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famille noble suisse et savoyarde De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La famille de Blonay est une ancienne famille seigneuriale qui apparaît à la fin du XIe siècle dans le Pays de Vaud. Elle se sépare au début du XIIIe siècle en deux branches : une branche vaudoise et une branche chablaisienne. Cette séparation est effective au XVIe siècle à la suite de la conquête du Pays de Vaud par Berne et l'apport de la Réforme. La branche du pays de Vaud se convertit au protestantisme et se soumet aux Bernois, tandis que la branche du Chablais reste fidèle aux ducs de Savoie et au catholicisme.
de Blonay | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | De sable, semé de croisettes d'argent, au lion d'or sur le tout[1],[2] De sable, au lion d'or armé et lampassé de gueules[1]. |
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Branches | vaudoise et chablaisienne | |
Pays ou province d’origine | Pays de Vaud | |
Allégeance | Maison de Zähringen Savoie Maison de Savoie Berne |
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Vassaux | Famille de Fruence Famille d'Oron (pour certains biens) |
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Demeures | Château de Blonay, château de Saint-Paul, Châteaux de Lugrin | |
Charges | Vice-roi de Sardaigne (1741-1745), Député au Grand Conseil vaudois, Maires d'Évian, Diplomate, Baillis de Vaud | |
Fonctions militaires | Colonel de cavalerie | |
Fonctions ecclésiastiques | Évêque de Sion, Abbé d'Aulps, d'Abondance, prieurs de Saint-Paul | |
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L'auteur Gustave Chaix d'Est-Ange, dans sa notice (1904), indique, à l'aune de l'étude du comte Amédée de Foras, que « la famille possédait dès le XIIe siècle deux châteaux de son nom, l'un aux environs de Vevey, dans le pays de Vaud, l'autre près d'Evian, en Chablais, et on ignore duquel de ces deux châteaux elle tire son origine »[3]. Selon le comte de Foras la charte de la fondation de l'abbaye d'Abondance (Chablais), en 1108[4] (certains auteurs ont commis l'erreur de donner 1080[5]), où Amédée de Blonay[6], mentionné comme témoin avec Girard d'Allinges, sont « qualifiés, par le comte de Savoie, de seigneurs principaux de la province de Chablais, ce qui indiquerait déjà que le berceau de la maison de Blonay, de même que ses anciennes possessions aviatiques, était situé sur le côté méridional (rive gauche) du lac Léman et non sur son bord septentrional (rive droite), comme on le suppose généralement. »[7].
L'historien suisse Maxime Reymond (1872-1951) indique, dans son article L'origine des maisons de Blonay et d'Oron (1938), que le premier document sur lequel s'appuyer concernant cette famille est une charte du dans laquelle « l'abbé de Saint-Maurice à Eldegarde, femme d'Otton, avoué de l'abbaye, et à leur fils Vaucher, la jouissance du village et de l'église d'Attalens »[8], située en limite du canton de Vaud. L'historien considère que ce « Vaucher » serait le « Vaucher de Blonay à qui l'évêque Lambert de Grandson donna, entre 1090 et 1097, la ville de Vevey. »[8] De Foras nuance d'ailleurs son premier propos lorsqu'il aborde l'obtention du « précaire (prestavit) à son neveu (nepos) Walcherius ou Vaucher, la terre de Corsier et une partie de Vevey, qui dépendaient du domaine de l'évêché. », introduisant le paragraphe ainsi « Il est vrai cependant que vers la fin du XIe siècle »[7]. Les Blonay sont, en effet, à l'origine de la fondation du bourg du Vieux-Mazel, noyau urbain de Vevey[DHS 1]. Il récuse de Foras considérant que ce dernier fait reposer ses travaux sur une erreur d'interprétation des documents, notamment à propos de la date de fondation du château dit de Blonay, à Saint-Paul, où l'on donne 1146 alors qu'il s'agit de l'année 1246[9] (voir section « implantation »).
L'archiviste et historien, Jean-Yves Mariotte, dans Histoire des communes savoyardes (1980), suit cette dernière hypothèse en indiquant que « leur berceau paraît être un château qui porte encore leur nom, à quelques kilomètres au sud-est de Vevey, où leur dynastie serait apparue vers l'an mil »[6]. L'historien Bernard Andenmatten, dans la notice du Dictionnaire historique de la Suisse (2004), confirme que le nom de famille est originaire de Blonay, située au-dessus de Vevey, où elle possède le château, « attesté depuis 1184 au moins »[DHS 2]. Les auteurs de l'ouvrage Autour du lac Léman (1902) avancent une édification vers 1175[10].
Amédée Ier est le premier membre connu de la famille de Blonay, vraisemblablement fils de Vaucher, avoué de l'abbaye de Saint-Maurice[8]. Chaix d'Est-Ange avance l'hypothèse qu'il pourrait être, sans certitudes, le fils de Louis de Faucigny[3],[11]. Il reprend en cela l'hypothèse d'une communauté d'origine provenant du comte Amédée de Foras qui indique « Dans une charte du 6 des kalendes d'avril 1216 (2), par laquelle Aymon de Faucigny abandonne à Aymon de Blonay tous les droits qu'il pouvait avoir sur Saint-Paul, il l'appelle son consanguin. » (« Aymon de Blonay, son consanguin et ami », nobilis vir Aymo dominus de Blonay consanguineus noster et amicus)[12]. Amédée de Blonay est qualifié dans une autre charte de seigneur principal du Chablais avec Brocard d'Allinges. Par son mariage, il serait le beau-frère de Lambert de Grandson, évêque de Lausanne[13].
Les fils d'Amédée Ier sont Vaucher Ier (sans postérité), Vaucher II et Amédée II (chanoine puis prévôt du Chapitre de Lausanne, et évêque de Sion). Vaucher II participe à la fondation de l'Abbaye cistercienne de Haut-Crêt en 1134. Vaucher II, qui participe à la deuxième croisade (1147), et Guillaume Ier héritent en indivision des biens de leur père, puis, en 1165, Guillaume, alors chanoine de Lausanne cède sa part à son frère. Les fils de celui-ci, Pierre Ier et Guillaume II, héritent des biens de leur père. Le fils de Guillaume II, Aymon, attesté de 1220 à 1276, étend de manière importante l'influence des Blonay sur le Chablais. Par sa mère, il hérita de la seigneurie de Saint-Paul, y construisit un château et de nombreux petits chevaliers devinrent ses vassaux. Ses fils, Jean et Pierre, fondent les deux branches de la famille, vaudoise et savoyarde, la première rattachée à leur château d'origine à Blonay, la seconde à celui de Saint-Paul, dont il ne reste que quelques soubassements.[réf. nécessaire]
La famille semble avoir reçu dès 1146, « l'alleu franc et libre de Saint-Paul » — Saint-Paul n'était pas un fief des Faucigny, mais un franc-alleu (Reymond, 1938)[14] —, d'Aymon de Faucigny (Régeste genevois, 1866[15] et Demotz (2000)[16]. Aimon de Blonay, qui obtient ces droits, est dit « consanguineus noster et arnicus » du seigneur de Faucigny[15]. Reymond écarte cependant le lien familial entre les Blonay et les Faucigny ne gardant que l'alliance[9]. D'après ces analyses, c'est à cette date que le château dit de Blonay aurait été édifié[15]. Les Blonay possèdent trois résidences dans la paroisse de Saint-Paul[17]. Jean-Yves Mariotte (1980) indique quant à lui que c'est à la suite d'un mariage avec Isabelle de Bex († 1246), dont on suppose l'appartenance à la famille de Faucigny, les Blonay augmentent leur possession en Chablais, notamment la seigneurie de Saint-Paul, au XIIIe siècle[6]. Le fils, Aymon II de Blonay, obtient d'Aymon II de Faucigny, l'autorisation d'édifier un château et la ville neuve, avec un marché, en 1246[6],[17].
Sur le décalage d'un siècle entre les deux affirmations, l'historien Maxime Reymond indique que « Ce texte a été reproduit d'après une copie du XIVe siècle qui porte la date de 1146. Mais cette date est fausse. D'autres copies et d'autres documents montrent qu'un C a été effacé dans l'acte original et qu'il faut lire 1246 et non 1146. »[5]
En 1267, les Blonay cèdent les revenus du marché de Saint-Paul au comte Pierre II de Savoie en échange de l'avouerie de Vevey[6].
Au XIIIe siècle, le comte Amédée V de Savoie entre en guerre contre la Grande Dauphine, Béatrice de Faucigny, pour la possession du Faucigny. En 1289, Pierre de Blonay prend parti pour la Grande Dauphine. La seigneurie de Saint-Paul est assiégée en 1290[17]. Les hommes du château se rendent au bout de quatorze jours[18] et les Blonay sont soumis par la force par le comte qui les contraint à l'hommage. Pierre de Blonay récupère le château, très endommagé[réf. nécessaire]. en 1302 en échange de la reconnaissance de la suzeraineté du comte de Savoie[18]. En 1306, le château devient fief savoyard après avoir été acheté par Amédée V 700 livres lausannoises[19]. La famille de Blonay a acquis au cours des XIIe et XIIIe siècles « une importance semblable à celle que les Grandson avaient à l'extrémité opposée du Pays de Vaud »[20].
La famille de Blonay était vassale des Zähringen[21]. Ils deviennent vassaux de la maison de Savoie lorsque le comte les soumet par la force en 1290[DHS 2].
Au début du XIIIe s., les Oron et les Fruence sont vassaux des Blonay[DHS 2]. La mayorie de Vevey que détenait les Oron était vassale de l'avouerie que détenait la maison de Blonay[22].
La conquête du Pays de Vaud par Berne en 1536 et l'apport de la Réforme engendre la séparation définitive des deux branches. La branche du pays de Vaud se convertit au protestantisme et se soumet aux Bernois, tandis que la branche du Chablais reste fidèle aux ducs de Savoie et au catholicisme. Les Blonay du pays de Vaud nouèrent alors des alliances matrimoniales avec de grandes familles bernoises (Diesbach, Bonstetten, Graffenried) sans pour autant jouer un rôle politique important. Par les contacts que les deux branches entretenaient, elle remplirent parfois un rôle d'intermédiaire entre Berne et la maison de Savoie.[réf. nécessaire]
Le baron Jacques de Blonay épouse Marie-Sébastienne d'Avise, issue d'une famille valdotaine, qui voient leur deux fils être désignés comme héritiers du baron et sénateur Prosper-Nicolas d'Avise, dernier seigneur de Lyverogne et Planaval[23].
Au cours de leur histoire, les nobles de Blonay ont porté les titres suivants[1] :
Des membres de la famille ont été châtelains de[25] :
La famille a possédé la seigneurie de Blonay, qu'elle a vendu à Emanuel Franz Rudolf von Graffenried en 1750[DHS 3].
Saint-Légier faisait partie de la seigneurie de Blonay dès 1079. En 1300, le seigneur de Blonay vend Saint-Légier à la maison de Savoie et recouvre cette terre en fief. Ils l'échangent plus tard et la récupèrent en 1565. En 1686, elle passe aux Joffrey par héritage[DHS 4].
La seigneurie de Carrouge a appartenu à la famille de Blonay dès la fin du XVe siècle. Elle est ensuite passée aux Lenzbourg[DHS 5]. Mézières a également appartenu aux Blonay et est passée aux Lenzbourg en 1536[DHS 6].
La famille de Blonay a possédé les seigneuries d'Attalens (acquise avant 1134)[14] et de Bossonnens. Attalens est encore aux mains de la famille en 1166. Ces deux seigneuries sont ensuite possédées par la famille d'Oron, probablement par mariage. Mathée de Blonay, épouse de Claude de la Sarra, seigneur de Bossonnens a été la dernière châtelaine de Bossonnens.
La famille de Blonay a possédé Vevey. Elle en a inféodé une partie à la famille d'Oron. Elle possédait également l'avouerie de cette ville. La famille a fondé les bourgs de Blonay en 1280 et de Bottonens en 1341[DHS 7].
La maison de Blonay a possédé la seigneurie de Corsier-sur-Vevey. Elle a inféodé plusieurs parts de cette seigneurie aux familles d'Oron, de Compey (vers 1326) et Champion[26].
La famille possède un tiers de la seigneurie de Bex entre 1316 et 1431[DHS 8]. Les droits sur Bex étaient détenus par la branche savoyarde de la famille[DHS 2].
La famille possède la seigneurie de Fruence en 1184. Elle l'inféode ensuite à des chevaliers[28].
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