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Julia Bertrand, né le à Gemaingoutte (Vosges) et morte le à Fontenay-aux-Roses[1], est une institutrice, militante syndicaliste libertaire, antimilitariste, pacifiste, féministe et libre penseuse anticléricale française.
Julia Bertrand | |
Nom de naissance | Julia Marie Victorine Bertrand |
---|---|
Naissance | Gemaingoutte (Vosges) |
Décès | (à 83 ans) Fontenay-aux-Roses |
Première incarcération | 21 août 1914 pour antimilitarisme |
Origine | français |
Type de militance | institutrice propagandiste conférencière |
Cause défendue | libertaire antimilitarisme pacifisme féminisme libre pensée syndicalisme anticléricalisme |
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Elle est déléguée au congrès international des libres penseurs, tenu à Paris, du 3 au [2].
Syndicaliste, elle participe activement à la création de la Fédération Nationale des Syndicats d'Instituteurs (FNSI), fondée en 1905 et liée à la Confédération générale du travail en 1907.
À partir de , elle collabore à La Femme affranchie, « organe du féminisme ouvrier socialiste et libre-penseur » fondé en par Gabrielle Petit[3].
En , elle héberge Gabrielle Petit qui se trouvait alors sans toit, dans son logement de fonction à Biffontaine. Cela fait scandale, et comme elle participe également à la campagne de la CGT contre la guerre, elle subit un déplacement disciplinaire[2].
Elle collabore au journal libertaire La Vrille publié à Épinal par l'anarchiste Victor Loquier.
Inscrite au Carnet B (fichier des antimilitaristes), elle est arrêtée le et envoyée dans un camp. À la suite d'une campagne de protestation, elle est libérée le , mais révoquée de l'enseignement[3],[4].
De à sa fermeture en , elle est institutrice à l'école libertaire La Ruche fondée par Sébastien Faure[5].
Elle écrit régulièrement dans la presse anarchiste : L’En-dehors, L'Idée libre, Le Libertaire.
Les 14 et , elle participe au 1er congrès de l’Union anarchiste et, dans Le Libertaire du , proteste contre le « tabagisme » qui avait dominé l’assistance.
Dans l’Entre-deux-guerres, elle collabore régulièrement au Libertaire où elle défend notamment la cause féministe.
En , elle s’élève contre la vivisection.
En , elle défend la libre-pensée et soutient les objecteurs de conscience.
En 1924, elle est responsable, pour Paris et sa banlieue, de la Ligue d’action anticatholique fondée par André Lorulot. Cette Ligue était adhérente à la Fédération nationale de la libre pensée[3].
En , grâce à une campagne de la Fédération Nationale des Syndicats d'Instituteurs, elle est réintégrée comme institutrice en Seine-et-Oise.
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle perd tout ce qu’elle possède dans le bombardement de Noisy-le-Sec.
« Je ne croirai jamais que c'est un crime d'aimer une doctrine de laquelle s'honorent d'honnêtes savants, de sincères grands hommes comme Élisée Reclus et Pierre Kropotkine ». Extrait d'une lettre de réponse au préfet qui l'a révoquée pour avoir manifesté « ses sympathies pour l'antimilitarisme et son admiration pour la doctrine anarchiste »[6].
Selon le syndicaliste François Bernard : « Voici, à la présidence, une figure étrange : Julia Bertrand. Ses cheveux courts qui tombent naturellement et frôlent à peine les épaules font un peu scandale, même pour les plus émancipés, tant ils contrastent violemment avec les chevelures opulentes de ses compagnes. On dirait un visage d’un autre temps. Passé ? Non. À venir. La physionomie, très douce, comme inspirée, est celle d’un apôtre. C’en est une en effet. Libertaire, elle s’applique à mettre ses actes en accord absolu avec ses paroles. Elle est secourable à tous, elle se prive du nécessaire pour soulager les souffrances qu’elle connaît ou devine, sans se demander si la détresse qui frappe à sa porte est accompagnée de la vertu »[7].
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