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chanson de Barbara, sortie en 1970 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Aigle noir est une chanson de Barbara parue en 1970 dans l’album auquel elle donne son nom. Sur la pochette originale, la chanson est « dédiée à Laurence », nièce de la chanteuse[1].
Sortie | 1970 |
---|---|
Durée | 4 min 57 s |
Genre | Chanson française |
Auteur-compositeur | Barbara |
Label | Philips |
Pistes de L'Aigle noir
Alors qu'elle termine un nouvel album en 1970, Barbara se rend compte qu'il lui manque un titre. Elle raconte avoir retrouvé dans le tiroir d'une commode un texte écrit quelques années plus tôt, à la suite d'un rêve dans lequel elle aurait vu un aigle descendre vers elle. Elle se met au piano et compose une musique sur ce texte en s'inspirant d'une sonate de Beethoven[2],[3].
En , selon un sondage BVA, elle est désignée comme la troisième « chanson préférée des Français », derrière Mistral gagnant de Renaud et Ne me quitte pas de Jacques Brel[4].
Le texte de Barbara reprend quelques mots de la prophétie de l’aigle d’Ézéchiel, dans la Bible Segond[5][réf. nécessaire].
Une interprétation psychanalytique de la chanson a été proposée par Philippe Grimbert[6],[7]. Selon lui, la chanson décrirait un rêve de Barbara, rêve dans lequel elle dort au bord d'un lac, jusqu'à ce qu'un aigle noir fasse irruption dans le ciel, troublant son sommeil. Barbara reconnaîtrait cet aigle comme un personnage émergeant de ses souvenirs d'enfance, sans dire à l'auditeur de la chanson quel est ce personnage.
Dans ses mémoires posthumes inachevés, Il était un piano noir... (1997), Barbara révèle qu'elle a été victime de viols de la part de son père pendant son enfance mais, à aucun moment, elle n'établit de lien entre cette chanson et son père. Grimbert voit un lien entre cet événement et la chanson, en la rapprochant d'un ouvrage de Freud publié en 1910, Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, dans lequel le psychanalyste relève l'unique épanchement de Vinci sur son enfance. Encore au berceau, « un vautour vint à moi, m'ouvrit la bouche avec sa queue et plusieurs fois me frappa avec cette queue entre les lèvres ». Freud associe la queue du vautour à un membre viril, un pénis. Ce qui fait dire à Grimbert qu'il pourrait y avoir eu un traumatisme sexuel infantile chez Barbara[8].
Pour Patrick Bruel (qui a repris le titre en 2015 sur l'album Très souvent, je pense à vous…), « L'Aigle noir aurait pu faire référence à l'emblème du Troisième Reich. » Une interprétation considérée comme « possible puisque Barbara, issue d'une famille juive alsacienne, était âgée d'une dizaine d'années pendant l'Occupation. Ses parents ont fui sous le régime de Vichy, et la famille s'est réfugiée en Isère pendant les deux dernières années de la guerre »[9].
Dans le cadre de l'affaire Gérard Depardieu, après la publication, en , des témoignages de treize femmes dans Mediapart accusant Gérard Depardieu de violences sexuelles, des mouvements féministes interviennent dans plusieurs villes en France pour empêcher la tournée de Gérard Depardieu chantant Barbara. Parmi les interpellations des manifestantes à Gérard Depardieu, une revient régulièrement : « L’Aigle noir, c’est toi »[10],[11].
Arrangements, direction et orchestre de Michel Colombier
La chanson est illustrée dans l'album Chansons de Barbara en bandes dessinées[12]. Quand la narration dit « C'est alors que je l'ai reconnu », l'oiseau se transforme en homme.
La chanson est parodiée par Marcel Gotlib dans un album de la bande dessinée Rubrique-à-brac[13], l'aigle noir devenant un éléphant rose, au cours d'un rêve sous l'influence de l'alcool : Barbara rend visite un après-midi (vers 16 heures) à un ami. Ce dernier, sorti de son lit, se réveille avec la gueule de bois et lui raconte l'étrange histoire qui lui est arrivée alors qu'il rentrait chez lui au petit matin après sa nuit de beuverie : marchant, il s'est retrouvé seul près d'un lac, où il s'est endormi. Peu après, il fut réveillé par un éléphant rose « venant de nulle part et semblant crever le ciel… » Il le reconnait alors ! L'éléphant n'est autre que Fanfan la peluche de son enfance. Il le supplie de l'emmener comme avant « cueillir des étoiles, sur un nuage blanc ». L'éléphant rose refuse car il empeste l'alcool et « dans un bruissement d'ailes prend son vol pour regagner le ciel », en maugréant que les enfants ne devraient jamais grandir. En rentrant chez elle, Barbara se remet au piano et, selon la parodie de Gotlib, cette histoire lui inspira la chanson L'Aigle noir.
Dans le sketch des Frères ennemis intitulé L'Aigle noir, l'un des protagonistes tente d'interpréter la chanson tandis que l'autre ne cesse de l'interrompre avec des remarques sur les bizarreries et les incohérences du texte. À la fin ils reçoivent un coup de téléphone de la S.P.A. qui les accuse de « massacrer » ce pauvre aigle.
En , Dieudonné est condamné par le tribunal de grande instance de Paris pour violation du droit moral, pour avoir modifié le titre et les paroles de L'Aigle noir en Le Rat noir ; le tribunal ayant estimé que sa chanson dénaturait l'originale et qu'elle ne pouvait être considérée comme une parodie notamment en raison de la violence des propos tenus[14].
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