Mauvages
commune française du département de la Meuse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Mauvages est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Elle doit sa notoriété principalement à sa fontaine-lavoir de style néo-égyptien et au tunnel de Mauvages sur le canal de la Marne au Rhin, le second plus long tunnel fluvial de France, qui relie la localité à Demange-aux-Eaux.
Mauvages | |
Vue du village depuis une colline le surplombant. | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Commercy |
Intercommunalité | Communauté de communes des Portes de Meuse |
Maire Mandat |
Pierre-Alexandre Dabit 2020-2026 |
Code postal | 55190 |
Code commune | 55327 |
Démographie | |
Gentilé | Malvagiens[1] |
Population municipale |
244 hab. (2021 ) |
Densité | 12 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 40″ nord, 5° 33′ 16″ est |
Altitude | 339 m Min. 275 m Max. 402 m |
Superficie | 21,11 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Ligny-en-Barrois |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Mauvages est située dans le sud du département de la Meuse, à 76 km de la sous-préfecture Verdun, 22 km du chef-lieu d'arrondissement Commercy et 12 km au nord du chef-lieu de canton Gondrecourt-le-Château. La ville importante la plus proche est Nancy, située à 59 km à l'est dans le département voisin de Meurthe-et-Moselle.
La localité se trouve dans la vallée de la Méholle, sur le bief de partage entre le bassin de la Meuse et celui de la Seine. Ses environs sont vallonnés et boisés. Elle s'étend sur 2 000 hectares dont 500 hectares de forêt communale soumise à l'Office national des forêts. La commune est à seulement 18 km du parc naturel régional de Lorraine. Située à 295 mètres d'altitude, la rivière le Vidus est le principal cours d'eau qui la traverse.
La commune est traversée par la ligne de partage des eaux entre les bassins versants de la Meuse et de la Seine au sein respectivement du bassin Rhin-Meuse et du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le canal de la Marne au Rhin, le ruisseau la Meholle, le ruisseau du Large Pre, le ruisseau de Loyotte et la rigole d'Alimentation[2],[Carte 1].
Le canal de la Marne au Rhin, long de 293 km et 178 écluses à l'origine, relie la Marne (à Vitry-le-François) au Rhin (à Strasbourg). Par le canal latéral de la Marne, il est connecté au réseau navigable de la Seine vers l'Île-de-France et la Normandie[3].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 001 mm, avec 13 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Erneville aux Bois_sapc », sur la commune d'Erneville-aux-Bois à 19 km à vol d'oiseau[6], est de 9,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 021,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −24,2 °C, atteinte le [Note 2],[7],[8].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Au , Mauvages est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (55 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (47,6 %), forêts (35,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %), prairies (5,4 %), zones agricoles hétérogènes (4,7 %), zones urbanisées (1,3 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le nom de Mauvages – mentionné pour la première fois en 1011 comme Malvagia[16] – viendrait de malva, la mauve, une plante qui y abondait autrefois.
Au VIIIe siècle, – en 762 ou 766[17] – Pépin le Bref donne la terre de Mauvages à l'abbaye de Gorze.
Michel de Montaigne passe une nuit à Mauvages en 1580, lors de son voyage vers l'Italie. Il doit s'arrêter dans ce « petit village » « à cause de la colique », avant de reprendre la route de Vaucouleurs et Domrémy-sur-Meuse[18].
Le village est dévasté par les Suédois au cours de la guerre de Trente Ans.
Au XVIIe siècle, Antoinette de Vigneulles, épouse de Jean-Louis de Monteval, est dame de Mauvages. Leur fils Charles-Gabriel épouse Claude-Eléonore de Vassinhac-Imécourt. Il meurt en 1744 et sa veuve est dame de Mauvages jusqu'à sa mort, en 1780. La seigneurie passe alors par héritage à Alexandre du Boulet, marquis de Maranvielle, mari de Scholastique de Monteval, fille de Charles-Gabriel et Claude-Eléonore[19].
À partir de , un camp des troupes américaines de l'American Expeditionary Force (AEF) abritant l'état-major d'un régiment du génie et le poste de commandement d'une brigade d'artillerie est implanté dans la commune, ainsi qu'un hôpital pour les blessés légers et une antenne de Young Men's Christian Association (YMCA). La ligne ferroviaire qui passe à proximité joue un rôle important dans le ravitaillement et l'approvisionnement du front.
Les troupes américaines s'entraînent au tir au canon et obusier ainsi qu'au lancer de grenades dans les environs du village. Elles sont instruites par une compagnie du 52e bataillon de chasseurs alpins de la 47e division française.
La commune connaît l'occupation dès le et ce malgré la résistance du 332e régiment d'infanterie entre Mauvages et Rosières-en-Blois du 16 au pour couvrir le canal de la Marne au Rhin.
Libérée le , la commune retrouve le calme du monde rural. Une stèle commémorative de la Seconde Guerre mondiale est érigée à la sortie du village en direction de Rosières-en-Blois : 8 noms de soldats français y sont inscrits.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | mars 2008 | Louis Magdziarek | ||
mars 2008 | mai 2020 | Philippe Dieulin | ||
mai 2020 | En cours | Pierre-Alexandre Dabit[20] | Agriculteur |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].
En 2021, la commune comptait 244 habitants[Note 3], en évolution de −11,59 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2017 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
259 | 244 | - | - | - | - | - | - | - |
On remarque un pic de la population de Mauvages au recensement de 1846 avec 1 024 personnes, en pleine période du chantier du Tunnel de Mauvages (1841-1846).
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (32,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,0 % la même année, alors qu'il est de 29,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 128 hommes pour 127 femmes, soit un taux de 50,2 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (49,51 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 3,1 | |
2,3 | 7,8 | |
14,6 | 11,6 | |
22,3 | 27,9 | |
20,8 | 17,1 | |
16,2 | 15,5 | |
23,1 | 17,1 |
Le village dispose d'un unique commerce qui est une boulangerie faisant épicerie, fruits et légumes, dépôt de gaz, etc. Les activités principales de la commune restent l'agriculture et le commerce de bestiaux qui exploitent la moitié du territoire. L'autre moitié est réservée à la sylviculture. On y trouve aussi de l'artisanat dans le meuble et la mécanique.
La plus célèbre est la fontaine-lavoir du Déo. De plan demi-circulaire, c'est une réalisation de l'architecte barisien Théodore Oudet, en 1831. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1988[27]. En parallèle une autre vague ayant touché le pays, celle de l'égyptomanie, stimulée à la fois par la campagne de Bonaparte en Égypte et les travaux de Champollion, architectes et ingénieurs y puisent volontiers leur inspiration. À Mauvages, Oudet se serait inspiré de deux édifices parisiens pour créer la fontaine du Déo.
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