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officier général français, général d'armée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François Lecointre, né le à Cherbourg (Manche), est un militaire français.
Grand chancelier de la Légion d'honneur | |
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Chef d'état-major des armées | |
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Olivier Taprest (d) Benoît Durieux (d) |
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Général d'armée (depuis ) |
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Distinctions | Liste détaillée Grand-croix de la Légion d'honneur () Grand-croix de l'ordre national du Mérite () Médaille commémorative française Médaille des Nations Unies Médaille de la Libération du Koweït (en) Commandeur de l'ordre national du Mali Médaille de reconnaissance de la Nation Médaille d'Outre-Mer Médaille de la Défense nationale Croix de la Valeur militaire Croix du combattant Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs |
Général d'armée, il est grand chancelier de la Légion d'honneur depuis le , après avoir été chef d'état-major des armées (2017-2021) et chef du cabinet militaire du Premier ministre (2016-2017).
François Lecointre est né en 1962 à Cherbourg[1], d'Yves Urbain Marie Lecointre (1932-1985), capitaine de frégate, qui fut commandant du SNLE Le Redoutable[2], et de Françoise de Roffignac. L'un de ses grands-pères, officier pendant la Seconde Guerre mondiale, est prisonnier en Allemagne et participe aux combats de la Libération. L'un de ses oncles, Patrick Lecointre, vice-amiral d'escadre, est successivement commandant de la frégate De Grasse (1987-1988), chef du cabinet militaire du Premier ministre (1991-1994) et commandant de la Force d'action navale (1994-1996)[3].
Parlant de l'un de ses oncles maternels, Hélie de Roffignac, mort à l'âge de 23 ans en Algérie[4], le général Lecointre déclare[5] : « J’ai eu la chance d’avoir dans ma famille un oncle qui incarnait pour moi le héros absolu. Il était mort au champ d’honneur. Dans ma famille il y a des officiers depuis plusieurs générations. Mais la mémoire de cet homme est centrale. Cet oncle que je n'ai jamais connu était l'unique garçon dans la famille de ma mère et le monde ne semblait pas pouvoir continuer après son sacrifice. Lui-même était le fils d’un officier mort des suites de ses blessures lors de la Seconde Guerre mondiale, son grand-père saint-cyrien était décédé d’une balle dans les tranchées »[6],[7].
Catholique pratiquant[8], François Lecointre est marié depuis 1986 et père de quatre filles[9],[10].
Après avoir été élève au collège Saint-François-Xavier de Vannes, un établissement jésuite[5], il rejoint la classe préparatoire du Prytanée national militaire de La Flèche. Il intègre ensuite l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1984 (promotion général Monclar) puis l'École de l'infanterie en 1987 avant d'incorporer le 3e régiment d'infanterie de marine (3e RIMa) de 1988 à 1991[11].
Le lieutenant Lecointre est nommé au grade de capitaine le [12]. Il a été engagé en Irak lors de la première guerre du Golfe (1991), en Somalie (1992) et à Djibouti[13],[14] dans le cadre de l’opération Iskoutir (1991-1993)[15].
De 1993 à 1996, il commande la 1re compagnie de combat du 3e RIMa, basé à Vannes. À ce titre, il participe avec son unité à l’opération Turquoise, en 1994 au Rwanda (dans le cadre du groupement Nord Turquoise)[16],[17], puis est engagé dans les forces françaises du BATINF 4, sous commandement de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU)[18], lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine[13]. Le , commandant la 1re compagnie du 3e RIMa à Sarajevo, le capitaine Lecointre reprend la tête de l'assaut mené par la section du lieutenant Bruno Heluin, blessé par un éclat au front, pour reprendre le pont de Vrbanja. Cette opération avait été ordonnée par le général Hervé Gobilliard et le colonel Erik Sandahl[19],[20],[21],[22] et elle est à ce jour le dernier combat « baïonnette au canon » de l'armée française. « La reprise du pont de Verbanja restera dans la mémoire de nos armées comme un symbole, celui de la dignité retrouvée, du refus de toutes les humiliations » déclara Jacques Chirac, président de la République française, à Vannes, le lors des obsèques des marsouins Amaru et Humblot tués lors de l'assaut[21]. Ce fait d'armes vaudra au lieutenant Heluin et au capitaine Lecointre d'être faits chevaliers de la Légion d'honneur, par décret du [23].
De 1996 à 1999, il est instructeur aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan), où il forme des élèves officiers à la tactique militaire.
De 1999 à 2001, il est officier stagiaire au Collège interarmées de Défense (aujourd'hui École de guerre). Il sert ensuite à l’état-major de l'Armée de terre, en particulier au sein du bureau de conception des systèmes de forces[24].
De 2005 à 2007, le colonel Lecointre revient au 3e RIMa en tant que chef de corps et à ce titre commande le groupement tactique interarmes 2 (GTIA2) en Côte d’Ivoire d’ à (opération Licorne) dans le cadre de la crise politico-militaire.
De à , il est stagiaire au Centre des hautes études militaires, puis directeur de la formation de la 58e session. Durant cette période il est également auditeur à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)[25]. Il intègre le cabinet du ministre de la Défense en , remplissant successivement les missions d'adjoint « terre » et de chef de la cellule « activité et emploi »[26].
Nommé général de brigade le , il occupe jusqu'en 2013 le poste de commandant de la 9e brigade d'infanterie de marine à Poitiers. Il commande la mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM Mali) de janvier à [27],[13].
Rejoignant l'état-major de l’Armée de terre en en tant que chargé de mission, le général Lecointre est sous-chef d’état-major « performance-synthèse » de 2014 à 2016[28]. Il est promu général de division le [29].
Chef du cabinet militaire du Premier ministre à partir de (gouvernements Valls, Cazeneuve puis Philippe)[13],[30], il est élevé par décret du du président François Hollande dans la première section des officiers généraux aux rang et appellation de général de corps d'armée le suivant[31].
Le général Lecointre a dirigé par ailleurs la revue d’études militaires, Inflexions (2015-2017)[32].
Le , il est nommé chef d’état-major des armées par le président Emmanuel Macron — qui le qualifie de « héros reconnu comme tel dans l’armée[13] » —, à la suite de la démission du général de Villiers[13],[33],[34] ; il entre en fonction le lendemain de sa nomination et de son élévation aux rang et appellation de général d'armée[35]. Il publie son premier ordre du jour le [36].
Le 21 février 2018, le général Lecointre s'exprime à l’Assemblée nationale devant la Commission de la Défense nationale et des Forces armées sur le projet de loi relatif à la Programmation militaire pour les années 2019 à 2025. Il y présente sa vision d'un projet de loi qui « porte une double ambition : premièrement, redonner aux armées les moyens de remplir durablement leurs missions ; deuxièmement, les préparer aux défis de demain et initier une véritable modernisation de l’outil militaire[37]. »
Lors d'une audition devant la même Commission consacrée aux opérations extérieures (17 juillet 2018), le général Lecointre déclare : « Dans un monde en état de crise permanent lié aux enjeux énergétiques et environnementaux, d’une part, et à l’explosion démographique, d’autre part » et soumis à « une hausse de la conflictualité », il est nécessaire de procéder selon les « grands principes de la guerre que vous connaissez pour avoir lu les écrits du maréchal Foch. Pour rappel, le premier principe de la guerre est celui de la concentration des efforts, à l’endroit et au moment choisis. La concentration des efforts repose sur deux principes subséquents, l’économie des moyens, qui permet d’agir au bon moment, et la liberté d’action, qui permet d’agir au bon endroit[38]. »
Le chef d’état-major des armées a exposé les orientations de sa vision stratégique pour les forces armées françaises, dans un document rendu public le 21 septembre 2018[39]. Cette vision stratégique - Pour une singularité positive - trouve sa « traduction concrète, rapide et pertinente » dans le Plan stratégique des armées 2019 - 2021, présenté le 27 mars 2019 par le général Lecointre[40].
À la suite de la publication d'une tribune signée par des militaires (la quasi-totalité étant à la retraite ou en 2e section, statut spécial pour les généraux qui ne sont plus d’active avant leur retraite définitive), relayée dans le magazine Valeurs actuelles le , François Lecointre déclare le suivant dans une interview au journal Le Parisien : « Je souhaite la mise à la retraite des officiers signataires[41],[42]. » Les généraux à la retraite qui évoquent un « délitement » de la France et une future guerre civile pour défendre la civilisation contre « la horde des banlieues » sont « proches de l'extrême droite et de milieux conspirationnistes » du grand remplacement et du Rassemblement national[43],[44].
En mai, Valeurs actuelles diffuse sur son site web une seconde tribune adressée au président de la République et présentée comme étant signée par des militaires en service actif et qui s'exprimeraient sous couvert d'anonymat[45],[46],[47]. D'après des témoignages recueillis dans les états-majors par le journal La Croix, « la tribune est sujette à caution sur la traçabilité, la crédibilité et la représentativité ». Les militaires dénoncent également « une illégitimité totale à utiliser la marque des armées » des auteurs de la tribune[47]. Le , François Lecointre écrit à tous les militaires, en invitant les signataires anonymes du texte polémique à quitter l'armée pour défendre leurs opinions[48].
Le , François Lecointre annonce son départ du poste de chef d'état-major des armées[49]. Il fait son adieu aux armes dans la cour d'honneur des Invalides à Paris le , lors d'une cérémonie présidée par le président de la République Emmanuel Macron[50]. Le lendemain, le général d'armée Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'Armée de terre, lui succède[51].
Après avoir été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, le par le président Macron[52],[53],[54], François Lecointre est nommé grand chancelier de la Légion d'honneur à compter du [55], succédant dans cette fonction au général Benoît Puga.
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