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juriste et homme d'Etat français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Baptiste, comte Treilhard (né le à Brive-la-Gaillarde et mort le à Paris) est un juriste et homme politique français à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
Juriste avant d'être homme politique, Jean-Baptiste Treilhard a traversé sans trop d'encombres les époques troublées de la Révolution et de l'Empire, jouant un rôle décisif à des moments importants. Sans atteindre la notoriété de certains de ses collègues révolutionnaires, il a occupé un certain nombre de postes clefs — Président de l'Assemblée nationale constituante, Président de la Convention nationale lors du procès de Louis XVI, membre du Comité de salut public, président du Conseil des Cinq-Cents, membre du Directoire — dont la succession à différentes périodes atteste la continuité de son action et sa capacité de survie.
Eugène Marbeau décrit Jean-Baptiste Treilhard comme « un homme honnête et droit qui se contente de faire son devoir dans la situation où la fortune le place, mais qui ne cherche pas à diriger sa vie et à dominer les évènements ».
Il est inhumé au Panthéon.
Le père de Jean-Baptiste Treilhard, Jean-François Treilhard, seigneur de Jayac et de La Chapelle, était avocat au parlement et au Présidial de Brive, juge de l'abbaye d'Obazine, fermier et administrateur des terres du duché de Ventadour, premier consul de Brive en 1740, et maire perpétuel de la ville en 1769.
Élève du collège des doctrinaires à Brive, Jean-Baptiste reçut un enseignement conciliant les exigences de la science et de la foi.
Après des études de droit, Jean-Baptiste Treilhard devient, en 1761, avocat au Parlement de Paris. Protégé de Turgot, futur contrôleur des Finances de Louis XVI, il est engagé pour s'occuper des affaires judiciaires de la Maison de Condé, branche cadette de la famille royale.
En mai 1789, Jean-Baptiste Treilhard est élu représentant du tiers-état de la ville de Paris, le dixième sur vingt, aux États-généraux[1]. Il prête le serment du Jeu de Paume le 20 juin[2]. Il siège au Comité des affaires ecclésiastiques au nom de qui il présente un rapport sur les dîmes en septembre[3], puis un rapport sur la vente des biens de l’Église en décembre[4]. En mai 1791, il vote en faveur du rattachement du Comtat Venaissin à la France[5].
Treilhard, aux côtés de Duport et de Massieu, accède au secrétariat de l'Assemblée sous la présidence de Démeunier en décembre 1789[6]. Il est élu président en juillet 1790[7].
La monarchie française s'effondre à la suite de l'insurrection du 10 août 1792. En septembre, Treilhard, alors président du tribunal criminel de Paris, est élu député du département de Seine-et-Oise, le septième sur quatorze, à la Convention nationale[8]. Il en est élu président fin décembre 1792. Ses secrétaires sont Jean-Baptiste Salle, Pierre-Louis Manuel et Charles Dufriche-Valazé[9].
Treilhard siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, rejette l'appel au peuple mais vote en faveur du sursis[10]. Il ne participe ni au scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[11] ni à celui sur le rétablissement de la Commission des Douze[12].
Treilhard est élu suppléant de la Commission de Salut public fin mars 1793, puis membre du Comité de Salut public en avril, le huitième sur neuf, par 167 voix. Lindet et lui sont remplacés le 12 juin par Jean-Bon Saint-André et Thomas-Augustin Gasparin[13]. Accompagné de Mathieu-Mirampal, Treilhard est en effet envoyé en mission dans les départements de la Dordogne, de la Gironde et du Lot-et-Garonne[14]. Ils sont rappelés en juillet, les députés montagnards Roux-Fazillac et Laignelot leur reprochant de prêcher le modérantisme [15]. Il est envoyé à Marly aux côtés de Pierre-Jean-Baptiste Auguis et de Nicolas-François Enlart en septembre 1793[16].
Après la crise du 9 thermidor, à laquelle il ne prend pas part, Treilhard redevient membre du Comité de Salut public, entre thermidor an II[17] et brumaire an III (entre fin juillet et novembre 1794)[18], puis entre floréal[19] et thermidor an III (entre mai et août 1795)[20]. Il retourne en mission dans les départements du Bec-d'Ambès (Gironde) et le Lot-et-Garonne entre nivôse[21] et germinal an III (entre décembre 1794 et avril 1795)[22].
En 1796, il fait adopter le principe de l’échange de la fille de Louis XVI, Marie-Thérèse Charlotte, future duchesse d’Angoulême, contre les commissaires aux armées trahis et livrés par le général Dumouriez passé à l’ennemi et détenus par les Autrichiens.
Dans son discours du 1er pluviôse an IV (, il prononce un serment de haine à la royauté, à l'occasion de l'anniversaire de l'exécution de Louis XVI.
Après l'avoir nommé ambassadeur à Naples (octobre 1797), le Directoire le nomme ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt (décembre 1797). Président du Conseil des Cinq-Cents, il devient membre du Directoire, le (26 floréal an VI) en remplacement de François de Neufchâteau. Il sera président du Directoire du au .
Le , son élection comme membre du Directoire est invalidée par une résolution du Conseil des Anciens, au motif d'inéligibilité.
Après le coup d'État du 18 Brumaire, durant le Consulat, il est nommé le vice-président du tribunal d’appel du département de la Seine, et en devient président le . Il préside la section de législation au Conseil d'État, en 1802, et participe à la rédaction du Code civil français, du Code pénal, du Code d'instruction criminelle et du Code du commerce en collaboration étroite avec Cambacérès, Tronchet et Jean Étienne Marie Portalis, Bigot de Préameneu, Berlier et Réal Lors de la proclamation de l'Empire, il avait été chargé de donner communication au Tribunat du sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII. Grand officier de la Légion d'honneur le , il est fait comte de l'Empire le .
À propos de la nécessité d'organiser le travail des condamnés dans les prisons pour remédier à la criminalité, le comte Jean-Baptiste Treilhard, dans son rapport sur les motifs du code d'instruction criminelle de 1808, écrit : « L'ordre qui doit régner dans les maisons de force peut contribuer puissamment à régénérer les condamnés ; les vices de l'éducation, la contagion des mauvais exemples, l'oisiveté ont enfanté des crimes. Eh bien, essayons de fermer toutes ces sources de corruption ; que les règles d'une morale saine soient pratiquées dans les maisons de force ; qu'obligés à un travail qu'ils finiront par aimer, les condamnés y contractent l'habitude, le goût, et le besoin de l'occupation ; qu'ils se donnent respectivement l'exemple d'une vie laborieuse ; elles deviendront bientôt une vie pure (…). »
Le il devient ministre d'État, fonction qu'il occupera jusqu'à sa mort.
En 1810, lors d'un débat parlementaire à propos de la réforme des institutions judiciaires, Treilhard précise que les membres des cours prendront désormais le titre de « Conseillers de sa majesté » afin de rappeler le « souvenir de grands talents et de grandes vertus ». (Archives parlementaires, 2e série, Tome X, p. 699).
Jean-Baptiste Treilhard s'éteint le à 19 heures, en son hôtel de la rue des Maçons à Paris. Comme dignitaire de l'Empire, il est inhumé au Panthéon le à 14 heures dans le caveau no III. Les obsèques religieuses sont célébrées à 12 heures en l’église Saint-Étienne du Mont. Les quatre coins du drap mortuaire sont portés par Regnaud de Saint-Jean-d’Angély, ministre d’État, le comte Andréossy, président de la section de la guerre, le comte Berlier, conseiller d’État et le comte Defermon, ministre d’État qui prononce l’éloge funèbre.
Marié à Edmée Elisabeth Boudot, fille d'Étienne Edme Boudot, procureur au Châtelet de Paris et conseiller au Conseil de Monsieur, et d'Augustine Marie Chaulet, et petite-fille de Jean Boudot, Jean-Baptiste Treilhard est le père de Achille Libéral Treilhard, le beau-père d'André Pierre Étienne Abrial et le grand-père de l'épouse de Georges L'Hopital.
Il est l'oncle du général-baron Annet-Antoine Couloumy.
Les papiers personnels de Jean-Baptiste Treilhard sont conservés aux Archives nationales sous la cote 117AP [23]
Figure | Blasonnement |
Armes de comte Treilhard et de l'Empire (lettres patentes du ).
D'azur à trois palmes d'or, ordonnées 2 et 1, posées en bande ; au franc-canton brochant. |
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