Hawzi

genre de musique populaire algérien De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Hawzi

Le Hawzi (arabe : الحوزي al ḥawzī) ou Haouzi ou Houzi est un genre musical citadin populaire de l'Algérie. Il dérive du Gharnati qui est le répertoire de musique arabo-andalouse de l'école de Tlemcen[1].

Hawzi "nīrān šāʿla fī knānī" d'Ahmed Ben Triki [1650-1750], chanté par Cheik Larbi BENSARI et son fils, Redouane.
Faits en bref Origines stylistiques, Origines culturelles ...
Hawzi

الحوزي (ar)

(al-ḥawzī)
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El Widadia de Blida, ensemble de musique Houzi.
Origines stylistiques Gharnati (musique arabo-andalouse)
Origines culturelles Algérie (Tlemcen)
Instruments typiques rabâb, Kamendja, Kuitra, tar, darbouka, kanoun
Popularité Algérie
Scènes régionales Alger, Blida, Koléa, Tlemcen, Miliana, Médéa, Constantine

Genres associés

Aroubi

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Étymologie

Le mot hawzi provient de l'arabe hawz qui signifie « périphérie » ou « alentour »[2].

On a longtemps pensé que ce genre était né dans le terroir périurbain de Tlemcen, toutefois, aujourd'hui les spécialistes penchent pour l'interprétation du terme générique hawzi[2], au sens d'« irrégulier », d'une production qui se situe dans un rapport de filiation problématique avec la norme poético-musicale, de la nuba[3].

Histoire

Résumé
Contexte
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Musiciens de Tlemcen au début du XXe siècle.

Le hawzi est une poésie populaire chantée d'Algérie qui remonte au XVIe siècle[4] et dérive du gharnati de l'école de Tlemcen[5]. Les Tlemcéniens le développent en adaptant l'art poétique et musical arabo-andalou (en particulier du Zadjal) à leur propre tradition régionale maghrébine[3]. Produit du syncrétisme andalou et autochtone, né dans l'Ouest algérien, cette poésie dialectale est adoptée par la majorité de la population algérienne et le corpus littéraire demeure à peu près identique[6].

Les auteurs du hawzi sont généralement originaires de la ville de Tlemcen et de ses alentours. Ses pièces sont longues, ses textes ont été écrits et interprétés d'abord par les hommes et peuvent être chantés en groupe ou en solo[4]. La plupart de ces poèmes datent des XVIIe et XVIIIe siècles, mais il existe des textes plus anciens[6]. Ainsi, Ibn Khaldoun évoque dans la Muqaddima, un poète Ibn El Mouedden qui exerçait à Tlemcen l'art dit Aroudh El balad (« poésie métrique locale »). Puis, Sidi Lakhdar Ben Khlouf, compose au XVIe siècle plusieurs poèmes dont le plus connu est celui de la bataille de Mazagran[6].

Puis, des déclinaisons locales du hawzi vont apparaître à Alger et à Constantine, ainsi que d'autres formes musicales qui s'apparentent à lui, notamment le aroubi et le chaabî[7]. La date de sa première introduction à Constantine est inconnue, Toumi et ses prédécesseurs pour exprimer leur intérêt au hawzi disaient « Tlemcen çan'at ‘u qçantîna tabcat » : « Tlemcen a créé le hawzi et Constantine l'a remodelé. »[2]. Il est également largement adopté par l'école d'Alger[8].

Au niveau musical, à partir de la mélodie originale tlemcenienne, les instruments spécifiques et les influences locales peuvent donner un cadre rythmique et mélodique propre à chaque région[6]. Les thèmes abordés sont issus de la poésie classique et post-classique arabe, ils ont ensuite intégré un matériau linguistique puisé dans la culture locale[6].

Modes (musicaux)

Le genre hawzi empreinte à l'école de Tlemcen (Gharnati) les modes ṭūbūʿ suivant :

  1. Al-ʿīrāq al-māḥṣūr (العراق المحصور)
  2. Al-ʿīrāq al-māṭlūq (العراق المطلوق)
  3. Al-Ġārkā (الجركة)
  4. Al-Māzmūm (المزموم)
  5. Al-Māwwāl (الموَال)
  6. Rāml al-māyā (رمل الماية)
  7. Sīkā (السيكة)
  8. Zīdān (الزيدان)
  9. Al-ġrīb (الغريب)
  10. Al-sāḥlī (الساحلي) (mode caractéristique du hawzi)

Genres et rythmes

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Orchestre de Lila Borsali, interprète du hawzi tlemcénien.

Il se décline en deux principaux genres qui diffèrent par leur forme poétique[9] :

Le hawzi metṣanna' (الحوزي المتصنّع) (lit. citadin) qui se caractérise par des poèmes strophiques proches du mouachah et du zadjal utilisés dans la Nuba et empreinte certains rythmes caractéristiques de celle-ci[9],[10]:

  • Mîzān əl-qṣîd ǧwāb "instrumental" (mesure à 8/8)
  • Mîzān əl-bašraf ǧwāb "instrumental" (mesure à 2/8 et à 4/8)
  • Mîzān əl-inṣirāf (mesure à 22/16 ou à 6/8)
  • Mîzān əl-meẖles (mesure à 22/16 ou à 6/8)

En outre, il utilise un rythme spécifique au genre hawzi[9], composé d’une mesure à temps inégaux[10] :

  • Mîzān əl-barwālī (Mesure à 10/8)

Le hawzi rural qui se caractérise par des poèmes isométriques se rapprochant ainsi de la qasida traditionnelle. Il utilise cependant les mêmes rythmes que le précédent[9]. Il emploie la poésie populaire malhoun en dialecte local et des mélodies voisines de celles des inqilâbât[7]. Certains poèmes de cette catégorie sont passés dans le répertoire citadin, tel que la qasida Dhalma (« l'injuste »)[6], écrite par Cheikh Ben Guenoun[11].

Artistes représentatifs

Résumé
Contexte

Auteurs-compositeurs

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Tableau de musiciens algériens à la fin du XIXe siècle.

Les poètes du hawzi sont connus et leur nom est souvent cité à la fin du texte[11]. Dans son livre intitulé Tlemcen florilège : histoire, art, politique, portraits et scènes de vie[12], El Hassar Bénali a classé les poètes du Hawzi suivant un ordre chronologique :

Interprètes

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Groupe musical de Larbi Bensari.

Festivals

Notes et références

Annexes

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