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première dame de la Côte d'Ivoire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, née Thérèse N'Goran Brou le 17 septembre 1930 à Bouaké, est l'épouse, de 1960 à 1993, de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la Côte d'Ivoire. À ce titre, elle est la Première dame de Côte d'Ivoire. Surnommée la « Jackie Kennedy noire », elle fut l’icône chic et glamour du « miracle ivoirien » des années 1960 et 1970[1],[2].
Première dame de Côte d'Ivoire | |
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- | |
Naissance | |
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Nationalité | |
Activité | |
Père |
Lambert Yao Brou |
Mère |
Suzanne Aya Folquet |
Conjoint | |
Statut |
Parti politique |
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Marie-Thérèse Houphouët-Boigny est née Thérèse N’Goran Brou, le en Côte d’Ivoire. Elle est l'aînée des filles de Lambert Yao Brou, inspecteur des douanes en Côte d’Ivoire, et de Suzanne Aya Folquet. Les familles Folquet et Brou font partie des premières familles bourgeoises formées au début du XXe siècle dans le pays, ayant accès à l'éducation universitaire et à certains privilèges[3].
La famille Brou est aussi proche du pouvoir traditionnel baoulé. Originaire du village royal de Sakassou, elle est apparentée à la grande dynastie « Ahoua du Walêbo »[réf. nécessaire].
La famille Folquet, pour sa part, est une grande famille métisse dont l'ancêtre est venu s’installer en Côte d’Ivoire au XIXe siècle, et dont les descendants feront partie des quelques familles bourgeoises qui émergeront les premières en Côte d’Ivoire, dès le début du XXe siècle. Née à Bondoukou en 1906, sa mère Suzanne est la sœur du patriarche de la famille Folquet. Thérèse Brou a cinq frères et quatre sœurs[4].
La famille de Thérèse Brou était amie avec Félix Houphouët-Boigny depuis le début des années 1930. Certaines rumeurs font état d'un lien de parenté entre l'ancien président de Côte d'Ivoire et la famille Folquet elle-même. Félix Houphouët-Boigny a même été le témoin de mariage de Joseph Folquet, frère de Suzanne, qu’il côtoyait et recevait régulièrement à Villepinte en région parisienne, où le député possédait un pavillon dans les années 1930-1940. L'ascendance aristocratique de la famille Brou en fait aussi un allié de choix pour Félix Houphouët-Boigny, lorsqu'il devient un homme politique en 1945, en le rapprochant du centre du pouvoir politique baoulé[réf. nécessaire].
Thérèse Brou fait sa scolarité à l'École normale de filles de Bingerville (première capitale de Côte d’Ivoire) et au lycée Mamie-Faitai de Bingerville. Ses résultats scolaires lui valent de compter parmi les 13 filles 148 boursiers qui sont envoyés en France dans le cadre de leurs études en 1946, sur l'impulsion du député ivoirien en France d'alors, Félix Houphouët-Boigny. C’est donc adolescente, à 16 ans, qu'elle arrive en France, où elle choisit de se spécialiser dans l'assistance sociale[5].
Thérèse Brou fait la rencontre de Félix Houphouët-Boigny, alors député, au tout début des années 1950 à Paris, lors d'un déplacement de celui-ci, alors qu'elle est encore qu'étudiante. Tombé sous le charme de cette jeune femme catholique, Félix Houphouët-Boigny manifeste rapidement le désir de l'épouser. Il était déjà uni à Kadhidja Racine Sow, pour qui il avait reçu une « dispense de disparité de culte » délivrée par le pape afin de l'épouser à l'église (Kady Sow était musulmane et une union avec une non-chrétienne était, en ce temps-là, un phénomène exceptionnel). Pourtant, Félix Houphouët-Boigny décide de se séparer, en 1950, de Kadhidja Sow avec qui il a quatre enfants[6].
Félix Houphouët-Boigny épouse la jeune Thérèse Brou en secondes noces[7]. Jean Delafosse était l'officier d'état civil qui avait célébré cette union le , à l'hôtel de ville d'Abidjan. C'est seulement en 1964 que le Vatican autorise le mariage religieux (fait très rare... et le second pour Houphouët-Boigny). Ils seront unis seize ans plus tard par Monseigneur Yago, le , dans la chapelle privée de la résidence de l'archevêque à Cocody (Abidjan)[8].
Félix Houphouêt-Boigny confiait à un proche dans les années 1950, alors qu'il venait d'épouser Thérèse Brou : « Pas avant longtemps nous aurons la charge de nos propres affaires. Cette fille m’accompagnera dans mes voyages et sera pour beaucoup dans la considération qui sera accordée à notre pays ». Durant les 33 années en tant que Première dame, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny fut en effet un atout « charme » pour le chef de l'État, qui emmenait sa femme, que la presse américaine conquise avait baptisé « Africa’s Jackie » (« La Jackie Kennedy d'Afrique ») à toutes sortes d'événements alors que, à l'époque, très peu d'hommes politiques africains de premier plan sortaient publiquement avec leurs épouses[4].
Grande, fine, élancée et bien habillée, la Première dame de Côte d'Ivoire donne de son pays une image jeune et moderne[1] qui séduit et impressionne aussi bien sur le continent africain qu'en Occident. Une visite d'État effectuée en par le président Félix Houphouët-Boigny auprès de John F. Kennedy aux États-Unis, vient consacrer son épouse[réf. nécessaire].
Très active dans le domaine social, elle ne se mêle presque jamais de politique. Les détracteurs et opposants du président Houphouët-Boigny reprocheront à la Première dame de Côte d’Ivoire son peu d'intérêt à l'égard des prisonniers politiques lors de l’affaire des « faux complots de 1963 » ou complots dit « du chat noir », ni d'avoir fait montre publiquement de compassion face à la répression brutale du pouvoir durant les différentes crises qui ont secoué le pays, notamment celle du Guébié et la menace de sécession du peuple Sanwi.[réf. nécessaire]
Marie-Thérèse et Félix Houphouët-Boigny n'auront pas d'enfants ensemble, mais en adoptent officiellement deux : Hélène et Olivier. Elle adoptera ensuite deux filles à quelques années d'intervalle : Marylise et Myriam[réf. nécessaire].
Le mariage connaît des scandales : en 1958, son épouse commet une escapade en Italie[11] tandis que lui collectionne les maîtresses. Il a ainsi, en 1961, un enfant hors-mariage avec Henriette Duvignac, qu’il reconnaît : Florence (décédée en 2007)[12].
À sa mort en 1993, Félix Houphouët-Boigny ne laisse aucun testament écrit sinon un legs verbal en faveur de l’État ivoirien[13]. Ses héritiers reconnus, et tout particulièrement Hélène, mènent depuis, un combat contre l’État ivoirien afin de récupérer une partie de l’immense fortune d’Houphouët qu’elle affirme être une succession « privée » devenue « d’État »[9]. Elle estime avoir été également spoliée par la première femme de feu son époux, Khadidja Sow, et les quatre enfants de cette dernière[1].
Dès les premières années d’indépendance du pays est créée sous l'impulsion de Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, le l'Association des femmes ivoiriennes (AFI) qui constitue le premier organisme non gouvernemental de promotion de femmes en Côte d'Ivoire[14].
Dès le départ, l'AFI de Marie-Thérèse Houphouët-Boigny est considéré comme une branche issue des rangs du parti unique, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA), malgré ses efforts pour que celle-ci reste apolitique et se concentre sur sa vocation sociale, économique et culturelle. En prenant la tête de l'AFI, elle se donnait pour objectif d'améliorer la condition de la femme en Côte d'Ivoire et voulait qu'on s'intéresse à la jeunesse[réf. nécessaire].
Marie-Thérèse Houphouët-Boigny assure la présidence effective de ce mouvement jusqu'en 1974, pour en devenir ensuite la présidente d’honneur. L'AFI contribuera d'une certaine manière à asseoir une image moderne de la femme ivoirienne et africaine, souhaitant que soit défini le rôle et la place de la femme dans la société[réf. nécessaire].
L'AFI a ouvert la voie à la constitution d'autres associations féminines. Ainsi en 1994, on comptait 28 associations de femmes déclarées en Côte d'Ivoire et 46 groupements coopératifs féminins[réf. nécessaire].
Elle s'investira également dans le social, inaugurant des centres de santé et des structures sociales, dont certaines porteront son nom[réf. nécessaire].
N'Daya International est une fondation créée par Marie-Thérèse Houphouët- Boigny le dédiée à améliorer la santé, le bien-être et l'éducation des enfants dans le besoin en Afrique. Elle mène des projets allant de la construction de cliniques, d'orphelinats de centres de santé maternelle et infantile dans la capitale d'Abidjan à la création de camps de vacances pour les enfants dans le besoin partout dans le monde[15].
Le successeur de son mari, Henri Konan Bédié, la contraint toutefois à faire cesser les activités de cette fondation pour ne pas faire de l’ombre à celle de son épouse et nouvelle première dame, Henriette Konan Bedié[1],[15].
En 1990, elle aide à la création et production du dessin animé Kimboo, afin d'offrir des héros de dessin animé aux enfants africains.
À Abidjan, au Quartier des 220 logements dans la commune d'Adjamé, un Institut d'actions sociales porte son nom ; par ailleurs, le boulevard de France est renommé boulevard Marie-Thérèse-Houphouët-Boigny en 2023[16]. À Abobo, un hôpital public, porte également son nom[réf. nécessaire].
L'un des plus célèbres imprimés de wax, permettant de confectionner les pagnes les plus raffinés, est à son effigie. Il porte de nombreux noms, dont « collier de Thérèse » ou « ongles de Thérèse »[17].
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