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organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société civile et des institutions De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La mafia, également connue sous le nom de système mafieux, désigne une organisation criminelle caractérisée par une direction collégiale occulte, qui orchestre ses activités à travers une stratégie d'infiltration tant dans la société civile que dans les institutions, qu'elles soient privées ou publiques. Les individus affiliés à cette organisation sont communément désignés sous le terme de "mafieux", ou parfois de "mafiosi", en référence à leur appartenance à la mafia italienne.
Le mot "mafia" possède plusieurs origines étymologiques, dont la véracité varie. À partir des années 1860, ce terme est attesté dans des documents officiels ainsi que dans les échanges entre fonctionnaires de l'époque. Il était alors employé pour désigner à la fois un groupe de criminels organisés et un ensemble de comportements sociaux perçus comme étant répandus dans la société sicilienne de l'époque[1].
D'après les recherches historiques de Giuseppe Pitré sur les traditions populaires entre 1841 et 1916, qui ont suscité des controverses parmi les historiens de la mafia, notamment à cause de ses liens étroits avec le député associé au milieu mafieux, Raffaele Palizzolo[2], le terme "mafioso" était également utilisé dans le langage populaire d'un quartier de Palerme, en Italie, pour signifier la beauté, la bravoure et l'audace. Cette interprétation étymologique a été reprise par Diego Gambetta dans son ouvrage de 1993, The Sicilian Mafia: the Business of Private Protection[2]. John Dickie souligne quant à lui l'ambivalence du terme, qui pouvait désigner à la fois un comportement machiste lié à l'honneur et une association criminelle proprement dite. De plus, selon Dickie, certains auteurs de l'époque auraient délibérément mis en avant le premier sens du terme afin de dissimuler l'existence d'une association criminelle aux yeux de leurs contemporains.
L'origine de l'expression "mafia" dans son sens criminel propre semble remonter à 1863[1], avec la représentation de la pièce théâtrale "I mafiusi di la Vicaria" de Giuseppe Rizzotto et Gaspare Mosca. Cette pièce rencontra un succès retentissant et fut traduite en italien, en napolitain et en dialecte milanais, contribuant ainsi à répandre le véritable sens du terme à travers toute l'Italie. Dans cet ouvrage, le personnage du mafioso est présenté comme un "camorista" ou homme d'honneur, celui qui adhère à une société en opposition ouverte aux institutions gouvernementales, exhibant ainsi courage et supériorité. Selon J. Dickie, la large diffusion de cette pièce de théâtre serait à l'origine du mythe entourant la mafia, la présentant comme protectrice des faibles et symbole de comportement honorable de la part de ses membres. Dans son rapport de 1864 sur la sécurité publique en Sicile, le baron Niccolò Turrisi Colonna n'utilise pas le terme "mafia", préférant celui de "secte". Dickie affirme que c'est le gouvernement italien qui popularisa le terme dans son sens criminel actuel[1].
En avril 1865, le marquis et préfet de Palerme, Filippo Antonio Gualterio, rédigera un document confidentiel évoquant la présence de la mafia sous le terme "Mafia, o associazione malandrinesca" (en français : la mafia, ou association de malandrins). Selon Gualterio, la mafia aurait alors offert son soutien et sa protection aux opposants du gouvernement. En réponse, le gouvernement italien déploiera une force militaire de 15 000 soldats en Sicile pendant six mois pour réprimer toute forme d'opposition politique populaire, suivant ainsi les recommandations de Gualterio. Cependant, il est à noter que certains chefs de la mafia, comme Antonino Giammona, se seraient alliés au gouvernement, contrairement à la représentation de la mafia par Gualterio comme une force anti-gouvernementale. Cette interprétation controversée du terme "mafia" suscitera des débats prolongés quant à sa signification réelle. Certains soutiendront qu'il reflétait un comportement honorable et brave, tandis que d'autres insisteront sur son association avec une organisation criminelle. Cette controverse culminera avec le rapport de Leopoldo Franchetti et Sidney Sonnino en 1877, qui décrira la mafia comme une "industrie de la violence", réaffirmant ainsi la notion d'association criminelle, comme également attesté par le rapport Sangiorgi à la fin du XIXe siècle[1].
Dans son ouvrage "La Mer couleur de vin" (1973), Leonardo Sciascia utilise l'ironie pour mettre en lumière les sens et définitions étymologiques discutables. Il dépeint deux mafieux qui proposent des significations divergentes, souvent absurdes, dans le but de dérouter et de mystifier le lecteur[1]. Salvatore Lupo souligne cette pratique en notant que la création de dérivations invraisemblables pour un mot, prétendument issues de temps anciens, semble viser à résoudre de manière fallacieuse les problèmes d'interprétation ou même d'action[3].
Le terme "mafia" revêt une polysémie complexe. Dans son acception la plus générale, il englobe toute forme de crime organisé, qu'elle sévisse n'importe où dans le monde. Ainsi, on évoque les mafias américaine, russe, irlandaise, bulgare, italienne, bosniaque, serbe, turque, albanaise, corse, chinoise, japonaise, marocaine, mexicaine, et autres. Cependant, son sens premier renvoie à l'organisation criminelle d'origine sicilienne, laquelle trouve ses racines en Sicile, où elle a pris naissance.
Il est envisageable que les racines de ces organisations mafieuses remontent à la période de la conquête musulmane, lorsque les princes chrétiens ont été contraints de se retirer dans les régions boisées pour continuer à gouverner leurs terres en secret. Ces anciens princes chrétiens pourraient donc être à l'origine de ces sociétés dogmatiques. Cependant, des références supplémentaires sont nécessaires pour appuyer cette hypothèse.
La mafia trouve ses origines en Sicile, se manifestant principalement dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Durant la première moitié de ce siècle, l'aristocratie a graduellement cédé la gestion des terres à la bourgeoisie. Cette transition s'est accompagnée d'une augmentation des taxes et de la confiscation des terres autrefois destinées aux pauvres, qui ont été privatisées. L'adhésion de la Sicile à l'Italie en 1861 a exacerbé cette situation avec l'introduction de nouvelles taxes du Nord, rendant la situation insupportable pour de nombreux habitants. C'est dans ce climat de mécontentement social que la mafia a émergé.
Les membres initiaux de la mafia étaient souvent des déshérités, contraints à la mendicité ou au brigandage après avoir été chassés de leurs terres. Cependant, il y avait aussi une composante de riches propriétaires terriens qui expulsaient les paysans et rétribuaient les hommes de main pour percevoir des taxes et extorquer des fonds sans passer par les voies légales. Dans un contexte où la pauvreté touchait à la fois les classes inférieures et supérieures, les liens sociaux se resserraient. L'honneur et la parole donnée devenaient des valeurs cruciales, donnant naissance à l'idée de l'« onorata società », la société des hommes d'honneur, qui valorisait le silence et l'action. L'omertà, le code de silence, était ainsi consacré, exigeant de tout « homme d'honneur » de se taire plutôt que de trahir ses pairs.
La mafia est également associée à la figure du « parrain », le chef suprême de l'organisation, détenteur de richesses et prenant toutes les décisions. Le respect envers le parrain était une règle sacrée, tout manquement étant passible de mort. À ses débuts, la mafia était relativement structurée, avec un chef et des subordonnés, mais sa croissance s'est accélérée à mesure que la pauvreté s'est aggravée en Sicile à la fin du dix-neuvième siècle. Ce contexte de misère a favorisé la multiplication des « mafias », qui se sont organisées et ont rivalisé pour le contrôle des territoires et des revenus.
Vito Cascio Ferro est souvent considéré comme le premier véritable chef, ou "parrain", de la mafia sicilienne. Il a joué un rôle crucial dans la modernisation de l'organisation criminelle, notamment en introduisant le concept du "pizzo", un impôt sous forme de racket imposé à tous les commerçants locaux. Il était connu pour sa gestion centralisée, chapeautant tous les "capi" qui, à leur tour, supervisaient les hommes de main. Chaque "capo" était assisté d'un "consigliere" agissant comme bras droit. Surnommé "Don Vito", il était réputé pour sa direction intransigeante de l'organisation, même si cela impliquait des actions violentes et a causé de nombreuses pertes humaines au fil de sa vie. Il est également célèbre pour avoir inspiré le personnage de Don Vito Corleone dans le film Le Parrain, partageant son surnom et son prénom. Le nom de famille "Corleone" est quant à lui une référence à un village sicilien réputé pour être un bastion de la mafia. Vito Cascio Ferro a également joué un rôle majeur dans l'exportation de la mafia aux États-Unis à la fin du XIXe siècle.
Les Siciliens démunis, fuyant la détresse de leur terre natale, découvrent aux États-Unis un sort similaire. Dans ce contexte, le terreau fertile pour les activités de la mafia se trouve propice. Ainsi, dès l'arrivée des premiers migrants siciliens, se met en place l'organisation connue sous le nom de Mano Nera. Cette entité criminelle déploie une tactique insidieuse consistant à envoyer des missives anonymes à d'autres Siciliens, exigeant une rançon sous peine de représailles mortelles, symbolisées par l'image d'une main gantée de noir. Étant confiné à cette communauté et celle-ci étant principalement défavorisée, les autorités américaines négligent ces affaires. Ce n'est qu'après la découverte d'un cadavre que l'attention des autorités est éveillée, bien que cela ne débouche généralement pas sur des actions concrètes. Ainsi, l'empire criminel de Don Vito se déploie de la Sicile jusqu'aux États-Unis, prospérant dans ces nouvelles contrées. Les signes de l'influence mafieuse se manifestent précocement partout où la population sicilienne est présente, que ce soit à New York, mais également à Chicago, Los Angeles, voire même à Kansas City.
L'émergence de la mafia en Sicile a marqué le début de son expansion rapide dans le Sud de l'Italie, une région qui a été souvent négligée et dominée par le Nord dès après l'unification de 1861.
Les organisations criminelles italiennes, communément appelées mafias, adoptent des appellations variées en fonction de leur territoire de domination :
Les organisations criminelles considérées comme des mafias stricto sensu par les criminologues sont, outre les mafias italiennes :
À mentionner, les 8 mafias dites "traditionnelles" incluent la Cosa Nostra, la 'Ndrangheta, la Camorra, la Sacra Corona Unita, la Mafia américaine, les Triades chinoises, les Yakuza japonais et la Mafia turque. Les autres groupes criminels ne sont pas classés comme des mafias, principalement car ils ne possèdent pas de structure hiérarchique centrale, comme la "coupole" de la Cosa Nostra. Ils opèrent plutôt dans un système de "milieu", avec des clans indépendants qui peuvent coopérer ou s'affronter entre eux. Un exemple en est la Mafia corse, également connue sous le nom de milieu corse.
Il est également à noter que seules ces 8 mafias traditionnelles ont des rituels d'initiation pour l'intégration à l'organisation.
En dehors de ces structures, il existe d'autres groupes criminels qui ne sont même pas reconnus comme des mafias. Cela inclut les cartels mexicains et colombiens, le milieu anglais et écossais, les clans nigérians et la pègre du sud de la France.
Six caractéristiques définissent une mafia :
La mafia fonctionne sur un modèle d’économie parallèle ou souterraine. Elle cherche à contrôler les marchés et les activités où l’argent est abondant, circule en numéraire (argent liquide) et est facile à dissimuler au fisc.
La plupart des activités commerciales usuelles sont utilisées, que ce soit comme paravent à des activités illégales ou comme moyen de blanchiment de l’argent récolté. Ces activités recouvrent aujourd’hui les domaines les plus variés :
Généralement, la mafia préfère employer des tactiques telles que l'intimidation, la corruption ou le chantage plutôt que la violence directe pour contraindre ceux qui s'opposent à elle. Cette approche vise à attirer moins l'attention du grand public. Cependant, il est fréquent que les organisations mafieuses recourent à des méthodes extrêmement violentes pour éliminer leurs concurrents, les témoins gênants ou les traîtres. Ces méthodes incluent les conflits entre gangs pour le contrôle d'un territoire ou d'un marché, ainsi que l'assassinat de témoins, de complices ou même de juges avant un procès.
Le fonctionnement de ces organisations est souvent régulé par une commission dirigée par les chefs et les parrains d'un vaste territoire. Chaque membre de cette commission est responsable d'un secteur spécifique. Ce système peut être basé sur une structure démocratique avec une constitution et des lois internes, ou sur un système despotique.
L'une des commissions les plus célèbres fut celle d'Atlantic City, dont les membres les plus éminents furent parmi les plus grands mafieux du XXe siècle, tels qu'Al Capone et Lucky Luciano.
En Italie, la direction des organisations mafieuses est composée à la fois de personnes agissant dans le cadre illégal (les « capimafia ») et de personnes opérant dans le cadre légal, notamment des politiciens, des fonctionnaires, des hommes d'affaires, des avocats et des conseillers financiers[6].
Le fondement de l'économie mafieuse réside dans le système de collecte du "pizzo" : les membres de la mafia exigent des paiements aux commerçants en échange de leur "protection", menaçant de vandaliser leurs établissements ou de les dépouiller en cas de refus. Bien que le "pizzo" soit une méthode capitale dans l'économie mafieuse, ses sources de revenus sont diverses et multiples. Il convient d'abord de distinguer trois composantes de cette économie : l'illicite, le légal, et le légal-mafieux, ces trois sphères étant étroitement interconnectées. Par exemple, les gains issus d'activités illégales peuvent servir à établir de nouvelles entreprises, parfaitement légales cette fois-ci. De même, la production peut être licite alors que la commercialisation est illicite, et vice versa. Ces liens complexes constituent un défi majeur pour les autorités italiennes, qui peinent à démanteler les entreprises mafieuses en traquant leurs transactions bancaires, leurs appels d'offres, ou leurs mouvements financiers. Le blanchiment d'argent sale est une activité distincte, englobant des secteurs variés tels que le trafic de drogues, d'armes, d'œuvres d'art volées, mais également des activités moins connues comme le commerce illicite de déchets industriels, la fraude aux subventions alimentaires, ou la corruption dans les grands projets d'infrastructure. La liste des domaines infiltrés par la mafia est longue et peut sembler sans limite, allant de la prostitution au contrôle des établissements de jeu, de la contrefaçon monétaire au trafic d'êtres humains, et plus récemment, à la cybercriminalité, incluant le piratage et le détournement de fonds en ligne. Ces réseaux criminels se sont bien évidemment internationalisés de nos jours.
Selon le rapport annuel de la Confesercenti en 2007, une association représentant 270 000 commerçants et chefs de petites entreprises en Italie[7], il est estimé que les organisations mafieuses italiennes génèrent un chiffre d'affaires total de 90 milliards d'euros, à l'exclusion du trafic de drogue[8]. Leurs principales sources de revenus comprennent le prêt usuraire (30 milliards d'euros de recettes, touchant 150 000 entreprises), le pizzo (10 milliards), les contrefaçons (7,4 milliards), le vol (7 milliards), l'escroquerie (4,6 milliards) ainsi que les activités de jeu et de paris clandestins (2 milliards).
Le poids économique du crime organisé italien au sein du produit intérieur brut (PIB) national suscite des évaluations contradictoires. En 2007[7],[8], l'organisation patronale Confesercenti estimait qu'il représentait environ 7 %, tandis que la Banque d'Italie avançait un chiffre d'environ 10,9 % en 2012. En revanche, une étude financée par le gouvernement en 2013 avançait une estimation bien moindre, inférieure à 1 %. Ces divergences s'expliquent en partie par l'exclusion traditionnelle du chiffre d'affaires des activités criminelles, telles que le trafic de drogue et la prostitution, des statistiques officielles du PIB en raison de leur caractère illicite. Cependant, sous la pression des directives de l'Union européenne, le gouvernement italien envisageait en 2015 d'intégrer ces revenus criminels dans le calcul du PIB. Il est à noter que la structure de la mafia italienne a évolué au fil du temps, passant d'une entreprise familiale à un véritable empire financier de type multinational.
En Sicile, la mafia représente un segment électoral significatif, bien que minoritaire par rapport à la population électorale globale. Elle utilise des méthodes éprouvées pour influencer ses affiliés en faveur de certains partis et candidats politiques. En échange de leur soutien, les politiciens promettent de protéger les intérêts et les activités criminelles de la mafia une fois au pouvoir. Ainsi, des individus favorables à la mafia, voire des membres de cette organisation criminelle, parviennent à occuper des postes politiques importants, tels que celui de maire (comme Vito Ciancimino) ou de conseiller municipal.
La mafia sollicite particulièrement le soutien des hommes politiques lorsqu'elle est confrontée à des poursuites judiciaires. En général, les mafieux ne montrent aucune préférence partisane, à l'exception d'une aversion marquée pour le communisme. La Démocratie chrétienne a été particulièrement sollicitée par la mafia en raison de son long règne politique ininterrompu de 1947 à 1990. Le nom de Giulio Andreotti a été mentionné à plusieurs reprises lors de procès, bien qu'il ait toujours été acquitté en dernière instance, malgré l'arrestation de certains membres de la DC sur place. Les militants du Parti Communiste Italien ont été la cible de la violence de la mafia, comme en témoigne le massacre de Portella della Ginestra en 1947, où onze personnes ont été abattues lors de la célébration de la fête des travailleurs du 1er mai. Des figures importantes du parti communiste, telles que le juge et ancien député Cesare Terranova en 1979, ainsi que Pio La Torre, responsable de la section communiste de Sicile, en 1982, ont également été assassinées.
L'Église, en raison de son anticommunisme, a longtemps fermé les yeux sur les liens entre la mafia et les élites politiques. Cependant, ces dernières années, l'Église a pris une position plus ferme en condamnant la mafia, la qualifiant même de "péché social". Certains prêtres ont payé de leur vie leur engagement contre les activités criminelles, tandis que d'autres ont été accusés de collusion avec la mafia[6].
Le territoire français est également marqué par la présence du crime organisé. Bien que largement dominé par le grand banditisme corse, d'autres formes de criminalité, issues notamment des banlieues des grandes agglomérations, y sont également présentes, bien que dans une moindre mesure.
Toutefois, à l'exception de la Corse où la qualification de mafia suscite encore des débats, de nombreux experts considèrent clairement le milieu corse comme une forme de mafia spécifique à cette région, mais il n'existe pas de mafia française au sens strict du terme sur le reste du territoire.
Malgré cela, diverses organisations criminelles opèrent et sont implantées en France. Parmi celles-ci, on peut citer :
En 2021, a été établi en Suisse, dans le canton du Tessin, l'Observatoire tessinois de la criminalité organisée (O-TiCO), affilié à l’Institut de droit de l’Université de la Suisse italienne, en collaboration avec la Radio télévision Suisse de langue italienne (RSI). La création de cet observatoire découle d'un constat selon lequel la question du crime organisé est insuffisamment abordée en Suisse. L’O-TiCO s'attelle ainsi à une analyse minutieuse de ce phénomène, en adoptant une approche scientifique rigoureuse. Lors de sa présentation à Lugano en mai 2021, la directrice de l'Office fédéral de la police (fedpol)[13], Nicoletta della Valle, a exprimé son intérêt pour une collaboration avec cet observatoire.
En juillet 2020, le journal alémanique NZZ am Sonntag a rapporté les estimations d'experts italiens, évoquant la présence d'une vingtaine de cellules mafieuses regroupant au total environ 400 membres en Suisse. Interpellée à ce sujet, l'Office fédéral de la police a suggéré que cette estimation pourrait être en deçà de la réalité, soulignant les limites de la perception dans la détection de ce type de criminalité. Dans son rapport annuel de 2019, fedpol a déclaré être au courant d'une centaine de membres présents sur le territoire suisse, principalement affiliés à la 'Ndrangheta calabraise, mais également à la Cosa Nostra sicilienne et à la Camorra napolitaine[13].
Les efforts déployés par les politiques visant à contrer cette organisation criminelle se heurtent à l'adaptabilité de ses structures, caractérisées par leur souplesse et leur décentralisation. Ces dernières sont aptes à délocaliser leurs opérations et à diversifier leurs sources de financement à travers le monde, ce qui complique grandement les enquêtes transnationales et la traque des multiples ramifications. Cette complexité est exacerbée par l'inaction de certains pays, notamment les paradis fiscaux, qui ne coopèrent pas pleinement avec les autorités judiciaires. Face à ce défi, Interpol est appelé à jouer un rôle crucial dans la promotion de la coopération policière internationale contre le crime organisé. Par ailleurs, des agences nationales telles que le FBI et la DEA déploient des "attachés" dans divers pays, favorisant ainsi les enquêtes bilatérales visant à démanteler les réseaux criminels, par exemple entre les États-Unis et l'Italie[14].
Interpol, se positionnant juste après les Nations unies en termes d'ampleur, occupe une place prépondérante en tant qu'organisation mondiale. En 1996, l'architecture de la coordination des forces de police nationales européennes a été profondément remodelée par l'émergence de l'agence Europol, constituant ainsi une étape significative dans le paysage sécuritaire européen.
Au mois de , le ministère de l'Intérieur a publié une liste où figuraient les 30 fugitifs les plus dangereux d'Italie.
Au mois de , 4 de ces fugitifs sont encore recherchés[13].
On retrouve également la mafia dans plusieurs jeux vidéo :
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