L’administration savoyarde du Pays de Vaud définit le territoire et la gestion par les princes de la maison de Savoie, en Pays de Vaud, à partir du XIIIesiècle, jusqu'à l'invasion bernoise, en 1536. Le pays de Vaud savoyard devient un apanage que les princes font gouverner par un officier local, le bailli de Vaud, et organisé en châtellenies, ayant à leur tête un châtelain. Le nombre de ces derniers varie au cours de la période.
Le pays de Vaud est organisé en bailliage dont le siège se trouve à Moudon[3]. Le bailli de Vaud (voir ci-après) est souvent également le châtelain de Moudon[DHS 4],[4]. Aymon d'Oron-Bossonnens est le premier à cumuler les deux fonctions[5]. Le bailli est assisté d'un lieutenant, qu'il nomme lui-même[6].
Baillis de Vaud savoyards (XIIIe – XVIesiècle)
La gouvernance du pays de Vaud, devenue baronnie, est confiée à un représentant du comte de Savoie, puis du duc, le bailli (Ballivus Vaudi)[7] à partir de 1260[8].
L'historien Bernard Andenmatten (2006) fait observer que l'obtention de la charge de bailli par la «haute noblesse seigneuriale vaudoise» augmente avec le temps, notamment à partir du XIVesiècle (familles Montagny, Gruyère, La Sarraz, Oron, Blonay)[9]. Auparavant, pour la période entre 1285 et 1320, l'office revient principalement à des membres de familles nobles extérieurs au pays de Vaud[9]. Le premier bailli de Vaud est Hugues de Palézieux en 1261[DHS 5].
Les auteurs du Dictionnaire historique, géographique et statistique du canton de Vaud (1863), Martignier et de Crousaz, produisent une liste à partir des actes notariés[7], complétée et corrigée par l'historien Albert de Montet (Dictionnaire historique des Genevois et des Vaudois, 1877-1879)[10], puis par Charles Gilliard («Les baillis de Vaud», 1931)[11]. Avec l'établissement des comptes de la châtellenie, avec le rachat de la baronnie de Vaud en 1359, la liste devient plus précise[11]. Certaines notices de l'encyclopédie en ligne, Dictionnaire historique de la Suisse, ainsi que les travaux de Bernard Andenmatten, notamment La maison de Savoie et la noblesse vaudoise (2005)[12], permettent des actualisations ou précisions.
1526: Antoine de Beaufort, remplacé avant sa prise de fonction[14];
1526 — 1536: Aymon/Aimon de Genève, baron de Lullin[14];
Poudret cite un bailli de Vaud du nom de Geoffroy de Grandmont[17].
Châtellenies
Le nombre de châtellenies varie au cours du temps. Il y en a cinq —Moudon, Romont, Rue, Les Clées et Yverdon— en 1271, puis neuf —Morges, Rolle, Nyon et Prangins— à la fin du siècle[9], et douze en 1359. Tout comme le bailli, les châtelains sont nommés par le comte de Savoie, jusqu'en 1285, puis par les seigneurs de Vaud. Les châtelains ont des compétences militaires, judiciaires et administratives[4].
La châtellenie de Rue est créée en 1260 à la suite de l'achat des droits de la famille de Rue sur la seigneurie. La châtellenie devient un bailliage fribourgeois à la suite de la conquête du Pays de Vaud[DHS 21].
Moudon
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Une partie du Pays de Vaud a été donnée en apanage à Louis de Savoie, frère cadet du comte Amédée V, qui devient Louis Ier de Vaud et donnant naissance à une branche de la maison de Savoie. La baronnie est créée à la suite d'un accord en 1286, mais un second accord en 1294 la déplace vers l'ouest[20].
Son fils Louis II lui succède en 1302. En 1359, l'apanage est vendu à Amédée VI par Catherine de Savoie-Vaud.
En 1460, Jacques de Savoie reçoit la baronnie de Vaud en apanage, ainsi que le titre de comte de Romont. Il a créé un conseil, dont le rôle est de certifier l'authenticité des actes qu'il produit et de contrôler les actes des châtelains de la baronnie lorsqu'il est absent. Parmi les conseillers, on peut citer Pierre de Bionnens.
Métral
Le juge inférieur porte le nom de métral (mistralis). C'est un office héréditaire. Il exerce la basse justice en matière mobilière et pécuniaire, mais pas les causes immobilières[17].
Vidomne
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La charge de vidomne est héréditaire. Il remplace le châtelain lorsque celui-ci est absent[17].
Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie: Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266p. (ISBN978-2-60004-503-2, lire en ligne), p.147-148, «Moudon».
Marie-José de Belgique, La maison de Savoie: Amédée VIII, le duc qui devint pape, vol.2, Paris, A. Michel, , volume 1: 425 p. volume 2 (dédiée plus spécifiquement à Amédée VIII): 300 (ASINB00CJ720YG), p.117.
David Martignier et Aymon de Crousaz, Dictionnaire historique, géographique et statistique de canton de Vaud, Imprimerie L. Corbaz et compagnie, (lire en ligne), pp.53-56.
Salima Moyard, «Crime de poison et procès politique à la Cour de Savoie. L'affaire Pierre Gerbais (1379-1382)», Cahiers lausannois d'histoire médiévale, Lausanne, vol.44, , p.14 (ISBN2940110573).
Paolo Gallone, «Organisation judiciaire et procédure devant les cours laïques du Pays de Vaud à l'époque savoyarde (XIIe – XVesiècle)», paru dans Bibliothèque historique vaudoise, n° 45, Lausanne, 1972, 303 pages, p.40.
Albert de Montet, Dictionnaire biographique des Genevois et de Vaudois qui se sont distingués dans leur pays ou à l'étranger. Tome Ier A-H, Lausanne, G. Bridel (réimpr.1995) (1reéd. 1877), 429p. (lire en ligne), p.404-405.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bernard Andenmatten et Daniel de Raemy (sous la dir.), La Maison de Savoie en Pays de Vaud, vol.97, Lausanne, Édition Payot, coll.«Bibliothèque historique vaudoise», , 284p. (ISBN978-2-60103-068-6).
Bernard Andenmatten, La maison de Savoie et la noblesse vaudoise (XIIIe-XIVe s.), Société d'histoire de la Suisse romande,
Bernard Andenmatten, «Office princier et patrimoine familial. Châtelains et vidomnes dans le pays de Vaud savoyard (XIIIe-XIVe siècle)», dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, «De part et d'autre des Alpes»: les châtelains des princes à la fin du moyen âge: actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266p. (lire en ligne). («Article», sur openedition.org)
Jean-François Poudret, «Par qui et comment les vaudois étaient-ils jugés vers 1300», dans Agostino Paravicini Bagliani, Le pays de Vaud vers 1300, Lausanne, , p.39-52
Denis Tappy, «Comment les vaudois étaient-ils administrés?», dans Agostino Paravicini Bagliani, Le pays de Vaud vers 1300, Lausanne, , p.53-70
B. de Cérenville, Moudon sous le régime savoyard, 1929