courant de recherche historiographique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La microhistoire (ou microstoria en italien) est un courant de recherche historiographique né en Italie, spécialisé dans l'histoire moderne, regroupé autour de la revue Quaderni Storici et développé dans les années 1970.
Influencée par E. P. Thompson, la microhistoire propose aux historiens de délaisser l’étude des masses ou des classes pour s’intéresser aux individus. En suivant le fil du destin particulier d’un individu, on éclaire les caractéristiques du monde qui l’entoure. Les microhistoriens italiens prônent une réduction d’échelle, afin d’examiner les phénomènes à la loupe.
Giovanni Levi et Carlo Ginzburg ont dirigé entre 1981 et 1991 la collection Microstorie chez l'éditeur turinois Einaudi[1]. Parmi les ouvrages d'histoire contemporaine publiés, figurent deux études d'histoire ouvrière sur les villes de Biella et Terni dues respectivement à Franco Ramella et Alessandro Portelli.
La microhistoire est en opposition avec l'école des Annales. En effet, la microhistoire abandonne l'étude globale pour des études individuelles sur des périodes plus courtes.
Deux courants traversent cette historiographie:
La microhistoire sociale, avec pour chef de file Giovanni Levi. Son objectif est de restituer la cohérence d’un univers restreint en faisant varier les angles de vue et les échelles d'observation.
La microhistoire culturelle est surtout représentée par Carlo Ginzburg et Carlo Poni, autour du «paradigme de l’indice» (1986).
(it) La Malfa, «La collana Einaudi Microstorie (1981-1991)», Storiografia, noXX, , p.1206–1208 (DOI10.19272/201606601014, lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
À propos de la micro-histoire
Jacques Revel, « Microstoria », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia et Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies, concepts et débats, Paris, Gallimard, 2010, 2 tomes, coll.«Folio histoire», t. 1, p.529-534.
Emmanuel Le Roy Ladurie, Le Carnaval de Romans: De la Chandeleur au mercredi des Cendres (1579-1580), 1979, Collection "Bibliothèque des Histoires", Gallimard
Éric Humbertclaude, Federico Gualdi à Venise: fragments retrouvés (1660-1678). Recherches sur un exploitant minier alchimiste, Paris, L'Harmattan, 2010, 366 p., ill., (ISBN978-2-296-13092-0)
Giovanni Levi, Le pouvoir au village. Histoire d'un exorciste dans le Piémont du XVIIesiècle, Paris, Gallimard, 1989 (édition originale en 1985).