Jeannine Verdès-Leroux est sociologue et docteur d'État en histoire[4]. Elle travaille d'abord aux côtés de Pierre Bourdieu[5], avant de s'en distancier par la suite. Spécialiste de sociologie politique, elle s'est intéressée notamment aux modalités de l'engagement politique autant chez les communistes français que chez les écrivains d'extrême droite de l'entre-deux guerres.
Cet essai, à travers une réflexion sur le rôle des intellectuels « révolutionnaires », retrace l’instauration du totalitarisme dans l’île après la prise du pouvoir par Fidel Castro et dénonce l’aveuglement de ces intellectuels face à une réalité qu’ils ne voulaient pas voir.
En 1998, c’est Le Savant et la politique. Essai sur le terrorisme sociologique de Pierre Bourdieu (dont le titre évoque « Le savant et le politique » de Max Weber), portrait critique du sociologue et de son œuvre[7].
Ses récents travaux portent sur les Français d'Algérie. Elle s'efforce de décrire notamment comment ceux-ci, après une longue période où la République avait vanté leurs mérites de colons civilisateurs, souvent de manière outrancière, ont subi le dénigrement presque unanime des « intellectuels » depuis l'après-guerre. Elle évoque ainsi « une histoire qui est niée, caricaturée ou inversée »[8].
Pour son ouvrage Au service du Parti. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956), l'historien Robert Brécy indique qu'il est le «fruit d'un travail sérieux, il est plein de réflexions judicieuses et de témoignages irremplaçables; en dépit de quelques lourdeurs ou redites»[9]. L'historien Jacques Frémeaux considère le livre Les Français d'Algérie de 1830 à aujourd'hui. Une page d'histoire déchirée, paru en 2001, comme nécessaire à la construction de l'histoire de ce pays, il «apporte à cette tâche une importante contribution, en s'efforçant, pour reprendre ses propres paroles, de rendre intelligibles des mentalités et des conduites, et en en proposant une méthode pour atteindre ce but.»[10].
L’historien Pierre Rigoulot a qualifié La Lune et le Caudillo de «grand livre du déniaisement sur Cuba» et d’ «incontournable, prenant de front les fausses évidences reçues par la légende».
Serge Raffy, dans «Castro l’infidèle», souligne: «Un livre, pourtant, aurait dû alors réveiller tout le monde: La Lune et le Caudillo, de Jeannine Verdès-Leroux. Cette chercheuse en sciences politiques […] a décortiqué tous les discours de Castro, exploré toute la presse existante, récupéré une documentation colossale, […] et produit en 1989 une œuvre magistrale qui déboulonne certes la statue, mais, surtout […] analyse l’incroyable aveuglement des intellectuels français face à l’un des plus grands subterfuges de l’histoire politique contemporaine.»
Refus et violences. Politique et littérature à l'extrême droite, des années trente aux retombées de la Libération, Paris, Gallimard, 1996. (ISBN2-07-073224-X)
«Introduction» et notes à Philippe Ariès, Le présent quotidien (1955-1966), recueil de textes parus dans La Nation française entre 1955 et 1966, Paris, Éditions du Seuil, 1997. (ISBN2-02-025562-6)
Le Savant et la politique. Essai sur le terrorisme sociologique de Pierre Bourdieu, Paris, Éditions Grasset, 1998. (ISBN2-246-56531-6); rééd. LGF, «Le Livre de poche. Biblio essais», 2002. (ISBN2-253-94334-7)
Pierre Vermeren, «Annexes: Classement par génération des spécialistes de l’Afrique du Nord, établi par ordre chronologique de naissance», dans Misère de l’historiographie du «Maghreb» post-colonial (1962-2012), Paris, Publications de la Sorbonne, (lire en ligne), p.217-248
Jean-Marie Mayeur, «Verdes-Leroux (Jeanine) Scandale financier et antisémitisme catholique. Le krach de l'Union générale», Archives de sociologie des religions, vol.29, no1, , p.244 (lire en ligne)
Nicole Racine-Furlaud, «Verdes-Leroux (Jeannine) - Au service du Parti, le Parti communiste, les intellectuels et la culture. 1944-1956», Revue française de science politique, vol.34, no3, , p.498-501 (lire en ligne)
Marie-Claire Lavabre, «Jeannine Verdes-Leroux, Le réveil des somnambules. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1956-1985)», Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol.43, no4, , p.943-945 (lire en ligne)
Jean-Baptiste Marongiu, «Bourdieu et le mâle absolu. Contre champ. La chasse au Bourdieu est ouverte. Un essai de Jeannine Verdès-Leroux. Le Savant et la Polittique. Essai sur le terrorisme sociologique de Pierre Bourdieu», Libération, (lire en ligne)
Ariane Poulantzas (propos de Jeannine Verdès-Leroux recueillis par), «Il n'est pas scientifique», L'Express, (lire en ligne)— À propos de Pierre Bourdieu.
Jacques Frémeaux, «Verdès-Leroux Jeannine, Les Français d'Algérie de 1830 à aujourd'hui. Une page d'histoire déchirée», Outre-mers, t.89-numéro=336-337 «Traites et esclavages: vieux problèmes, nouvelles perspectives?», 2e semestre 2002, p.424-426 (lire en ligne)
«Le dictionnaire “L'Algérie et la France” de Jeannine Verdès-Leroux», Liberté, (lire en ligne)