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poème de Louis Aragon, écrit en janvier 1943 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Il n’y a pas d’amour heureux est un poème de Louis Aragon, écrit en janvier 1943 et publié dans le recueil La Diane française en 1944.
L'auteur y exprime sa conception de l’amour comme un absolu inaccessible. Il y fait également de nombreuses références à la Résistance, notamment dans la dernière strophe.
Le poème fut écrit à Montchat, quartier du 3e arrondissement de Lyon, chez un ami d'Aragon, lui aussi poète et résistant, René Tavernier, qui le cachait, ainsi qu'Elsa Triolet, pendant l'Occupation[1]. La maison, aujourd'hui disparue, se trouvait au no 4 de la rue Chambovet[2], à l'emplacement de l'actuel parc Chambovet, où une plaque commémorative garde depuis 1993[3] le souvenir du lieu d'écriture du poème.
Dans un entretien avec Francis Crémieux diffusé le sur la RTF, Aragon a expliqué qu'à l'époque où il a écrit le poème, Elsa voulait le quitter en raison d'une règle dans la Résistance selon laquelle un couple opérant dans ces mouvements ne pouvait pas continuer à vivre ensemble, pour des raisons de sécurité en cas d'arrestation[4],[5],[6].
Le manuscrit du poème a été présenté en 1972 lors d'une exposition sur Elsa Triolet à la Bibliothèque nationale[7]. Néanmoins le fils de René Tavernier, Bertrand Tavernier, raconte que le manuscrit original est toujours en la possession de son père, et que c'est un autre manuscrit qui a été exposé à la Bibliothèque nationale. En effet, le poème a été dédicacé à sa mère Geneviève[3],[8], et selon celle-ci, Aragon a fait un deuxième manuscrit après la guerre car la dédicace avait provoqué une scène de ménage avec Elsa Triolet[9],[1]. Un fac-similé du manuscrit de René Tavernier a été publié en 2010 dans la revue La Règle du jeu[10].
Ce poème, amputé de sa dernière strophe et ayant fait l'objet de changements mineurs, est mis en musique et enregistré par Georges Brassens en 1953 qui réutilisa ensuite la même mélodie pour un autre poème, La Prière de Francis Jammes, un écrivain catholique[11], ce qui offusquera le communiste Louis Aragon[12],[13].
Aragon estimait également que cette amputation était un contresens qui changeait toute la signification de son texte, poème de résistance et non simple chanson d'amour. Catherine Sauvage l'enregistre en 1955, en réintégrant la strophe amputée[14].
La chanson a été reprise par de nombreux autres artistes[15] :
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