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artiste genevois, peintre et dessinateur De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Pierre Saint-Ours, né le à Genève, alors dans la République de Genève et mort le dans la même ville, est un peintre et dessinateur suisse.
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Cimetière de Chêne-Bougeries (d) |
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Issu d’une famille de petite noblesse huguenote, originaire du Dauphiné établie dès 1701 à Nyon puis à Genève à la fin du XVIIe siècle, Saint-Ours est l’élève de son père, Jacques, avant de se rendre à Paris en 1769, où il se forme à l'Académie royale de peinture et de sculpture dans l’atelier de Joseph-Marie Vien[1],[2]. Il y côtoie François-André Vincent qui devient son ami et y fait la connaissance de Jacques-Louis David[3].
Lauréat du Prix de Rome en 1780, avec un Enlèvement des Sabines aujourd'hui disparu, il se voit refuser une bourse d'études à l’Académie de France à Rome car il est protestant et non français. Il entreprend le voyage à ses frais. À Rome François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis et ambassadeur de France, ainsi que Louis Jean François Lagrenée, directeur de l'Académie de France à Rome l'encouragent. Il fait la connaissance d’Antonio Canova et de Bénigne Gagneraux et copie des œuvres de Raphaël, Le Dominiquin et Nicolas Poussin[3].
De 1782 à 1789, il forme son cousin et unique élève Gabriel-Constant Vaucher. Il réalise des tableaux de grand format Le choix des enfants de Sparte (1786), Les Mariages germains et Les jeux olympiques (1787-1790). Dans ces tableaux aux multiples figures, il montre les « traits de mœurs de différents peuples de l’Antiquité »[4] d'après Plutarque et Tacite[4].
Ses relations avec la France ne sont toutefois pas rompues, car après l'annexion du pays genevois[5] par Napoléon Ier, il gagne un des concours organisés par celui-ci avec Le Rétablissement du culte. Dans ce tableau de 1778, conservé au Château de Versailles, son style commence déjà à s'orienter vers un plus grand classicisme.
Après 12 années passées à Rome, il retourne en à Genève, où il épouse une cousine lointaine Hélène Bois-de-Chêne, et se met au service de la République pour défendre les idées d’égalité, de liberté et de démocratie [4]. Il se consacre à la politique jusqu'en 1796 (il est élu à l'Assemblée nationale, membre du Comité législatif). Il organise également un cortège en l'honneur de Jean-Jacques Rousseau en , inaugure des bâtiments publics, peint une allégorie de la République[6],[7]. Il conserve son mandat de professeur de dessin à la Société des arts de Genève[3].
L'influence de la série du Lévite d'Éphraïm, d'après Jean-Jacques Rousseau[3] est profonde sur Saint-Ours. Les quatorze épisodes de cette histoire, exécutés au lavis, puis peints à l'huile sont réalisés entre 1792 et 1806. Les œuvres montrent une jeune famille fuyant la nature qui tremble. Elles font référence au tremblement de terre de Messine, aux bouleversements de la Révolution française et tendent à déclencher le sentiment de sublime qui émerge au siècle des Lumières[3].
Saint-Ours continue à s'intéresser à des thèmes antiques notamment avec Homère aveugle, lisant l'Odyssée ou Caius Furius Cressinus, accusé de sorcellerie (1792)[3].
Cependant, Saint-Ours horrifié par les débordements de la Terreur abandonne bientôt toutes ses charges officielles et redevient simple citoyen[4]. L'œuvre tardive est dominée par des portraits, dans lesquels l'artiste saisit des citoyens genevois entourés d'objets de leur vie quotidienne. Vingt sept membres de la Société des arts se font portraiturer par lui, dont Horace Bénédict de Saussure, François Tronchin et Pierre-François Tingry. Il fait également le portrait de sa famille dans un environnement plus simple[3],[4].
« Si l'exposition est à conseiller, le petit volume qui l'accompagne n'est en aucun cas un catalogue. Il se contente de reproduire et de commenter certaines œuvres, sans une liste exhaustive. L'écriture du catalogue complet devrait paraître chez le même éditeur. Car, incontestablement, cet artiste mérite une véritable monographie. »
— Didier Rykner, Un peintre genevois dans l'Europe des Lumières, La Tribune de l'art, .
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