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Étude des règles régissant la langue française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La grammaire française est l'usage courant contemporain (plutôt qu'historique) de la langue française (orale ou écrite), soit plus précisément « l’étude systématique des éléments constitutifs et du fonctionnement » de la langue[1].
La grammaire descriptive se distingue de la grammaire normative (dite aussi prescriptive)[2]. La première a pour objectif de décrire et d'analyser les structures et particularités de la langue française d'un point de vue linguistique. La grammaire descriptive du français a de nos jours nettement profité du développement de la linguistique contemporaine, que ce soit dans le domaine de la grammaire du texte, de la pragmatique ou de la sémantique, renouvelant et affinant ainsi la compréhension des mécanismes du français.
La grammaire normative, pour sa part, a pour objet les règles du parler « correct », principalement à l'écrit. Cette grammaire n'a pas de fin scientifique, mais a seulement pour but d'indiquer comment utiliser les ressources de la langue.
On aborde généralement la description de la langue en identifiant l'ensemble des classes de mots qui la composent. Deux mots appartiennent à la même classe grammaticale lorsqu'ils peuvent être remplacés l'un par l'autre dans une phrase sans que la phrase cesse d'être correcte. La grammaire française distingue neuf classes de mots :
Les différentes classes de mots peuvent être étudiées sous l'aspect de leur morphologie (leurs variations de forme ou flexions), de leur syntaxe (organisation en phrase) et de leur sémantique ou sens.
Un groupe nominal est un groupe de mots qui a pour noyau un nom, précédé en général d'un déterminant. Dans le groupe nominal, le nom transmet ses marques de genre et de nombre au déterminant et à l'adjectif : une veste bleue.
Le groupe nominal est constitué d'un déterminant et d'un nom commun : une veste. Le groupe nominal est dit étendu lorsqu'il comporte en outre des expansions du nom, c'est-à-dire des mots ou des groupes de mots qui complètent le nom noyau, apportant des précisions sur ce qu'il désigne, sans être indispensables à la correction grammaticale de la phrase. Les diverses expansions du nom sont :
Le groupe nominal peut avoir les fonctions syntaxiques suivantes dans la phrase :
Il existe deux types d'article en français : l'article défini et l'article indéfini. Ils varient en genre et en nombre et se modifient selon le rapport du mot qu'ils déterminent.
Le pronom est variable en genre (masculin ou féminin), en nombre (singulier ou pluriel), et parfois aussi en personne. Il prend toujours la signification du mot ou du groupe de mots qu'il remplace (la référence). Cette fonction est exprimée par son nom : pro-nom signifiant ce qui est « pour », « mis à la place » d'un nom.
Sa signification dépend aussi du contexte extralinguistique (quand le pronom est un déictique), ou du contexte textuel (selon que le pronom est un anaphorique ou un cataphorique). La signification du pronom cataphorique « celle-ci », en revanche, dépend soit du contexte, soit du mot auquel il se réfère.
Les particularités syntaxiques du pronom sont identiques à celles du nom, que le pronom peut remplacer dans la phrase.
Pronoms sujets | Pronoms COD | Pronoms COI | Pronoms disjoints | Pronoms réfléchis | |
---|---|---|---|---|---|
1re personne du singulier | je | me | me | moi | me / moi-même |
2e personne du singulier | tu | te | te | toi | te / toi-même |
3e personne du singulier | il / elle | le / la | lui | lui / elle | se / lui-même / elle-même / soi |
1re personne du pluriel | nous | nous | nous | nous | nous / nous-mêmes |
2e personne du pluriel | vous | vous | vous | vous | vous / vous-mêmes |
3e personne du pluriel | ils / elles | les | leur | eux/elles | se / eux-mêmes / elles-mêmes |
Le pronom personnel est une catégorie de pronom servant à désigner les trois types de personne grammaticale : je/nous, tu/vous, il/elle//ils/elles. Il a deux rôles possibles dans la phrase : il peut avoir la valeur d'un pronom déictique ou celle d'un pronom représentant.
Le pronom personnel déictique de première ou de deuxième personne sert à désigner une personne qui participe à l'acte d'énonciation. Il possède donc une valeur déictique. Dans la phrase Regarde-moi quand je te parle, moi et je désignent le locuteur, alors que te désigne l'interlocuteur.
Le pronom personnel représentant de troisième personne sert à désigner des personnes ou des choses qui ont déjà été mentionnées ou qui vont l'être. Il a une valeur anaphorique ou cataphorique, il fait partie des pronoms représentants.
Nous et vous peuvent avoir soit un rôle déictique soit associer un déictique et un représentant.
Le pronom impersonnel il n'est ni déictique ni représentant dans la phrase « Il pleut ».
Le pronom sujet on a un sens indéfini, mais peut aussi remplacer les pronoms je, tu, nous dans le langage parlé.
Le pronom vous remplace tu dans un contexte formel. Il s'agit du vous de politesse (vouvoiement).
La forme conjointe du pronom est la forme qu'il prend lorsqu'il n'est pas séparé du verbe, si ce n'est par un autre pronom de forme conjointe ou par l'adverbe de négation ne :
La forme disjointe est la forme que prend le pronom lorsqu'il est séparé du verbe ou employé sans verbe. Il peut être :
Aux troisièmes personnes du singulier et du pluriel, et aux formes disjointes, le pronom personnel prend une forme spécifique lorsqu'il est réfléchi, c'est-à-dire lorsqu'il représente le même référent que le sujet.
Forme conjointe | Forme disjointe | |
1re personne | me | moi-même |
2e personne | te | toi-même |
3e personne | se | lui-même / soi (dans un sens général) |
1re personne | nous | nous-même |
2e personne | vous | vous-même |
3e personne | se | eux-mêmes |
Les pronoms réfléchis conjoints servent à construire les formes pronominales (verbe pronominal), réciproques ou pronominales passives.
Les formes en et y sont des pronoms remplaçant généralement une préposition. On parle alors de pronoms adverbiaux[3], car ils ont souvent, comme les adverbes, une fonction circonstancielle.
Le pronom y inclut le sens de la préposition « à » ou d'une préposition de sens locatif ou directif (sur, dans…). Il peut avoir les fonctions de :
Le pronom en remplace la préposition de. Il peut avoir les fonctions de :
Le pronom relatif a pour rôle de relier une proposition (subordonnée) relative à la proposition principale à laquelle elle est rattachée.
Lorsque la proposition subordonnée relative est adjective, le pronom relatif remplace un groupe de mots que l'on appelle son antécédent. L'antécédent est situé dans la proposition dont dépend la relative, le pronom a alors une valeur anaphorique.
Lorsque la relative est substantive, le pronom relatif n'a pas d'antécédent, il est nominal.
La forme simple du pronom relatif varie selon le caractère animé ou inanimé de l'antécédent.
Fonction | Antécédent animé | Antécédent inanimé |
---|---|---|
Sujet | qui | qui |
COD | que | que |
Complément prépositionnel | dont, préposition + qui | dont, où, préposition + quoi |
La forme composée du pronom relatif varie selon le genre et le nombre de son antécédent. Il peut se contracter avec les prépositions à et de.
Fonction | Masculin singulier | Masculin pluriel | Féminin singulier | Féminin pluriel |
---|---|---|---|---|
Sujet | lequel | lesquels | laquelle | lesquelles |
Complément prépositionnel | préposition + lequel | préposition + lesquels | préposition + laquelle | préposition + lesquelles |
Avec la préposition à | auquel | auxquels | à laquelle | auxquelles |
Avec la préposition de | duquel | desquels | de laquelle | desquelles |
Un pronom interrogatif permet de demander l'identité de la personne ou de la chose concernée par le reste de la phrase. Les pronoms interrogatifs peuvent être simples, renforcés ou composés.
Les formes simples des pronoms interrogatifs varient selon le caractère animé ou inanimé du référent, et la fonction du pronom.
Fonction | Référent animé | Référent inanimé |
---|---|---|
Sujet | qui | |
COD | qui | que |
Complément prépositionnel | préposition + qui | préposition + quoi |
À chaque forme simple correspond une forme renforcée qui est une locution pronominale interrogative.
Fonction | Référent animé | Référent inanimé |
---|---|---|
Sujet | qui est-ce qui | qu'est-ce qui |
COD | qui est-ce que | qu'est-ce que |
Complément prépositionnel | préposition + qui est-ce que | préposition + quoi est-ce que |
La forme composée varie selon le genre, le nombre et la fonction du référent, et peut se contracter avec les prépositions à et de. Elle a une valeur anaphorique, car elle reprend un groupe nominal.
Fonction | Masculin singulier | Masculin pluriel | Féminin singulier | Féminin pluriel |
---|---|---|---|---|
Sujet, COD | lequel | lesquels | laquelle | lesquelles |
Complément prépositionnel | préposition + lequel | préposition + lesquels | préposition + laquelle | préposition + lesquelles |
Avec la préposition à | auquel | auxquels | à laquelle | auxquelles |
Avec la préposition de | duquel | desquels | de laquelle | desquelles |
Le pronom possessif remplace un groupe nominal introduit par un déterminant possessif. Il varie selon le genre, le nombre du possédé, et la personne du possesseur.
Personne et nombre | Masculin singulier | Masculin pluriel | Féminin singulier | Féminin pluriel |
---|---|---|---|---|
1re personne du singulier | le mien | les miens | la mienne | les miennes |
2e personne du singulier | le tien | les tiens | la tienne | les tiennes |
3e personne du singulier | le sien | les siens | la sienne | les siennes |
1re personne du pluriel | le nôtre | les nôtres | la nôtre | les nôtres |
2e personne du pluriel | le vôtre | les vôtres | la vôtre | les vôtres |
3e personne du pluriel | le leur | les leurs | la leur | les leurs |
Le pronom démonstratif remplace un groupe nominal précédé d'un déterminant démonstratif. Il peut avoir une forme simple ou composée.
La forme simple d'un pronom démonstratif reprend un nom, mais pour le modifier et désigner un autre référent. C'est pourquoi ce pronom est toujours accompagné par :
Le pronom démonstratif simple ce est désigné comme neutre, car il ne varie pas en genre ni en nombre, et se réfère uniquement à des inanimés. Il intervient exclusivement pour former des propositions subordonnées relatives.
Formes | Masculin singulier | Masculin pluriel | Neutre singulier | Féminin singulier | Féminin pluriel |
---|---|---|---|---|---|
Forme simple | celui | ceux | ce | celle | celles |
Forme composée | celui-ci, celui-là | ceux-ci, ceux-là | ceci, cela, ça | celle-ci, celle-là | celles-ci, celles-là |
La forme composée d'un pronom démonstratif n'est pas nécessairement modifiée par un autre référent. La particule localisatrice ci renvoie à la forme la plus proche, alors que la particule là renvoie à quelque chose de plus éloigné.
Les pronoms démonstratifs composés ceci, cela et ça sont désignés comme neutres, car ils ne varient pas en genre ni en nombre, et se réfèrent uniquement à des inanimés.
Un pronom indéfini désigne un être animé ou inanimé dont on ne précise pas l'identité ou le nombre. Cette classe est assez hétéroclite. Riegel, Pellat et Rioul identifient deux grandes catégories : l'une de quantification et l'autre d'identité ou différence[4].
On peut classer les pronoms indéfinis en tenant compte de leur sens.
Sens | Pronoms indéfinis |
---|---|
Quantificateurs | aucun, nul, pas un, personne, rien… / quelqu'un, quelque chose, n'importe qui, n'importe quoi… / certains, quelques-uns, d'aucuns, plusieurs, peu, beaucoup, la plupart… / tout, tous, chacun… / deux, trois, quatre... |
Identificateurs | le même, la même, les mêmes… / un autre, une autre, d'autres, l'autre, les autres… |
Au plan morphologique, le verbe se conjugue. Il varie en personne (1re, 2e, 3e), en nombre (singulier ou pluriel), en temps (présent, futur, imparfait, passé composé, passé antérieur, plus-que-parfait, passé simple, futur antérieur, conditionnel présent, conditionnel passé), en mode (indicatif, subjonctif, infinitif, impératif, participe, gérondif) et en voix (passif, actif). Au plan sémantique, le verbe désigne une action (manger, boire, penser, etc.) ou un état (être, paraître, sembler, devenir, demeurer, rester et passer pour). Au plan syntaxique le verbe est le nœud de la phrase. Sans lui, il n'y a pas de phrase. Il nécessite souvent des compléments (complément d’objet direct et/ou indirect). Les verbes d'état (être, demeurer, passer pour, sembler, etc.) ont la fonction de copule entre le sujet et l'attribut du sujet.
Certains temps sont absolus et situent simplement le procès dans le temps : présent, imparfait, passé simple, passé composé, futur. D'autres temps sont relatifs et situent le procès en fonction d’autres temps : passé antérieur, plus-que-parfait, futur antérieur.
Le présent de l’indicatif a plusieurs usages mais il permet avant tout d'indiquer que l'action a lieu au moment ou lors d'un moment contemporain de celui où le locuteur parle.
Le présent de vérité générale se retrouve notamment dans des proverbes comme « Qui vole un œuf vole un bœuf ».
Le passé simple désigne une action sans rapport avec le moment présent et complètement achevée (aspect accompli de l'action) au moment où le locuteur parle. C'est un temps du récit qui a disparu de la langue parlée. Cependant, dans la narration écrite (romans, essais historiques, etc.), ce temps reste couramment employé : « Raphaël laissa tout à coup échapper un éclat de rire si brusquement intempestif, que son ami lui demanda compte de cette joie brutale. » (Honoré de Balzac).
Les quatre valeurs principales de l'imparfait sont les suivantes :
Le passé composé, comme son nom l'indique, est un temps composé de deux éléments : l'auxiliaire avoir ou être (appelé verbe auxiliaire) conjugué au présent + le participe passé du verbe.
Ainsi, au présent, le verbe manger donne : Je mange et au passé composé : J'ai mangé (l'auxiliaire avoir conjugué au présent + le participe passé du verbe manger).
L'auxiliaire employé est généralement le verbe être lorsque le verbe que l'on veut conjuguer au passé composé est un verbe de mouvement.
Le passé composé s'emploie pour désigner un acte qui a eu lieu dans le passé et qui, dans le passé, a été fini (J'ai mangé puis je suis parti) alors que l'imparfait désigne une action qui a été commencée dans le passé mais qui a été interrompue (Je mangeais mais mon frère est arrivé à ce moment-là).
Le passé antérieur se forme avec l'auxiliaire être ou avoir conjugué au passé simple, suivi d'un participe passé (c'est un temps composé).
Tout comme le passé simple, le passé antérieur s'utilise plutôt à l'écrit qu'à l'oral. Il sert à indiquer qu'une action s'est terminée au moment où une autre commençait, contrairement au plus-que-parfait qui indique une action en cours d'accomplissement.
Le plus-que-parfait est un temps composé, comme le passé composé avec un verbe auxiliaire + le participe passé du verbe que l'on veut conjuguer, mais l'auxiliaire n'est pas conjugué au présent, il est à l'imparfait.
Ainsi, on obtient :
Ce temps est utilisé pour marquer l'antériorité d'une action passée inaccomplie par rapport à une autre action passée.
Voir ci-dessous, Conditionnel présent, 2e partie.
La langue française contemporaine connaît trois types de futurs : le futur simple, le futur immédiat et le futur antérieur.
Le futur simple se conjugue en ajoutant les terminaisons suivantes : -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont. ex. : manger, je mangerai (premier groupe), finir, je finirai (deuxième groupe). Quand le verbe est un verbe régulier du troisième groupe, s'il se termine en -ir : procéder comme avec les premier et deuxième groupes (exceptions : courir, mourir, venir, tenir et leurs dérivés, les verbes en -oir) ; dans les autres cas : reprendre la troisième personne de l'indicatif présent et utiliser les terminaisons : -rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront (exception : aller). ex. : il reprend, il reprendra.
Le futur immédiat se construit avec le verbe aller conjugué au présent de l'indicatif (en auxiliaire) suivi du verbe principal à l'infinitif et exprime une action dans un futur proche ou considéré comme une intention certaine :
Le futur antérieur est un temps composé avec l'auxiliaire être ou avoir conjugué au futur simple suivi du verbe au participe passé. Il exprime l'aspect accompli ou l'antériorité par rapport au futur simple correspondant : « Tu ne seras content que quand tu auras cassé cette chaise. » (Cocteau)[6].
Le conditionnel présent est le futur du passé. Il sert surtout à formuler le résultat d'une condition en étant juxtaposé à cette condition écrite à l'imparfait et commençant par un si.
Il sert aussi à remplacer le futur dans une pensée ou un discours rapporté indirect dans une narration au passé. Dans cet emploi, il joue le rôle d'un temps de l'indicatif et on peut alors l'appeler indicatif futur du passé.
Le conditionnel passé peut servir de futur du passé antérieur. Il sert alors à former le résultat d'une condition en étant juxtaposé à cette condition écrite au plus-que-parfait et commençant par un si.
Il peut aussi servir de futur antérieur du passé. Il sert alors à remplacer le futur antérieur dans une pensée ou un discours rapporté indirect dans une narration au passé.
Le mode est un aspect de la forme que prend le verbe pour indiquer le degré de réalité exprimé par le locuteur.
La grammaire française compte six modes, deux réels (l'indicatif et l'infinitif) et quatre irréels (le subjonctif, le conditionnel, l'impératif et le participe) qui permettent d'exprimer des fictions, des suppositions, des ordres, etc.
Tous les langages artificiels, tels que les mathématiques, font des propositions selon un mode réel (le plus souvent équivalent de l'infinitif), même s'ils distinguent les hypothèses des axiomes et possèdent des opérateurs indiquant des conditions. L'opposition logique disjonctive entre le vrai et le faux est différente de l'opposition modale entre réalité et fiction.
Au mode indicatif, ce qui est dit est proposé comme étant un fait réel ou considéré comme tel.
Le subjonctif s'emploie surtout dans une proposition subordonnée complétive, relative ou circonstancielle, après une proposition principale dont le verbe exprime un sentiment, une volonté ou un jugement[7].
La proposition principale peut dans certains cas être sous-entendue.
Au mode impératif, ce qui est dit est proposé comme une fiction dont la nature est un souhait, une volonté ou un ordre exprimé par celui qui parle.
Au mode conditionnel, ce qui est dit est proposé comme étant soit réel, soit irréel selon qu'une condition exprimée ou sous-entendue est considérée comme vraie ou fausse. Alors qu'il était considéré traditionnellement comme un mode, le conditionnel est maintenant souvent intégré à l'indicatif « en raison de ses caractéristiques formelles et sémantiques[8]. »
Au mode infinitif, le verbe reste invariable et continue à exprimer la réalité d'une action. Il est assimilé à un nom qui cesse d'avoir le même sujet que le premier verbe pour jouer la fonction de complément d'objet direct de celui-ci dans la première proposition.
Au mode participe, le verbe est assimilé à un adjectif et joue la fonction d'attribut du sujet dans la première proposition. Lorsque le premier verbe est un verbe auxiliaire, c'est-à-dire avoir ou être, le second verbe est au mode participe.
L'adverbe est un mot invariable dont la fonction est de modifier le sens du verbe, de l'adjectif ou d'un autre adverbe auquel il se rapporte.
On classe les adverbes selon le sens dans lequel ils modifient. Il y a donc des adverbes :
En général, les adverbes se forment en ajoutant le suffixe -ment au féminin de l'adjectif.
Quelquefois le -e du féminin se change en -é.
Pour ceux qui finissent en -é, -i, -u, le suffixe -ment s’ajoute au masculin.
Ceux qui finissent en -ant ou -ent ont pour suffixe -amment ou -emment. Les deux terminaisons se prononcent de la même façon.
Lorsqu'un adverbe modifie un adjectif ou un autre adverbe, il précède ce mot.
Lorsqu'un adverbe modifie un verbe à un temps simple, il se place après lui.
S'il modifie un verbe à un temps composé, l'adverbe se place entre l'auxiliaire et le participe passé quand il est court ou courant (toujours, souvent, déjà, etc.).
Si l'adverbe est long ou peu courant, on le place après le participe passé.
La conjonction sert à introduire une proposition subordonnée de :
Les conjonctions mais, ou, et, or, ni, car sont dites de coordination car elles introduisent une proposition indépendante coordonnée. Selon son emploi dans la phrase, donc est soit une conjonction, soit un adverbe, soit une particule de coordination[9].
Chaque phrase relie un sujet et un prédicat. On distingue plusieurs types de phrases.
L'interrogation est un acte de langage par lequel l'émetteur d'un énoncé adresse à un destinataire réel ou fictif une demande d'information portant sur son contenu. Elle présente quatre caractéristiques :
Il existe deux types d'interrogations
L'interrogation totale se caractérise par l'inversion du sujet. Le sujet est placé après le verbe, on parle d'inversion simple
Lorsque le sujet est un groupe nominal, il est placé avant le verbe et est repris par un pronom personnel de 3e personne. On parle alors d'inversion complexe :
La locution adverbiale est-ce que est souvent utilisée pour rétablir l'ordre sujet-verbe
L'interrogation partielle se caractérise souvent par l'inversion du sujet
L'inversion peut être complexe
Les locutions pronominales qui est-ce qui, qu'est-ce qui, etc. et les locutions adverbiales où est-ce que, quand est-ce que, etc. permettent de rétablir l'ordre sujet-verbe
Un pronom interrogatif permet de demander l'identité de la personne ou de la chose concernée par le reste de la phrase. Les pronoms interrogatifs peuvent être simples, renforcés ou composés.
Les formes simples des pronoms interrogatifs varient selon le caractère animé ou inanimé du référent, et la fonction du pronom.
Fonction | Référent animé | Référent inanimé |
---|---|---|
Sujet | qui | |
COD | qui | que |
Complément prépositionnel | préposition + qui | préposition + quoi |
À chaque forme simple correspond une forme renforcée qui est une locution pronominale interrogative.
Fonction | Référent animé | Référent inanimé |
---|---|---|
Sujet | qui est-ce qui | qu'est-ce qui |
COD | qui est-ce que | qu'est-ce que |
Complément prépositionnel | préposition + qui est-ce que | préposition + quoi est-ce que |
La forme composée varie selon le genre, le nombre et la fonction du référent, et peut se contracter avec les prépositions à et de. Elle a une valeur anaphorique, car elle reprend un groupe nominal.
Fonction | Masculin singulier | Masculin pluriel | Féminin singulier | Féminin pluriel |
---|---|---|---|---|
Sujet, COD | lequel | lesquels | laquelle | lesquelles |
Complément prépositionnel | préposition + lequel | préposition + lesquels | préposition + laquelle | préposition + lesquelles |
Avec la préposition à | auquel | auxquels | à laquelle | auxquelles |
Avec la préposition de | duquel | desquels | de laquelle | desquelles |
Le déterminant interrogatif quel est variable en genre et en nombre.
Les adverbes interrogatifs où, quand, comment, combien et pourquoi sont utilisés lorsque l'interrogation porte sur les circonstances. Les adverbes interrogatifs possèdent aussi des formes renforcées où est-ce que, quand est-ce que, etc.
En linguistique, la négation est une opération consistant à désigner comme fausse une proposition préalablement exprimée ou sous-entendue ; elle s’oppose à l’affirmation. Elle est le plus souvent exprimée par des adverbes de négation en corrélation, tels ne … pas, ne ... personne, ne … que, etc. Les deux termes de la corrélation encadrent le verbe et certains de ses compléments (« Je ne te le dirai pas. »). À la forme composée, c'est l'auxiliaire qui est encadré par les corrélatifs. Devant un infinitif, il n'y a pas corrélation : « Il a tout fait pour ne jamais aller à l'école. »
Il existe trois types de négations :
On distingue habituellement deux voix pour le verbe, la voix active et la voix passive. La voix passive se caractérise par une forme composée particulière, qui associe l'auxiliaire être et le participe passé. L'auxiliaire est au même temps et au même mode que la forme conjuguée du verbe actif. La phrase passive est obtenue par transformation de la phrase active correspondante. Dans la phrase passive :
La forme impersonnelle est la construction d'un verbe dans laquelle le sujet est le pronom impersonnel il. Ce pronom possède deux caractéristiques :
Les verbes impersonnels sont employés uniquement avec le sujet impersonnel il. Il s'agit principalement :
Le terme d'emphase désigne les procédés de mise en relief d'un élément de la phrase. On distingue deux procédés : extraction et dislocation.
L'extraction met en relief un élément de la phrase grâce à un présentatif devant :
La dislocation détache un élément et le reprend par un pronom personnel, un adverbe ou un démonstratif. La dislocation peut porter sur :
Une phrase complexe est une phrase comportant au moins deux propositions. Deux propositions de même niveau syntaxique peuvent être juxtaposées ou coordonnées. Une proposition peut être subordonnée à une autre dont elle dépend (la proposition principale ou une proposition elle-même subordonnée à une principale.
Une proposition subordonnée relative est une expansion d'un nom, introduite par un pronom relatif.
En France, le décret no 2006-830 du 11 juillet 2006[10], relatif au socle commun de connaissances et de compétences et modifiant le code de l'éducation, liste les points de grammaire à enseigner : la ponctuation ; les structures syntaxiques fondamentales ; la nature des mots et leur fonction ; les connecteurs logiques usuels (conjonctions de coordination, conjonctions de subordination, adverbes) ; la conjugaison des verbes ; le système des temps et des modes. La circulaire no 2007-013 du 11 janvier 2007[11] précise les orientations pédagogiques qui découlent de cette exigence : Phrase composée d’éléments ; Chaque élément a un rôle ; Notion d'organisation, tous les mots n’ont pas le même poids, l’ordre des mots oriente le sens ; Progression du plus fréquent au plus rare, du plus simple au plus complexe.
En Belgique, les réformes successives, qui tiennent compte en bonne partie des apports de différentes disciplines scientifiques telles que la linguistique, la psycholinguistique, la sociolinguistique, la pragmatique et la didactique du français, ont engendré la « nouvelle grammaire ». Dans le code de terminologie grammaticale officiel[12], il est demandé de ne plus faire « de grammaire pour la grammaire », mais de pratiquer un enseignement et de favoriser un apprentissage des savoirs langagiers qui « servent à l’expression ». Un référentiel[13], intitulé Socles de compétence, liste une nouvelle terminologie : « situation de communication », « intention dominante », « structure dominante », « cohérence », « cohésion », « progression thématique », « organisateurs textuels », « réseau anaphorique », « système des temps »… Cependant, un débat entre enseignement classique et enseignement moderne divise le monde de l'éducation. En effet, plus que la méthode utilisée, il s'agit d'harmoniser les différents enseignements que rencontrent les élèves tout au long de leur apprentissage. Les enseignants appartenant à des générations différentes, chacun d’eux a reçu une formation initiale prodiguée par un formateur, lui-même plus ou moins au courant de l’évolution des sciences du langage et de la didactique du français de son époque. À l’heure actuelle des professeurs rompus à la grammaire traditionnelle cohabitent avec des professeurs ayant bénéficié d’un enseignement de la grammaire « nouvelle » ce qui crée le problème de continuité des apprentissages[14].Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
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