Jean Marie Boussard est né dans une famille bourgeoise de l'Yonne[1]. Il est le fils de Marie Louis Gabriel Boussard, médecin âgé de 31 ans, et de Anne-Joséphine Élisabeth Benoit, âgée de 23 ans[2]. Son grand-père paternel était marchand de bois[1].
Sa carrière débute véritablement lorsqu'il intègre les Postes et Télégraphes en 1872. C'est pour le compte de cette administration qu'il construit ses bâtiments les plus prestigieux durant le dernier quart du XIXe siècle[4]. Il fait appel à des illustrateurs et graveurs, tels Georges Garen qui fut son élève[5].
L'architecte s'illustre aussi dans le domaine de l'architecture domestique. Il réalise ainsi, principalement dans les 5e et 16e arrondissements de Paris, plusieurs immeubles d'habitation richement décorés[1]. Il fait édifier également des villas «romaines» en banlieue parisienne et en province, telle celle d'Épinal (Vosges)[1].
Enfin, Jean Boussard s'intéresse de près à l'architecture funéraire et conçoit plusieurs projets de tombeaux à Paris comme en province. Le plus abouti semble être celui de la famille De Courtais situé à Doyet (Allier)[1].
Son agence est située 38 rue Ribera à Paris, dans un immeuble qu'il a lui même construit[6].
Parallèlement à sa carrière de bâtisseur, Jean Boussard s'illustre dans le domaine de l'édition. Ainsi est-il à l'origine de nombreux recueils d'architectures et d'articles publiés dans les revues Le Moniteur des architectes, la Revue générale d'architecture et des travaux publics ou La Semaine des constructeurs[1] ainsi que dans L'Encyclopédie d'architecture[7].
7-9 place des Ternes (La cité mondaine) à Paris 17e (1881-1882). Grand immeuble de 6 étages signé et daté dont les entrées se rejoignent sur une cour circulaire à 25 fenêtres. Fenêtres au coin et sur l'avenue de Wagram. Le sol des entrées est signé par l'entreprise Corbassière. Balcon filant en pierre au 5e étage.
21 boulevard Saint-Germain à Paris (1881-1882, gravé). Immeuble de 6 étages tous différents avec 8 fenêtres par étage, signé J. Boussard. Fronton remarquable. Grand vestibule de classe. De part et d'autre de la double porte d'entrée, deux cariatides, sans bras ni jambes, se font face.
21 rue Greneta à Paris 2e (1885). Immeuble de six étages à neuf fenêtres, signé.
Maison romaine d’Épinal (1892). Maison particulière d'une industrielle devenue siège de la bibliothèque municipale, aujourd'hui service des affaires culturelles de la ville d’Épinal.
Central téléphonique Ségur, 55 avenue de Saxe à Paris 7e (1899-1900). Modifié à plusieurs reprises, actuellement partie de l'Hôtel Hilton Paris Eiffel[13].
Hôtel des Téléphones rue Jean-Jacques Rousseau à Paris.
Central téléphonique Ségur à Paris
Caisse nationale d'épargne rue Saint-Romain à Paris.
Tombeau Florens (cimetière du Père-Lachaise à Paris).
Ouvrages gravés
Études sur l'art funéraire moderne dans ses conceptions les plus pratiques: chapelles, sarcophages, stèles et croix, parallèle des différents genres de construction, ornements allégoriques, Paris, Librairie polytechnique de J. Baudry, , 200 pl.
Concours de l'École des beaux-arts: médailles et mentions, t.1, Paris, Vve A. Morel, , 12 p.-36 pl. (lire en ligne).
Concours de l'École des beaux-arts: médailles et mentions, t.2, Paris, Vve A. Morel, , 12 p.-36 pl. (lire en ligne).
Constructions et décorations pour jardins: kiosques, orangeries, volières, abris divers, Paris, Vve A. Morel, 1879-1881, 50 pl.
Études sur l'art funéraire moderne, Paris, Librairie polytechnique de J. Baudry, , 16-52p. (lire en ligne).
Petites Habitations françaises: maisons-villas-pavillons, Paris, Vve A. Morel, , 104 col.-100 pl.
Choix de fontaines décoratives, Paris, Vve A. Morel, , 40 pl.
Recueil des tombeaux les plus remarquables exécutés de nos jours et représentés en perspective, Paris, Librairie polytechniques de J. Baudry, s.d., 52 pl.
Monographies
Conseils pratiques de construction: La Maison française, ce qu'elle est, ce qu'elle devrait être, Paris, A. Lévy, , IV-110 p.-14 pl.
L'Art de bâtir sa maison, Paris, Librairie des imprimeries réunies, , 468p. (lire en ligne).
Michel Fleury (dir.), Anne Dugast et Isabelle Parizet, Dictionnaire par noms d'architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles: première série, période 1876-1899, Paris, Service des travaux historiques de la Ville de Paris, , XVII-147 p.-144 p. de pl, p.64 (notice 768).
Arnaud Schoonheere, «L'Hôtel des téléphones de Jean Boussard», Livraisons d'histoire de l'architecture, no38, 2e semestre 2019, p.75-85 (ISSN1627-4970, lire en ligne)
Béatrice Bouvier, L'Édition d'architecture à Paris au XIXe siècle: les maisons Bance et Morel et la presse architecturale, Genève, Droz, coll.«École pratique des hautes études. Sciences historiques et philologiques. Histoire et civilisation du livre», , XII-622 p.-30 pl. (ISBN2-600-00879-9), p.279.
Arnaud Schoonheere, Jean Boussard (1844-1923): bâtisseur et pionnier de l'architecture postale, Paris, Université Paris sciences et lettres, (présentation en ligne).
Thèse de doctorat en histoire de l'art soutenue le 20 juin 2023 sous la direction de Jean-Michel Leniaud.