La liste des évêques de Valence, également évêques de Valence et de Die et évêques de Valence, de Die et de Saint-Paul-Trois-Châteaux (depuis 1911), recense le nom des évêques qui se sont succédé sur le siège du diocèse de Valence, dans la région historique du Valentinois (Dauphiné), dans l'actuel département de la Drôme, en France. Valence est le siège de l'évêché.
Fondé vers la fin de la première moitié du IVesiècle, suffragant de Vienne[1], le premier évêque attesté du diocèse est Émilien, vers l'an 360[2]. En 1275, le pape uni le titre à celui de Die jusqu'en 1687[1]. En 1911, l'évêque de Valence est autorisé à joindre à son titre celui de Die et de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Le site Internet du diocèse de Valence publie une liste des «Les évêques du diocèse de Valence» de saint Émilien à l'évêque actuel[3]. Cette source est, dans l'ensemble, privilégiée pour les graphies et les dates d'épiscopat.
La liste présentée s'appuie par ailleurs sur la Gallia Christiana et les travaux des historiens régionaux, au premier rang d'entre-eux, Ulysse Chevalier, auteur d'une Notice chronologico-historique sur les évêques de Valence (1867) et du Regeste dauphinois (1912-1926). À sa suite, les travaux des historiens Jules Chevalier (1888, 1897) ou encore Louis Duchesne (1907) ont permis d'apporter des précisions ou corrections.
U. Chevalier (1867) indiquait «on ne possède, à part le fragment de St-Hugues, aucune liste ancienne des évêques de Valence, qui puisse être incontestable»[2]. Sa notice présente l'ensemble des ouvrages des siècles passés lui ayant permis d'établir cette liste de 101 noms[1]. L. Duchesne (1907) souligne que l'on ne possédait comme source, jusqu'à cette fin du XIXesiècle, que la «chronique des évêques de Valence, recueillie par Dom Estionnot dans un manuscrit de Nicolas Chorier», datant de plusieurs périodes, d'après le style d'écriture, et qui servira de base de travail à Chevalier[4]. Il distingue dans cette liste quatre groupes d'évêques —neufs noms (antérieur au IXesiècle), ceux de la période carolingienne, puis deux autres groupes pour lesquels l'ordre est discutable— qu'il analysent et critiquent[4]. Le fragment de St-Hugues dont il est question est le troisième cartulaire de Grenoble, dit de saint Hugues, datant du milieu du XIIesiècle[4].
Les noms en retrait et/ou suivis par la mention (abs. site diocèse) correspondent aux évêques mentionnés dans des listes épiscopales, dont l'emplacement ou l'existence ne sont pas clairement attestés, voire qu'ils ne sont pas mentionnés de la liste donnée par le site Internet du diocèse.
fin du IVeouVesiècle?: Sextius (Sextus, Festus?). (abs. site diocèse). Considéré comme un saint local et célébré le [7]. Duchesne annote: «Le G.C. élimine avec raison, un Sextus de source polycarpique.»[5]
Chevalier (1867) indique que la liste connaît ensuite «une longue interruption, dont la cause se trouve sans doute dans les ravages des Sarrasins à cette époque»[11] (voir notamment Présence sarrasine au nord des Pyrénées). Duchesne (1907) nomme, «mais sans prétendre que ce soit leur place, les évêques Salvius, Antonius, Antoninus, Elephas»[10].
804: Luperosus/Lupicin. (abs. site diocèse) Présent à Aix-la-Chapelle, lors de la consécration de la Chapelle palatine.
835: Adon (Ado), sans mention d'évêché, mais présent au concile de Thionville de 835[10]. Le même nom se rencontre lors du retour de Ebon, sur le siège de Reims en 840.
855: Dunctran(ne)/Dongtran (Dunctrannus, probable Dalvarannus du catalogue?)[10].
Eilard. (abs. site diocèse)
Brocard. (abs. site diocèse)
Archimbert. (abs. site diocèse)
855: Agilde/Agine. (abs. site diocèse) Accusé de crime au troisième concile de Valence de 855[12].
859 – 879: Rupert/Ratbert/Rathère/Robert (Ratpertus), présent à plusieurs conciles[13].
910: Aimenric/Imeric (Aimenricus) ou Aymeric (Aymericus) Dalvaranne. Aymericus est placé dans le Catalogue et correspondant au Aimenricus de la liste de Grenoble[13].
Fils du comte Thomas Ier, frère des deux précédents.
Les chanoines souhaitent que Robert Ier d'Uzès occupe le siège, mais ce dernier ne se rend pas à Valence.
Les historiens d'Avignon et de Valence, tout comme la Gallia Christiana, donnaient Bertran II, évêque d'Avignon comme nouvel évêque, mais la chronologie leur donne tort[22].
Le site du diocèse mentionne l'épiscopat de 1267 à 1274.
Union des titres de Valence et de Die (1276-1687)
Le pape Grégoire X proclame, par une bulle en date du , l'union des titres des évêchés de Valence et de Die (Regeste dauphinois)[23],[24]. L'évêque de Die, Amédée de Genève, meurt en 1276[24]. Cependant chacun des deux diocèses garde sa propre administration (deux collèges de chanoines, deux vicaires-généraux, officials distincts).
1281 — avant 1283: Philippe II de Bernusson (parfois Bernisson)
placé par U. Chevalier (1867), tandis que J. Chevalier (1896)[25] et la liste épiscopale du Diocèse le place en 1297. Absent de la Gallia Christiana.
1283 — 1283: Henri de Genève, élu par le Chapitre[26], le pape confirme puis casse l'élection en raison du contexte politique[27]. Absent de la Gallia Christiana et du site du diocèse.
1283 — 1297: Jean II de Genève[27]. Placé à la suite de Amédée de Roussillon par le site du diocèse.
Odette Pontal, Histoire des conciles mérovingiens, Paris, CNRS - Cerf - Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, , 428p. (ISBN978-2-20403-191-2) ((de) pp.156-159lire en ligne) pp.161-167lire en ligne).
Adolphe-Charles Peltier, Dictionnaire universel et complet des conciles tant généraux que particuliers, des principaux synodes diocésains et des autres assemblées ecclésiastiques les plus remarquables (tome 2), t.2, Paris, Jacques-Paul Migne, , 664p. (lire en ligne), p.1217.
Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, Montélimar, , 500p. (lire en ligne), p.141-143.
Aurélien Le Coq, Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble (1080-1132). Réforme grégorienne et pouvoir épiscopal entre Rhône et Alpes, Paris, Histoire. Université Paris-Est, , 522p. (lire en ligne), p.48.
Jules Chevalier, Quarante années de l'histoire des évêques de Valence au Moyen Âge: Guillaume et Philippe de Savoie, 1226-1267, Paris, Picard, (lire en ligne), p.41_42.
Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, Montélimar, , 500p. (lire en ligne), p.390-393.
Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, Montélimar, , 500p. (lire en ligne), p.403-409
Jules Chevalier - Le diocèse de Die en 1644. Valence, Céas impr., 1914.
Bibliographie
Gallia Christiana — t.XVI, «Provinces de Vienne», Impr. valentinoise, (lire en ligne), p.291-344, «Episcopi Valentinenses»
Louis de Mas Latrie, Trésor de chronologie, d'histoire et de géographie pour l'étude et l'emploi des documents du Moyen Âge (TC), V. Palmé, 1889, Paris, pp.1509-1510 (lire en ligne)
Ulysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les évêques de Valence, Valence, Jules Céas et fils, , 16p. (lire en ligne)..
Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926 (volumes présents sur gallica.bnf.fr, lire en ligne).
Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois, vol.1, t.3: Tome premier. Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477p. (lire en ligne)..
Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die, Tome second. Depuis l'année 1277 jusqu'en l'année 1508, Valence, Impr. de J. Céas et fils, (lire en ligne).
Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), vol.3, Paris, Thorin et fils, , 356p. (lire en ligne)..
Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), Paris, Albert Fontemoing. Anc. Thorin et fils, , 2eéd. (lire en ligne).
Jacques de Font-Réaulx, Histoire religieuse du diocèse de Valence, des origines jusqu'à nos jours dans sa circonscription actuelle, Valence, Librairie catholique, Ferdinand Rouet, (lire en ligne), p.45.
Christian Frachette, «Évêques et comtes en Valentinois au Xesiècle (879-1029): concours et concurrence pour le pouvoir», dans Noël Coulet et Olivier Guyotjannin, La ville au Moyen Âge, 2, Sociétés et pouvoirs dans la ville, éd. du CTHS, (ISBN2-7355-0422-0), pp.179-192.