fonction d'un entier naturel De Wikipédia, l'encyclopédie libre
«fonction sigma» redirige ici. Pour la fonction sigma de Rado, voir Castor affairé.
En arithmétique, la fonction somme des diviseurs est la fonction arithmétique qui, à un entier naturel non nul, associe la somme de ses diviseurs positifs, souvent notée[1]σ.
Ainsi σ(6) = 1 + 2 + 3 + 6 = 12, σ(p) = p + 1 pour tout nombre premierp et σ(1) = 1.
On étudie aussi parfois la somme s(n) = σ(n) – n des diviseurs stricts[2] d'un entier n, c'est-à-dire de tous les diviseurs positifs de n strictement inférieurs à n.
L'utilisation des deux propriétés précédentes permet de déterminer la somme des diviseurs de n connaissant sa décomposition en facteurs premiers:
Au sens de la convolution de Dirichlet, on peut écrire . σ possède alors un inverse , qu'on peut calculer explicitement: est nul dès que admet un facteur cubique, et sinon en écrivant où les et les sont des nombres premiers deux à deux distincts, on a .
Leonhard Euler énonce en 1752[4] un résultat, qu'il appelle «Loi tout extraordinaire des nombres par rapport à la somme de leurs diviseurs», permettant de déterminer la somme des diviseurs de n à l'aide d'une formule de récurrence:
Cette relation de récurrence est identique à celle vérifiée par la fonction p qui donne le nombre de partitions d'un entier, au détail près qu'on remplace la valeur par la valeur [5].
Euler démontre cette loi en 1754[6] à l'aide de l'écriture en série d'un produit infini:
Une bonne estimation de ce terme E(x) fournit une évaluation fine de la précision obtenue si l'on attribue à σ(n) l'ordre moyen nπ2/6. Les meilleures majoration et minoration connues de cette précision sont données respectivement par[7]
Le critère de Robin (du mathématicien français Guy Robin, en 1984[10]) stipule que l'hypothèse de Riemann est vraie si et seulement si
pour tout n≥ 5 041.
Cette inégalité a déjà été établie pour 70,26% des entiers naturels[11]. (Les auteurs montrent que les entiers quadratfrei, de densité6/π2, ainsi que les impairs, de densité 1/2, satisfont l'inégalité. Les impairs non quadratfrei étant de densité 0,5 – 4/π2, les entiers satisfaisant l'inégalité sont de densité au moins 2/π2 + 1/2 = 0,702642… .)
En 2001, Jeffrey Lagarias, en utilisant le critère de Robin, lie la somme des diviseurs au n-ième nombre harmoniqueHnet prouve[12] que l'hypothèse de Riemann est vraie si et seulement si pour tout entier n,
La somme des diviseurs peut être exprimée sous forme de somme trigonométrique:
(en) T. J. Osler, A. Hassen et T. R. Chandrupatla, «Surprising Connections between Partitions and
Divisors», College Math. J., vol.38, no4, , p.278-287 (DOI10.1080/07468342.2007.11922249)
Y.-F.S. Pétermann. An Ω-theorem for an error term related to the sum-of-divisors function. Mh. Math. 103, 145-157 (1987); addendum ibid. 105, 193-194 (1988).
(en) YoungJu Choie, Nicolas Lichiardopol, Pieter Moree et Patrick Solé, «On Robin's criterion for the Riemann hypothesis», J. Théor. Nombres Bordeaux, vol.19, no2, , p.357-372.
(en) Jeffrey C. Lagarias, « An Elementary Problem equivalent to the Riemann Hypothesis », Amer. Math. Monthly 109 (2002), no. 6, 534-543. En ligne sur arXiv:math/0008177.
G. Halphén, «Sur diverses formules récurrentes concernant les diviseurs des nombres entiers», Bulletin de la S.M.F., vol.6, , p.173-188 (lire en ligne)