Au tout début il y a les voyages et la photo. Alors qu’il étudie le chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris en 1963, Jean Charles Blanc part vers l’Inde, par la route avec un Leica d’occasion. La traversée de l’Afghanistan fut un éblouissement. Mais ses premiers essais photographiques furent un échec. L’appareil avait pris le jour. Ce voyage fut initiatique. Se frotter à d’autres mondes et cultures, s’acculturer et garder l’esprit nomade. Après des années de périples et séjours au Moyen-Orient, en Iran, en Inde, il se pose pendant deux ans en Afghanistan.
De retour en France, travaille dans l’édition. En 1976 publie une approche ethnographique de l’Afghanistan et un essai photographique sur l’art populaire. 1978 , sixième et dernier séjour en Afghanistan. La même année, traversée des États-Unis. En 1980, au moment où les pays parcourus s’enfoncent dans la guerre et les révolutions, Jean Charles Blanc se tourne vers une pratique artistique avec le polaroid SX70. Pour lui, par son automatisme, cette technique signe la fin de l’Histoire des procédés de la photographie argentique.
Claude Stefani, conservateur du Musée Hèbre, parle de Jean Charles Blanc dans ces termes: «Les images de Jean Charles Blanc se nourrissent de cultures lointaines dans la géographie comme dans l’histoire, et de souvenirs polis par le temps et magnifiés par la nostalgie. L’artiste se fait aussi collectionneur. Au fil du temps, l’œuvre devient peu à peu un cabinet de curiosités. Le réel devient fiction, voire mythe avec la découverte de l’artiste inconnue. Dans ses détournements d’objets, on perçoit l’influence des arts premiers, la causticité de l’art brut, l’humour du dadaïsme. Son œuvre reste inclassable au vu de la multiplicité de ses réalisations, aussi originales dans leurs formes que variées dans leurs sujets.».
Land escapes, Galerie Édouard Totah, London, 1981: manipulation des polaroids dans une manière néo-impressionniste où sous l’image photo se cache la peinture
B Wanted, Galerie Samia Saouma, Paris 1983[2],[3],[4]: réalise des tableaux recto-verso, associant photo et peinture qui sont mis en espace puis reproduits et agrandis sous la forme de longs photo-peints