]. En juin 1972, les SDV du Grayback furent utilisés dans l'opération Thunderhead (en) qui visait à assister des prisonniers américains qui prévoyaient de s'évader de Hanoï et de descendre le fleuve Rouge. Un SDV fut utilisé pour tenter d'infiltrer deux SEAL dont la mission était d'établir un poste d'observation sur une île au large de l'embouchure du fleuve. L'opération sera un échec, d'une part les prisonniers annulèrent leur plan, d'autre part deux SDV furent perdus par erreur d'estimation des courants et erreur d'équilibrage, et un officier SEAL se tua lors d'un saut à l'eau depuis un hélicoptère[19].
Une section du Swimmer Delivery Vehicle Team 1 (SDVT-1) fut déployée pendant la guerre du Golfe en 1990-1991[20] avec au moins un SDV Mk 8 Mod 0[21]. Entre le et le , six missions de recherche de mines furent effectuées en SDV dans le nord du golfe Persique à partir de la barge koweïtienne Sawahil, l'équipage utilisant divers sonars pour détecter des mines à orins. Les zones fouillées couvraient 70 km2. Les SEAL n'y détectèrent aucune mine[22]. Lors de l'invasion de l'Irak en 2003, les deux complexes pétroliers irakiens dits MABOT (Mina Al Bakr Oil Terminal) et KAAOT (Khor Al Amaya Oil Terminal) furent reconnus par des SEAL arrivés en SDV Mk 8 Mod 1 dans les jours précédant leur assaut par les forces spéciales américaines et polonaises le 20 mars 2003[23]. En novembre-décembre 2003, des SEAL auraient placé des capteurs autonomes camouflés sur une douzaine d'objectifs sur les côtes somaliennes en étant infiltrés par SDV opérant à partir du sous-marin USS Dallas (SSN-700)[24].
Pour s'infiltrer sur des distances de 10 à 30 km, de manière discrète et silencieuse, les nageurs de combat utilisent souvent des kayaks. Ces bateaux sont très manœuvrables et leur profil donne un rapport énergie/propulsion favorable.
Ils ont été utilisés notamment lors de l'opération Frankton à Bordeaux.
Les nageurs de combat britanniques du SBS : Special Boat Service utilisent un kayak Klepper biplace démontable de 5,20 m.
Le Gemini est le canot pneumatique utilisé par les Special Boat Service (SBS) du (Royaume-Uni).
Les SEAL (États-Unis) ont beaucoup utilisé l'IBS (Inflatable boat small) pendant la guerre du Viêt Nam. Ce petit bateau léger mais très solide permettait de transporter sept hommes avec leur équipement ; une plaque arrière permettait la fixation éventuelle d'un petit moteur hors bord de 7,5 ch.
Le Zodiac est aussi utilisé par le Special Boat Service et d’autres unités. Il peut être mis en œuvre à partir d'un sous-marin en surface.
Il s'agit de mines que l'on place sur la coque des navires.
La plus célèbre est la mine magnétique « limpet ». Cette charge explosive est munie d'aimants et d'un système de retardement. La charge est aussi munie d'un système anti-enlèvement provoquant l'explosion immédiate si la mine est arrachée soit par des plongeurs ennemis, soit par l'explosion d'autres charges. Les « limpets » utilisés par les Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale ne contenaient que 4 kg d'explosif mais, placés à 1,5 mètre sous la ligne de flottaison, ils provoquaient un trou de presque un mètre de diamètre dans le flanc d'un navire.
Afin que les navires coulés ne puissent être renfloués, on utilisait parfois des mines à retardement. Elles étaient munies d'une petite hélice qui sous l'effet du courant se dévissait lorsque le navire naviguait et activait ainsi la mise à feu. Le navire coulait alors en haute-mer et non à quai et était donc irrécupérable.
En Algérie les nageurs de combat appartiennent principalement aux unités des Forces spéciales algériennes.
Le régiment d'action spécial de la marine (RASM) est un régiment de forces spéciales appartenant aux Forces navales algériennes, ce régiment possède des commandos de marine et des nageurs de combat[25].
Le 116e Régiment de manœuvre opérationnelle (116e RMO) est un régiment de forces spéciales appartenant aux Forces terrestres algériennes, ce régiment possède entre autres des groupes de plongeurs de combat notamment pour les opérations en milieu aquatique[26].
Le Détachement spécial d'intervention (DSI) de la Gendarmerie nationale algérienne possède des plongeurs de combat[27], et le Régiment spécial d'intervention (RSI) de la Garde républicaine algérienne en possède également des plongeurs de combat[28].
Les nageurs de combat de la Navy américaine sont les SEAL (nommés ainsi pour « Sea, Air, and Land », les trois milieux où ils doivent être capables d'opérer). Les SEAL, créés en , ont notamment été engagés dans le delta du Mékong pendant la guerre du Viêt Nam.
Les nageurs de combat français font partie des commandos marine, spécifiquement le commando Hubert. Le service Action de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) possède également des nageurs de combat qui sont formés avec leurs homologues marins (cours nageur). Le recrutement de la composante mer du SA (Centre parachutiste d'entraînement aux opérations maritimes) n'est ouvert qu'aux militaires issus de l'Armée de terre.
En dehors des nageurs de combat, l'Armée de terre et la Gendarmerie nationale française disposent également de plongeurs de combat du génie, ayant suivi une formation à l'école du génie (EG), qui leur permet de plonger avec des équipements de plongée identiques. La formation des PCG se déroule pour partie au sein de l'école de plongée de la Marine nationale, pour leur formation initiale à Saint-Mandrier dans le cadre du stage de plongeur de bord et pour une autre partie, spécifique au génie, à l'École du génie (EG) d'Angers. Ils n'évoluent que dans les milieux d'eau douces : lacs, fleuves et rivières, étangs, réseaux souterrains inondés, etc.
On les trouve ainsi au sein de la Force d'Intervention et de la Force Observation Recherche du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) ainsi que dans des régiments aux capacités « spéciales » tels le 1er RPIMa (action commando), le 13e RDP, ou de régiments conventionnels tels que le 2e REP, 2e REG, le 17e RGP ou le 2e régiment de hussards. La plupart du temps ils sont répertoriés comme « plongeurs offensifs » pouvant mener des missions d'assaut, de sabotage, de renseignement, de reconnaissance de berges, etc.
Les plongeurs du Génie disposent en outre de capacités de travaux sous-marins et d'appuis de sécurité à des troupes conventionnelles, leur désignation militaire dans ces cas là est PCG IO, plongeur de combat du génie Intervention offensive, anciennement appelé « PAF » pour « plongeur d'aide au franchissement » à l'époque où les véhicules militaires franchissaient les cours d'eau.
Les PAF deviendront les SAF (spécialistes d'aide au franchissement) et comprendront des appelés du contingent. Leur formation se déroulait à l'école de plongée de l'Armée de terre située au 4e régiment du génie, près de Lyon. Les plongeurs étaient affectés, après leur formation, dans des unités du génie et de la cavalerie blindée dans lesquelles ils assuraient la formation des équipages et leur sécurité lors des franchissements de coupures d'eau.
Leurs zones opérationnelles concernent les cours d'eau intérieurs (lacs, rivières, carrières, puits, réseaux urbains , etc.) et les façades maritimes (ports, etc.).
Depuis 1987, la marine indienne dispose d'une unité de nageurs de combat MARCOS, sur le modèle des SEAL et des commandos des Royal Marines.
Depuis 1975, l'unité regroupant les nageurs de combat britanniques s'appelle SBS (Special Boat Service). Des éléments de cette unité ont été mis en œuvre lors de la guerre des Falklands pour localiser les positions ennemies sur les Malouines et en Géorgie du Sud.
À l'issue de leur formation, les candidats pour les SBS, qui proviennent exclusivement des Royal Marines, obtiennent le brevet SC3.
La défense contre les incursions de plongeurs ou nageurs sont des méthodes de sécurité développées pour protéger les embarcations, port et installations, ainsi que d'autres ressources sensibles dans ou à proximité des voies navigables vulnérables contre les menaces ou intrusions potentielles par nageur ou plongeur de combat.
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