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artiste américaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Joan Semmel née le , est une peintre et écrivaine[Information douteuse] féministe américaine. À travers ses peintures réalistes, elle remet en cause le regard patriarcal sur le corps des femmes objectifiées. Elle interroge le désir féminin, le consentement et la sexualité dans une perspective féministe[1].
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Joan Semmel est née à New York. Elle commence sa formation artistique à la Cooper Union, où elle étudie auprès de Nicholas Marsicano[2]. Ensuite, elle étudie avec Morris Kantor à la Art Students League de New York[3],[4].
Entre 1963 et 1970, elle réside en Espagne. Son travail évolue vers une peinture gestuelle, dans de grandes compositions de figures au sol, s'inspirant des principaux artistes espagnols. Joan Semmel revient à New York en 1970. Elle est choquée par le nombre d'images sexualisées de femmes qu'elle voit dans les kiosques américains[5]. Elle commence à peindre des scènes érotiques dans un style figuratif. Elle obtient un Master of Fine Arts a l'institut Pratt en 1972 en présentant la première série érotique[6].
En 1975, lors de l’exposition The Year of the Woman au Bronx Museum of the Arts, Joan Semmel fait l'expérience de la censure officiel. Ses œuvres sont jugées « pornographiques » et « antiaméricaines » par la Cour suprême de l’État de New York[7].
Joan Semmel devient membre du mouvement féministe et de groupes d’art féministes voués à la promotion de l’égalité des sexes dans le monde de l’art[8]. Elle est membre Ad Hoc Committee of Women Artists (en), du Fight Censorship Group (FC), Women in the Arts (WIA) et de la Art Workers Coalition (en). Le Women's Caucus for Art récompense Joan Semmel du prix d'excellence de l'organisation, en 2013[9].
Lors d'une table ronde de 2015 intitulée La peinture et l'héritage du féminisme à la galerie Maccarone, Joan Semmel déclare : « Je voudrais m'éloigner de la déclaration de base qui explique pourquoi il n'y a pas de grandes artistes femmes[10]. Il y a de grandes femmes artistes. Il y a beaucoup de grandes femmes artistes. Et nous ne devrions plus parler de la raison pour laquelle il n'y a pas de grandes artistes femmes. S'il n'y a pas de femmes artistes célèbres, c'est parce que nous ne les avons pas célébrées, mais pas parce qu'elles ne sont pas là. »[11].
Depuis 2013, elle est professeure émérite de peinture à l'université Rutgers[12].
Joan Semmel déclare à propos de son travail : « Bien que mon travail se décline en séries, le fil conducteur au fil des décennies est une perspective unique : être à l'intérieur de l'expérience de la féminité et en prendre possession culturellement ». La plupart de ses œuvres traitent de thèmes liés à la sexualité, au corps, à l'intimité et à l'exploration de soi, à la fois physiquement et psychologiquement.
La première série érotique décrit des couples hétérosexuels ayant des rapports sexuels. Le sujet est explicitement érotique. Les compositions évoquent l’abstraction avec des couleurs expressives et non naturelles et mettent l’accent sur les formes individuelles. Ces représentations à grande échelle de l'activité sexuelle reprennent les codes du nu féminin, ce qui annonce une approche sans précédent de la peinture et de la représentation dans les années 1970.
Qualifiées par Joan Semmel de « peintures de baise », les peintures de la deuxième série érotique sont nettes et réalistes. Elles conservent les couleurs intenses et non naturelles de la première série érotique. Les peintures sont basées sur des photographies d'un homme et d'une femme en train d'avoir des relations sexuelles. Joan Semmel reprend le thème du consentement dans le couple. Aucune galerie à New York n'ose exposer le travail de Joan Semmel. Elle loue un espace à SoHo pour montrer son travail, attirant ainsi l'attention de la critique. Joan Semmel a refusé les demandes de publication de ses travaux par les revues érotiques Penthouse et Playboy. Toutefois, le magazine Screw illustre l'article Hot Erotic Art de , avec l'œuvre Erotic Yellow de Joan Semmel, sans son autorisation.
Au cours de l'été 1973, alors qu'elle enseigne à la Maryland Art Institute de Baltimore, Joan Semmel commence à peindre ce qu'elle nomme « l'idée de moi-même, tel que je me vis moi-même ». Les autoportraits tels que Me Without Mirrors (1974) montrent le corps de l’artiste de la clavicule aux pieds, sans inclure son visage. Les photographies sur lesquelles elle s'appuie pour ses peintures à grande échelle sont prises par l'artiste ou, dans certains cas, par un ami « aussi près que possible du point de vue de l'artiste ». Plusieurs autoportraits tels que Intimacy et Autonomy (1974) comprennent un partenaire masculin. Dans ces peintures, « le nu n'apparaît plus comme une fantaisie idéalisée, une figure allégorique ou un paysage de désir, mais plutôt comme le corps auto-appréhendé d'une femme spécifique ».
Joan Semmel décrit cette série qui a été exposée à la galerie Lerner Heller : « le personnage principal de la composition est répété deux fois : une fois dans un style réaliste et une deuxième version en beaucoup plus large et expressionniste. Elles ressemblent presque à des vues internes et externes du moi qui associent une image perceptuelle à l'ambition et à l'effort du moi émotif ».
En 1987, Joan Semmel achète une maison à Springs, East Hampton, où elle travaille chaque été. Elle réalise cette série.
À partir de Mirror Mirror (1988), Joan Semmel utilise la caméra comme un « dispositif permettant de cadrer et de remettre en question les problèmes de perception et de représentation ». Joan Semmel photographie dans les vestiaires des femmes en utilisant le miroir et la caméra « comme stratégies pour déstabiliser le point de vue (qui regarde qui) et pour engager le spectateur en tant que participant... en pointant la caméra vers le spectateur ».
Inspirée par des vieux mannequins qu'elle a trouvés dans la rue, Joan Semmel travaille avec ces « versions idéalisées du corps féminin... comme des alter ego pour explorer l'isolement et l'anomie de l'objectification et de la fétichisation. Les visages obsédants, les corps en morceaux des mannequins sont des témoins éloquents de façon dont les femmes sont évaluées dans leur jeunesse pour leur beauté puis mise au rebut quelques années plus tard comme impuissantes et non viables. »
La première fois, Joan Semmel pose délibérément devant un miroir avec la caméra.
Son travail le plus récent explore les expériences physiques et psychologiques associées au vieillissement, tout en continuant à être auto-référentiel et à s'impliquer dans ses peintures[13]. Ces méditations sur le physique féminin vieillissant ont une représentation expérimentale qui dépasse le réalisme conventionnel. Ses autoportraits sont doublés, en mouvement et fragmentés, explorant peut-être un état d'être métaphysique et un lien étroit entre le corps et l'esprit. Remettant en cause le regard patriarcal d'un corps de femme nue objectivée, le travail de Joan Semmel trouble les lignes généralement bien délimitées entre l'artiste et le modèle, le spectateur et le sujet[14].
Joan Semmel a 89 ans quand se tient la première rétrospective de son œuvre, Skin in the Game, du au à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts[19],[20].
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