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sculptrice et portraitiste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marie-Anne Collot est une sculptrice française née à Paris en 1748 et morte à Nancy le .
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Élève et bru d'Étienne-Maurice Falconet, elle est connue pour ses portraits sculptés et fut une proche des cercles philosophiques et artistiques de Denis Diderot et de Catherine II.
Elle est née à Paris à la fin de l'année 1748 dans des conditions très obscures. Elle a perdu tôt sa mère[1] et son père ne s'occupait que très peu d'elle, et l'avait presque délaissée[2].
Marie-Anne Collot entre en 1763 comme modèle dans l'atelier du sculpteur Jean-Baptiste II Lemoyne à Paris[3]. Celui-ci eut une influence déterminante sur sa carrière de portraitiste.« ...les excellentes leçons que M. Lemoine lui [donne] pour les portraits[4] - Le Moine qui [l'] aime à la folie[5], dira même Diderot un peu emporté par son enthousiasme... » « — Marie-Louise Becker, Marie-Anne Collot. L'art de la terre cuite au féminin ». Avant d'avoir eu seize ans, elle entre ensuite dans l'atelier d'Étienne-Maurice Falconet, proche de Denis Diderot, pour apprendre à dessiner. Par la suite, elle devint l'élève et la fidèle amie du sculpteur, qui remarqua son talent inné et sa remarquable précocité. Elle savait surtout saisir la ressemblance et a bientôt modelé quelques bustes[2]. Son jeune frère devient apprenti chez le libraire Le Breton, qui fut à l’origine de l’Encyclopédie.
Étienne-Maurice Falconet s'attache les talents de portraitistes de Marie-Anne Collot et cette riche collaboration professionnelle fait naître plusieurs rumeurs sur leur relation. Néanmoins, il est difficile de prouver ou nier que Marie-Anne fut la maîtresse du sculpteur, vu que la majorité des sources a été débarrassée de chaque détail déplaisant par sa fille après sa mort. Ce qui suggère une relation d'amour avec son maître sont des lettres de Diderot adressées d'abord à Falconet et elle, puis à Falconet seul pendant leur séjour en Russie : « Je ne serais point étonné qu'un homme poussât la complaisance un peu loin pour une femme qui se met au dessus des propos, de la fatigue d'un voyage, des incertitudes du succès, de la faiblesse de son sexe pour suivre, sous le pôle, celui qu'elle aime. » « Vous n'êtes point marié ! Eh bien, tant pis pour vous mon ami : car je connais bien la personne que vous eussiez épousée. Il y a deux ans qu'on vous croit époux [...] Je veux que vous fassiez le bonheur de Mlle Collot, parce que vous êtes son maître, son ami, son appui, son bienfaiteur surtout ; [...] parce qu'ayant attaché son sort au vôtre, je dois désirer qu'il soit heureux... Mon ami, mon ami, ce n'est pas le jugement qui choisit une maîtresse et quand elle se résout à nous suivre au bout du monde, le moyen de l'en empêcher[6]. » « — Louis Reau, Etienne-Maurice Falconet, Chapitre II, L'ami de Mlle Collot ».
Les premières œuvres de Marie-Anne Collot, dont beaucoup sont aujourd’hui perdues, sont des bustes de terre cuite des amis de Falconet : Diderot, l’acteur Préville en Sganarelle ou le prince Dimitri Alexeïevitch Galitzine, ambassadeur de Russie. L'identification des bustes de Grimm et Damilaville repose sur une erreur d'interprétation d'une lettre de Diderot : il s'agit en fait de deux bustes en terre cuite de Diderot, destinés l'un à Grimm, l'autre à Damilaville, ses amis[3]. Tout le monde reconnaît dès lors le talent de la jeune fille, son honnêteté et la vivacité de son esprit.
En [7], elle suit Étienne-Maurice Falconet à Saint-Pétersbourg, où celui-ci est invité par Catherine II, en vue de la réalisation d’une statue équestre de Pierre Ier de Russie, dit Le Cavalier de bronze. Falconet confie à sa protégée, particulièrement douée pour les portraits, la tâche difficile de la réalisation de la tête de Pierre le Grand pour sa statue du Cavalier de bronze. Après consultation de toute l’iconographie disponible, elle soumet un projet qui reçoit l'approbation générale.
En décembre de la même année, elle présente ses travaux devant l'Académie impériale des beaux-arts, où elle est élue le .
Alors que le séjour initial en Russie était prévu de quatre ans, elle y passera une grande période créatrice de douze années[8].
À la demande de Catherine II, elle réalise le portrait d'Étienne Falconet et, en 1772, un buste de Denis Diderot à la vue duquel, dit-on, Falconet brise celui qu’il avait lui-même sculpté[réf. nécessaire].
Puis viennent des bustes d’Henri IV, de Sully, de Voltaire, peut-être de d'Alembert[9] et plusieurs de l’impératrice en personne, du grand-duc Paul et de la grande-duchesse Nathalie, ainsi que des médaillons en marbre de personnalités soit historiques, tel Pierre Ier, soit présentes à la Cour, telles l'impératrice Elizabeth ou encore Lady Cathcart, épouse de l'ambassadeur d'Angleterre Charles Cathcart, et leur fille Mary qui est réputée pour sa beauté.
L'artiste dispose d’une confortable pension de 600 livres par an qui était fixée dans le traité avec Falconet, représentant pour elle une fortune[2].
Elle épouse le [6], à Saint-Pétersbourg, le peintre Pierre-Étienne Falconet, fils du sculpteur. Selon Corberon, diplomate à la cour de Russie, c'était un mariage de lien financier : « Il n'y a que l'argent qui ait été la cause du mariage »[10]. Une fille, Marie-Lucie, « Machinka », naît en de cette union malheureuse et éphémère. Moins de trois mois après sa naissance, Pierre-Étienne rentre seul en France. En septembre, Marie-Anne Collot quitte avec sa fille Saint-Pétersbourg[1] et se réfugie à Paris en 1778[8], puis à La Haye avec son enfant auprès de son beau-père, le sculpteur[11],[12]. Le , elle arrive à Paris avec sa fille où elle retrouve son époux. En , c'est la rupture du couple[1]. La situation familiale difficile entraina le déclin de sa carrière[8].
En 1779, elle est accueillie en Hollande par son amie la princesse Galitzine chez qui elle reste quinze mois ; elle exécute les bustes en marbre de Guillaume, prince d’Orange et de son épouse, la princesse Wilhelmine de Prusse. Elle fait également le portrait du docteur Camper qui a vacciné sa fille contre la petite vérole. Elle rentre à Paris à la fin de 1780 et produit encore un portrait de Godefroi de Villetaneuse. Ces œuvres auront été les dernières qu'elle aura fait en raison d'une tragédie familiale en , la paralysie de Falconet son beau-père et maître[1].
Elle renonce alors définitivement à la sculpture, se consacrant désormais à l’éducation de sa fille et aux soins apportés à son beau-père et maître, tombé gravement malade, jusqu’à sa mort le . Ce décès est suivi quelques mois plus tard par celui de son mari[8].
La Révolution bouleverse tout ce monde des artistes, des écrivains et des philosophes. Son maître, son mari, ses amis étant morts, Marie-Anne Collot achète en 1791 le domaine de Marimont (commune de Bourdonnay, Moselle), où elle se retire et mène une vie paisible. Elle y est enterrée[13].
Après sa mort, sa fille, la petite Machinka, qui est devenue baronne de Jankowitz, fait peu à peu disparaître toutes les lettres et tous les souvenirs de sa mère, son père et son beau-père[1]. Néanmoins, elle transmet en 1866 des papiers de famille qui restent au Musée lorrain de Nancy et qui servent pour des études biographiques[14].
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