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compositeur français de la période baroque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marc-Antoine Charpentier, né en Île-de-France[1] en 1643 et mort à Paris le , est un compositeur et chanteur baroque français.
Naissance |
1643 Île-de-France, Royaume de France |
---|---|
Décès |
(à 61 ans) Paris, Royaume de France |
Activité principale |
Compositeur, chanteur, théoricien Haute-contre |
Style | Musique baroque |
Lieux d'activité | La Comédie-Française, Mademoiselle de Guise, le Duc de Chartres,Abbaye de Montmartre, Abbaye-aux-Bois, Port Royal de Paris, les Jésuites, Sainte-Chapelle |
Maîtres | Giacomo Carissimi Domenico Mazzocchi Bonifatio Graziani[Qui ?] Francesco Foggia |
Œuvres principales
Il est connu pour ses compositions de musique sacrée, en particulier ses motets et ses messes. Charpentier a travaillé pour le roi Louis XIV et pour les Jésuites à Paris, pour lesquels il a composé la majeure partie de sa musique sacrée. Par l'ampleur et la qualité de son œuvre sacrée et profane, Charpentier figure parmi les plus importants compositeurs de la période baroque en France. Son style a été influencé par la musique italienne. Charpentier a également composé de la musique instrumentale, des opéras et des ballets.
Sa musique sacrée et théâtrale fit concurrence à celle de son contemporain Jean-Baptiste Lully.
Marc-Antoine Charpentier commence sa carrière en se rendant en Italie (selon une légende[réf. souhaitée], pour faire des études d'architecture), mais il tombe sous l'influence de Giacomo Carissimi, ainsi que d'autres compositeurs italiens, peut être Domenico Mazzocchi. Il restera marqué par le style italien et sera le seul avec Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville en France à aborder l'oratorio[2].
À partir de 1670, il est maître de musique (compositeur et chanteur) au service de la duchesse de Guise. En 1672, Jean-Baptiste Lully obtient un privilège qui fait défense à toute personne « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d'amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits…[3]. » Molière, qui avait collaboré avec Lully durant les huit années précédentes, doit trouver d'urgence un nouveau compositeur pour effectuer les intermèdes musicaux de ses comédies-ballets. Après avoir obtenu du roi un adoucissement du monopole de Lully, il s'adresse à Charpentier pour composer la musique des entractes de Circé et d'Andromède, ainsi que des scènes chantées pour les reprises du Mariage forcé, et enfin les pièces musicales du Malade imaginaire, qui occupent environ une heure du spectacle[4].
En 1683, il était l'un des 35 candidats du concours de Versailles. S'il réussit à passer le premier tour, à cause d'une grave maladie, il n'était pas capable de participer au second tour. Avec sympathie, le roi Louis XIV lui accorda une pension. En effet, Charpentier avait été chargé de servir au dauphin Louis de France entre 1679 et 1682. Or, jusqu'à sa mort, il n'obtint aucun titre officiel de la cour de Louis XIV[5].
À la mort de Mlle de Guise en 1688, sa protectrice pendant 18 ans, Charpentier fut employé par les jésuites dans leurs établissements parisiens. Il devient maître de musique du collège Louis-le-Grand, puis de l'église Saint-Louis, rue Saint-Antoine, près de la Bastille. C'est à cette époque qu'il composa la majeure partie de son œuvre sacrée.
À la mort de Lully, en 1687, les compositeurs français peuvent enfin composer des opéras. En 1690, il est sollicité pour donner des leçons de composition au duc de Chartres, neveu du roi et cousin de Mlle de Guise. Charpentier compose alors Médée, sur une pièce de Thomas Corneille. C'est un échec, qui sera déterminant dans sa carrière de compositeur : il se consacrera désormais à la musique religieuse. Il est le compositeur des Carmélites de la rue du Bouloir, de l'abbaye de Montmartre, de l'abbaye-aux-Bois et de Port-Royal.
En 1698, Charpentier fut nommé maître de musique des enfants de la Sainte-Chapelle du Palais.
Sa musique est issue d'un mélange des styles français et italien, auxquels elle emprunte de nombreux éléments.
Il a composé aussi bien des œuvres profanes, musique de scènes, opéras, cantates, sonates, symphonies, que des œuvres de musique sacrée, motets (à grand ou petit effectif), oratorios, messes, psaumes, Magnificats, Litanies et leçons de ténèbres.
Sa sœur, Madame Jean Edouard, habitait rue Saint-André-des-Arts. Elle était paroissienne du père Mathieu, curé de l'Église Saint-André-des-Arts, italianiste qui donnait des concerts chez lui toutes les semaines, auxquels Marc-Antoine Charpentier participait volontiers[6].
Bien que Marc-Antoine Charpentier ait occupé des postes prestigieux durant toute sa carrière, peu de témoignages de ses contemporains nous sont parvenus et l’homme reste étonnamment énigmatique. Dix-huit ans passés au service de la duchesse de Guise n'y changent rien. Bien que sa musique résonne dans tous les hauts lieux de la vie artistique et intellectuelle du royaume, une biographie précise reste à ce jour impossible à établir. Les témoignages nous manquent. Deux portraits présumés, seulement quelques dates et deux signatures. Il semble vouloir s'effacer derrière son œuvre, comme Shakespeare ou Zelenka. Est-ce la crainte face à un surintendant de la musique tout puissant qui l'oblige à composer trois fois Le Malade imaginaire ? A-t-il voulu échapper à un exil, tel Robert Cambert fuyant à Londres les « défenses » de Lully ? Le décès de ce dernier en 1687 n'y change rien, Charpentier va demeurer pendant dix-sept ans, jusqu'à son dernier poste à la Sainte-Chapelle, un compositeur discret. Certains musicologues ont suggéré un « manque d'ambition », mais l'argument tient-il au regard des postes qu'il a occupés, de la diversité et de l'ampleur de sa production et surtout lorsqu’il se juge au terme de sa carrière « bon entre les bons et ignare parmi les ignares » ? Paradoxalement, Charpentier a donné plus de renseignements sur lui que tous ses contemporains en composant son Épitaphe H.474, œuvre « testament », clef pour essayer d'approcher ce mystérieux génie. À sa mort, il sombre dans un oubli complet (le fait que ses œuvres soient restées manuscrites pour la plupart y contribuera largement). Il faut attendre 1953, année de la découverte d'un de ses Te Deum, le H.146, dont le Prélude sert toujours d'indicatif à l'Eurovision[7], pour qu'on le redécouvre.
C'est à Carl de Nys que l'on doit cette résurrection, qui va devenir également l'hymne du Tournoi des Six Nations. La firme naissante Erato va en assurer l'enregistrement.
Bien que Camille Saint-Saëns soit le premier compositeur à s'être penché sur l'œuvre d'un de ses prédécesseurs (en 1894), ce n'est qu'à partir des années 1950, que l'œuvre de Charpentier va susciter un réel intérêt. Claude Crussard[8] (avec la publication de son livre Charpentier un musicien oublié), Guy Lambert, Roger Blanchard, Louis Martini et Jean-François Paillard, puis dans les années 1970, Michel Corboz, Jean-Claude Malgoire, Louis Devos vont réaliser à leur tour de nombreux enregistrements. La publication du catalogue raisonné de ses œuvres en 1982 par le musicologue américain H.W. Hitchcock est un élément décisif dans cette prise de conscience. À partir de 1981, la Société Marc-Antoine Charpentier (association loi de 1901) va apporter une aide significative à la découverte des œuvres. De nombreux artistes vont alors programmer concerts et enregistrements, René Jacobs, William Christie, Philippe Herreweghe, Gérard Lesne, Jordi Savall, Emmanuel Mandrin, Martin Gester, Marc Minkowski, Ton Koopman, Olivier Vernet, Reinhard Goebel, Edward Higginbottom, György Vashegyi, Paul O'Dette, Stephen Stubbs, Hervé Niquet, Gaëtan Jarry, Olivier Schneebeli, Sébastien Daucé. Aujourd'hui, la moitié environ du catalogue raisonné a été enregistrée. Catherine Cessac et Patricia M. Ranum sont reconnues pour leurs travaux de recherche sur le compositeur et travaillent en collaboration avec le Centre de musique baroque de Versailles (C.M.B.V.). En 2004, lors du tricentenaire de sa mort, paraissent quatre DVD, dont Un Automne musical à Versailles, hommage au compositeur (Armide classics). Dans le cadre de cette célébration, le Ministère de la culture et de la communication ouvre sur Internet un site consacré à Marc-Antoine Charpentier[9], repris en 2019 par le site Internet du C.M.B.V.
L'œuvre complète de Charpentier devait à sa mort compter environ 800 numéros d'opus, mais il ne reste aujourd'hui que 28 volumes autographes, soit plus de 500 pièces qu'il a pris soin lui-même de classer. Cette collection, appelée Mélanges, est l'un des plus beaux ensembles de manuscrits autographes musicaux de tous les temps. À sa mort, ses neveux Jacques Édouard et Jacques-François Mathas en héritèrent. En 1727, Jacques-Édouard vendit l'ensemble des manuscrits à la Bibliothèque Royale.
La collection complète des œuvres de Marc-Antoine Charpentier a donc intégré le fonds de la Bibliothèque nationale de France.
L'édition critique de l'œuvre de Marc-Antoine Charpentier est en cours de publication au Centre de musique baroque de Versailles, collection « Monumentales ». Marc-Antoine Charpentier est actuellement le compositeur baroque français le plus enregistré[10] et le plus joué en concert[réf. nécessaire].
Les huit premières mesures du prélude ont servi au générique de l'Eurovision[11], mais aussi d'indicatif aux États-Unis à une émission télévisée Masterpiece Theatre.
Le premier disque entièrement consacré à Charpentier en France est le Te Deum H.146, avec la Troisième leçon du Vendredi Saint H.110, la Marche de triomphe, air de trompette H.547 et le motet Oculi omnium H.346, enregistrés du 20 au par André Charlin à la demande de Philippe Loury qui crée à cette occasion le label Erato. Ce premier disque 33 tours, est enregistré à l'église Saint-Roch à Paris avec la Chorale des Jeunesses Musicales de France et l'Orchestre de Chambre des Concerts Pasdeloup dirigés par Louis Martini. Il est ressorti en CD en 2014, toujours chez Erato (label repris par Warner classics).
Dix ans plus tard, Jean-François Paillard signe une nouvelle version comprenant le Magnificat à 8 voix et 8 instruments H.74 qui reçoit le grand prix du disque, où participaient des instrumentistes de pointure internationale : Maurice André, Marie-Claire Alain, le tromboniste Maurice Suzan et le percussionniste Jacques Rémy. Ce disque s'est écoulé à plus de 200 000 exemplaires. Après la découverte du Te Deum (de l'Eurovision), le deuxième choc vient en 1984 avec la parution de l'enregistrement de l'opéra Médée par William Christie et Les Arts florissants chez Harmonia Mundi, première mondiale, dont Paul Meunier dans un article de Télérama résume parfaitement l'importance capitale. Comment un tel « chef-d'œuvre » n'a pu trouver preneur pendant trois siècles ? Cette découverte va susciter l'enthousiasme de la critique nationale et internationale qui lui décernent ses plus hautes récompenses. Le succès est tel que William Christie, 9 ans plus tard, enregistre l'œuvre une seconde fois pour le label Erato.
Ces deux évènements vont éveiller la curiosité à l'égard du compositeur et permettre ainsi la découverte de bien d'autres œuvres. De très nombreux enregistrements vont être réalisés, dont la liste complète régulièrement mise à jour, est disponible sur le site du CMBV [18]
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