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religieux et homme de lettres français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François-Timoléon de Choisy, né le à Paris où il est mort le , est un religieux, homme de lettres, mémorialiste et académicien français.
Fauteuil 17 de l'Académie française | |
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Comtesse Des Barres, madame de Sancy |
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Arrière-petit-fils de Jean de Choisy père (né vers 1525), un marchand de vins en gros, et d'Opportune Bazanier, petit-fils de Jean de Choisy fils (né vers 1562, mort vers 1652), receveur général des finances de Caen (1605), et de Magdeleine Le Charron[1].
François-Timoléon de Choisy est le quatrième et dernier fils de Jean III de Choisy, seigneur de Balleroy (né en 1598, mort à Blois le )[2], un conseiller d’État, intendant du Languedoc, chancelier de Gaston d'Orléans[3], et de Jeanne-Olympe Hurault de L'Hospital (1604-1669), une petite-fille de Michel de L'Hospital et une intime de la reine de Pologne Marie de Gonzague.
Sa mère l’habille en fille jusqu’à l’âge de dix-huit ans pour faire sa cour à la reine Anne d'Autriche et introduire son fils dans l'entourage de Monsieur, frère de Louis XIV[4]. Elle lui disait : « Écoutez, mon fils ; ne soyez point glorieux, et songez que vous n'êtes qu'un bourgeois. Je sais bien que vos pères, que vos grands-pères ont été maîtres des requêtes, conseillers d'État ; mais apprenez de moi qu'en France on ne reconnaît de noblesse que celle d'épée. La nation, toute guerrière, a mis la gloire dans les armes: or, mon fils, pour n'être point glorieux, ne voyez jamais que des gens de qualité[5]. » C'est ainsi qu'il est poussé, tout jeune, à la fois à se détourner de la vie militaire et à faire sa cour au futur cardinal de Bouillon, son contemporain, dont il restera l'ami.
De 18 à 22 ans, il étudie la philosophie et la théologie en Sorbonne et obtient en 1663 la charge d'abbé ainsi que les revenus temporels liés à l'abbaye de Saint-Seine en Bourgogne[6].
Entre la mort de sa mère en 1669 et sa conversion en 1683, il mène une vie dissolue[6].
À 23 ans, il se rend à Venise où il s'abandonne à sa passion pour le jeu. Revenu impécunieux en France, sa relative pauvreté l’oblige à vivre de son bénéfice ecclésiastique. En 1676, il visite Rome dans la suite du cardinal de Bouillon. C'est à peu près au moment de ce voyage qu'il se lie avec Daniel de Cosnac, évêque de Valence.
Tombé malade en , il frôle la mort et, décidé à changer de vie, se retire un an au séminaire des Missions étrangères de Paris, rue du Bac. Puis, de à , il accompagne, comme coadjuteur, le chevalier Alexandre de Chaumont dans une mission au Siam auprès du roi Narai (1629-1688). Il s'y fait ordonner prêtre par Louis Laneau, évêque de Métellopolis, le [6]. Il raconte son périple dans un très vivant Journal de voyage au Siam. À son retour en France, il reçoit le bénéfice du prieuré de Saint-Benoît-du-Sault en 1689 et le doyenné du chapitre de la cathédrale de Bayeux, le .
Reçu à l’Académie française en , il collabore avec Charles Perrault à la rédaction des Opuscules sur la langue française. Il écrit une brève biographie de sa parente, l'édifiante Mme de Miramion.
Le témoignage qu'il donne de quelques moments marquants du règne de Louis XIV, ses Mémoires pour servir l'histoire de Louis XIV[7], constituent sans doute son œuvre la plus connue. Il rédige un certain nombre de travaux historiques et religieux dont une volumineuse Histoire de l’Église en 11 volumes au sujet de laquelle il a déclaré non sans humour : « J’ai achevé, grâce à Dieu, l’histoire de l’Église ; je vais, présentement, me mettre à l’étudier. » Il l'écrivait, paraît-il, sur le conseil de Bossuet[8].
Après sa mort, ses papiers passent à son parent, le marquis d'Argenson qui regroupe trois volumes de manuscrits méritant à ses yeux d'être conservés. L'abbé d'Olivet réalise une copie de ce manuscrit, qui paraît à Utrecht en 1727 sous le titre de Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV.
La réputation et la postérité de l'abbé de Choisy tiennent essentiellement à la légende sulfureuse de son travestissement.
Dès le XVIIIe siècle, des nouvelles scandaleuses et des Mémoires de l'abbé de Choisy habillé en femme passent pour authentiques. Des fragments relatifs à ses aventures alors qu'il était déguisé en femme paraissent partiellement en 1736 sous le titre de Mémoires de Madame la comtesse des Barres, à madame la marquise de Lambert[9]. Dans ces textes, on lit les frasques libertines d'un homme d'église travesti. Les Mémoires exhibent les marques de l'habillement féminin : boucles d'oreilles, mouches, fards. L'abbé contrefait le mariage, en faisant une parodie de sacrement où, déguisé en femme, il épouse une jeune femme déguisée en homme, avec laquelle il se livrera ensuite à des « caresses ». Après être apparu, durant une courte période, habillé en homme, il reprend le costume féminin et réside, avec les encouragements de son curé et l’approbation de son évêque, dans une demeure du quartier Saint-Médard, sous le nom de « Mme de Sancy » jusqu’à ce que le duc de Montausier, surnommé « Rabat-joie »[10] et dont on dit qu’il a inspiré Le Misanthrope de Molière[11], lui en fasse publiquement le reproche à l’Opéra. Il se retire alors en province, à Bourges (au Château de Vouzay, appelé alors Crespon), où il se fait passer pour une riche veuve sous le nom de « comtesse des Barres » (1670-1671) et séduit sous ce costume filles de bonne famille et comédiennes – y compris les actrices Montfleury et Mondory – dont une qu’il met enceinte avant de la marier au comédien du Rosan. Il se rend ensuite à Paris où il se fait connaître, de 1672 à 1674, sous le nom de Mme de Sancy. À lire les Mémoires de l'abbé de Choisy habillé en femme, il serait toujours habillé en femme à l’âge de quatre-vingts ans.
La paternité de l'abbé dans les Mémoires de l'abbé de Choisy habillé en femme est largement mise en doute[12], ainsi que la longévité de son travestissement.
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