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général français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marc-René de Montalembert, né à Angoulême le et mort à Paris le , est un général, homme de lettres et ingénieur français, spécialisé dans les fortifications défensives.
Marc-René de Montalembert | ||
Portrait de Marc-René, marquis de Montalembert par Quentin de La Tour (XVIIIe siècle) | ||
Naissance | Angoulême (Royaume de France) |
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Décès | (à 85 ans) Ancien 8e arrondissement de Paris (Consulat français) |
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Origine | Royaume de France | |
Allégeance | Royaume de France République française République française |
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Arme | Cavalerie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1733 – 1800 | |
Conflits | Guerre de Succession de Pologne Guerre de Succession d'Autriche Guerre de Sept Ans |
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Distinctions | Chevalier de Saint-Louis Membre de l'Académie des sciences |
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Autres fonctions | Lieutenant-général en Saintonge et Angoumois Maître de forge |
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Famille | Famille de Montalembert | |
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Seigneur de Maumont, Juignac, Saint-Amant, Montmoreau, la Vigerie et Forgeneuve, il entre comme cornette au régiment de Conti-Cavalerie le , il y fait les campagnes de la guerre de succession de Pologne, et il est promu au grade de capitaine le . Le , lors de la guerre de succession d'Autriche, il est nommé capitaine des gardes du prince de Conti, qu'il suit à l'armée de Bavière en 1743, et en Italie en 1744, puis il reçoit une commission de mestre de camp de cavalerie le , et fait en cette qualité, à l'armée du Bas-Rhin, la campagne de 1745.
Il devient chevalier de Saint-Louis le . Il fait la campagne de Flandre cette même année. Il est pourvu le de la charge de lieutenant-général en Saintonge et Angoumois[réf. nécessaire], et le suivant, de celle de troisième cornette des chevau-légers de la garde. Pendant la guerre de Sept Ans (1756 - 1763), il est envoyé dans les armées suédoises (en 1757 et 1758) puis russes (1759 et 1760) afin d'y jouer un rôle de conseiller et d'expert militaire. Il retourne en France en 1761 et, à cette occasion, est promu maréchal de camp le par le duc de Choiseul.
Il est élevé au grade de général de division le .
Il est le créateur d'un nouveau système de fortifications dont le succès fut incontestablement prouvé aux sièges de Hanovre et de Brunswick, et utilisé par le gouvernement. Mais ce système changeait une partie des idées reçues et, en forçant le génie militaire à sortir du terre-à-terre et de la routine, il souleva l'opposition et les attaques très vives d'un grand nombre d'adversaires (qu'il eut peut-être le tort d'aigrir encore par des réponses imprimées, dans lesquelles il avait trop raison dans le fond pour en adoucir la forme), dont le chef de file était Fourcroy de Ramecourt[1]. Cette polémique et cette opposition causèrent au marquis de Montalembert des dégoûts amers.
Entre 1776 et 1794, il publie les onze volumes de son ouvrage capital, " la fortification perpendiculaire, ou l'art défensif supérieur à l'art offensif ".
Montalembert milite pour des fortifications dotées d'une grande puissance de feu grâce à l'emploi de canons plus puissants qu'à l'époque de Vauban. Il remet en question le tracé bastionné, lui préférant des forts dotés d'un tracé polygonal, dont les fossés sont toujours protégés par des caponnières, mais dotés de tours à canons. Ses forts sont, de plus, dépourvus d'ouvrages de défense avancée. Prenant en compte les progrès de l'artillerie, Montalembert recommande d'éloigner la zone des combats de l'enceinte des places fortes. Les forts distants d'une dizaine de kilomètres font front à l'ennemi et se flanquent mutuellement.
Il est élu associé libre à l'Académie des sciences en 1747. En 1750 il rachète un moulin à papier sur la Touvre à Ruelle, qu'il convertit en forge à canons. Avec cette forge, celle de Forgeneuve à Javerlhac en Périgord et d'autres forges qu'il prend à ferme, il propose de fournir à la marine les canons de fonte de fer dont elle avait besoin. Sa proposition est acceptée le et la forge devient fonderie à canons pour la marine du roi en 1753[2].
À la suite de conflits d'ordre technique et financier, le gouvernement du roi Louis XV prend le contrôle de la forge en 1755 sans lui offrir aucune indemnité.
Après de longues procédures judiciaires pour faire reconnaître sa propriété en Angoumois, Montalembert revend en 1774 Ruelle et Forgeneuve au comte d'Artois (le futur Charles X), qui la cède au roi Louis XVI en 1776. Il obtient alors une indemnité de 20 000 livres de rentes qu'il ne touchera jamais[2].
À demi ruiné, il reprend alors sa carrière militaire pendant la guerre de Sept Ans. Il présente au duc de Choiseul, alors ministre, son Mémoire sur les fortifications. Ses plans, en avance sur leur temps, sont amèrement critiqués et jugés trop chers (la construction d'un fort dépassant le million de livres), et les canons de trop fort calibre risquent de mettre à l'épreuve la solidité de l'édifice.
Ce rejet contraint Montalembert à mettre lui-même ses théories en pratique : En 1757, le premier fort de la Rade (pointe Sainte-Catherine de l'île d'Aix) est détruit par la flotte anglaise de l'amiral Hawke. Assisté de Choderlos de Laclos, il construit à ses frais en 1778 sur le même emplacement un ouvrage casematé à trois niveaux de feu qui ne coûte que 800 000 livres.
Cet ouvrage est démoli en 1783[3], mais les Allemands s'inspirent de ses plans pour édifier le fort de Coblence,
Au XIXe siècle, d'autres forts conformes à ses principes sont érigés, comme le fort Boyard au large de l'île d'Aix.
La fortification perpendiculaire rencontre plus de succès auprès des ingénieurs militaires étrangers, notamment austro-sardes. Ainsi, le site fortifié de l'Esseillon terminé en 1834 est une parfaite concrétisation des idées architecturales de Marc René de Montalembert. Parmi les ouvrages le composant, le fort Marie-Christine est le plus fidèle aux conceptions novatrices du marquis : En forme d'hexagone, il permet une concentration de tirs d'artillerie perpendiculaires dans un espace restreint.
Arrive la Révolution française que Marc-René de Montalembert accepte franchement. D'abord effrayé par la loi des suspects, il émigre. Il revient lorsque l'Europe se coalise contre la France et offre ses services et son expérience militaire au Comité de salut public[2].
On le voit, Marc-René de Montalembert avait joui d'une brillante fortune, en partie aliénée par vingt ans de travaux et de spéculation industrielle. Cependant lorsque les guerres révolutionnaires imposent à la France des dépenses colossales, il renonce au bénéfice d'une pension militaire qu'il devait à la perte d'un œil. Il meurt à Paris le , à l'âge de 85 ans, doyen des généraux et des membres de l'Académie des sciences. Quelques mois avant sa mort, il avait lu à l'Institut un Mémoire sur les affûts de la marine. Montalembert est l'auteur d'un important traité sur les fortifications militaires ainsi que de trois comédies. Il a par ailleurs inspiré Raymond Adolphe Séré de Rivières, qui est surnommé le « Vauban du XIXe siècle ».
Plusieurs villes en France ont une rue Montalembert, dont Paris ou Angoulême.
Marc-René de Montalembert fut « associé libre de l’Académie royale des sciences, à partir de 1747, et membre de l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg[1]. »
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