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actrice française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Françoise Rosay, est une actrice française, née le dans le 9e arrondissement de Paris[1] et morte le à Montgeron[2]. Sa carrière cinématographique s'est étendue sur plus de soixante ans, faisant d'elle un personnage légendaire dans le cinéma français.
Fille naturelle de Marie-Thérèse Chauvin, comédienne de théâtre connue sous le nom de Sylviac, et du comte Gilbert Bandy de Nalèche, frère d'Étienne Bandy de Nalèche, directeur du Journal des débats, tous deux fils du député creusois Louis Bandy de Nalèche, Françoise Rosay naît sous le nom d'état civil de Françoise Gilberte Chauvin le 19 avril 1891 au 46 rue La Bruyère à Paris 9e[1]. Sa mère la reconnaît le 7 janvier 1901[3] et son père ne la reconnaît que le 10 mars 1936[1], alors qu'elle est une actrice déjà très connue[4]. Elle prend alors le nom de Françoise Gilberte Bandy de Nalèche à l'état civil[1].
Élevée par sa grand-mère, elle annonce à sa mère, qui est comédienne, qu'elle veut être actrice ; celle-ci lui répond qu'elle est laide, dégingandée et lui prédit qu'elle sera incapable de se tenir sur une scène. Rien de tel pour forger la volonté de Françoise Rosay qui n'en projette pas moins de devenir cantatrice et, après le Conservatoire, travaille au théâtre et va même jouer en Russie à la veille de la guerre[5].
Françoise Rosay porta le même pseudonyme que sa mère, Sylviac, au début de sa carrière, jusque 1911[6]. Son nom d'actrice, « Rosay », est à relier avec le nom de la commune creusoise de Moutier-Rozeille, d'où était originaire sa famille paternelle.
Elle débute au cinéma à l'âge de vingt ans dans Falstaff, en 1911, et devient célèbre en jouant les « peaux de vache ». En 1917, elle gagne un prix au Conservatoire de Paris. Elle fait alors ses débuts au Palais Garnier dans le rôle-titre de l'opéra Salammbô (1890) d'Ernest Reyer. Elle chante aussi dans Castor et Pollux, tragédie lyrique (1737) de Jean-Philippe Rameau et Thaïs (1894), opéra de Jules Massenet[5].
En 1917, elle rencontre son futur mari à l’opéra de Lyon, le cinéaste Jacques Feyder[5] avec qui elle se marie le 26 juillet 1917[7]. Il la fait tourner dans ses principaux films: La Kermesse héroïque, Le Grand Jeu, Pension Mimosas, etc.
Dans l'entre-deux guerres, et sous le régime nazi, elle se rend en Allemagne en 1934 et y tourne un film. Le 25 mai 1934, elle écrit à Fernand de Brinon pour lui faire attester qu'elle n'est pas juive[8].
De septembre à décembre 1939, elle s'adresse quatre fois à la radio aux femmes allemandes[9] (car elle avait connu les milieux dirigeants nazis en tant que comédienne et le pouvoir propagandiste de la radio nazie) et entre en Résistance[10],[11]. Le 22 septembre (extrait) : « Femmes, je vous adjure de réfléchir. Si vos yeux ne sont pas ouverts aujourd’hui, ils s’ouvriront bientôt. Nul ne peut arrêter la vérité. Elle arrivera jusqu’à vous malgré vos forteresses, malgré les murs de vos prisons, malgré les rigueurs de vos censures… Mais alors femmes allemandes, il sera trop tard. Vos fils seront morts, votre patrie morcelée ; il ne vous restera plus, comme en 1918, qu’à pleurer d’humiliation, à regretter votre aveuglement et à vous reprocher jusqu’au tombeau votre asservissement à des époux égarés. »[9] ; le 29 novembre 1939 (extrait) : « Femmes allemandes, je vous plains ; vous avez vécu, vous avez souffert, vous avez mis des enfants au monde en vain… car vous n’avez vécu que pour Hitler, vous souffrez par Hitler, le sort de vos enfants est entre les mains d’Hitler, et HITLER EST UN FOU! »[9] Deux ministres allemands lui répondent par voix radiophoniques[9]. Lorsque les chars allemands arriveront, elle fuira.
Au début de l'occupation allemande, elle entre dans un réseau tout en tournant dans quelques films. Fin 1942, lorsque les Allemands envahissent la zone libre, elle manque d'être arrêtée et parvient à s'enfuir en Tunisie et, de là, gagne Alger[5]. Elle séjourne ensuite à Londres, où on la voit dans différentes réunions de soutien à la France libre[12]. Durant l'année 1943, elle rejoint son mari en Suisse et donne des cours de théâtre au Conservatoire de Genève.
Elle joue en virtuose sur tous les registres, de l'émotion au drame, de la comédie de boulevard à la farce, elle tire des larmes comme elle déclenche les rires. Elle enchaîne les films, passe d'un chef-d'œuvre à l'autre, de Drôle de drame de Marcel Carné à Un carnet de bal de Julien Duvivier, de Macadam de Marcel Blistène à L'Auberge rouge de Claude Autant-Lara.
La mort de Feyder, en 1948, la laisse désemparée. Pour leurs trois fils, Marc, Paul et Bernard, elle trouve le courage de surmonter ce deuil, souffre énormément[13] et reprend sa carrière internationale (elle est parfaitement trilingue en français, anglais et allemand).
En 1961, elle joue dans Le cave se rebiffe le rôle de Mme Pauline, aux côtés de Jean Gabin et Bernard Blier (réalisé par Gilles Grangier) avec des dialogues savoureux de Michel Audiard[14]. Ce dernier la fera jouer en tête d'affiche de son premier film Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages en 1968.
Domiciliée à Paris, rue de l'Université, elle meurt le à Montgeron, à l'âge de 82 ans des suites d'une intervention chirurgicale, après une carrière de plus de 60 ans : « Je n'ai pas du tout envie de vivre centenaire, disait-elle, ce ne serait pas poli. » Elle est inhumée au cimetière de Sorel-Moussel (Eure-et-Loir).
Francoise Rosay a été faite chevalière de la Légion d’honneur le 19 septembre 1957 au titre de l’industrie et du commerce[15]. Elle est devenue ensuite officière de la Légion d’honneur[16].
Arrière-arrière petite-fille du général et baron de l'Empire, Gilbert Bandy de Nalèche[17], Françoise Rosay est également la petite-fille de Louis Bandy de Nalèche qui reçut du pape Pie IX le titre de comte romain en 1861[18].
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