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ancien esclave de Saint-Domingue, devenu militaire puis homme politique français, déporté par Napoléon Bonaparte De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Louis Annecy est un ancien esclave devenu officier militaire puis homme politique français, né vers 1758[FU 1] dans la colonie de Saint-Domingue, et mort vers 1807 victime de la déportation des Antillais en Corse par le premier Consul Napoléon Bonaparte.
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Jean-Louis[1] naît esclave, approximativement vers 1758, dans la colonie française de Saint-Domingue. Son maître, Pierre Antoine, libre de couleur engagé dans la « compagnie des nègres libres du Cap », l'emmène avec lui comme aide de camp pendant la guerre d'indépendance américaine (siège de Savannah). Le , en récompense de ses « bons services », Jean-Louis est affranchi par son propriétaire et supérieur hiérarchique, pour la somme de 300 livres tournois, et devient Jean-Louis Annecy[2].
Il obtient le grade de capitaine dans le premier régiment de troupes franches du Cap et achète des terres dans les environs de la capitale coloniale[2].
Le 17 avril 1797 (germinal an V), Jean-Louis Annecy est élu représentant au Conseil des Anciens, chambre haute du parlement français sous le Directoire[2], et dernière assemblée à siéger au Palais des Tuileries. Il fréquente assidûment la deuxième Société des amis des Noirs et des colonies[2].
Au lendemain du coup d'État de Napoléon Bonaparte le 18 brumaire an VIII (), Annecy est exclu du Corps législatif, comme toute la députation de Saint-Domingue. Toutefois, contrairement à Léger-Félicité Sonthonax et ses acolytes Étienne Mentor et Claude Leborgne de Boigne[3],[4], aucun mandat d'arrêt n'est émis contre lui. Il peut donc retourner à Saint-Domingue[2].
En 1802, lors de l'expédition militaire française envoyée par Bonaparte à Saint-Domingue pour y rétablir l'autorité de la métropole et l'esclavage, le général Leclerc déporte Annecy au bagne d'Ajaccio en Corse[2],[5].
Transféré ensuite sur l'île d'Elbe, voisine de la Corse, et placé en résidence surveillée, il meurt à l'âge de 49 ans en 1807[2].
Selon Bernard Gainot, qui pose la problématique de l'oubli de Jean-Louis Annecy[2] : « L’oubli complet dans lequel le personnage a sombré a des causes objectives : Annecy ne laisse aucune trace directe, faute de quoi a longtemps été réputée impossible toute narration positive. Le silence et l’invisibilité d’Annecy venaient pourtant cautionner les courants historiographiques établis. Quelle place accorder à la promotion individuelle lorsqu’on a affaire au métadiscours de l’épopée, qui ne veut retenir d’autre perspective que le raccourci direct, quasi instantané, entre le soulèvement massif des esclaves de 1791 (quasi sui generis, sans contradictions) et l’indépendance de 1804 (elle-même sui generis et sans contradictions) ? »
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