Histoire militaire de la république démocratique du Congo
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L’histoire militaire de la république démocratique du Congo couvre environ un siècle et demi d'histoire à travers l’Afrique centrale mais aussi en Afrique orientale. Le présent article est donc la synthèse des historiques des nombreux conflits qui ont ensanglanté le pays et la région.
L'espace géographique qui constitue l’actuelle république démocratique du Congo (successivement appelée État indépendant du Congo, Congo belge, Congo-Kinshasa, et Zaïre) a très tôt été le théâtre de violents affrontements. En effet, dès l’unification et l’annexion du territoire par Léopold II de Belgique lors du partage de l’Afrique en 1885, ce dernier dut imposer par la force son autorité aux peuples dont il se déclarait souverain ; il affronta notamment à plusieurs reprises, entre 1892 et 1894, les états indigènes du Maniema, qui lui contestaient sa suprématie.
Étant passé sous domination belge à proprement parler, les troupes congolaises furent aussi impliquées sur les théâtres africains des deux guerres mondiales, avant d'être, après l'indépendance en 1960, confrontées à une guerre civile d'une rare violence, qui aboutit à la prise de pouvoir par Mobutu. Ce dernier fit entrer le pays dans le camp occidental durant la guerre froide, et engagea, au cours des années 1970, ses forces armées dans la lutte contre le communisme en Afrique centrale et australe, en particulier en Angola. Soutenu envers et contre tout par ses partenaires traditionnels, le pays connut une paix toute relative durant la décennie suivante.
Mais au milieu des années 1990, la crise humanitaire, et les mouvements de populations vers le Zaïre, engendrés par le Génocide des Tutsi au Rwanda, achevèrent de profondément déstabiliser l'est du pays, et en 1996, durant la première guerre du Congo, l'armée de Mobutu ne put résister bien longtemps à l'alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, le mouvement rebelle de Laurent-Désiré Kabila, ouvertement soutenu et équipé par le Rwanda et l'Ouganda. Finalement, peu de temps après son arrivée au pouvoir, le nouveau maître de Kinshasa se retourna contre ses anciens parrains, qui envahirent alors le pays et l'occupèrent sous couvert de mouvements locaux, déclenchant la deuxième guerre du Congo qui prit fin en 2003, suite à la signature des accords de paix à Sun City. Mais les conflits ne se sont pas arrêté totalement pour autant, dans l'est de la RDC, la guerre du Kivu embrase la région par intermittence depuis 2004. Ce conflit voit s'opposer différents groupes armés entre eux et avec les forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC). On peut citer, la rébellion du congrès national pour la défense du peuple de 2006 à 2009, qui se résout par un accord de paix signé le , celle du mouvement du 23 mars (M23) qui se mutine en 2012, considérant que le gouvernement congolais ne respectait pas les modalités de l'accord de paix signé en 2009.
En 2024, la RDC est toujours soumis à une déstabilisation de l'est de son territoire par des groupes armés, où les combats entrainent des déplacements massifs de populations. Le M23, défait fin 2013 par les FARDC et ses alliés, a repris les armes en 2021, et contrôlerai environ la moitié de la province du Nord-Kivu[1],[2]. D'autres rébellions sont elles aussi toujours actives dans ces régions, tel les forces démocratiques alliées (ADF), affiliées à l’organisation de l’État islamique depuis 2017, les forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ou la coopérative pour le développement du Congo (CODECO), au total se sont plus de 120 groupes armés qui sont actif dans l'est de la république démocratique du Congo en 2023, principalement dans le Nord-Kivu, et l'Ituri[3].