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fondation française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés (FAP) a été créée en et reconnue d'utilité publique le , a pour mission de permettre à toute personne démunie d'accéder à un logement décent et à une vie digne, quels que soient le montant de ses ressources et sa situation sociale.
Forme juridique | Fondation reconnue d'utilité publique |
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But | Lutter contre l'exclusion en combattant le mal-logement |
Zone d’influence | France |
Fondation | 1992 |
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Fondateur | Abbé Pierre |
Siège | Paris, Île-de-France |
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Président | Marie-Hélène Le Nedic |
Vice-présidents | Aminata Koné |
Secrétaire | Patrick Rouyer |
Trésorier | Christian Alibay |
Délégué général | Christophe Robert |
Financement | La Fondation Abbé-Pierre vit de la générosité du public. |
Membres | environ 300 bénévoles |
Employés | 170 |
Slogan | « Être Humain » |
Site web | Site officiel |
L’abbé Pierre, son fondateur, en a été le président d’honneur jusqu'à sa mort le .
La fondation Abbé-Pierre finance et accompagne des associations qui luttent contre le mal-logement et l'exclusion. Elle soutient près de neuf cents projets par an, en France et à l'étranger, intervenant principalement dans la construction de logements très sociaux, la lutte contre l'habitat indigne, l'aide et l'accueil des personnes sans abri, le conseil et l'accompagnement juridiques des personnes mal logées, la sensibilisation de l'opinion et l'interpellation des pouvoirs publics.
Elle est présente sur l'ensemble du territoire français au travers de neuf agences régionales, vingt-huit boutiques solidarité (accueils de jour) et quarante et une pension de famille (lieux de vie).
En 2024, après les accusations d'agressions sexuelles et de viols de la part de l'abbé Pierre, la fondation à annoncé qu'elle allait changer de nom[1].
Marie-Joseph Henri Grouès[2],[3], né le à Lyon, est le cinquième d'une famille catholique de huit enfants, issu d’un milieu assez aisé[3]. Très tôt, il souhaite mener une vie monastique au service des démunis[2]. Il a pour modèle son père, qui sert les repas aux mendiants et leur coupe les cheveux[2].
Entre 1947 et 1949, l’abbé Pierre habite dans une maison délabrée qu’il rénove à Neuilly-Plaisance. Il y accueille les personnes défavorisées[4] et favorise la réconciliation entre Français et Allemands.
Le , un homme, qui vient de tenter de se suicider, se présente chez l’abbé Pierre[5]. Georges Legay est désespéré[6] : il cherche une aide financière que l’abbé Pierre ne peut lui offrir[5]. Celui-ci lui répond alors de venir l'aider à aider » les autres[7].
Georges Legay devient le premier compagnon d’Emmaüs[5]. Ensemble, ils organisent le Mouvement[5]. L’abbé Pierre finance tout à l’aide de son indemnité parlementaire[8]. Mais à l’issue de son mandat, l’argent vient à manquer et il connaît une période difficile[8]. Pour subsister, il mendie sur les grands boulevards[8]. Pour l’aider, ses compagnons deviennent chiffonniers et récupèrent des objets, des vêtements et des meubles usagés qu’ils réparent et revendent[9]. Les fonds récoltés servent à construire des abris provisoires pour les personnes sans domicile[9].
Le mouvement Emmaüs se développe partout en France avec la création des premières communautés autour du concept « d’aider à aider »[8].
En 2021, l’association Emmaüs rassemble en France 288 structures qui interviennent dans les domaines de l’action sociale, l’insertion, etc.[10]. Le combat contre le mal-logement est confié à la fondation dès sa création en 1992[11][source insuffisante].
Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de maisons sont détruites[8]. Des personnes vivent dans des cabanes ou des voitures abandonnées, faute de toit[8].
Début 1954, la France connaît une série de drames liés à la rigueur de l’hiver (il fait jusqu’à −20 °C à Paris). Dans la nuit du 30 janvier, une femme est retrouvée morte dans la rue, tenant dans la main son avis d’expulsion. Cette tragédie pousse l’abbé Pierre à attirer l'attention des politiques[8].
Si les parlementaires refusent d’abord de l’entendre, les médias relaient son appel[8]. RTF (Radiodiffusion Télévision Française) lui offre une tribune. Le , l’abbé Pierre rédige avec le journaliste de La Croix, Georges Verpraet, un texte qu’ils lisent à l’antenne de Radio-Luxembourg[12],[5]. Il commence son discours ainsi : « Mes amis, au secours... Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée[13]. Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain. » Il incite tous les Français à donner des couvertures, de la nourriture et du temps afin de sauver la vie de dizaine de milliers de personnes[9]. L’appel médiatique est entendu et suscite un vaste élan de générosité[8], surnommé « l’insurrection de la bonté »[9]. Il marque le début d’une lutte contre la misère sans précédent en France, et constitue l’un des plus grands élans de générosité de son histoire[5]. Couvertures, vêtements, chèques… Les dons arrivent en masse[11][source insuffisante]. L’acteur Charlie Chaplin lui remet même 2 millions de francs pour la cause[11][source insuffisante].
Après cet événement, l’abbé Pierre parcourt le monde et s’engage dans une lutte mondiale contre la misère[14]. Il rencontre notamment Jawaharlal Nehru, Albert Einstein et Dwight D. Eisenhower[8].
C’est lui qui accompagnera Michel Colucci, dit Coluche, vers sa dernière demeure.
En 2007, la loi « abbé Pierre », sur le droit opposable au logement, est votée[15].
Tout commence à Pont-Saint-Esprit (Gard), en octobre 1987, lors des premières Rencontres humanitaires internationales organisées dans le cadre de l’année mondiale des personnes sans abris à l’initiative de l’Organisation des Nations unies. Placées sous le haut patronage de l’abbé Pierre, ces journées réunissent des parlementaires, des élus locaux, des responsables d’associations et des représentants de l’État, tous concernés par le problème du logement des personnes en difficulté.
À la suite de ces journées, l’Association pour la création de la fondation Abbé-Pierre (Afap) est officiellement créée par l’abbé Pierre, avec l'aide d'André Chaudières, Raymond Étienne et Corrado Simioni, tous quatre fondateurs. Ses statuts sont déposés en . À l’initiative du projet, André Chaudières, directeur du groupe Logement pour tous et ancien président de la SA HLM Emmaüs, déclare alors : « Le financement de cette fondation sera assuré par des dons et lorsqu’elle sera reconnue d’utilité publique, par des legs. »
Trois ans après, le décret du , publié au Journal officiel du [16], reconnaît la fondation Abbé-Pierre comme établissement d’utilité publique et consacre la naissance juridique de la fondation Abbé-Pierre pour le logement des personnes défavorisées.
Néologisme francophone, le terme de « mal-logement », désormais courant dans le débat public, a été inventé par la fondation Abbé-Pierre lors de la parution de son premier rapport, en 1995[17]. Pour la Fondation, cela définit la situation de personnes privées de domicile personnel (sans-domicile, vivant dans un habitat de fortune, ou hébergées de manière contrainte chez des tiers) et de celles vivant dans des conditions de logement très difficiles (logement insalubre, humide, surpeuplé, sans eau, sans chauffage, sans sanitaires…)[18].
Chaque année, la fondation Abbé-Pierre publie son rapport annuel sur « l’état du mal-logement en France »[13]. L’occasion de faire un recensement, de dresser un état des lieux et d’attirer l’attention du public et des politiques sur des situations dramatiques, comme en 2014, où la Fondation dénombre plus de 600 000 enfants souffrant de mal-logement en France[19].
En 2019, elle appelle à l’ouverture de places en centre d’hébergement[20] alors que 700 enfants dorment dans la rue à Paris et 20 000 mineurs vivent à l'hôtel en Île-de-France avec leur famille[20].
En 2022, selon la Fondation, 4,1 millions de personnes sont mal ou non logées en France[13]. Parmi elles, l’Hexagone compte au moins 330 000 personnes sans domicile fixe[21]. Ce chiffre a doublé en dix ans[21]. Plus de 22 000 personnes vivent dans des squats ou des bidonvilles[22], dont près de 6 000 mineurs[23]. Il y a 1,2 million de locataires présentant une situation d’impayés[23].
Au total, toujours selon la Fondation, 12,1 millions de personnes sont fragilisées par leur logement[24] (impayés, surpeuplement, précarité énergétique, copropriété en difficulté, loyers excessifs)[25]. Le mal-logement toucherait ainsi 8 % de la population[26].
L’association s’engage aussi pour la construction de logements sociaux. Ainsi, en 2008, la fondation Abbé-Pierre lance un programme de construction de 2 000 logements « très sociaux » destinés aux ménages touchant des revenus inférieurs au Smic[27].
Elle dénonce aussi la baisse du nombre de logements sociaux autorisés chaque année[13] et alerte sur la baisse de leur construction (95 000 HLM agréés en 2021 contre 125 000 en 2017)[28]. La Fondation lance d’ailleurs un appel à l'État pour qu'il investisse davantage dans la politique du logement et demande la construction de 150 000 logements sociaux chaque année en France[29].
En 2022, 2,2 millions de ménages sont en attente d'un logement social[25].
Si la Fondation milite depuis des années contre la précarité, elle s’investit aussi dans la lutte contre la précarité énergétique car de nombreux Français se privent de chauffage à cause de son coût.
En 2021, la Fondation est à l’initiative de la première journée nationale contre la précarité énergétique. Au carrefour des enjeux sociaux et écologiques, la précarité énergétique est une forme de mal-logement qui touche 12 millions de personnes en France. Elle demande la même année au gouvernement d'assurer un service minimum d'électricité, y compris en cas de coupure[30].
En 2023, le logement et ses charges (eau, gaz, électricité) représentent plus d’un quart des dépenses des ménages français[31]. Il en résulte des situations de précarité énergétique pour 1 Français sur 5[32].
Dans son vingt-huitième rapport sur « l’état du mal-logement en France », la Fondation souhaite que les politiques s’emparent du sujet de la précarité énergétique et l’habitat dégradé[33].
De son côté, la fondation Abbé-Pierre signe la « Charte du signalant » avec la mairie de Paris et d’autres associations pour mettre en place le dispositif Slime qui vise à détecter les familles les plus touchées par la précarité énergétique[34].
La Fondation interpelle régulièrement les pouvoirs publics au sujet des expulsions locatives afin qu’une véritable politique publique de prévention des expulsions soit mise en place : renforcement des aides, indemnisation des bailleurs[35]...
En 2022, selon une enquête de la fondation Abbé-Pierre sur 66 ménages expulsés, 32 % d'entre eux ne retrouvent pas de logement fixe un à trois ans après[36].
La Fondation conduit des actions de solidarité internationale dans vingt-deux pays pour permettre à des familles démunies de trouver ou de se construire un toit, le plus souvent après les grandes catastrophes naturelles qui frappent notre planète. Dès que cela est possible, la Fondation participe également à l’éducation des enfants et à la formation des populations locales afin de développer la construction de logements dignes et une économie de proximité qui assurent des conditions de vie pérennes à tous[réf. nécessaire].
Ainsi, en , au lendemain du tsunami en Asie du Sud-Est, la fondation Abbé-Pierre se mobilise pour venir en aide à trois mille familles parmi les plus touchées du sud de l’Inde, en liaison avec les communautés Emmaüs installées dans la région : construction d’abris provisoires et fourniture d’objets de première nécessité (nattes, ustensiles de cuisine, filets de pêche, vêtements, outils...)[réf. nécessaire].
L'action de la fondation Abbé-Pierre s'articule autour de plusieurs grandes missions liées au logement :
La fondation Abbé-Pierre est souvent mobilisée pour mettre en œuvre des actions symboliques destinées à sensibiliser le grand public autour d’images fortes, comme, en , devant l’Assemblée nationale ou, le , en déposant une statue de glace représentant un SDF devant la pyramide du Louvre, laissant la statue fondre sous l’effet de la chaleur[réf. nécessaire].
Lors de la présentation de son vingt-deuxième rapport annuel sur l'État du mal-logement en France le , la fondation Abbé-Pierre « juge durement le quinquennat de François Hollande, estimant qu’il n’a pas rempli ses objectifs » pour lutter contre ce fléau[40]. Elle reçoit à nouveau les principaux candidats à l’élection présidentielle, dont Emmanuel Macron, et réitère son interpellation face à une situation de plus en plus alarmante : quatre millions de personnes mal logées en France et douze millions de personnes souffrant par extension de la crise du logement (surpeuplement, précarité énergétique, copropriétés en difficulté…)[40].
En 2017, des bénévoles de la Fondation placardent des affiches dans plusieurs villes de France pour dénoncer les mobiliers anti-SDF[41]. Le 4 avril 2017, la fondation Abbé-Pierre interpelle les candidats à l’élection présidentielle en leur soumettant un plan intitulé Sans-domicile : objectif zéro ![42]. Ce document propose un ensemble de solutions pour loger durablement d’ici cinq à dix ans les 143 000 personnes actuellement sans domicile en France. Un chiffre qui a augmenté de 50 % en dix ans (de 2001 à 2012)[43].
Entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, la fondation Abbé-Pierre appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate du Front national[44],[45].
En 2019, la Fondation organise la première cérémonie des « Pics d’or » récompensant, de façon satirique, les équipements urbains anti-SDF[46]. Les catégories sont : « Fallait oser » (dispositif le plus décomplexé) ; « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » (dispositif le plus contradictoire) ; « Ni vu ni connu » (installation déguisée) ; Pic de l’arrêté anti-mendicité « Bouge de là » ; « Le Clou » (dispositif le plus agressif) et, pour l'étranger, le prix « C’est pas mieux ailleurs ». Une deuxième édition de cette manifestation a lieu en 2020[47].
La Fondation dépose un paillasson aussi devant le ministère du Logement en guise de symbole des familles mises à la rue[48]. La fondation Abbé-Pierre souhaite alors alerter sur l'absence de politique de prévention et attirer l’attention des politiques sur les 30 000 personnes menacées de perdre leur toit[48]. Elle réclame également un plan de 100 millions d’euros pour aider les locataires en difficulté[48].
Par ailleurs, Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé-Pierre, évoque « beaucoup de contradictions dans l'action du gouvernement »[49]. La Fondation propose cinq axes aux futurs candidats à l’élection présidentielle : faire de l'habitat la priorité du prochain mandat, produire massivement des logements accessibles et rééquilibrer l'offre de logement social, résoudre la question de l'habitat indigne, résorber le sans-abrisme et les bidonvilles, garantir l'accès et le maintien dans le logement[50].
En 2022, la Fondation regrette que « le logement n’ait pas été une priorité du quinquennat » malgré les promesses d’Emmanuel Macron en matière de lutte contre le mal-logement et la pauvreté (« Logement d’abord »)[51]. La Fondation déplore également les 15 milliards d'euros de coupes dans les APL.
L’année suivante, la fondation Abbé-Pierre propose l’augmentation des APL de 10 % pour faire face à l’inflation et à la hausse du prix des loyers[52]. Christophe Robert salue le bouclier énergétique qui limite à 15 % la hausse des factures mais « pour celui qui est en précarité énergétique, un plafond à 15 %, ça ne passe pas »[52]. Il souhaite la mise en place d’un chèque alimentaire, accompagné du triplement du montant du chèque énergie[52]. Elle réclame de la prévention avant les expulsions et demande de suspendre les coupures d'électricité en cas d'impayés. Enfin, la Fondation réclame une revalorisation du minimum vieillesse[52].
La fondation Abbé-Pierre est répartie sur l'ensemble du territoire français. Elle est constituée d'une délégation générale située à Paris et de neuf agences régionales (Île-de-France, Hauts-de-France, Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, La Réunion-Océan indien, Occitanie, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine).
En 2022, les équipes sont constituées de 150 salariés et de 200 bénévoles[53].
En 2024, Marie-Hélène Le Nédic devient la présidente de la fondation Abbé-Pierre et Laurent Desmard, président d’honneur.
Jusqu'en 2024, la Fondation est dirigée par un président, Laurent Desmard (qui fut par ailleurs le secrétaire particulier de l'abbé Pierre de 1999 jusqu'à sa mort en 2007), un délégué général, Christophe Robert, et une déléguée générale adjointe, Sonia Hurcet. Ses orientations sont arrêtées par un conseil d'administration constitué par douze membres bénévoles de la société civile.
Des représentants des ministères chargés du Logement et de l'Intérieur siègent également au conseil d'administration de la Fondation.
En 2024, la direction de la Fondation est composée de :
La fondation Abbé-Pierre fait également partie de la branche « Action sociale et Logement » du mouvement Emmaüs.
Un comité d’amis et de parrains est constitué en 2006. Il compte en 2019 dix-huit membres : Agnès b., Marie-Christine Barrault, Abdelatif Benazzi, Louis Besson, Patrick Bosso, Rachida Brakni, Cali, Éric Cantona, Jean-Marie Cantona, Jean-Pierre Duport, Sofiane Zermani dit Fianso, Blanche Gardin, Marek Halter, Henri Lauret, Nolwenn Leroy, Jean Reno, Nicolas de Tavernost, Philippe Torreton[54].
Docteur en sociologie[55] et spécialiste de l’habitat et de la lutte contre l’exclusion, Christophe Robert est délégué général de la fondation Abbé-Pierre depuis le [56], après en avoir été délégué général adjoint de 2010 à 2015[57] et directeur des études et porte-parole de 2004 à 2010[57]. En 2022, il est nommé par le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein[58] pour coanimer le Conseil national de la refondation (CNR) sur le logement[59].
Christophe Robert est chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’Ordre national du mérite[60].
En 2021, Christophe Robert devient porte-parole du Pacte du Pouvoir vivre, une alliance fondée par plusieurs organisations syndicales, environnementales et sociales[61] à la suite de la crise provoquée par le mouvement des Gilets jaunes[62]. Le Pacte du pouvoir de vivre formule différentes propositions afin de lutter contre l’urgence écologique, améliorer le quotidien des citoyens, renforcer la démocratie, et construire une société plus juste et solidaire[63].
Christophe Robert est membre du conseil national des Politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (depuis 2020), du haut comité pour le Logement des personnes défavorisées (depuis 2017) et de la commission nationale Solidarité et renouvellement urbain (depuis 2008)[60].
Il est également auteur de plusieurs ouvrages comme Pour les sans-voix (éditions Arthaud, 2024), Sortir du mal-logement, c’est possible (Les éditions de l’Atelier, 2016), La crise du logement, bien la comprendre pour mieux la combattre (Cavalier Bleu, 2014), Eternels étrangers de l’intérieur (Desclée de Brouwer, 2007)[64] et Logement et cohésion sociale. Le mal-logement au cœur des inégalités. (La Découverte, 2007)[60].
De 1994 à 2004, il est responsable d’études[57] et du développement au sein du bureau d’études FORS Recherche Sociale, spécialisé dans l’habitat, la politique de la ville, l’exclusion et le développement culturel[60].
Par ses responsabilités, il est souvent interviewé dans les médias[65],[66].
La fondation Abbé-Pierre est financée à plus de 95 % par la générosité des particuliers et des entreprises (dons, legs, mécénat d’entreprises)[réf. nécessaire].
Le , Emmaüs International publie un rapport de huit pages commandé au cabinet Egaé, qui présente les témoignages de sept femmes rapportant des « comportements pouvant s'apparenter à des agressions sexuelles ou des faits de harcèlement sexuel » de la part de l'abbé Pierre entre la fin des années 1970 et , l'une d'entre elles étant mineure au moment des premiers faits. Les témoignages recueillis rapportent notamment des attouchements répétés sur la poitrine généralement commis lorsque l’abbé Pierre est seul avec ses victimes sur lesquelles il semble exercer une emprise psychologique.
Le , le cabinet Egaé publie un rapport faisant état de dix-sept nouveaux témoignages qui évoquent des propos à caractère sexuel, des baisers imposés, des agressions sexuelles sur une personne vulnérable et sur une mineure, ainsi que des fellations imposées, qui constituent des viols. Les accusations concernent la période comprise entre les années 1950 et 2000 et émanent de différents pays, qui comprennent, outre la France, les États-Unis, le Maroc et la Suisse. Dans un communiqué publié avec Emmaüs France et Emmaüs International, la Fondation Abbé-Pierre annonce le changement de son nom et de son logo, la fermeture du lieu de mémoire d'Esteville dédié au fondateur et la mise en place d'une commission indépendante chargée d'enquêter sur les dysfonctionnements qui ont permis à l'abbé Pierre de commettre des abus pendant plus de 50 ans.
La fondation Abbé-Pierre reçoit en 2006 les félicitations de la Cour des comptes pour sa gestion des « ressources collectées »[67]. En 2022, à l’issue de son contrôle, la Cour des comptes confirme que la fondation Abbé-Pierre assure pleinement sa mission sociale de protection des personnes mal logées.
En 2021, la Fondation dévoile sa campagne de sensibilisation intitulée : « Il y a une vie après la rue », déclinée en version print et en format vidéo[68],[69].
L’année suivante, l’association dévoile sa nouvelle campagne d’hiver : « Quitter la rue, c’est retrouver la vie[68],[70],[71]. » Le film, réalisé par Arnaud Desplechin, raconte la descente aux enfers d'un jeune qui se retrouve à la rue à la suite d'une dispute familiale. La rencontre avec un bénévole de la Fondation l'aide à retrouver un travail, un logement et à reconstruire sa vie[72],[73].
La fondation Abbé-Pierre organise également des colloques comme en 2019 sur le thème « Inégalité territoriales et mal-logement »[50].
Le , à l’occasion de la Journée nationale contre la précarité énergétique, la fondation Abbé-Pierre organise un colloque dédié à cette problématique[74].
La Fondation organise régulièrement l’« Abbé Road », un concert caritatif au bénéfice de la fondation Abbé-Pierre[75]. De nombreux artistes y participeront dont Fianso, Black M, Rim'K, Chilla, Vald…
En 2014, l’« Abbé Road » est accompagnée de la sortie du clip Le Chemin de pierre, interprété par Nolwenn Leroy, Renan Luce et Disiz La Peste. Un bus aménagé parcourt aussi les festivals afin de sensibiliser le grand public aux logements insalubres[76].
Depuis cette date, la Fondation participe régulièrement à des festivals en été pour sensibiliser les jeunes, parmi les premières victimes du mal-logement, et le grand public à son combat[réf. nécessaire].
Chaque année depuis 1995, la fondation Abbé-Pierre rend un rapport annuel sur « l’état du mal-logement en France »[13] présenté le , jour de l'anniversaire de l'appel lancé par l’abbé Pierre pendant l'hiver 1954. Établi à partir d’observations, d’enquêtes et d’études sur le terrain, ce document témoigne auprès de l’opinion et des pouvoirs publics des difficultés rencontrées par des centaines de milliers de familles pour accéder à un logement digne ou s’y maintenir[77][source insuffisante]. Ce document alerte les pouvoirs publics sur différentes thématiques liées au mal-logement, au sans-abris, aux expulsions…
En 2014, dans son dix-neuvième rapport, la fondation Abbé-Pierre tire la sonnette d’alarme sur les copropriétés en difficulté[78]. L'association rappelle par ailleurs le poids du logement dans le pouvoir d'achat des Français. Cette charge est aujourd’hui le premier poste de dépenses, ce qui représente en moyenne plus du quart de leurs revenus[79].
En 2016, la fondation Abbé-Pierre met en lumière les liens entre le mal-logement et les problèmes de santé. La précarité énergétique, l’insalubrité, l’indignité des logements ou l’absence d’un domicile personnel ont des conséquences sur l’état de santé des personnes (maladies respiratoires, allergies, bronchites, dépression, stress…)[80]. Un logement insalubre peut aussi être à l'origine d'intoxications, d'allergies et de troubles respiratoires, à cause de l’humidité, des moisissures sur les murs. Les enfants sont les premiers touchés[80].
Cette année-là, le rapport alerte sur la situation des femmes enceintes et précaires dans le mal-logement. En France, 40 % des personnes sans domicile sont des femmes[81].
En 2018, la Fondation établit un palmarès des mauvais élèves dans son rapport « Loi SRU : des centaines de cancres malgré une bonne loi ». La Fondation pointe du doigt les communes les plus récalcitrantes (Neuilly-sur-Seine, Ormesson-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés, Nesles-la-Vallée, Le Vésinet, agglomérations d’Aix-Marseille, Nice et Avignon), qui « défient ouvertement la loi depuis quinze ans »[82].
En 2019, la fondation Abbé-Pierre met en avant les sorties d’institutions (prisons, HP, ASE), aussi appelées « portes de la rue ». Environ 26 % des personnes sans domicile nées en France sont d’anciens enfants placés[83].
À la fin des années 2010, la Fondation souligne les difficultés d’accès au logement des personnes en situation irrégulière. Elle fait le lien entre précarité administrative et habitat indigne[84].
En 2021, la fondation Abbé-Pierre constate que la crise du logement se superpose à la crise sanitaire[85][source insuffisante], faisant bondir la précarité.
Dans son rapport de 2022, la Fondation pointe du doigt la baisse des APL, la baisse du budget des organismes HLM, la baisse du nombre de logements sociaux autorisés chaque année ainsi qu’une politique trop timide en matière d'encadrement des loyers[86]. Elle regrette aussi que les aides publiques au logement, qui diminuent depuis dix ans, soient aussi basses (1,6 % du PIB en 2020)[87].
Elle épingle également le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron, « pas à la hauteur » des enjeux[88], et regrette que le plan de relance n'ait pas concerné le logement[21]. Elle salue néanmoins les efforts du gouvernement pour améliorer la rénovation énergétique des bâtiments[88].
En 2023, le nombre de Français en situation de précarité s’accroît. Alors que l’habitation reste le premier poste de dépense des ménages, il reste un sujet marginal de l’action publique[33]. Environ 15 % de la population française est touchée par la pauvreté, soit environ 10 millions de personnes[89]. Ce chiffre pourrait atteindre les 21 % de Français concernés par la privation et la pauvreté, soit une personne sur cinq[89]. La Fondation note également la progression du nombre de personnes sans domicile fixe qui atteint 330 000, soit une augmentation de 10 % depuis 2012.
Le rapport note enfin les inégalités entre les femmes et les hommes en matière de mal-logement[90]. Les femmes sont souvent les premières touchées[90].
La Fondation commande des sondages, comme en 2021, où selon l’institut Ipsos, la situation financière de 32 % des Français s'est dégradée depuis le début de la crise sanitaire[91].
En 2022, la Fondation commande un nouveau sondage Ipsos à l’occasion de la présentation de son vingt-septième rapport sur l’état du mal-logement, qui indique que 13 % des Français déclarent avoir eu des difficultés à payer leur logement en 2021.
La Fondation publie aussi des rapports en partenariat avec d’autres associations[92]. Ainsi, en , la fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abris (Feantsa) publient un rapport expliquant que 8,3 % des ménages pauvres européens ont connu un impayé de loyer ou de remboursement d'emprunt immobilier au moins une fois dans l'année depuis la pandémie, ce qui représente une augmentation de 20 %[92]. En France, 17,5 % de ménages pauvres sont confrontés à des difficultés de paiement liées à leur logement, ce qui représente une hausse de 10 % entre 2019 et 2020[92].
En 2019, l’agence Auvergne Rhône-Alpes de la Fondation donne la parole aux personnes sans abri pour aborder leurs parcours de vie. Leurs témoignages aboutissent à la publication d’un livre de trente-huit pages[93].
La Fondation élabore diverses propositions pour lutter contre le mal-logement, le sans-abrisme, la précarité énergétique…
En 2010, la Fondation recommande d’imposer sur tout le territoire un quota minimum de 30 % de logements à loyer accessible, d’établir un nouveau Plan de cohésion sociale, de mobiliser 100 000 logements supplémentaires dans le parc privé[94].
En 2017, ses propositions vont dans le sens d’un système à points pour les attributions de logements sociaux[95].
En 2022, à l’occasion de l’élection présidentielle, l’association élabore une série de recommandations, à commencer par la mise en place d’une Garantie universelle des loyers (GUL)[88], partant de la garantie Visale financée par Action Logement qui pourrait être étendue à tous. Elle suggère aussi de généraliser l’encadrement des loyers[96].
De plus, la Fondation demande au futur président que toutes les coupes effectuées depuis 2017 sur les APL soient rendues. « Elles représentent 4 milliards d’euros et jouent un rôle fondamental pour sortir de la pauvreté et accéder à un logement décent », souligne Christophe Robert, le délégué général de l’association[97].
La Fondation milite pour un service minimum de l’électricité, qui consiste à abolir les coupures d’électricité en cas de non-paiement des factures, quelle que soit la période de l’année, et assurer un minimum de puissance[98]. Elle propose aussi de mettre en place un bouclier énergétique par l’intermédiaire d’une augmentation du chèque énergie[99].
L’association recommande aussi d’instaurer une taxe additionnelle sur les transactions immobilières de luxe et une meilleure réglementation des locations saisonnières[88]. Elle demande également plus d'aides à la rénovation énergétique et encourage le foncier solidaire, permettant aux ménages défavorisés de devenir propriétaires en payant leur loyer. Elle souhaite aussi augmenter les droits de succession[88].
La Fondation milite pour la création d'un fonds national pour les impayés (loyers, charges), afin de venir en aide aux ménages en difficulté. La fondation Abbé-Pierre propose par ailleurs de durcir les sanctions contre les communes qui ne respectent pas la loi SRU[100].
Elle suggère enfin aux candidats à la présidentielle la création d’une agence nationale des travaux d’office pour lutter contre l’habitat indigne. Cette agence pourrait engager le recouvrement des sommes avancées auprès des propriétaires défaillants[101].
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